Guy de Maupassant - Notre cœur (1890)

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Notre cœur (1890): краткое содержание, описание и аннотация

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Le roman raconte l'histoire d'une femme du monde, froide et sans cœur comme Maupassant en a connu, qui se livre ici plus que dans aucun de ses romans. Le héros, face à cet être fascinant et redoutable, prend une autre maîtresse, qui ne lui suffit guère. Il est dévasté par une passion amoureuse, violente, mélancolique et cruelle.

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Une fois ou deux déjà, pendant la nuit, il avait cru distinguer des pas et des mouvements imperceptibles au rez-de-chaussée, non point au-dessous de lui, mais dans les petites pièces attenantes à la cuisine : la lingerie et la salle de bains. Il n’y avait point pris garde.

Mais ce soir-là, las d’être couché, incapable de se rendormir avant longtemps, il prêta l’oreille et distingua des frôlements inexplicables et une sorte de clapotement. Alors il se décida à aller voir, alluma sa bougie, regarda l’heure : dix heures à peine. Il s’habilla, mit en sa poche un revolver et descendit à pas de renard, avec des précautions infinies.

En entrant dans la cuisine, il reconnut avec stupeur que le fourneau était allumé. On n’entendait plus rien, puis il crut percevoir un mouvement dans la salle de bains, toute petite pièce peinte à la chaux, contenant juste la baignoire.

Il s’approcha, fit tourner la clef sans aucun bruit, et, poussant brusquement la porte, il aperçut allongé dans l’eau, les bras flottant et les seins frôlant la surface de leurs fleurs, le plus joli corps de femme qu’il eût aperçu de sa vie.

Elle poussa un cri, affolée, ne pouvant fuir.

Il était à genoux déjà au bord de la baignoire, la dévorant de ses yeux ardents et la bouche tendue vers elle.

Elle comprit, et, levant soudain ses deux bras ruisselants, Élisabeth les referma derrière la tête de son maître.

III

Lorsqu’elle parut devant lui le lendemain, apportant le thé, et que leurs yeux se rencontrèrent, elle se mit à trembler si fort que la tasse et le sucrier se heurtèrent plusieurs fois de suite.

Mariolle alla vers elle, prit entre ses mains le plateau, le posa sur la table, et lui dit, comme elle baissait les paupières :

— Regarde-moi, petite.

Elle le regarda, les cils pleins de larmes.

Il reprit :

— Je ne veux pas que tu pleures.

Comme il la pressait contre lui, il la sentit frémir de la tête aux pieds, et elle murmura : « Oh ! Mon Dieu ! » Il comprit que ce n’était pas de la peine, que ce n’était pas du regret, que ce n’était pas du remords, qui lui faisaient balbutier ces trois mots, mais du bonheur, du vrai bonheur. Ce fut en lui un contentement étrange, égoïste, plutôt physique que moral, de sentir serrée contre sa poitrine cette petite personne qui l’aimait enfin. Il l’en remerciait comme ferait, au bord d’une route, un blessé secouru par une femme qui passe ; il l’en remerciait de tout son cœur meurtri, trahi dans ses inutiles élans, affamé de tendresse par l’indifférence d’une autre ; et il la plaignait un peu, au fond de sa pensée. La regardant ainsi, pâlie et larmoyante, avec ses yeux brûlés d’amour, il se dit tout à coup : « Mais elle est belle ! Comme une femme se transforme vite, devient ce qu’il faut qu’elle soit, suivant les désirs de son âme ou les besoins de sa vie ! »

— Assieds-toi, lui dit-il.

Elle s’assit. Il prit ses mains, ses pauvres mains de travailleuse, devenues blanches, devenues fines pour lui, et, tout doucement, avec des phrases adroites, il lui parla de l’attitude qu’ils devaient garder l’un envers l’autre. Elle n’était plus sa domestique, mais en conserverait un peu l’apparence, afin de ne pas apporter de scandale dans le village. Elle vivrait près de lui comme une gouvernante, et lui ferait souvent la lecture, ce qui servirait de prétexte à cette situation nouvelle. Dans quelque temps même, lorsque ses fonctions de lectrice seraient tout à fait établies, il la ferait manger à sa table.

Quand il eut fini de parler, elle lui répondit simplement :

— Non, Monsieur : je suis et je resterai votre servante. Je ne veux pas qu’on jase et qu’on apprenne ce qui s’est passé.

