Guy de Maupassant - Notre cœur (1890)
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Pourquoi cela ? Était-ce leur faute à eux, ou bien sa faute à elle ? Manquaient-ils de ce qu’elle attendait, ou bien manquait-elle de ce qui fait qu’on aime ? Aime-t-on parce qu’on rencontre une fois un être qu’on croit vraiment créé pour soi, ou bien aime-t-on simplement parce qu’on est né avec la faculté d’aimer ? Il lui semblait par moments que le cœur de tout le monde doit avoir des bras comme le corps, des bras tendres et tendus qui attirent, étreignent et enlacent, et que le sien était manchot. Il avait seulement des yeux, son cœur.
On voyait souvent des hommes, des hommes supérieurs devenir éperdument amoureux de filles indignes d’eux, sans esprit, sans valeur, parfois même sans beauté ? Pourquoi ? Comment ? Quel mystère ? Ce n’était donc pas seulement à une rencontre providentielle qu’était due cette crise des êtres, mais à une sorte de germe qu’on porte en soi et qui se développe tout à coup. Elle avait écouté des confidences, elle avait surpris des secrets, elle avait même vu, de ses yeux, la transfiguration subite venue de cette ivresse éclatant dans une âme, et elle y avait songé beaucoup.
Dans le monde, dans le train-train courant des visites, des potins, de toutes les petites bêtises dont on s’amuse, dont on occupe les riches désœuvrements, elle avait découvert parfois, avec une surprise envieuse, jalouse et presque incrédule, des êtres, des femmes, des hommes en qui quelque chose d’extraordinaire sans aucun doute s’était produit. Cela ne se voyait point d’une façon manifeste, éclatante ; mais, avec son flair inquiet, elle le sentait et le devinait. Sur leur visage, dans leur sourire, dans leurs yeux surtout, quelque chose d’inexprimable, de ravi, de délicieusement heureux apparaissait, une joie de l’âme répandue dans tout le corps lui-même, illuminant la chair et le regard.
Sans savoir pourquoi, elle leur en voulait. Les amoureux l’avaient toujours fâchée, et elle qualifiait en elle-même de dédain cette irritation sourde et profonde que lui inspiraient les gens dont le cœur battait de passion. Elle les reconnaissait, croyait-elle, avec une promptitude et une sûreté de pénétration exceptionnelle. Souvent, en effet, elle avait flairé et dévoilé des liaisons avant que dans la société on les eût encore soupçonnées.
Quand elle songeait à cela, à cette folie tendre où pouvait nous jeter l’existence voisine d’un autre être, sa vue, sa parole, sa pensée, le je ne sais quoi de l’intime personne dont notre cœur devient éperdument troublé, elle s’en jugeait incapable. Et cependant, que de fois, lasse de tout et rêvant à d’inexprimables désirs, tourmentée par cette harcelante envie de changement et d’inconnu qui n’était peut-être que l’agitation obscure d’une indéfinie recherche d’affection, elle avait souhaité, avec une honte secrète née dans son orgueil, de rencontrer un homme qui la jetterait, ne fût-ce que pendant quelque temps, quelques mois, dans cette surexcitation ensorcelante de toute la pensée et de tout le corps ; car la vie, en ces périodes d’émotion, devait prendre un étrange attrait d’extase et d’ivresse.
Non seulement elle avait souhaité cette rencontre, mais elle l’avait même un peu cherchée, rien qu’un peu, avec cette activité indolente qui ne s’arrêtait longtemps à rien.
En tous ses commencements d’entraînement vers les hommes qualifiés supérieurs qui l’avaient éblouie durant quelques semaines, c’était toujours en des déceptions irrémédiables que sa courte effervescence de cœur était morte. Elle attendait trop de leur valeur, de leur nature, de leur caractère, de leur délicatesse, de leurs qualités. Avec chacun d’eux elle en avait été toujours réduite à constater que les défauts des hommes éminents sont souvent plus saillants que leurs mérites, que le talent est un don spécial, comme une bonne vue et un bon estomac, un don de cabinet de travail, un don isolé, sans rapports avec l’ensemble des agréments personnels qui rendent cordiales ou attrayantes les relations.
