Guy de Maupassant - Notre cœur (1890)
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Elle vit bien, elle comprit cette absolue victoire, et vibrante, et touchée, plus vivante aussi dans cet air de campagne et de mer plein de rayons et de sève, elle lui dit, en ne le regardant point :
— Je suis si contente de vous voir !
Tout de suite elle ajouta :
— Combien restez-vous de temps ici ?
Il répondit :
— Deux jours, si aujourd’hui peut compter pour un jour.
Puis, se tournant vers la tante :
— Est-ce que Mme Valsaci consentirait à me faire l’honneur de venir passer la journée de demain au Mont Saint-Michel avec son mari ?
Mme de Burne répondit pour sa parente :
— Je ne lui permettrai pas de refuser, puisque nous avons la chance de vous rencontrer ici.
La femme de l’ingénieur ajouta :
— Oui, Monsieur, j’y consens bien volontiers, à la condition que vous dînerez chez moi ce soir.
Il salua en acceptant.
Soudain ce fut en lui une joie délirante, une de ces joies qui vous saisissent quand on reçoit la nouvelle de ce qu’on a le plus espéré. Qu’avait-il obtenu ? Qu’était-il arrivé de nouveau dans sa vie ? Rien ; et pourtant il se sentait soulevé par l’ivresse d’un indéfinissable pressentiment.
Ils se promenèrent longtemps sur cette terrasse, attendant que le soleil disparût, pour voir jusqu’à la fin se dessiner sur l’horizon de feu l’ombre noire et dentelée du Mont.
Ils causaient à présent de choses simples, répétant tout ce qu’on peut dire devant une étrangère et se regardant par moments.
Puis on rentra dans la villa, bâtie, à la sortie d’Avranches, au milieu d’un beau jardin dominant la baie.
Voulant être discret, un peu troublé d’ailleurs par l’attitude froide et presque hostile de M. de Pradon, Mariolle s’en alla de bonne heure. Quand il prit, pour les porter à sa bouche, les doigts de Mme de Burne, elle lui dit deux fois de suite, avec un accent bizarre : « À demain, à demain. »
Dès qu’il fut parti, M. et Mme Valsaci, qui avaient depuis longtemps des habitudes provinciales, proposèrent de se coucher.
— Allez, dit Mme de Burne, moi je fais un tour dans le jardin.
Son père ajouta :
— Et moi aussi.
Elle sortit, enveloppée d’un châle, et ils se mirent à marcher côte à côte sur le sable blanc des allées que la pleine lune éclairait, comme de petites rivières sinueuses à travers les gazons et les massifs.
Après un silence assez long, M. de Pradon dit presque à voix basse :
— Ma chère enfant, tu me rendras cette justice que je ne t’ai jamais donné de conseils ?
Elle le sentait venir, et, prête à cette attaque :
— Je vous demande pardon, papa, vous m’en avez donné au moins un.
— Moi ?
— Oui, oui.
— Un conseil relatif à… ton existence ?
— Oui, et même un très mauvais. Aussi je suis bien décidée, si vous m’en donnez d’autres, à ne pas les suivre.
— Quel conseil t’ai-je donné ?
— Celui d’épouser M. de Burne. Ce qui prouve que vous manquez de jugement, de clairvoyance, de la connaissance des hommes en général et de la connaissance de votre fille en particulier.
Il se tut quelques instants, un peu surpris et embarrassé, puis lentement :
— Oui, je me suis trompé ce jour-là. Mais je suis sûr de ne pas me tromper dans l’avis très paternel que je te dois aujourd’hui.
— Dites toujours. J’en prendrai ce qu’il faudra.
— Tu es sur le point de te compromettre.
Elle se mit à rire, d’un rire trop vif, et complétant sa pensée.
— Avec M. Mariolle sans doute.
— Avec M. Mariolle.
— Vous oubliez, reprit-elle, que je me suis compromise déjà avec M. Georges de Maltry, avec M. Massival, avec M. Gaston de Lamarthe, avec dix autres, dont vous avez été jaloux, car je ne peux pas trouver un homme gentil et dévoué sans que toute ma troupe se mette en fureur, vous le premier, vous que la nature m’a donné comme père noble et régisseur général.
Il répondit vivement :
— Non, non, tu ne t’es jamais compromise avec personne. Tu apportes, au contraire, dans tes relations avec tes amis beaucoup de tact.
