Guy de Maupassant - Notre cœur (1890)
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Il y fut une heure trop tôt, et il erra dans le grand jardin, que traversaient seulement des passants matineux, des bureaucrates en retard allant aux ministères de la rive gauche, des employés, des laborieux de toute race. Il savourait un plaisir réfléchi à regarder ces gens au pas hâtif que la nécessité du pain quotidien entraînait à des besognes abrutissantes, et, se comparant à eux, en cette heure où il attendait sa maîtresse, une des reines du monde, il se sentait un être tellement fortuné, privilégié, hors de lutte, qu’il eut envie de remercier le ciel bleu, car la Providence n’était pour lui que des alternances d’azur et de pluies dues au Hasard, maître sournois des jours et des hommes.
Quelques minutes avant dix heures, il monta sur la terrasse et épia son arrivée.
« Elle sera en retard ! » pensait-il. Il venait à peine d’entendre tinter les dix coups à une horloge de monument voisin, quand il crut l’apercevoir de très loin, traversant aussi le jardin d’un pas rapide, comme une ouvrière pressée qui se rend à son magasin. Il hésitait. »Est-ce bien elle ? » Il reconnaissait sa démarche, mais s’étonnait de son allure changée, si modeste dans une petite toilette sombre. Elle venait cependant vers l’escalier qui monte à la terrasse, en ligne droite, comme si elle l’eût pratiqué depuis longtemps.
« Tiens ! se dit-il, elle doit aimer cet endroit et s’y promener quelquefois. » Il la regarda soulever sa robe pour mettre le pied sur la première marche de pierre, puis gravir les autres avec célérité, et, comme il s’avançait vivement pour la rencontrer plus vite, elle lui dit en l’abordant, avec un sourire affable où germait une inquiétude :
— Vous êtes très imprudent. Il ne faut pas vous montrer comme ça ! Je vous vois presque depuis la rue de Rivoli. Venez, nous allons nous asseoir sur un banc, là-bas, derrière l’orangerie. C’est là qu’il faudra m’attendre une autre fois.
Il ne peut s’abstenir de demander :
— Vous venez donc souvent ici ?
— Oui, j’aime beaucoup cet endroit ; et, comme je suis une promeneuse matinale, j’y viens prendre de l’exercice en regardant le paysage, qui est fort joli. Et puis on n’y rencontre jamais personne, tandis que le Bois est impossible. Mais ne révélez pas ce secret.
Il rit :
— Je m’en garderai bien !
Lui prenant une main, discrètement, une petite main cachée et pendante dans les plis de son vêtement, il soupira.
— Comme je vous aime ! Je suis malade de vous attendre. Avez-vous reçu ma lettre ?
— Oui, merci, j’en ai été fort touchée.
— Et alors vous n’êtes pas encore fâchée contre moi ?
— Mais non. Pourquoi le serais-je ? Vous êtes tout à fait gentil.
Il cherchait des paroles ardentes, vibrantes de reconnaissance et d’émotion. N’en trouvant pas, et trop ému pour conserver la liberté du choix des mots, il répéta :
— Comme je vous aime !
Elle lui dit :
— Je vous ai fait venir ici parce qu’il y a aussi de l’eau et des bateaux. Ça ne ressemble point à là-bas, cependant ça n’est pas laid.
Ils s’étaient assis sur un banc, près de la balustrade de pierre qui règne le long du fleuve, presque seuls, invisibles de partout. Deux jardiniers et trois bonnes d’enfants étaient, à cette heure, les uniques vivants de la longue terrasse.
Des voitures roulaient sur le quai à leurs pieds, sans qu’ils les vissent. Des pas sonnaient sur le trottoir tout proche, contre le mur qui portait la promenade, et, ne trouvant pas encore ce qu’ils allaient se dire, ils regardaient ensemble ce beau paysage parisien qui va de l’île Saint-Louis et des tours de Notre-Dame, aux coteaux de Meudon. Elle répéta :
— C’est très joli tout de même, ceci.