Mais, depuis qu’elle avait rencontré Mariolle, autre chose l’attachait à lui. L’aimait-elle cependant, l’aimait-elle d’amour ? Sans prestige, sans notoriété, il l’avait conquise par son affection, par sa tendresse, par son intelligence, par toutes les véritables et simples attractions de sa personne. Il l’avait conquise, car elle pensait à lui sans cesse ; sans cesse elle désirait sa présence ; aucun être au monde ne lui était plus agréable, plus sympathique, plus indispensable. Était-ce de l’amour cela ?
Elle ne se sentait point à l’âme cette flamme dont tout le monde parle, mais elle s’y sentait pour la première fois une envie sincère d’être pour cet homme quelque chose de plus qu’une amie séduisante. L’aimait-elle ? Pour aimer, faut-il qu’un être apparaisse rempli d’exceptionnelles attirances, différent et au-dessus de tous, dans l’auréole que le cœur allume autour de ses préférés, ou suffit-il qu’il vous plaise beaucoup, qu’il vous plaise à ne pouvoir presque plus se passer de lui ?
En ce cas, elle l’aimait, ou, du moins, elle était bien près de l’aimer. Après y avoir réfléchi profondément, avec une attention aiguë, elle se répondit enfin : « Oui, je l’aime, mais je manque d’élan : c’est la faute de ma nature. »
De l’élan, elle s’en était pourtant senti un peu tout à l’heure en le voyant venir à elle sur cette terrasse du jardin d’Avranches. Pour la première fois, elle avait senti ce quelque chose d’inexprimable qui nous porte, qui nous pousse, qui nous jette vers quelqu’un ; elle avait éprouvé un grand plaisir à marcher près de lui, à l’avoir près d’elle, brûlé d’amour pour elle, en regardant descendre le soleil derrière l’ombre du Mont Saint-Michel pareille à une vision de légende. L’amour lui-même n’était-il pas une espèce de légende des âmes, à laquelle les uns croient par instinct, à laquelle les autres, à force d’y songer, finissent par croire aussi quelquefois ? Allait-elle finir par y croire ? Elle avait éprouvé une envie molle et bizarre d’appuyer sa tête sur l’épaule de cet homme, d’être plus près de lui, de chercher ce « tout près » qu’on ne trouve jamais, de lui donner ce qu’on offre en vain et ce qu’on garde toujours : la secrète intimité de soi.
Oui, elle avait eu de l’élan vers lui, et elle en avait encore, en ce moment, au fond du cœur. Il lui suffirait d’y céder, peut-être, pour que cela devînt de l’entraînement. Elle résistait trop, elle raisonnait trop, elle combattait trop le charme des gens. Ne serait-il pas doux, en un soir semblable à celui-ci, de se promener avec lui le long des saules de la rivière, et, pour payer toute sa passion, de lui offrir, de temps en temps, ses lèvres ?
Une fenêtre de la villa s’ouvrit. Elle tourna la tête. C’était son père, qui cherchait sans doute à la voir.
Elle lui cria :
— Vous ne dormez donc pas ?
Il répondit :
— Si tu ne rentres point, tu vas prendre froid.
Alors elle se leva et revint vers la maison. Puis, quand elle fut dans sa chambre, elle souleva encore ses rideaux pour regarder les vapeurs de la baie de plus en plus blanches sous la lune, et dans son cœur aussi il lui semblait que les brumes venaient de s’éclairer sous un lever de tendresse.
Elle dormit bien cependant, et ce fut la femme de chambre qui la réveilla, car on devait partir tôt pour déjeuner au Mont.
Un grand break vint les prendre. En l’entendant rouler sur le sable, devant le perron, elle se pencha à sa fenêtre, et elle rencontra tout de suite les yeux d’André Mariolle, qui la cherchaient. Son cœur se mit à battre un peu. Elle constata, surprise et oppressée, l’impression étrange et nouvelle de ce muscle qui palpite et qui fait courir le sang parce qu’on aperçoit quelqu’un. Comme la veille, avant de s’endormir, elle se répéta : « Je vais donc l’aimer ? »
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