Guy de Maupassant - Notre cœur (1890)

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Notre cœur (1890): краткое содержание, описание и аннотация

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Le roman raconte l'histoire d'une femme du monde, froide et sans cœur comme Maupassant en a connu, qui se livre ici plus que dans aucun de ses romans. Le héros, face à cet être fascinant et redoutable, prend une autre maîtresse, qui ne lui suffit guère. Il est dévasté par une passion amoureuse, violente, mélancolique et cruelle.

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Elle murmura :

— Dieu ! Est-ce beau !

Il répondit, en la regardant :

— Je ne puis penser qu’à vous.

Avec un sourire, elle reprit :

— Je ne suis pourtant pas très poétique, mais je trouve cela si beau, que je me sens vraiment très émue.

Il balbutia :

— Moi, je vous aime comme un fou.

Il sentit son bras légèrement pressé, et ils se remirent en route.

Un gardien les attendait à la porte de l’abbaye, et ils entrèrent par cet escalier superbe, entre deux tours énormes, qui les conduisit à la salle des gardes. Puis ils allèrent de salle en salle, de cour en cour, de cachot en cachot, écoutant, s’étonnant, enchantés de tout, admirant tout, la crypte des gros piliers, d’une beauté si robuste, qui soutient sur ses énormes colonnes le chœur entier de l’église supérieure, et toute la Merveille, construction formidable de trois étages de monuments gothiques élevés les uns au-dessus des autres, le plus extraordinaire chef-d’œuvre de l’architecture monastique et militaire du moyen âge.

Puis ils arrivèrent au cloître. Leur surprise fut telle, qu’ils s’arrêtèrent devant ce grand préau carré qu’enferme la plus légère, la plus gracieuse, la plus charmante des colonnades de tous les cloîtres du monde. Sur deux rangs, les minces petits fûts coiffés de chapiteaux délicieux portent, tout le long des quatre galeries, une guirlande ininterrompue d’ornements et de fleurs gothiques d’une variété infinie, d’une invention toujours nouvelle, fantaisie élégante et simple des vieux artistes naïfs, dont le rêve et la pensée creusaient la pierre avec leur marteau.

Michèle de Burne et André Mariolle en firent le tour, à tout petits pas, le bras sur le bras, tandis que les autres, un peu fatigués admiraient de loin, debout près de la porte d’entrée.

— Dieu que j’aime ceci ! dit-elle, en s’arrêtant.

Il répondit :

— Moi je ne sais plus où je suis, ni où je vis, ni ce que je vois. Je sens que vous êtes près de moi, voilà tout.

Alors elle le regarda bien en face, souriante, et murmura :

— André !

Il comprit qu’elle se donnait. Ils ne parlèrent plus et se remirent à marcher.

On continua la visite du monument, mais à peine regardaient-ils.

L’escalier de dentelle cependant les put distraire une minute, emprisonné dans une arche jetée en plein ciel entre deux clochetons, pour escalader, semble-t-il les nues ; et ils furent encore saisis d’étonnement en arrivant au chemin des Fous, vertigineux sentier de granit qui circule sans parapet presque au faîte de la dernière tour.

— Peut-on passer ? demanda-t-elle.

— C’est défendu, reprit le guide.

Elle montra vingt francs. L’homme hésita. Toute la famille, étourdie déjà devant l’abîme et l’immensité de l’étendue, s’opposait à cette imprudence.

Elle interrogea Mariolle :

— Vous irez bien là, vous ?

Il se mit à rire :

— J’ai franchi des passages plus difficiles.

Et, sans plus s’occuper des autres, ils partirent.

Il marchait le premier sur l’étroite corniche, tout au bord du gouffre, et elle le suivait, glissant contre le mur, les yeux baissés, pour ne pas voir le trou béant sous eux, émue à présent, presque défaillante de peur, cramponnée à la main qu’il tendait vers elle ; mais elle le sentait fort, sans défaillance, sûr de sa tête et de son pied, et elle pensait, ravie malgré sa frayeur : « Vraiment, c’est un homme. » Ils étaient seuls dans l’espace, aussi haut que planent les oiseaux de mer, dominant le même horizon que les bêtes aux ailes blanches parcourent sans cesse de leur vol en l’explorant de leurs petits yeux jaunes.

La sentant trembler, Mariolle demanda :

— Vous avez le vertige ?

