Guy de Maupassant - Pierre et Jean (1888)

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Pierre et Jean (1888): краткое содержание, описание и аннотация

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Pierre et Jean est le troisième roman de Guy de Maupassant, écrit d’un seul trait durant l’été 1887. C’est une œuvre naturaliste (ou réaliste-psychologique). L’œuvre, est éditée en volume le 9 janvier 1888 chez Paul Ollendorff. Elle est composée du récit, mais également d’une célèbre préface intitulée « Le roman », dans laquelle Maupassant expose en quelques pages sa vision du roman naturaliste, qu'il propose de définir comme une étude psychologique dont Pierre et Jean se fera l'écho.

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Ce n’était plus une douleur morale et torturante, mais l’affolement d’une bête sans abri, une angoisse matérielle d’être errant qui n’a plus de toit et que la pluie, le vent, l’orage, toutes les forces brutales du monde vont assaillir. En mettant le pied sur ce paquebot, en entrant dans cette chambrette balancée sur les vagues, la chair de l’homme qui a toujours dormi dans un lit immobile et tranquille s’était révoltée contre l’insécurité de tous les lendemains futurs. Jusqu’alors elle s’était sentie protégée, cette chair, par le mur sordide enfoncé dans la terre qui le tient, et par la certitude du repos à la même place, sous le toit qui résiste au vent. Maintenant, tout ce qu’on aime braver dans la chaleur du logis fermé deviendrait un enfer et une constante souffrance.

Plus de sol sous les pas, mais la mer qui roule, qui gronde et engloutit. Plus d’espace autour de soi pour se promener, courir, se perdre par les chemins, mais quelques mètres de planches pour marcher comme un condamné au milieu d’autres prisonniers. Plus d’arbres, de jardins, de rues, de maisons, rien que de l’eau et des nuages. Et sans cesse il sentirait remuer ce navire sous ses pieds. Les jours d’orage il faudrait s’appuyer aux cloisons, s’accrocher aux portes, se cramponner aux bords de la couchette étroite pour ne point rouler par terre. Les jours de calme il entendrait la trépidation ronflante de l’hélice et sentirait fuir ce bateau qui le porte, d’une fuite continue, régulière, exaspérante.

Et il se trouvait condamné à cette vie de forçat vagabond, uniquement parce que sa mère s’était livrée aux caresses d’un homme.

Il allait devant lui, défaillant à présent sous la mélancolie désolée des gens qui vont s’expatrier. Il ne se sentait plus au cœur ce mépris hautain, cette haine dédaigneuse pour les inconnus qui fassent, mais une triste envie de leur parler, de leur dire qu’il allait quitter la France, d’être écouté et consolé. C’était, au fond de lui, un besoin honteux de pauvre qui va tendre la main, un besoin timide et fort de sentir quelqu’un souffrir de son départ.

Il songea à Marowsko. Seul le vieux Polonais l’aimait assez pour ressentir une vraie et poignante émotion ; et le docteur se décida tout de suite à l’aller voir.

Quand il entra dans la boutique, le pharmacien, qui pilait des poudres au fond d’un mortier de marbre, eut un petit tressaillement et quitta sa besogne.

« On ne vous aperçoit plus jamais ? » dit-il.

Le jeune homme expliqua qu’il avait eu à entreprendre des démarches nombreuses, sans en dévoiler le motif, et il s’assit en demandant :

« Eh bien ! Les affaires vont-elles ? » Elles n’allaient pas, les affaires. La concurrence était terrible, le malade rare et pauvre dans ce quartier travailleur. On n’y pouvait vendre que des médicaments à bon marché ; et les médecins n’y ordonnaient point ces remèdes rares et compliqués sur lesquels on gagne cinq cents pour cent. Le bonhomme conclut :

« Si ça dure encore trois mois comme ça, il faudra fermer boutique. Si je ne comptais pas sur vous, mon bon docteur, je me serais déjà mis à cirer les bottes. » Pierre sentit son cœur se serrer, et il se décida brusquement à porter le coup, puisqu’il le fallait :

« Oh ! Moi… moi… je ne pourrai plus vous être d’aucun secours. Je quitte Le Havre au commencement du mois prochain. » Marowsko ôta ses lunettes, tant son émotion fut vive :

« Vous… vous… qu’est-ce que vous dites là ?

— Je dis que je m’en vais, mon pauvre ami. » Le vieux demeurait atterré, sentant crouler son dernier espoir, et il se révolta soudain contre cet homme qu’il avait suivi, qu’il aimait, en qui il avait eu tant de confiance, et qui l’abandonnait ainsi.

