Guy de Maupassant - Notre cœur (1890)

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Notre cœur (1890): краткое содержание, описание и аннотация

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Le roman raconte l'histoire d'une femme du monde, froide et sans cœur comme Maupassant en a connu, qui se livre ici plus que dans aucun de ses romans. Le héros, face à cet être fascinant et redoutable, prend une autre maîtresse, qui ne lui suffit guère. Il est dévasté par une passion amoureuse, violente, mélancolique et cruelle.

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Il se remit à faire de longues promenades, à rôder par les fourrés, avec l’espoir obscur de la perdre quelque part, au fond d’un ravin, derrière un rocher, dans quelque taillis, comme un homme, pour se débarrasser d’une bête fidèle qu’il ne veut pas tuer, essaye de l’égarer en une course lointaine.

Un jour, à la fin d’une de ces promenades, il revint au pays des Hêtres. C’était maintenant une sombre forêt, presque noire, avec des feuillages impénétrables. Il allait sous la voûte immense, humide et profonde, regrettant la brume verdoyante, ensoleillée et légère des petites feuilles à peine ouvertes ; et, comme il suivait un étroit sentier, il s’arrêta, saisi d’étonnement, devant deux arbres enlacés.

Aucune image de son amour plus violente et plus émouvante ne pouvait frapper ses yeux et son âme : un hêtre vigoureux étreignait un chêne élancé.

Comme un amoureux désespéré au corps puissant et tourmenté, le hêtre, tordant ainsi que des bras deux branches formidables, enserrait le tronc du chêne en les refermant sur lui. L’autre, tenu par cet embrassement, allongeait dans le ciel, bien au-dessus du front de son agresseur, sa taille droite, lisse et mince, qui semblait dédaigneuse. Mais, malgré cette fuite vers l’espace, cette fuite hautaine d’être outragé, il portait dans le flanc les deux entailles profondes et depuis longtemps cicatrisées que les branches irrésistibles du hêtre avaient creusées dans son écorce. Soudés à jamais par ces blessures fermées, ils poussaient ensemble en mêlant leurs sèves, et dans les veines de l’arbre violé coulait et montait jusqu’à sa cime le sang de l’arbre vainqueur.

Mariolle s’assit pour les regarder plus longtemps. Ils devenaient, en son âme malade, symboliques, effrayants et superbes, ces deux lutteurs immobiles qui racontaient aux passants l’histoire éternelle de son amour.

Puis il se remit en marche, plus triste encore, et soudain, comme il allait, les yeux à terre et lentement, il aperçut, cachée sous l’herbe, tachée de boue et de pluie anciennes, une vieille dépêche jetée ou perdue par un promeneur. Il s’arrêta. Qu’avait apporté de doux ou de pénible à quelque cœur ce papier bleu traînant là sous son pied ?

Il ne put s’empêcher de le ramasser, et, avec des doigts curieux et dégoûtés, il le déplia. On pouvait lire encore à peu près : « Venez… moi… quatre heures ». Les noms avaient été effacés par l’humidité du chemin.

Des souvenirs l’assaillirent, cruels et délicieux, ceux de toutes les dépêches qu’il avait reçues d’elle, tantôt pour lui fixer le moment d’un rendez-vous, tantôt pour lui dire qu’elle ne viendrait pas. Jamais rien n’avait fait entrer en lui plus d’émotion, ne l’avait fait tressaillir plus violemment, n’avait arrêté plus net et fait rebondir plus fort son pauvre cœur que la vue de ces messagères enfiévrantes ou désespérantes.

Il demeurait presque perclus de désolation à la pensée que jamais plus il n’en ouvrirait de pareilles.

De nouveau il se demandait ce qui s’était passé en elle depuis qu’il l’avait quittée. Avait-elle souffert, regretté l’ami chassé par son indifférence, ou avait-elle pris son parti de cet abandon, froissée seulement dans sa vanité ?

Et son désir de savoir devint si violent, si tenaillant, qu’une pensée audacieuse et bizarre, encore hésitante, surgit en lui. Il prit la route de Fontainebleau. Quand il eut gagné la ville, il se rendit au télégraphe, l’âme agitée d’hésitation et vibrante d’inquiétude. Mais une force semblait le pousser, une force irrésistible venue de son cœur.

