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Alexis Jenni: L'Art français de la guerre

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Alexis Jenni L'Art français de la guerre

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« J'allais mal ; tout va mal ; j'attendais la fin. Quand j'ai rencontré Victorien Salagnon, il ne pouvait être pire, il l'avait faite la guerre de vingt ans qui nous obsède, qui n'arrive pas à finir, il avait parcouru le monde avec sa bande armée, il devait avoir du sang jusqu'aux coudes. Mais il m'a appris à peindre. Il devait être le seul peintre de toute l'armée coloniale, mais là-bas on ne faisait pas attention à ces détails. Il m'apprit à peindre, et en échange je lui écrivis son histoire. Il dit, et je pus montrer, et je vis le fleuve de sang qui traverse ma ville si paisible, je vis l'art français de la guerre qui ne change pas, et je vis l'émeute qui vient toujours pour les mêmes raisons, des raisons françaises qui ne changent pas. Victorien Salagnon me rendit le temps tout entier, à travers la guerre qui hante notre langue. » L’histoire commence avec la première guerre du Golfe : le narrateur, en pleine crise personnelle, fait la connaissance d’un ancien militaire devenu peintre, Victor Salagnon. À travers les souvenirs de Salagnon défilent cinquante ans d’histoire de France revue à travers le fait militaire : la Deuxième guerre mondiale, l’Indochine, l’Algérie… Au-delà du récit d’une amitié entre deux hommes, une interrogation sur la France contemporaine, en dehors de toute idéologie. Prix Goncourt 2011

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Alexis Jenni

L'Art français de la guerre

Qu’est-ce qu’un héros ? Ni un vivant ni un mort, un […]

qui pénètre dans l’autre monde et qui en revient.

Pascal QUIGNARD

C’était tellement bête. On a gâché les gens.

Brigitte FRIANG

Le meilleur ordre des choses, à mon avis, est celui où j’en devais être ; et foin du plus parfait des mondes si je n’en suis pas.

Denis DIDEROT

COMMENTAIRES I

Le départ pour le Golfe des spahis de Valence

Les débuts de 1991 furent marqués par les préparatifs de la guerre du Golfe et les progrès de ma totale irresponsabilité. La neige recouvrit tout, bloquant les trains, étouffant les sons. Dans le Golfe heureusement la température avait baissé, les soldats cuisaient moins que l’été où ils s’arrosaient d’eau, torse nu, sans enlever leurs lunettes de soleil. Oh ! ces beaux soldats de l’été, dont presque aucun ne mourut ! Ils vidaient sur leur tête des bouteilles entières dont l’eau s’évaporait sans atteindre le sol, ruisselant sur leur peau et s’évaporant aussitôt, formant autour de leur corps athlétique une mandorle de vapeur parcourue d’arcs-en-ciel. Seize litres ! devaient-ils boire chaque jour, les soldats de l’été, seize litres ! tellement ils transpiraient sous leur équipement dans cet endroit du monde où l’ombre n’existe pas. Seize litres ! La télévision colportait des chiffres et les chiffres se fixaient comme se fixent toujours les chiffres : précisément. La rumeur colportait des chiffres que l’on se répétait avant l’assaut. Car il allait être donné, cet assaut contre la quatrième armée du monde, l’Invincible Armée Occidentale allait s’ébranler, bientôt, et en face les Irakiens s’enterraient derrière des barbelés enroulés serré, derrière des mines sauteuses et des clous rouillés, derrière des tranchées pleines de pétrole qu’ils enflammeraient au dernier moment, car ils en avaient, du pétrole, à ne plus savoir qu’en faire, eux. La télévision donnait des détails, toujours précis, on fouillait les archives au hasard. La télévision sortait des images d’avant, des images neutres qui n’apprenaient rien ; on ne savait rien de l’armée irakienne, rien de sa force ni de ses positions, on savait juste qu’elle était la quatrième armée du monde, on le savait parce qu’on le répétait. Les chiffres s’impriment car ils sont clairs, on s’en souvient donc on les croit. Et cela durait, cela durait. On ne voyait plus la fin de tous ces préparatifs.

Au début de 1991 je travaillais à peine. J’allais au travail lorsque j’étais à bout d’idées pour justifier mon absence. Je fréquentais des médecins qui signaient sans même m’écouter de stupéfiants arrêts maladie, et je m’appliquais encore à les prolonger par un lent travail de faussaire. Le soir sous la lampe je redessinais les chiffres en écoutant des disques, au casque, mon univers réduit au cercle de la lampe, réduit à l’espace entre mes deux oreilles, réduit à la pointe de mon stylo bleu qui lentement m’accordait du temps libre. Je répétais au brouillon, puis d’un geste très sûr je transformais les signes tracés par les médecins. Cela doublait, triplait le nombre de jours où je pourrais rester au chaud, rester loin du travail. Je n’ai jamais su si cela suffisait de modifier les signes pour changer la réalité, de repasser des chiffres au stylo-bille pour échapper à tout, je ne me demandais jamais si cela pouvait être consigné ailleurs que sur l’ordonnance, mais peu importe ; le travail où j’allais était si mal organisé que parfois quand je n’y allais pas on ne s’en apercevait pas. Quand le lendemain je revenais, on ne me remarquait pas plus que lorsque je n’étais pas là ; comme si l’absence n’était rien. Je manquais, et mon manque n’était pas vu. Alors je restais au lit.

