Thomas Pynchon - Vente à la criée du lot 49

Здесь есть возможность читать онлайн «Thomas Pynchon - Vente à la criée du lot 49» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2011, Издательство: Hermès Clandestin, Éditions du Seuil, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Vente à la criée du lot 49: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Vente à la criée du lot 49»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

"Vente à la criée du lot 49" est le deuxième roman de Thomas Pynchon. Une jeune femme nommée Œdipa Mass y apprend qu'elle a été choisie comme exécutrice testamentaire d'un de ses anciens amants, un magnat de l'immobilier dont le legs réside en une mystérieuse collection de timbres. Mais plusieurs éléments, comme la découverte d'un service postal alternatif, ainsi qu'une image de cor bouché dans les toilettes du Scope, la plongent dans une vaste enquête sur la possibilité d'un réseau de dissidents dans la communauté de San Narcisso. Existant depuis plus de 200 ans, le réseau s'appellerait W.A.S.T.E., soit "We await silent Trystero's Empire", formule invoquée par "The Courier's Tragedy" de Richard Wharfinger, un incunable du corpus théâtral jacobéen concernant un héros déshérité qui aurait tenté à plusieurs reprises d'assassiner le maître des postes du prince d'Orange pour contrôler la communication entre les royaumes.

Vente à la criée du lot 49 — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Vente à la criée du lot 49», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать
De toute façon, c'était vrai. Un an ou deux, il avait été vendeur de voitures d'occasion. Hypersensibilisé à ce que cette profession-là signifiait pour les gens, ses heures de travail devinrent pour lui une torture raffinée. Tous les matins, Mucho se rasait la lèvre supérieure trois fois dans le fil et trois fois à contre-poil jusqu'à ôter le plus petit soupçon de moustache, il utilisait des lames neuves et se coupait régulièrement, mais rien n'y faisait; il achetait des costumes aux épaules naturelles sans rembourrage, et il faisait encore rétrécir les revers, il se coiffait à l'eau, plaquant ses cheveux à la manière de Jack Lemmon. La vue de la sciure ou même des copeaux de crayon le faisait tressaillir, car les gens de sa profession avaient la réputation de s'en servir pour assourdir les transmissions sur le point de rendre l'âme, il suivait un régime mais il ne pouvait se résoudre comme Œdipa à sucrer son café avec du miel, car toutes les substances visqueuses le plongeaient dans l'angoisse, en lui rappelant de façon poignante les substances que l'on ajoute souvent à l'huile de moteur pour colmater le jeu fâcheux qui finit par se produire entre les pistons et les parois des cylindres. Une fois, il quitta brusquement une soirée à laquelle on l'avait invité parce que quelqu'un avait soudain prononcé le mot creampuff, que ces petits biscuits sont généralement fourrés au citron - lemon - et que c'est ainsi qu'on appelle les guimbardes: il y avait vu une insinuation perfide. Le coupable, c'était un pâtissier hongrois réfugié en train de parler boutique. Voilà comment était Mucho: écorché vif. Pourtant, les voitures, il y avait cru. Avec excès, peut-être: et comment aurait-il pu en être autrement, quand il voyait s'amener ces gens encore plus pauvres qu'il ne l'était, des nègres, des Mexicains, des paumés, c'était un cirque ouvert sept jours par semaine, et ils avaient en guise de reprises les plus invraisemblables bagnoles à fourguer: c'étaient de véritables extensions métalliques et motorisées à roulettes de ce qu'ils étaient, avec leurs familles, de fidèles reflets de ce qu'avaient été leurs vies et, ces vies, ils les étalaient là, toutes nues, devant un étranger comme lui, pour qu'il les examine en détail, le châssis tordu, le dessous rouillé, les ailes repeintes juste un ton en dessous à seule fin de rendre l'engin invendable, et de déprimer Mucho en personne, et l'intérieur qui sentait désespérément les enfants, le tord-boyaux des supermarchés, deux et parfois trois générations de fumeurs de cigarettes, ou bien simplement la poussière - et, l'intérieur des voitures balayé, il fallait examiner les résidus de ces vies, et il était impossible de faire la différence entre ce que l'on avait véritablement jeté (et son idée c'est que par peur on gardait le peu qui se présentait) et ce qui tout simplement (peut-être tragiquement) avait été perdu: coupons agrafés promettant des réductions de 5 à 10 cents, tickets, prospectus annonçant les grandes ventes-réclame des supermarchés, mégots, peignes édentés, offres d'emplois, pages jaunes arrachées à des annuaires téléphoniques, lambeaux de dessous ou de robes qui appartenaient déjà au musée du costume, et dont on s'était servi pour essuyer la buée sur un pare-brise, pour voir ce qu'il y avait à voir, un film, une femme ou une voiture que l'on convoitait, un flic qui allait peut-être vous mettre dedans rien que pour exercice, toutes ces pièces et tous ces morceaux étaient uniformément recouverts, comme une salade de désespoir, d'un assaisonnement grisâtre de cendres, de gaz d'échappement concentrés, de poussière, de déchets humains - rien que de voir ça, il en était malade. Tant pis, il fallait regarder quand même. S'il avait véritablement travaillé chez un casseur, il aurait pu tenir le coup, et il aurait pu faire carrière: la violence qui avait engendré ces tas de ferraille était suffisamment espacée et loin de lui pour avoir quelque chose de miraculeux, de même que chaque mort, jusqu'à ce que ce soit la nôtre, a également un aspect miraculeux. Ce rite des reprises, au long des semaines, n'entraînait jamais ni sang ni violence. Mucho, trop impressionnable, ne pourrait le supporter longtemps. Une longue exposition à cette grisaille monotone avait tout de même fini dans une certaine mesure par l'immuniser, mais il ne put jamais s'habituer à la façon dont les propriétaires, en file comme des ombres, venaient échanger une réplique bosselée et cahotante de ce qu'ils étaient pour un autre double tout aussi brinquebalant, projection automobile d'une autre existence. Comme s'il s'agissait d'une chose naturelle. Mucho trouvait cela horrible, comme un inceste compliqué et éternel.

