Жан-Мари Леклезио - Alma

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Voici donc des histoires croisées, celle de Jérémie, en quête de Raphus cucullatus, alias l’oiseau de nausée, le dodo mauricien jadis exterminé par les humains, et celle de Dominique, alias Dodo, l’admirable hobo, né pour faire rire. Leur lieu commun est Alma, l’ancien domaine des Felsen sur l’île Maurice, que les temps modernes ont changée en Maya, la terre des illusions :
« Dans le jardin de la Maison Blanche le soleil d’hiver passe sur mon visage, bientôt le soleil va s’éteindre, chaque soir le ciel devient jaune d’or. Je suis dans mon île, ce n’est pas l’île des méchants, les Armando, Robinet de Bosses, Escalier, ce n’est pas l’île de Missié Kestrel ou Missié Zan, Missié Hanson, Monique ou Véronique, c’est Alma, mon Alma, Alma des champs et des ruisseaux, des mares et des bois noirs, Alma dans mon cœur, Alma dans mon ventre. Tout le monde peut mourir, pikni, mais pas toi, Artémisia, pas toi. Je reste immobile dans le soleil d’or, les yeux levés vers l’intérieur de ma tête puisque je ne peux pas dormir, un jour mon âme va partir par un trou dans ma tête, pour aller au ciel où sont les étoiles. »

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À bord du navire Hart , sous le commandement de l’amiral sir Thomas Herbert. John Perce a installé la cage en bois dans la soute de proue, au milieu des balles de cotonnades et des barils d’huile de baleine. L’amiral n’a pas pris le temps de venir voir l’étrange pensionnaire. Il en a seulement pris note dans le journal de bord, se réservant plus tard d’écrire un commentaire détaillé de l’animal, pour le donner à lire à la Société royale.

Le Hart a levé l’ancre dans la grande baie du sud-est, par une belle journée de novembre 1629, à destination de Plymouth en Angleterre. C’est la fin d’un long voyage, qui l’a conduit jusqu’en Indonésie et en Inde, durant lequel Thomas Herbert a parcouru les routes de l’Arabie aux frontières de la Perse, à la recherche du lieu d’Utopie décrit jadis par Thomas Morus. Il n’a pas trouvé ce royaume idéal, mais revient chargé de souvenirs et de cadeaux, qui seront pour le navigateur autant de gages d’une vie d’honneurs et de fortune. Aussi la présence dans les soutes d’un spécimen d’oiseau rare, si fabuleux soit-il, n’est pas de nature à le troubler.

Emmanuel Altham et John Perce ont installé la cage avec soin, ils l’ont arrimée par des cordages solides aux membrures du navire. Après le départ, Perce vient chaque matin inspecter la cage, et observer l’oiseau que le mouvement incessant du navire semble affecter. Le dodo reste dans son coin, appuyé à l’angle le plus éloigné de la cage, la tête contre les barreaux, son duvet hérissé. Il refuse de manger, et quand Perce approche sa main remplie de graines, il entrouvre son bec, montrant une langue noire et cornée, peut-être en signe de menace. Mais son regard n’exprime rien que l’ennui, une sorte de repli que John Perce interprète comme de la tristesse, si un tel sentiment peut naître chez un oiseau. Les soldats, les matelots, qui au moment de l’embarquement se pressaient autour de la cage, ont cessé maintenant de s’y intéresser, parce que la rumeur dit qu’il va bientôt mourir. Pour le réveiller, un marin a la mauvaise idée de le bousculer avec un long bâton, mais John arrive au moment où le dodo, en proie à la panique, essaie d’échapper à son tortionnaire en passant sa tête par une ouverture et en battant de ses ailes inutiles. John écarte brutalement le matelot, l’insulte, menace de le dénoncer au commandant, et à la suite de l’échauffourée il est interdit aux membres de l’équipage de s’approcher de la cage sans autorisation de son accompagnateur. Peu à peu, John Perce gagne la confiance de l’animal. Après quelques semaines de navigation, le dodo s’est accoutumé au roulis, il consent à mordre dans un morceau de grenade que lui tend John Perce. Le goût du fruit, les graines qu’il contient semblent lui plaire, il claque du bec en signe de plaisir. Maintenant, il attend chaque matin l’arrivée de son maître, il lui témoigne son amitié en roucoulant et en battant ses moignons d’ailes contre ses flancs, un bruit de tambour qui résonne étrangement dans le ventre du navire. À la suite d’une tempête au large du banc des Aiguilles, l’oiseau s’est blessé contre le bois de sa cage et John, à grand-peine, le sort de sa prison et le soigne, en essuyant sa plaie avec un chiffon imprégné d’eau douce. Pour la première fois, il le laisse boitiller sur le plancher de la cale, tandis qu’il lave la cage avec le reste de l’eau. Maintenant, ils sont amis, si ce mot peut être utilisé dans la relation entre un oiseau d’une autre ère et un être humain. John marche dans la soute, et le dodo le suit gravement, de sa démarche cahotante. John s’arrête, il s’arrête aussi, il incline sa grosse tête et le regarde fixement, comme s’il attendait un ordre. John dit : « Retourne dans ta maison ! » Et l’oiseau regagne son abri. Il ne sait pas boire dans une écuelle à la manière des animaux de basse-cour. Il regarde l’eau au fond de l’écuelle, il s’éloigne, revient, ou renverse l’eau sur le sol. John trouve la solution : il trempe un chiffon dans le seau d’eau douce, et il fait couler un mince filet en manière de cascade, le dodo incline un peu la tête, son bec s’entrouvre et il lape l’eau, les yeux mi-clos. Peut-être alors rêve-t-il de sa forêt, sa clairière du temps de sa liberté, et le torrent d’eau claire qui bondit entre les roches noires, à l’ombre des grands arbres. À quoi pense le dodo ? John reste de longs instants dans la cale devant la cage ouverte, il attend que le dodo se décide à sortir, ce qu’il fait toujours avec prudence, après avoir regardé de chaque côté pour s’assurer que John Perce est bien seul. Puis il marche en rond dans la cale, entre les balles, il picore une graine imaginaire, il essaie son bec sur les cordages, sur la coque du navire, et même sur les pièces de fer, les barres de métal destinées à la forge. Son bec puissant claque sur ces objets. À l’heure de s’en aller, John parle doucement au dodo, il le pousse gentiment par son énorme croupe, parfois l’oiseau fait mine de se fâcher et de mordre, mais il se laisse conduire vers la porte de la cage, que John ferme avec le loquet. Plusieurs fois, au moment de remonter l’échelle vers l’écoutille, John voit le dodo qui passe le bout de son bec à travers les barreaux de la porte, pour essayer d’ouvrir le loquet, et il en déduit que le gros benêt n’est pas si sot qu’on le croit. Chaque fois que John s’en va, il voit la même scène de désespoir. L’oiseau le fixe de son œil rond, il ne pousse pas de cris. Il reste immobile dans la cage, le dos voûté, la tête rentrée dans les épaules. À l’instant où John met la main sur la poignée de l’écoutille, le dodo cache sa tête sous son moignon d’aile et il s’endort.