Il bredouilla :

« Mais vous n’allez pas me trahir à votre tour, vous ? » Pierre se sentait tellement attendri qu’il avait envie de l’embrasser :

« Mais je ne vous trahis pas. Je n’ai point trouvé à me caser ici et je pars comme médecin sur un paquebot transatlantique.

— Oh ! Monsieur Pierre ! Vous m’aviez si bien promis de m’aider à vivre !

— Que voulez-vous ! Il faut que je vive moi-même. Je n’ai pas un sou de fortune. » Marowsko répétait :

« C’est mal, c’est mal, ce que vous faites. Je n’ai plus qu’à mourir de faim, moi. À mon âge, c’est fini. C’est mal. Vous abandonnez un pauvre vieux qui est venu pour vous suivre.

C’est mal. » Pierre voulait s’expliquer, protester, donner ses raisons, prouver qu’il n’avait pu faire autrement ; le Polonais n’écoutait point, révolté de cette désertion, et il finit par dire, faisant allusion sans doute à des événements politiques :

« Vous autres Français, vous ne tenez pas vos promesses. »

Alors Pierre se leva, froissé à son tour, et le prenant d’un peu haut :

« Vous êtes injuste, père Marowsko. Pour se décider à ce que j’ai fait, il faut de puissants motifs ; et vous devriez le comprendre. Au revoir. J’espère que je vous retrouverai plus raisonnable. » Et il sortit.

« Allons, pensait-il, personne n’aura pour moi un regret sincère. » Sa pensée cherchait, allant à tous ceux qu’il connaissait, ou qu’il avait connus, et elle retrouva, au milieu de tous les visages défilant dans son souvenir, celui de la fille de brasserie qui lui avait fait soupçonner sa mère.

Il hésita, fardant contre elle une rancune instinctive, puis soudain, se décidant, il pensa : « Elle avait raison, après tout. » Et il s’orienta pour retrouver sa rue.

La brasserie était, par hasard, remplie de monde et remplie aussi de fumée. Les consommateurs, bourgeois et ouvriers, car c’était un jour de fête, appelaient, riaient, criaient, et le patron lui-même servait, courant de table en table, emportant des bocks vides et les rapportant pleins de mousse.

Quand Pierre eut trouvé une place, non loin du comptoir, il attendit, espérant que la bonne le verrait et le reconnaîtrait.

Mais elle passait et repassait devant lui, sans un coup d’œil, trottant menu sous ses jupes avec un petit dandinement gentil.

Il finit par frapper la table d’une pièce d’argent. Elle accourut :

« Que désirez-vous, Monsieur ? » Elle ne le regardait pas, l’esprit perdu dans le calcul des consommations servies.

« Eh bien ! fit-il, c’est comme ça qu’on dit bonjour à ses amis ? » Elle fixa ses yeux sur lui, et d’une voix pressée :

« Ah ! C’est vous. Vous allez bien. Mais je n’ai pas le temps aujourd’hui. C’est un bock que vous voulez ?

— Oui, un bock. » Quand elle l’apporta, il reprit :

« Je viens te faire mes adieux. Je pars. » Elle répondit avec indifférence :

« Ah bah ! Où allez-vous ?

— En Amérique.

— On dit que c’est un beau pays. » Et rien de plus. Vraiment il fallait être bien malavisé pour lui parler ce jour-là. Il y avait trop de monde au café !

Et Pierre s’en alla vers la mer. En arrivant sur la jetée, il vit la Perle qui rentrait portant son père et le capitaine Beausire. Le matelot Papagris ramait ; et les deux hommes, assis à l’arrière, fumaient leur pipe avec un air de parfait bonheur.

Le docteur songea, en les voyant passer : « Bienheureux les simples d’esprit. » Et il s’assit sur un des bancs du brise-lames pour tâcher de s’engourdir dans une somnolence de brute.

Quand il rentra, le soir, à la maison, sa mère lui dit, sans oser lever les yeux sur lui :

« Il va te falloir un tas d’affaires pour partir, et je suis un peu embarrassée. Je t’ai commandé tantôt ton linge de corps et j’ai passé chez le tailleur pour les habits ; mais n’as-tu besoin de rien d’autre, de choses que je ne connais pas, peut-être ? » Il ouvrit la bouche pour dire : « Non, de rien. » Mais il songea qu’il lui fallait au moins accepter de quoi se vêtir décemment, et ce fut d’un ton très calme qu’il répondit :

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