Guy de Maupassant - L'Angélus (1895)
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- Название:L'Angélus (1895)
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Des « oui » murmurés lui répondirent. Puis M. Boutemart interrogea :
— Avez-vous des détails récents ?
— Quelques-uns. Les trois corps de l'armée envahissante se sont présentés, juste au même moment, à trois portes de la cité, et les avant-gardes se sont rencontrées place de l'Hôtel-de-Ville, presque à la même minute. Le médecin ajouta :
— J'étais hier à Bourg-Achard quand j'ai vu passer l'armée française en retraite.
Et ils discutèrent sur une masse de détails, à mi-voix, comme s'ils eussent senti quelque part autour d'eux la présence redoutable des vainqueurs.
— Aujourd'hui, dit le prêtre, voici la première fois, depuis que j'ai quitté l'année, que je regrette de n'être plus soldat.
La jeune femme demanda, secouée d'angoisse :
— Croyez-vous qu'ils viennent par ici ?
L'abbé Marvaux l'affirma, puis reprit :
— Vous êtes encore sans nouvelles de votre mari, Madame la comtesse ?
Elle murmura, désespérée :
— Oui, Monsieur le curé.
Mais Boutemart, toujours convaincu que les événements qui le touchaient finiraient par bien tourner, ajouta :
— Bah ! Il est prisonnier. Il reviendra après la guerre.
La comtesse balbutia :
— Prisonnier... ou mort.
Son père, que les idées tristes agaçaient, eut un frémissement d'impatience.
— Pourquoi te fais-tu des inventions pareilles ? Tu vis dans l'attente du malheur comme s'il n'y avait que cela sur la terre.
L'abbé Marvaux murmura :
— Il n'y a guère autre chose, pourtant, Monsieur, quand on y regarde de bien près. Songez à la France en ce moment.
Boutemart n'y consentit pas.
— Mais non, mais non : tenez, moi, je n'ai jamais été malheureux.
Sa fille lui dit tristement :
— C'est que tu n'as désiré et cherché que la fortune. Tu l'as eue.
Il se mit à rire.
— Parbleu ! On a tout avec la fortune. Le reste est de la blague. Mais, dans le cas qui nous occupe, il est indubitable que les listes des morts ont été presque partout établies et communiqué déjà aux familles. Quant aux prisonniers, on ne peut pas les connaître.
Elle gémit :
— Il y a aussi les disparus.
Et Bouternart, avec à-propos, répliqua :
— Ce sont les revenants de demain.
Le médecin prit part à la conversation.
Moi, j'ai assez de chance, dit-il, je sais où se trouve mon fils. Il est à l'armée de Faidherbe, et nous échangeons des lettres. Puis j'ai encore eu la veine qu'il fût reçu docteur avant la guerre, et les médecins n'ont pas grand-chose à craindre à l'armée. Mais tout ce que je dis n'empêche pas ma femme d'être dans un état affreux, car elle l'aime tant, son cher Jules.
Il fit l'éloge de son fils, dont les études médicales à Paris avaient été si brillantes que ses professeurs, après le doctorat passé, l'avaient engagé tous ensemble à continuer jusqu'à l'agrégation. Ah ! En voilà un qui ne moisirait pas en province, ce petit-là. Il serait un grand médecin, un grand médecin de la capitale.
Et la conversation traîna sur des sujets quelconques, paralysée par cette idée de l'invasion qui planait.
Après que les hommes eurent pris leur café et fumé leurs cigares, ils revinrent au salon, près de la comtesse, qui brûlait ses pieds au feu. Elle avait froid pourtant, froid partout, dans le cœur et dans le corps.
M. Boutemart parla le premier de s'en aller. Ses usines le préoccupaient et il demanda sa voiture à neuf heures et demie sous prétexte que par ce temps il ne fallait pas rentrer trop tard. Les deux autres l'imitèrent, chaussant des espèces de bottes pour gagner, à travers la neige, le bac du bord de la Seine, et la comtesse resta seule.
