Guy de Maupassant - Pierre et Jean (1888)

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Pierre et Jean (1888): краткое содержание, описание и аннотация

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Pierre et Jean est le troisième roman de Guy de Maupassant, écrit d’un seul trait durant l’été 1887. C’est une œuvre naturaliste (ou réaliste-psychologique). L’œuvre, est éditée en volume le 9 janvier 1888 chez Paul Ollendorff. Elle est composée du récit, mais également d’une célèbre préface intitulée « Le roman », dans laquelle Maupassant expose en quelques pages sa vision du roman naturaliste, qu'il propose de définir comme une étude psychologique dont Pierre et Jean se fera l'écho.

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« Je ne sais pas encore, moi ; je m’informerai à la Compagnie. » Il s’informa, et on lui remit la liste des objets indispensables.

Sa mère, en la recevant de ses mains, le regarda pour la première fois depuis bien longtemps, et elle avait au fond des yeux l’expression si humble, si douce, si triste, si suppliante des pauvres chiens battus qui demandent grâce.

Le 1er octobre, la Lorraine, venant de Saint-Nazaire, entra au port du Havre, pour en repartir le 7 du même mois à destination de New York ; et Pierre Roland dut prendre possession de la petite cabine flottante où serait désormais emprisonnée sa vie.

Le lendemain, comme il sortait, il rencontra dans l’escalier sa mère qui l’attendait et qui murmura d’une voix à peine intelligible :

« Tu ne veux pas que je t’aide à t’installer sur ce bateau ?

— Non, merci, tout est fini. » Elle murmura :

« Je désire tant voir ta chambrette.

— Ce n’est pas la peine. C’est très laid et très petit. » Il passa, la laissant atterrée, appuyée au mur, et la face blême.

Or Roland, qui visita la Lorraine ce jour-là même, ne parla pendant le dîner que de ce magnifique navire et s’étonna beaucoup que sa femme n’eût aucune envie de le connaître puisque leur fils allait s’embarquer dessus.

Pierre ne vécut guère dans sa famille pendant les jours qui suivirent. Il était nerveux, irritable, dur, et sa parole brutale semblait fouetter tout le monde. Mais la veille de son départ il parut soudain très changé, très adouci. Il demanda, au moment d’embrasser ses parents avant d’aller coucher à bord pour la première fois :

« Vous viendrez me dire adieu, demain sur le bateau ? » Roland s’écria :

« Mais oui, mais oui, parbleu. N’est-ce pas, Louise ?

— Mais certainement », dit-elle tout bas.

Pierre reprit :

« Nous partons à onze heures juste. Il faut être là-bas à neuf heures et demie au plus tard.

— Tiens ! s’écria son père, une idée. En te quittant nous courrons bien vite nous embarquer sur la Perle afin de t’attendre hors des jetées et de te voir encore une fois. N’est-ce pas, Louise ?

— Oui, certainement. » Roland reprit :

« De cette façon, tu ne nous confondras pas avec la foule qui encombre le môle quand partent les transatlantiques. On ne peut jamais reconnaître les siens dans le tas. Ça te va ?

— Mais oui, ça me va. C’est entendu. » Une heure plus tard il était étendu dans son petit lit marin, étroit et long comme un cercueil. Il y resta longtemps, les yeux ouverts, songeant à tout ce qui s’était passé depuis deux mois dans sa vie, et surtout dans son âme. À force d’avoir souffert et fait souffrir les autres, sa douleur agressive et vengeresse s’était fatiguée, comme une lame émoussée. Il n’avait presque plus le courage d’en vouloir à quelqu’un et de quoi que ce soit, et il laissait aller sa révolte à vau-l’eau à la façon de son existence. Il se sentait tellement las de lutter, las de frapper, las de détester, las de tout, qu’il n’en pouvait plus et tâchait d’engourdir son cœur dans l’oubli, comme on tombe dans le sommeil. Il entendait vaguement autour de lui les bruits nouveaux du navire, bruits légers, à peine perceptibles en cette nuit calme du port ; et de sa blessure jusque-là si cruelle il ne sentait plus aussi que les tiraillements douloureux des plaies qui se cicatrisent.

