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Roger du Gard: Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]

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Roger du Gard Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]

Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]: краткое содержание, описание и аннотация

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A travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique. Après l'interminable agonie de leur père, Jacques, bouleversé, découvre que l'homme qu'il croyait dur et sans tendresse aimait ses fils. Dans cette famille en deuil, l'Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l'attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l'imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques… Les Thibault,

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Puis, à voix haute, dans le silence :

« Pater noster, qui es in caelis, sanctificetur nomen tuum… Fiat voluntas tua sicut in caelo et in terra… »

M. Thibault avait cessé de s’agiter. Ses yeux erraient du prêtre à la sœur. Ses lèvres se détendirent, son visage prit une expression grimaçante, celle de l’enfant qui va éclater en larmes ; sa tête oscilla de droite et de gauche, et s’écroula enfin, dans l’oreiller. Peu à peu, ses sanglots, pareils à un ricanement, s’espacèrent. Puis il se tut.

L’abbé s’était approché de la religieuse.

— « Souffre-t-il en ce moment ? » demanda-t-il, sans élever la voix.

— « Pas beaucoup. Je venais de lui faire sa piqûre. En général, les douleurs ne reprennent qu’après minuit. »

— « Bien. Laissez-nous tête à tête… Mais », ajouta-t-il, « téléphonez au docteur. » Et, son geste paraissait dire : « Je ne peux pas tout. »

Sœur Céline et Adrienne se retirèrent sans bruit.

M. Thibault semblait s’être assoupi. Avant l’arrivée de l’abbé Vécard, il avait fait, ainsi, plusieurs plongées dans l’inconscient. Mais ces subites absences étaient brèves ; il remontait à la surface, d’un seul coup, retrouvait son épouvante et recommençait, avec des forces neuves, à se démener.

L’abbé eut l’intuition que la trêve serait courte et qu’il fallait la mettre à profit. Une bouffée de chaleur lui vint au visage : de tous les devoirs de son ministère, l’assistance aux mourants était celui qu’il avait toujours le plus redouté.

Il s’approcha du lit :

— « Vous souffrez, mon ami… Vous traversez une heure cruelle… Ne restez pas seul avec vous-même : ouvrez votre cœur à Dieu… »

M. Thibault, se tournant, fixa sur son confesseur un regard si anxieux que le prêtre battit des cils. Mais déjà l’œil du malade se chargeait de colère, de haine, de mépris. Une seconde seulement : l’effroi y reparut aussitôt. Et, cette fois, l’expression d’angoisse était à ce point insoutenable que l’abbé dut baisser les paupières et se détourner à demi.

Le moribond claquait des dents. Il bégaya :

— « Oh là là… Oh là là… J’ai peur… »

Le prêtre se ressaisit.

— « Je suis venu pour vous aider », fit-il avec douceur… « Prions, d’abord… Appelons en nous la présence de Dieu… Prions ensemble, mon ami. »

M. Thibault lui coupa la parole :

— « Mais ! Regardez ! Je… Je suis… Je vais… » (Il n’avait pas le courage de braver la mort avec les mots précis.)

Il plongea dans les coins obscurs de la chambre un regard extravagant. Où trouver du secours ? Les ténèbres s’épaississaient autour de lui. Il poussa un cri qui explosa dans le silence et fut presque un soulagement pour l’abbé. Puis, de toutes ses forces, il appela :

— « Antoine ! Où est Antoine ? » Et, comme l’abbé avait fait un mouvement des mains : « Laissez-moi, vous !… Antoine ! »

Alors l’abbé changea de tactique. Il se redressa, regarda douloureusement son pénitent, puis, d’un grand geste du bras, comme s’il exorcisait un énergumène, il le bénit une seconde fois.

