Fédor Dostoïevski - Les Pauvres Gens

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Dostoïevski décrit lui-même la genèse de ce roman épistolaire, première oeuvre qu'il a publiée: «La fumée sortait des naseaux des chevaux, des colonnes de fumée montaient des toits des deux rives et il semblait que de nouveaux édifices surgissaient au-dessus des anciens, qu'une nouvelle ville se bâtissait dans l'air… Il me semblait que toute cette ville, avec tous ses habitants, puissants et faibles, avec toutes leurs habitations, asiles de mendiants ou palais dorés, ressemblait en cette heure de crépuscule à une rêverie fantastique, enchantée, qui disparaîtrait et se dissiperait en fumée montant vers le ciel sombre. Je me suis mis à regarder et je vis soudain des figures étranges. C'étaient des figures étranges, bizarres, tout à fait prosaïques, qui n'avaient rien de Don Carlos ni de Posa, rien que de simples conseillers titulaires, mais en même temps des conseillers titulaires fantastiques. Quelqu'un grimaçait devant moi, en se dissimulant derrière cette foule fantastique et tirait des ficelles, des ressorts. Les poupées se mouvaient, et il riait, il riait! C'est alors que m'apparut une autre histoire, dans quelque coin sombre, un cœur de conseiller titulaire, honnête et pur, candide et dévoué à ses chefs, et, avec lui, une jeune fille, offensée et triste, et leur émouvante histoire me déchira le cœur.»

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J'avais grand’peine à me retenir, à la fois, de rire et de pleurer, en écoutant le pauvre vieillard. Il savait si bien mentir quand il le fallait! On porta les livres dans la chambre de Pokrovski et on les y déposa sur le plancher. Pokrovski devina immédiatement la vérité. Le vieux fut invité à dîner avec nous. Toute cette journée, nous fûmes tous très heureux. Après le dîner, on joua à divers jeux de société et aux cartes. Sacha s'abandonnait à la vivacité de son tempérament et je ne demeurais pas en reste. Pokrovski se montra particulièrement attentif envers moi et chercha, à diverses reprises, l'occasion de me parler en tête à tête, mais je ne m'y prêtai pas. Ce fut la journée la plus heureuse de ces quatre années de ma vie.

J'en arrive maintenant à des souvenirs tristes, douloureux. Tout ce qui suivit fut si pénible. Je vais parler des jours noirs de ma vie. C'est pour cela peut-être que ma plume résiste et se meut plus lentement sur le papier, comme si elle se refusait à écrire ce qui me reste à dire encore. Voilà pourquoi, sans doute, je me suis laissée aller à évoquer, avec tant d'émotion et d'amour, les moindres détails de mon humble existence au temps où je fus heureuse. Ce temps fut si bref, et les malheurs vinrent ensuite, des malheurs tout noirs dont Dieu seul sait s'ils prendront fin un jour. Les malheurs de ma vie débutèrent avec la maladie et la mort de Pokrovski.

Il tomba malade deux mois après les événements que je viens de décrire. Au cours des dernières semaines, il s'était démené pour s'assurer des moyens d'existence, car il n'avait pas de situation régulière. Comme tous les phtisiques, il caressa, jusqu'au dernier moment, l'espoir de vivre très longtemps encore. On lui offrait quelque part un emploi d'instituteur, mais cette profession lui faisait horreur. Sa santé ne lui permettait pas, par ailleurs, d'entrer dans une administration publique, et il lui aurait fallu attendre trop longtemps, en ce cas, la première tranche de son traitement. Bref, il enregistra des échecs de tous les côtés et son caractère s'en ressentit. Son état s'aggravait en même temps, mais il ne s'en rendait pas compte. Survint l'automne. Il sortait chaque jour dans sa légère capote d'étudiant, pour essayer d'améliorer ses affaires en sollicitant, en quémandant un poste n'importe où, et ces démarches lui infligeaient une torture morale. L'eau pénétrait dans ses chaussures, il rentrait trempé par la pluie et, un beau jour, il dut s'aliter pour ne plus se relever… Il mourut au cœur de l'automne, vers la fin d'octobre.

Je ne quittai pour ainsi dire pas sa chambre durant sa maladie, l'entourant de soins et veillant sur lui. Il m'arriva de passer des nuits blanches à son chevet. Il n'avait que rarement toute sa connaissance. Souvent il délirait, parlait Dieu sait de quoi, de l'emploi qu'il cherchait, de ses livres, de moi, de son père… J'ai appris de cette façon de nombreux détails de sa vie que j'ignorais jusque-là et que je ne soupçonnais même pas. Les premiers temps de sa maladie, tout le monde me regardait bizarrement dans la maison, et Anna Fiodorovna hochait la tête, mais je ne baissais pas les yeux et on cessa de blâmer l'intérêt que je portais à Pokrovski, ma mère en tout cas.

Par moments, Pokrovski me reconnaissait, mais c'était rare. Il était presque constamment sans connaissance. Certaines nuits, il discuta longuement avec quelqu'un d'imaginaire sans doute. Ses paroles étaient obscures, indistinctes, et sa voix caverneuse résonnait dans sa chambre étroite comme dans un tombeau. Je prenais peur dans ces instants. La dernière nuit surtout, il fut dans un état étrange d'excitation. Il souffrait terriblement, se lamentait, et ses plaintes me déchiraient le cœur. L'effroi se lisait dans la maison sur tous les visages. Anna Fiodorovna ne cessait de prier pour que le Seigneur l'enlève le plus vite possible. On appela le médecin, qui déclara que le malade mourrait certainement vers le matin.