Il avait dormi profondément quand le mouvement des matelots le tira de son repos. Il faisait jour, le train de marée arrivait au quai amenant les voyageurs de Paris.

Alors il erra sur le navire au milieu de ces gens affairés, inquiets, cherchant leurs cabines, s’appelant, se questionnant et se répondant au hasard, dans l’effarement du voyage commencé. Après qu’il eut salué le capitaine et serré la main de son compagnon le commissaire du bord, il entra dans le salon où quelques Anglais sommeillaient déjà dans les coins. La grande pièce aux murs de marbre blanc encadrés de filets d’or prolongeait indéfiniment dans les glaces la perspective de ses longues tables flanquées de deux lignes illimitées de sièges tournants, en velours grenat. C’était bien là le vaste hall flottant et cosmopolite où devaient manger en commun les gens riches de tous les continents. Son luxe opulent était celui des grands hôtels, des théâtres, des lieux publics, le luxe imposant et banal qui satisfait l’œil des millionnaires. Le docteur allait passer dans la partie du navire réservée à la seconde classe, quand il se souvint qu’on avait embarqué la veille au soir un grand troupeau d’émigrants, et il descendit dans l’entrepont.

En y pénétrant, il fut saisi par une odeur nauséabonde d’humanité pauvre et malpropre, puanteur de chair nue plus écœurante que celle du poil ou de la laine des bêtes. Alors, dans une sorte de souterrain obscur et bas, pareil aux galeries des mines, Pierre aperçut des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants étendus sur des planches superposées ou grouillant par tas sur le sol. Il ne distinguait point les visages mais voyait vaguement cette foule sordide en haillons, cette foule de misérables vaincus par la vie, épuisés, écrasés, partant avec une femme maigre et des enfants exténués pour une terre inconnue, où ils espéraient ne point mourir de faim, peut-être.

Et songeant au travail passé, au travail perdu, aux efforts stériles, à la lutte acharnée, reprise chaque jour en vain, à l’énergie dépensée par ces gueux, qui allaient recommencer encore, sans savoir où, cette existence d’abominable misère, le docteur eut envie de leur crier : « Mais foutez-vous donc à l’eau avec vos femelles et vos petits ! » Et son cœur fut tellement étreint par la pitié qu’il s’en alla, ne pouvant supporter leur vue.

Son père, sa mère, son frère et Mme Rosémilly l’attendaient déjà dans sa cabine.

« Si tôt, dit-il.

— Oui, répondit Mme Roland d’une voix tremblante, nous voulions avoir le temps de te voir un peu. » Il la regarda. Elle était en noir, comme si elle eût porté un deuil, et il s’aperçut brusquement que ses cheveux, encore gris le mois dernier, devenaient tout blancs à présent.

Il eut grand-peine à faire asseoir les quatre personnes dans sa petite demeure, et il sauta sur son lit. Par la porte restée ouverte on voyait passer une foule nombreuse comme celle d’une rue un jour de fête, car tous les amis des embarqués et une armée de simples curieux avaient envahi l’immense paquebot. On se promenait dans les couloirs, dans les salons, partout, et des têtes s’avançaient jusque dans la chambre tandis que des voix murmuraient au-dehors : « C’est l’appartement du docteur. » Alors Pierre poussa la porte ; mais dès qu’il se sentit enfermé avec les siens, il eut envie de la rouvrir, car l’agitation du navire trompait leur gêne et leur silence.

Mme Rosémilly voulut enfin parler :

« Il vient bien peu d’air par ces petites fenêtres, dit-elle.

— C’est un hublot », répondit Pierre.

Il en montra l’épaisseur qui rendait le verre capable de résister aux chocs les plus violents, puis il expliqua longuement le système de fermeture. Roland à son tour demanda :

« Tu as ici même la pharmacie ? » Le docteur ouvrit une armoire et fit voir une bibliothèque de fioles qui portaient des noms latins sur des carrés de papier blanc.

Il en prit une pour énumérer les propriétés de la matière qu’elle contenait, puis une seconde, puis une troisième, et il fit un vrai cours de thérapeutique qu’on semblait écouter avec une grande attention.

Roland répétait en remuant la tête :

« Est-ce intéressant, cela ! » On frappa doucement contre la porte.

« Entrez ! » cria Pierre.

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