Elle répondit à voix basse :

— Un peu, mais avec vous je ne crains rien.

Alors, se rapprochant d’elle, il l’enlaça d’un bras pour la soutenir, et elle se sentit tellement rassurée par ce rude secours qu’elle leva la tête pour regarder au loin.

Il la portait presque, et elle se laissait aller, jouissant de cette protection robuste qui lui faisait traverser le ciel, et elle lui savait gré, un gré romanesque de femme, de ne pas gâter de baiser cette promenade de goélands.

Lorsqu’ils eurent rejoint ceux qui les attendaient tourmentés d’inquiétude, M. de Pradon, exaspéré, dit à sa fille :

— Dieu, est-ce niais ce que tu viens de faire !

Elle répondit avec conviction :

— Non, puisque ça a réussi. Rien n’est bête de ce qui réussit, papa.

Il haussa les épaules, et on redescendit. On s’arrêta encore chez le portier pour acheter des photographies, et lorsqu’on revint à l’hôtel, il était presque l’heure du dîner. La patronne conseilla une courte promenade sur les sables, vers le large, afin d’admirer le Mont du côté de la pleine mer, d’où il présentait, disait-elle, son plus magnifique aspect.

Bien que fatiguée la troupe entière repartit et contourna les remparts en s’éloignant un peu dans la dune inquiétante, molle avec des aspects de solidité, où le pied posé sur le beau tapis jaune tendu sous lui, et qui semblait dur, s’enfonçait soudain jusqu’au mollet en des vases trompeuses et dorées.

De là, l’Abbaye, perdant tout à coup l’aspect de cathédrale marine dont elle étonnait de loin la terre ferme, prenait, pour menacer l’Océan, un air belliqueux de manoir féodal, avec sa grande muraille crénelée percée de meurtrières pittoresques et soutenue par des contreforts géants qui venaient souder leur maçonnerie de cyclopes dans le pied de l’étrange montagne. Mais Mme de Burne et André Mariolle ne s’occupaient plus guère de tout cela. Ils ne songeaient qu’à eux-mêmes, enlacés dans le filet qu’ils s’étaient tendu l’un à l’autre, enfermés dans cette prison où l’on ne sait plus rien du monde, où l’on ne voit plus rien qu’un être.

Lorsqu’ils se retrouvèrent assis devant leurs assiettes pleines, sous la gaie lumière des lampes, ils semblèrent se réveiller, et ils s’aperçurent tout de même qu’ils avaient faim.

On resta longtemps à table, et, lorsque le dîner fut fini, on oublia le clair de lune dans le bien-être de la causerie. Personne d’ailleurs n’avait plus envie de sortir, et personne n’en parla. La grande lune pouvait moirer de lueurs poétiques le mince petit flot de la marée montante glissant déjà sur les sables avec son bruit d’eau qui court presque imperceptible et terrifiant ; elle pouvait éclairer les remparts serpentant autour du Mont, et, dans le décor unique de la baie illimitée, luisante du frisson des clartés rampantes sur les dunes, illuminer l’ombre romantique de tous les clochetons de l’Abbaye, — on n’avait plus envie de rien voir.

Il n’était même pas dix heures quand Mme Valsaci, accablée de sommeil, parla de s’aller coucher. Et cette proposition fut acceptée sans la moindre résistance. Après des adieux pleins de cordialité, chacun rentra dans sa chambre.

André Mariolle savait bien qu’il ne dormirait point ; il alluma ses deux bougies sur sa cheminée, ouvrit sa fenêtre et regarda la nuit.

Tout son corps défaillait sous la torture d’une inutile espérance. Il la savait là, tout près, séparée de lui par deux portes, et il était presque aussi impossible de la rejoindre que d’arrêter ce flot de la mer qui noyait tout le pays. Il avait dans la gorge un besoin de crier, et dans les nerfs un tel supplice d’attente inapaisable et vaine, qu’il se demandait ce qu’il allait faire, ne pouvant plus supporter la solitude de cette soirée de stérile bonheur.

Tous les bruits peu à peu étaient morts dans l’hôtel et dans la rue unique et tortueuse de la ville. Mariolle restait toujours accoudé à sa fenêtre, sachant seulement que le temps passait, regardant la nappe d’argent de la marée haute, et retardant sans cesse l’heure du lit, comme s’il eût subi le pressentiment d’on ne sait quelle providentielle fortune.

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