Passé le tropique, le navire semble pris par une léthargie cotonneuse, la grand-voile flasque claque au vent intermittent, des nuages diffus s’unissent pour former une brume épaisse et chaude. Au fond de la cale, l’air est irrespirable. Les matelots ont reçu du bosco l’autorisation de coucher sur le pont, pêle-mêle au milieu des cordages et des voilures. Dans sa cage, le dodo est irritable. Il fait claquer son bec, il frappe de ses ailerons, et de temps en temps il émet une plainte aiguë. Il mord les barreaux, en arrache des éclisses. John Perce lui donne plus de liberté, mais cela ne suffit plus à le calmer. Le rectangle blanc de l’écoutille ouverte l’appelle, il renverse la tête et regarde le ciel d’où descend un souffle chaud. Il court vers les côtés et donne de la tête dans les parois du navire, il cherche à les percer, jusqu’à s’assommer. John essaie de le faire boire, en pressant le chiffon mouillé dans son bec, mais cela ne le calme pas non plus. Le dodo pense peut-être à sa mort, et tout son corps se révolte devant cette fatalité, il court entre les balles de cotonnades avec une rapidité surprenante pour son poids, il bondit entre les obstacles comme sur les roches de son territoire, au creux de sa vallée, mais point de ruisseau aux eaux rafraîchissantes, nul ombrage, nulle clairière où s’ébattent les femelles au plumage blond.

L’attrait du ciel, au-dehors de la cale, est si fort que soudain le dodo tente de monter l’échelle qui conduit à l’air libre, il bat des ailerons et ses ongles s’accrochent aux barreaux, mais en vain, il est trop lourd et maladroit, il retombe sur le sol, ce serait risible si ce n’était pas dramatique. Il se résigne un instant, debout au milieu de la cale suffocante, son bec entrouvert, son œil couvert d’un voile transparent qui lui donne un regard bleu d’aveugle.

C’est le matin. Les hommes sont réunis en cercle sur le gaillard d’avant, assis sur le pont côte à côte, les jeunes et les plus vieux, les matelots, les mousses, et même quelques officiers debout sur la dunette, en bras de chemise et chapeau pour se protéger du soleil qui darde déjà ses rayons. Sir Thomas Herbert a autorisé le spectacle. Sans doute le plaidoyer de John Perce l’a-t-il attendri, et puis, étant donné la marche paresseuse du navire, il pense qu’il peut céder à la curiosité pour prendre quelques notes dans son journal. Ne dit-on pas que le dodo est devenu aussi rare que le phénix ? L’amiral compte bien tirer quelque gloire d’avoir permis le voyage vers l’Angleterre d’un aussi illustre passager.

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