Elle reprit crânement :
— Mon cher papa, je ne suis plus une petite fille, et je vous promets que je ne me compromettrai pas davantage avec M. Mariolle qu’avec les autres ; ne craignez rien. J’avoue cependant que c’est moi qui l’ai prié de venir ici. Je le trouve charmant, aussi intelligent et bien moins égoïste que les anciens.
C’était également votre avis jusqu’au jour où vous avez cru découvrir que je le préférais un peu. Oh ! Vous n’êtes pas si malin que ça ! Je vous connais aussi, et je vous en raconterais long, si je voulais. Donc, M. Mariolle me plaisant, je me suis dit qu’il serait fort agréable de faire par hasard avec lui une belle excursion, qu’il est stupide de se priver, quand on ne court aucun danger, de tout ce qui peut nous amuser. Et je ne cours aucun danger de me compromettre puisque vous êtes là.
Elle riait franchement, à présent, sachant bien que chaque parole portait, qu’elle le tenait entravé par ce soupçon jeté de jalousie un peu suspecte flairée en lui depuis longtemps, et elle s’amusait de cette découverte avec une coquetterie secrète, inavouable et hardie.
Il se taisait, gêné, mécontent, irrité, sentant aussi qu’elle devinait, au fond de sa paternelle sollicitude, une mystérieuse rancune dont il ne voulait pas lui-même connaître l’origine.
Elle ajouta :
— Ne craignez rien. Il est tout naturel de faire en cette saison une promenade au Mont Saint-Michel avec mon oncle, ma tante, vous, mon père, et un ami. On ne le saura pas d’ailleurs. Et si on le sait personne n’y peut trouver rien à redire. Quand nous serons de retour à Paris, je ferai rentrer cet ami dans les rangs avec les autres.
— Soit, reprit-il ; mettons que je n’ai pas parlé.
Ils firent encore quelques pas. M. de Pradon demanda :
— Revenons-nous à la maison ? Je suis fatigué, je vais me coucher.
— Non, moi je me promène encore un peu. La nuit est si belle.
Il murmura, avec des intentions :
— Ne t’éloigne pas. On ne sait jamais quelles gens on peut rencontrer.
— Oh ! Je reste sous les fenêtres.
— Alors adieu, ma chère enfant.
Il la baisa rapidement sur le front, et rentra.
Ella alla s’asseoir plus loin sur un petit banc rustique planté en terre au pied d’un chêne. La nuit était chaude, pleine d’exhalaisons des champs, d’effluves de la mer et de clarté brumeuse, car, sous la lune épanouie en plein ciel, la baie s’était voilée de vapeurs.
Elles rampaient comme de blanches fumées et cachaient la dune, que la marée montante devait à présent couvrir.
Michèle de Burne, les mains croisées sur ses genoux, les yeux au loin, cherchait à voir dans son âme, à travers un brouillard impénétrable et pâle comme celui des sables.
Combien de fois déjà, dans son cabinet de toilette à Paris, assise ainsi devant sa glace, elle s’était demandée : Qu’est-ce que j’aime ? Qu’est-ce que je désire ? Qu’est-ce que j’espère ? Qu’est-ce que je veux ? Qu’est-ce que je suis ?
À côté du plaisir d’être elle et du besoin profond de plaire, dont elle jouissait vraiment beaucoup, elle ne s’était jamais sentie au cœur autre chose que des curiosités vite éteintes. Elle ne s’ignorait point d’ailleurs, ayant trop l’habitude de regarder et d’étudier son visage et toute sa personne pour ne pas observer aussi son âme. Jusqu’alors elle avait pris son parti de ce vague intérêt pour tout ce qui émeut les autres, impuissant à la passionner, capable au plus de la distraire.
Et cependant, chaque fois qu’elle avait senti naître en elle le souci intime de quelqu’un, chaque fois qu’une rivale, lui disputant un homme auquel elle tenait et surexcitant ses instincts de femme, avait fait brûler en ses veines un peu de fièvre d’attachement, elle avait trouvé à ces faux départs de l’amour une émotion bien plus ardente que le seul plaisir du succès. Mais cela ne durait jamais. Pourquoi ? Elle se fatiguait, elle se dégoûtait, elle voyait trop clair peut-être. Tout ce qui lui avait plu d’abord dans un homme, tout ce qui l’avait animée, agitée, émue, séduite, lui paraissait bientôt connu, défloré, banal. Tous ils se ressemblaient trop sans être jamais pareils ; et aucun d’eux encore ne lui avait paru doué de la nature et des qualités qu’il fallait pour la tenir longtemps en éveil et lancer son cœur dans un amour.
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