Mais lui fut tout à coup saisi par le souvenir exaltant de leur voyage dans le ciel, au sommet de la tour de l’Abbaye, et, dévoré du regret de l’émotion enfuie :
— Oh ! Madame, lui dit-il. Vous rappelez-vous notre envolée du chemin des Fous ?
— Oui. Mais j’ai un peu peur, à présent que j’y pense de loin. Dieu ! Comme j’aurais le vertige s’il me fallait recommencer ! J’étais tout à fait grisée par le grand air, le soleil et la mer. Regardez, mon ami, comme c’est superbe aussi ce que nous avons devant nous. J’aime beaucoup Paris, moi.
Il fut surpris, ayant le confus pressentiment que quelque chose apparu en elle, là-bas, n’y était plus. Il murmura :
— Qu’importe le pays pourvu que je sois près de vous !
Sans répondre, elle serra sa main. Alors, plus pénétré de bonheur par cette légère pression qu’il ne l’eût été peut-être par une tendre parole, le cœur allégé de la gêne qui l’avait oppressé jusqu’ici, il put enfin parler.
Il lui dit lentement, avec des mots presque solennels, qu’il lui avait donné sa vie pour toujours, afin qu’elle en fît ce qu’il lui plairait.
Reconnaissante, mais fille des doutes modernes, captive indélivrable des ironies rongeuses, elle sourit en lui répondant :
— Ne vous engagez pas tant que ça !
Il se tourna vers elle tout à fait, et, en la regardant au fond des yeux, de ce regard pénétrant qui ressemble à un toucher, il répéta ce qu’il venait de lui dire, plus longuement, plus ardemment, plus poétiquement. Tout ce qu’il lui avait écrit en tant de lettres exaltées, il l’exprima avec une telle ferveur de conviction qu’elle l’écoutait comme dans un nuage d’encens. Elle se sentait caressée, en toutes ses fibres de femme, par cette bouche adoratrice, plus et mieux qu’elle ne l’avait jamais été.
Quand il se tut, elle lui répondit simplement :
— Moi aussi, je vous aime bien.
Ils se tenaient la main ainsi que les adolescents qui s’en vont côte à côte par les routes de campagne, et ils regardaient maintenant, d’un œil vague, glisser sur la rivière les mouches à vapeur. Ils étaient seuls dans Paris, dans la rumeur confuse, immense, rapprochée et lointaine qui flottait sur eux, dans cette ville pleine de toute la vie du monde, plus qu’ils n’avaient été seuls au sommet de la tour aérienne ; et pendant quelques secondes ils oublièrent vraiment tout à fait qu’il existait sur la terre autre chose qu’eux.
Ce fut elle qui retrouva la première le sentiment de la réalité, et celle de l’heure qui marchait.
— Voulez-vous nous revoir ici demain ? dit-elle.
Il réfléchit quelques secondes, et, troublé par ce qu’il allait demander :
— Oui… oui… certainement… Mais… ne nous verrons-nous jamais ailleurs ?… Cet endroit est solitaire… Cependant… tout le monde peut y venir.
Elle hésitait.
— C’est juste… Il faut pourtant aussi que vous ne vous montriez à personne pendant quinze jours au moins, pour faire croire à votre voyage. Ce sera très gentil et très mystère de nous rencontrer sans qu’on vous sache à Paris. Mais je ne puis vous recevoir en ce moment. Alors… je ne vois pas…
Il se sentait rougir, et reprit :
— Je ne peux pas non plus vous prier d’entrer chez moi. N’y aurait-il pas d’autres moyens, d’autres endroits ?…
Elle ne fut ni surprise ni choquée, étant une femme de raison pratique, de logique élevée et sans fausse pudeur.
— Mais oui, dit-elle. Seulement il faut le temps d’y songer.
— J’y ai songé.
— Déjà ?
— Oui, Madame.
— Eh bien ?
— Connaissez-vous la rue des Vieux-Champs, à Auteuil ?
— Non.
— Elle donne dans la rue Tournemine et dans la rue Jean-de-Saulge.
— Après !
— Dans cette rue, ou plutôt dans cette ruelle, existe un jardin ; dans ce jardin, un pavillon ayant sortie également par les deux autres voies que je viens de citer.
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