Œdipa ne comprenait toujours pas comment il pouvait se mettre dans des états pareils. Quand ils se marièrent, il travaillait déjà depuis deux ans à la station KCUF, et le marché d'occasion le long d'une artère blafarde et rugissante était loin derrière lui, comme la Seconde Guerre mondiale ou la Corée pour les maris plus âgés. Cela lui aurait peut-être fait du bien, elle en frémissait, d'avoir fait la guerre; avec des Japonais dans les arbres, les boches dans leurs chars Tigre, et tous ces salauds de chinetoques avec leurs trompettes dans la nuit; peut-être aurait-il oublié plus vite ses mauvais souvenirs du marché d'occasion, restés si vivaces chez lui au bout de cinq ans. Cinq ans. On les réconforte quand ils se mettent à transpirer ou qu'ils poussent des cris dans la langue des cauchemars, oui, on les console, on les apaise, et puis un jour ils oublient: elle savait cela. Quand Mucho allait-il oublier? Ce boulot de disc-jockey (il l'avait obtenu grâce à un bon copain qu'il avait, le directeur de la publicité de la chaîne KCUF: toutes les semaines, il faisait un petit tour jusqu'au marché d'occasion, qui faisait pas mal de publicité), elle se disait que c'était une sorte d'amortisseur entre lui et le commerce de la bagnole d'occasion, le hit-parade des Top 200, et même le flot d'informations qui jaillissait du téléscripteur, avec tout ce qui alimente les rêves factices de la jeunesse.

Il avait trop cru au commerce de l'occasion, il ne croyait en revanche pas du tout à la radio. Cependant, dans le living-room qui s'assombrissait, glissant comme un grand oiseau pris dans un courant ascendant qui le mènerait dans la direction du shaker givré sur lequel se formaient des gouttelettes, au centre de son tourbillon, Mucho souriait, apparemment paisible, serein, dans une auréole de gloire.

Illusion qui disparut dès qu'il eût ouvert la bouche. Tout en versant les cocktails, il lui dit:

- Aujourd'hui, Funch, le directeur des programmes, m'a fait venir pour parler de mon image, qu'il n'aime guère. (Funch, c'était l'ennemi personnel de Mucho). Il trouve que je suis devenu trop dégueulasse, il trouve que je devrais avoir le genre jeune papa, ou grand frère. Avec toutes ces gamines qui ne cessent pas de téléphoner en réclamant avec la plus grande impudeur, d'après Funch naturellement, des battements de cœur dans tout ce que je dis. Alors il veut que j'enregistre au magnétophone tous ces appels, et ce sera Funch en personne qui censurera tout ce qui lui paraîtra choquant; mes réponses, s'entend. La censure, alors, eh bien! merde. Je lui ai dit ça, et je me suis sauvé.

Ces empoignades entre Funch et lui avaient lieu environ toutes les semaines.

Elle lui montra la lettre de Metzger. Mucho n'ignorait rien des relations qu'elle avait eues avec Pierce: cela s'était terminé l'année avant son mariage avec Mucho. Il lut la lettre, et baissa timidement les yeux.

- Que vais-je faire? demanda-t-elle.

- Désolé, répondit Mucho, ce n'est pas de mon ressort. Moi, je ne suis même pas capable de rédiger une déclaration d'impôts. Pour un testament, tu devrais consulter Roseman.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Vente à la criée du lot 49»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Vente à la criée du lot 49» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Vente à la criée du lot 49»

Обсуждение, отзывы о книге «Vente à la criée du lot 49» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x