Le vieux Pokrovski passa toute la nuit dans le couloir, devant la porte de la chambre de son fils, où on avait étendu une natte pour lui sur le plancher. Il entrait à tout moment chez son fils. Il était effrayant à voir. Le chagrin l'écrasait à tel point qu'il semblait devenu complètement insensible et stupide. Sa tête branlait de frayeur. Il tremblait du reste de tout son corps et chuchotait sans arrêt comme s'il discutait avec lui-même. Je pensais qu'il deviendrait fou de chagrin.

Peu avant l'aube, le vieillard, épuisé par la souffrance, s'endormit sur sa natte. Vers huit heures, son fils commença à mourir, et je réveillai le père. Pokrovski avait toute sa lucidité à ce moment et il prit congé de nous tous. Chose bizarre: je ne parvenais pas à pleurer, mais mon âme se déchirait.

Ce furent surtout ses derniers instants qui me torturèrent le plus. Il ne cessait de demander quelque chose de sa langue qui s'embrouillait, et je ne parvenais pas à comprendre ce qu'il désirait. Mon cœur se brisait de désespoir. Il s'agita une heure entière, possédé par un désir incompréhensible, s'efforçait de se faire comprendre par signe avec ses mains refroidies et se remettait ensuite à supplier d'une voix éteinte, lamentable et sourde où passaient déjà des râles. Mais les mots qu'il prononçait n'étaient plus que des sons inarticulés, et je fus de nouveau incapable de les comprendre. Je lui amenai l'une après l'autre toutes les personnes de la maison, je lui offris à boire, mais il ne cessait de hocher tristement la tête. Je compris finalement ce qu'il voulait. Il me demandait de soulever le rideau de la fenêtre et d'ouvrir les volets. Il désirait probablement jeter un dernier regard sur le jour, sur la création divine, sur le soleil. J'écartai le rideau, mais le jour naissant était pâle et triste, comme la vie qui s'éteignait dans le pauvre mourant. Il n'y avait pas de soleil. Les nuages couvraient le ciel d'un voile opaque. Le temps était pluvieux, et tout paraissait sombre, désolé. Une fine pluie tambourinait contre les vitres et dégoulinait sur elles en ruissellements froids, sales. La lumière du jour pénétrait à peine dans la chambre, sans parvenir à faire pâlir la petite lampe brûlant devant l'icône. Le mourant posa sur moi un regard chargé d'une tristesse immense et secoua la tête. Une minute plus tard, il était mort.

Anna Fiodorovna prit les mesures nécessaires pour les funérailles. On acheta un cercueil tout simple, et on loua un charretier. Pour se dédommager de ses dépenses, elle s'empara de tous les livres et des objets personnels du défunt. Le vieux père protesta, se disputa avec elle bruyamment, lui reprit autant de volumes qu'il put, en remplit ses poches, en fourra jusque dans son chapeau, et ne voulut pas se séparer d'eux durant les trois jours qui suivirent, prétendant même les prendre avec lui à l'église. Il semblait devenu stupide et s'agitait continuellement, l'air hébété, autour du cercueil comme pour l'entourer de soins étranges. Tantôt il rajustait le bandeau mortuaire sur le front du défunt, tantôt il allumait les bougies ou les déplaçait. Il était visible que son esprit ne parvenait plus à se fixer sur rien. Ni ma mère, ni Anna Fiodorovna n'assistèrent à l'office funèbre à l'église. Ma mère se sentait mal, et Anna Fiodorovna, qui avait eu l'intention de s'y rendre, se disputa au dernier moment avec le vieux Pokrovski et préféra rester à la maison. J'y assistai donc seule, avec le père. Pendant l'office, une sorte d'angoisse m'envahit, comme un pressentiment effrayé de l'avenir. J'eus à peine la force de rester jusqu'à la fin du service. On ferma enfin le cercueil, on le cloua et on le plaça sur la voiture du charretier qui s'éloigna aussitôt. Je l'accompagnai jusqu'au bout de la rue seulement, car le charretier poussa son cheval au trot à partir de cet endroit. Le vieux courait derrière la voiture en pleurant à pleine voix, et ses sanglots saccadés paraissaient secoués par la rapidité de sa course. Le malheureux perdit son chapeau et ne s'arrêta même pas pour le ramasser. La pluie mouillait sa tête, le vent s'était levé, un froid très vif piquait son visage que fouettaient les rafales. Mais le vieux ne sentait rien et, en pleurant, passait d'un côté à l'autre de la voiture. Les pans de sa redingote fripée volaient et se soulevaient dans l'air comme des ailes. Des livres sortaient de toutes ses poches, et il tenait dans ses mains un énorme volume auquel il paraissait se cramponner comme à une bouée. Les passants ôtaient leurs chapeaux et se signaient. D'autres s'arrêtaient et regardaient avec étonnement le malheureux vieillard. À chaque instant, des livres s'échappaient de ses poches et tombaient dans la boue de la route. On l'arrêtait, on attirait son attention sur la chute, il les ramassait et repartait pour rattraper le corbillard. À l'angle de la rue, une pauvresse, une sorte de vieille mendiante se joignit à lui et suivit avec lui le convoi solitaire. La voiture obliqua et je la perdis de vue finalement. Je rentrai chez nous, et me jetai sur la poitrine de ma mère, en proie à un désespoir profond. Je serrais très fort ma mère dans mes bras, je la couvrais de baisers et je sanglotais, en me pressant contre elle craintivement, comme si je m'efforçais de retenir dans mon étreinte le dernier ami qui me restait en ce monde, de le disputer à la mort… Mais l'ange de la mort se tenait déjà aux côtés de ma pauvre maman…

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