Ce calme acheva d’exaspérer M. Thibault. Il se souleva sur un coude, malgré la douleur qui lui déchirait les reins, et tendit le poing :

— « Les scélérats ! Les salauds !… Et vous, vos histoires !… Assez ! » Puis, avec désespoir : « Je vais… mourir, je vous dis ! Au secours ! »

L’abbé, debout, le considérait, sans le contredire ; et, si persuadé que fût, cette fois, le vieillard, d’être aux confins de sa vie, ce silence lui porta le dernier coup. Secoué de frissons, sentant ses forces faiblir, incapable même de retenir la salive qui mouillait son menton, il répétait, sur un ton suppliant, comme s’il était possible que le prêtre n’eût pas bien entendu, ou pas compris :

— « Je vais mou-rir… Je vais mou-rir… »

L’abbé soupira, mais il ne fit pas un geste de dénégation. Il pensait que la véritable charité n’est pas toujours de prodiguer aux mourants d’inconsistantes illusions, et que, lorsque vraiment approche la dernière heure, le seul remède à la terreur humaine, ce n’est pas de nier cette mort qui vient et devant laquelle l’organisme, secrètement averti, se cabre déjà : c’est, au contraire, de la regarder en face et de se résigner à l’accueillir.

Il laissa passer quelques secondes, puis, rassemblant son courage, il prononça distinctement :

— « Et quand ce serait, mon ami, est-ce une raison pour avoir si grand’peur ? »

Le vieillard, comme s’il eût été frappé au visage, retomba sur l’oreiller en gémissant :

— « Oh là là… Oh là là… »

C’était fini : arraché par le tourbillon, roulé sans merci, il se sentait sombrer définitivement, et sa dernière lueur de conscience ne lui servait qu’à mieux mesurer le néant ! Pour les autres, la mort, c’était une pensée courante, impersonnelle : un mot entre les mots. Pour lui, c’est tout le présent, c’est le réel ! C’est lui-même ! De ses yeux ouverts sur le gouffre et agrandis par le vertige, il aperçoit, très loin, séparé de lui par l’abîme, le visage du prêtre, ce visage vivant, — étranger. Être seul, exclu de l’univers. Seul, avec son effroi. Toucher le fond de la solitude absolue !

Dans le silence, s’élevait la voix du prêtre :

— « Voyez : Dieu n’a pas voulu que la mort fondît sur vous à l’improviste, sicut latro, comme un voleur. Eh bien, il faut être digne de cette grâce, car c’en est une, — et la plus grande que Dieu puisse nous faire, à nous, pécheurs, — que cet avertissement au seuil de la Vie éternelle… »

M. Thibault entendait, de très loin, ces phrases qui venaient en vain, comme des vagues contre un rocher, battre son cerveau pétrifié par la peur. Un instant, par routine, sa pensée chercha, pour y trouver refuge, à évoquer l’idée de Dieu ; mais cet élan se brisa au départ. La Vie éternelle, la Grâce, Dieu, — langage devenu inintelligible : vocables vides, sans mesure avec la terrifiante réalité !

— « Remercions Dieu », continuait l’abbé. « Heureux ceux qu’Il arracha à leur propre volonté, pour les attacher à la Sienne. Prions. Prions ensemble, mon ami… Prions de toute notre âme, et Dieu vous viendra en aide. »

M. Thibault tourna la tête. Au fond de sa terreur bouillonnait un reste de violence. Il aurait volontiers assommé le prêtre, s’il avait pu. Le blasphème lui monta aux lèvres :

— « Dieu ? Quoi ? Quelle aide ? C’est idiot, à la fin ! Est-ce que ce n’est pas Lui, justement ? Est-ce que ce n’est pas Lui qui veut ?… » Il s’étranglait. « Alors, quoi, quelle aide ? » cria-t-il rageusement.

Le goût de la dispute l’avait repris, au point qu’il oubliait que, une minute plus tôt, son angoisse avait nié Dieu. Il poussa un gémissement :

— « Ah, comment Dieu me fait-il ça ! »

L’abbé hocha la tête :

— « Quand vous vous croyez bien loin de moi, dit l’Imitation, c’est souvent alors que je suis le plus proche de vous… »

M. Thibault avait écouté. Il demeura quelques secondes silencieux. Puis, se tournant vers son confesseur, mais cette fois avec un geste de détresse :

— « L’abbé, l’abbé », supplia-t-il, « faites quelque chose, priez, vous !… Ce n’est pas possible, dites ?… Empêchez-moi de mourir ! »

L’abbé approcha une chaise, s’assit, et prit cette main gonflée sur laquelle la moindre pression laissait une traînée pâle.

— « Ah », s’écria le vieillard, « vous verrez ce que c’est, l’abbé, vous verrez, quand ce sera vous ! »

Le prêtre soupira.

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