Un lundi du début de 1991 j’appris à la radio que Lyon était bloquée par la neige. Les chutes de la nuit avaient coupé les câbles, les trains restaient en gare, et ceux qui avaient été surpris dehors se couvraient d’édredons blancs. Les gens à l’intérieur essayaient de ne pas paniquer.

Ici sur l’Escaut tombaient à peine quelques flocons, mais là-bas plus rien ne bougeait sauf de gros chasse-neige suivis d’une file de voitures au pas, et les hélicoptères portaient secours aux hameaux isolés. Je me réjouis que cela tombe un lundi, car ici ils ne savaient pas ce qu’était la neige, ils s’en feraient une montagne, une mystérieuse catastrophe sur la foi des images que la télévision donnait à voir. Je téléphonais à mon travail situé à trois cents mètres et prétendis être à huit cents kilomètres de là, dans ces collines blanches que l’on montrait aux journaux télévisés. Je venais de là-bas, du Rhône, des Alpes, ils le savaient, j’y retournais parfois pour un week-end, ils le savaient, et ils ne savaient pas ce qu’étaient des montagnes, ni la neige, tout concordait, il n’y avait pas de raison que je ne sois pas bloqué comme tout le monde.

Ensuite je me rendis chez mon amie, qui logeait en face de la gare.

Elle ne fut pas surprise, elle m’attendait. Elle aussi avait vu la neige, les flocons par la fenêtre et les bourrasques à la télé sur le reste de la France. Elle avait téléphoné à son travail, de cette voix fragile qu’elle pouvait prendre au téléphone : elle avait dit être malade, de cette grippe bien sévère qui ravageait la France et dont on parlait à la télévision. Elle ne pourrait pas venir aujourd’hui. Quand elle m’ouvrit elle était encore en pyjama, je me déshabillai et nous nous couchâmes dans son lit, à l’abri de la tempête et de la maladie qui ravageaient la France, et dont il n’y avait aucune raison, vraiment aucune raison, que nous soyons épargnés. Nous étions victimes comme tout le monde. Nous fîmes l’amour tranquillement pendant que dehors un peu de neige continuait de tomber, de flotter et d’atterrir, flocon après flocon, pas pressée d’arriver.

Mon amie vivait dans un studio, une seule pièce et une alcôve, et un lit dans l’alcôve occupait toute la place. J’étais bien auprès d’elle, enveloppé dans la couette, nos désirs calmés, nous étions bien dans la chaleur tranquille d’une journée sans heures pendant laquelle personne ne savait où nous étions. J’étais bien au chaud dans ma niche volée, avec elle qui avait des yeux de toutes les couleurs, que j’aurais voulu dessiner avec des crayons vert et bleu sur du papier brun. J’aurais voulu, mais je dessinais si mal, et pourtant seul le dessin aurait pu rendre grâce à ses yeux d’une merveilleuse lumière. Dire ne suffit pas ; montrer est nécessaire. La couleur sublime de ses yeux échappait au dire sans laisser de traces. Il fallait montrer. Mais montrer ne s’improvise pas, ainsi que les stupides télévisions le prouvaient tous les jours de l’hiver de 1991. Le poste était dans l’alignement du lit et nous pouvions voir l’écran en tassant les oreillers pour surélever nos têtes. À mesure qu’il séchait le sperme tirait les poils de mes cuisses, mais je n’avais aucune envie de prendre une douche, il faisait froid dans le réduit de la salle de bains, et j’étais bien auprès d’elle, et nous regardions la télévision en attendant que le désir nous revienne.

La grande affaire de la télé était Desert Storm, Tempête du Désert, un nom d’opération pris dans Star Wars , conçu par les scénaristes d’un cabinet spécialisé. À côté gambadait Daguet, l’opération française et ses petits moyens. Daguet, c’est le petit daim devenu un peu grand, Bambi juste pubère qui pointe ses premiers bois, et il sautille, il n’est jamais loin de ses parents. Où vont-ils chercher leurs noms, les militaires ? Daguet, qui connaît ce mot ? Ce doit être un officier supérieur qui l’a proposé, qui pratique la vénerie sur ses terres de famille. Desert Storm, tout le monde comprend d’un bout à l’autre de la Terre, ça claque dans la bouche, explose dans le cœur, c’est un titre de jeu vidéo. Daguet est élégant, provoque un sourire subtil entre ceux qui comprennent. L’armée a sa langue, qui n’est pas la langue commune, et c’est très troublant. Les militaires en France ne parlent pas, ou entre eux. On va jusqu’à en rire, on leur prête une bêtise profonde qui se passerait de mots. Que nous ont-ils fait pour que nous les méprisions ainsi ? Qu’avons-nous fait pour que les militaires vivent ainsi entre eux ?

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