Il souleva donc d’une main tremblante un imprimé sur la table, puis écrivit, à la suite du nom et de l’adresse de Mme Michèle de Burne :

« Je voudrais tant savoir ce que vous pensez de moi ! Moi je ne peux rien oublier.

André Mariolle.

Montigny. »

Il sortit ensuite, prit une voiture, et regagna Montigny, troublé et tourmenté par ce qu’il avait fait, et le regrettant déjà.

Il avait calculé que, si elle daignait lui répondre, il recevrait sa lettre deux jours plus tard ; mais il ne quitta pas sa villa le lendemain dans la crainte et dans l’espérance de recevoir une dépêche d’elle.

Il se balançait sous les tilleuls de la terrasse, vers trois heures de l’après-midi, quand Élisabeth vint le prévenir qu’une dame demandait à lui parler.

Son saisissement fut si grand qu’il eut une courte suffocation, et il s’en vint vers la maison avec des jambes brisées et un cœur palpitant. Il n’espérait pas cependant que ce fût elle.

Quand il eut ouvert les portes du salon, Mme de Burne, assise sur un canapé, se leva, et, souriante d’un sourire un peu réservé, avec une légère contrainte dans le visage et dans l’attitude, elle lui tendit la main en disant :

— Je viens prendre de vos nouvelles, le télégraphe ne m’en donnant pas d’assez complètes.

Il était devenu si pâle devant elle, qu’elle eut dans les yeux une lueur de joie ; et il demeurait si oppressé d’émotion qu’il ne pouvait encore parler et qu’il tenait seulement sur sa bouche la main qu’elle lui avait offerte.

— Dieu ! Que vous êtes bonne ! dit-il enfin.

— Non, mais je n’oublie pas mes amis, et je m’en inquiète.

Elle le regardait bien en face, profondément, de ce premier regard de femme qui surprend tout, fouille les pensées jusqu’aux racines, et dévoile toutes les feintes. Elle fut sans doute satisfaite, car sa figure s’éclaira d’un sourire.

Elle reprit :

— C’est gentil votre ermitage. On est heureux là dedans ?

— Non, Madame.

— Est-ce possible ? Dans ce joli pays, dans cette belle forêt, sur ce petit ruisseau charmant ? Mais vous devez être tranquille et tout à fait content ici ?

— Non, Madame.

— Pourquoi donc ?

— Parce qu’on n’y oublie pas.

— Et il vous est indispensable d’oublier quelque chose pour être heureux ?

— Oui, Madame.

— Peut-on savoir quoi ?

— Vous le savez.

— Et alors ?…

— Alors je suis très misérable.

Elle dit avec une fatuité apitoyée :

— Je l’ai deviné en recevant votre télégramme, et c’est pour cela que je suis venue, avec la résolution de m’en aller tout de suite si je m’étais trompée.

Après un petit silence, elle ajouta :

— Puisque je ne m’en retourne pas immédiatement, peut-on visiter votre propriété. Voilà une petite allée de tilleuls, là-bas, qui m’a l’air ravissante. On y sera plus au frais que dans ce salon.

Ils sortirent. Elle portait une toilette mauve qui s’harmonisa tout à coup si complètement avec la verdure des arbres et le ciel bleu, qu’elle lui parut stupéfiante comme une apparition, séduisante et jolie d’une façon inattendue et nouvelle. Sa longue taille si souple, son visage si fin et si frais, la petite flambée blonde des cheveux sous un grand chapeau mauve aussi, que nimbait légèrement une longue plume d’autruche enroulée dessus, ses bras minces, dont les deux mains portaient, en travers devant elle, son ombrelle fermée, et sa démarche un peu droite, hautaine et fière, apportaient dans ce petit jardin paysan quelque chose d’anormal, d’imprévu, d’exotique, la sensation bizarre et savoureuse d’une figure de conte, de rêve, de gravure, de tableau à la Watteau, sortie de l’imagination d’un poète ou d’un peintre pour s’en venir à la campagne, par fantaisie, montrer combien elle était belle.

Mariolle, en la regardant avec le frémissement profond de toute sa passion revenue, se rappelait les deux femmes aperçues dans le chemin de Montigny.

Elle lui dit :

— Qu’est-ce que c’est que cette petite personne qui m’a ouvert la porte ?

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