Elle feuilleta quelques livres sans y prendre intérêt, comprenant à peine ce qu'elle lisait. Elle choisit dans ses poètes les pièces de vers auxquelles elle revenait le plus souvent. Elles lui parurent banales, inutiles, décolorées ; et elle se rassit devant le feu. Allait-elle se coucher ? Non, pas tout de suite, car elle ne dormirait pas ; et elle les connaissait, ces interminables insomnies que mesurent, en les rendant douloureuses comme une agonie nocturne de l'esprit et du corps, les tintements réguliers du timbre de la pendule.
Alors elle songea. Des souvenirs lui revenaient, d'elle et d'autrefois, ces souvenirs intimes, évoqués dans les heures lugubres, confidences sur soi-même, qu'on ne fait qu'à soi.
Elle se rappelait son enfance dans ce même pays, dans la maison des parents à Dieppedalle, bâtie devant les établissements, sa mère, sa bonne mère, sa mère chérie, qu'elle avait vue mourir. Et elle pleurait, les yeux sous ses mains.
Son père, petit commerçant d'abord, héritier d'un grand terrain au bord de la Seine, et d'une fabrique d'acides et de vinaigres artificiels, avait fini par gagner une très grosse fortune dans les produits chimiques. Il avait épousé la fille d'un officier du Premier Empire, jeune personne jolie, indépendante et poétique, comme on l'était à cette époque. Un peu mélancolique, aussi, après cette union qui ne contentait pas absolument son rêve de jeunesse, elle se consola dans un amour de ce qu'on appelait alors "la Nature" en donnant à ce mot un sens aujourd'hui presque oublié. Elle aima ce pays superbe, planté d'arbres et arrosé d'eau, cette côte, au pied de laquelle fumaient les cheminées de son mari, mais qui portait aussi sur son faite l'admirable forêt de Roumare allant de Rouen jusqu'à Jumièges. Elle se fit en outre une bibliothèque de romans, de philosophes, de poètes, et elle passa sa vie à lire et à songer. Le soir, au crépuscule, se promenant le long de la Seine pleine d'îles vertes empanachées de grands peupliers, elle récitait à mi-voix, pour elle, pour elle toute seule, des vers de Chénier et de Lamartine. Puis elle s'enthousiasma de Victor Hugo, elle adora Musset. Etant devenue mère d'une fille, elle l'éleva avec une tendresse ardente, une tendresse augmentée sentimentalement par toute la littérature dont elle était nourrie.
L'enfant grandit, très semblable à sa mère, charmante et intelligente. On les enviait dans Rouen et on disait de Mme Boutemart : "C'est une personne de grande valeur."
La fillette, dont elle faisait l'éducation avec un soin passionné, aidée d'une institutrice, était déjà à seize ans une jeune personne qui avait l'air d'une petite femme, une brunette, aux yeux violets, de la couleur exacte des fleurs de pervenche, nuance si rare.
Et l'enfant presque adulte, à qui sa mère avait permis beaucoup de lectures déjà, développait de la même façon sa jeune âme et sa sensibilité naissante. Elle ouvrait parfois, en cachette, les autres livres, ceux qu'on ne lui permettait point, et elle savait déjà par cœur certains vers qui lui semblaient doux comme des parfums, des sons de musique ou des souffles de vent.
Ces gens étaient heureux tout à fait ou presque tout à fait, quand, par un hiver très froid, Mme Boutemart, après une promenade trop longue dans la forêt pleine de neige, dut prendre le lit, atteinte d'une fluxion de poitrine qui l'emporta en une semaine.
Resté seul avec sa fille, le père se demanda s'il ne fallait pas la garder près de lui, car il serait bien seul, bien abandonné, dans cette campagne, au milieu de ses ouvriers et de ses machines.
Mais sa sœur, veuve sans enfant d'un ingénieur des Ponts et Chaussées, et riche d'une aisance suffisante, consentit à quitter Paris pendant quelques mois pour venir les passer près de lui et atténuer ainsi les premières atteintes du chagrin et de l'isolement.
C'était une femme d'esprit pondéré autant que son frère et de sens rassis, qui avait toujours tiré des événements et des choses le plus de parti possible. Tranquille sur son sort, ayant passé la quarantaine et douée d'une nature calme, elle ne demandait rien de plus au destin.
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