Elle ne céda point, bien qu’il insistât beaucoup ; et, quand il eut bu son thé, elle remporta son plateau, pendant qu’il la suivait d’un regard attendri.

Quand elle fut partie, il songea : « C’est une femme. Toutes les femmes sont égales quand elles nous plaisent. J’ai fait de ma bonne ma maîtresse. Jolie, elle deviendra peut-être charmante ! Elle est, en tous les cas, plus jeune et plus fraîche que les mondaines et que les cocotes. Qu’importe, après tout ! Beaucoup d’actrices célèbres ne sont-elle pas des filles de concierges ? On les reçoit cependant comme des dames, on les adore comme des héroïnes de roman, et des princes les traitent comme des souveraines. Est-ce à cause de leur talent, souvent douteux, ou de leur beauté, souvent contestable ? Non. Mais une femme a toujours, en vérité, la situation qu’elle impose par illusion qu’elle sait produire. »

Il fit ce jour-là une longue promenade, et, bien qu’au fond de son cœur il sentît toujours le même mal, et que ses jambes fussent pesantes comme si le chagrin eût détendu tous les ressorts de son énergie, quelque chose gazouillait en lui à la façon d’un petit chant d’oiseau. Il était moins seul, moins perdu, moins abandonné. La forêt lui paraissait moins déserte, moins silencieuse et moins vide. Et il rentra avec l’envie de voir, souriante à son approche et le regard plein de tendresse, Élisabeth venir vers lui.

Ce fut pendant près d’un mois une vraie idylle au bord de la petite rivière. Mariolle fut aimé comme bien peu d’hommes peut-être l’ont été, animalement et follement, comme un enfant par sa mère, comme un chasseur par son chien.

Il était tout pour elle, le monde et le ciel, le plaisir et le bonheur. Il répondait à toutes ses attentes ardentes et naïves de femme, lui donnant dans un baiser tout ce qu’elle pouvait éprouver d’extase. Elle n’avait plus que lui dans le regard, dans l’âme, dans le cœur et dans la chair, enivrée à la façon d’un adolescent qui boit pour la première fois. Il s’endormait dans ses bras, il se réveillait sous ses caresses, et elle s’enlaçait à lui avec des abandons inimaginables. Il savourait, surpris et séduit, cette offrande absolue, et il avait l’impression que c’était là de l’amour bu à sa source même, aux lèvres de la nature.

Il demeurait toujours triste cependant, triste et désenchanté d’une façon constante et profonde. Sa petite maîtresse lui plaisait ; mais une autre lui manquait. Et quand il se promenait dans les prairies, sur les bords du Loing, se demandant : « Pourquoi ce souci qui ne s’en va pas ? » il se trouvait en lui, dès que le souvenir de Paris l’effleurait, un si intolérable énervement, qu’il rentrait pour n’être plus seul.

Alors il se balançait dans le hamac, et Élisabeth, assise sur un pliant, lisait. Tout en l’écoutant et en la regardant, il se rappelait les causeries dans le salon de son amie, quand il passait, seul, des soirées près d’elle. Alors d’abominables envies de pleurer lui mouillaient les paupières ; un si cuisant regret lui tiraillait le cœur, qu’il éprouvait sans cesse des besoins intolérables de partir sur-le-champ, de retourner à Paris, ou de s’en aller pour toujours.

Le voyant sombre et mélancolique, Élisabeth lui demandait :

— Est-ce que vous souffrez ? Je sens que vous avez des larmes dans les yeux.

Il répondait :

— Embrasse-moi, petite ; tu ne comprendrais pas.

Elle l’embrassait, inquiète, pressentant quelque drame qu’elle ne savait point. Mais lui, oubliant un peu sous les caresses, pensait : « Ah ! Une femme qui serait ces deux-là, qui aurait l’amour de l’une et le charme de l’autre ! Pourquoi ne trouve-t-on toujours que des à peu près ? »

Il songeait indéfiniment, bercé par le bruit monotone de la voix inécoutée, à tout ce qui l’avait séduit, conquis, vaincu, dans la maîtresse abandonnée. Il se disait, sous l’obsession de son souvenir, de sa présence imaginaire, dont il était hanté comme un visionnaire d’un fantôme : « Est-ce que je suis un damné qui ne se délivrera plus d’elle ? »

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