Guy de Maupassant - Mademoiselle Fifi (1882)
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Or je m’étais trompé, j’avais une heure à perdre. J’errais par les rues en songeant encore à mon pauvre malade quand un individu m’aborda.
Je ne sais pas l’allemand ; il ignorait le français ; enfin je compris qu’il me proposait des reliques. Le souvenir de Gilberte me traversa le cœur ; je connaissais sa dévotion fanatique. Voilà mon cadeau trouvé. Je suivis l’homme dans un magasin d’objets de sainteté, et je pris un « bétit morceau d’un os des once mille fierges ».
La prétendue relique était enfermée dans une charmante boîte en vieil argent qui décida mon choix.
Je mis l’objet dans ma poche et je montai dans mon wagon.
En rentrant chez moi, je voulus examiner de nouveau mon achat. Je le pris… La boîte s’était ouverte, la relique était perdue ! J’eus beau fouiller ma poche, la retourner ; le petit os, gros comme la moitié d’une épingle, avait disparu.
Je n’ai, tu le sais, mon cher abbé, qu’une foi moyenne, tu as la grandeur d’âme, l’amitié, de tolérer ma froideur, et de me laisser libre, attendant l’avenir, dis-tu ; mais je suis absolument incrédule aux reliques des brocanteurs en piété, et tu partages mes doutes absolus à cet égard. Donc, la perte de cette parcelle de carcasse de mouton ne me désola point, et je me procurai, sans peine, un fragment analogue que je collai soigneusement dans l’intérieur de mon bijou.
Et j’allai chez ma fiancée.
Dès qu’elle me vit entrer, elle s’élança devant moi, anxieuse et souriante : « Qu’est-ce que vous m’avez rapporté ? »
Je fis semblant d’avoir oublié ; elle ne me crut pas. Je me laissai prier, supplier mêmes et, quand je la sentais éperdue de curiosité, je lui offris le saint médaillon. Elle demeura saisie de joie. « Une relique ! Oh ! Une relique ! » et elle baisait passionnément la boîte. J’eus honte de ma supercherie.
Mais une inquiétude l’effleura, qui devint aussitôt une crainte horrible ; et, me fixant au fond des yeux :
« Etes-vous bien sûr qu’elle soit authentique ?
— Absolument certain.
— Comment cela ? »
J’étais pris. Avouer que j’avais acheté cet ossement à un marchand courant les rues, c’était me perdre. Que dire ? Une idée folle me traversa l’esprit ; je répondis à voix basse, d’un ton mystérieux :
« Je l’ai volée pour vous. »
Elle me contempla avec ses grands yeux émerveillés et ravis. « Oh ! Vous l’avez volée. Où ça ?
— Dans la cathédrale, dans la châsse même des onze mille vierges. » Son cœur battait ; elle défaillait de bonheur ; elle murmura :
« Oh ! Vous avez fait cela… pour moi. Racontez… dites-moi tout ! »
C’était fini, je ne pouvais plus reculer. J’inventai une histoire fantastique avec des détails précis et surprenants. J’avais donné cent francs au gardien de l’édifice pour le visiter seul ; la châsse était en réparation, mais je tombais juste à l’heure du déjeuner des ouvriers et du clergé, en enlevant un panneau que je recollai ensuite soigneusement, j’avais pu saisir un petit os (oh ! si petit) au milieu d’une quantité d’autres (je dis une quantité en songeant à ce que doivent produire les débris des onze mille squelettes de vierges). Puis je m’étais rendu chez un orfèvre et j’avais acheté un bijou digne de la relique.
Je n’étais pas fâché de lui faire savoir que le médaillon m’avait coûté cinq cents francs.
Mais elle ne songeait guère à cela, elle m’écoutait frémissante, en extase. Elle murmura : « Comme je vous aime ! » et se laissa tomber dans mes bras.
Remarque ceci : J’avais commis pour elle, un sacrilège. J’avais volé ; j’avais violé une église, violé une châsse – violé et volé des reliques sacrées. Elle m’adorait pour cela ; me trouvait tendre, parfait, divin. Telle est la femme, mon cher abbé, toute la femme.
Pendant deux mois, je fus le plus admirable des fiancés. Elle avait organisé dans sa chambre une sorte de chapelle magnifique pour y placer cette parcelle de côtelette qui m’avait fait accomplir, croyait-elle, ce divin crime d’amour, et elle s’exaltait là, devant, soir et matin.
Je l’avais priée du secret, par crainte, disais-je, de me voir arrêté, condamné, livré à l’Allemagne. Elle m’avait tenu parole.
Or, voilà qu’au commencement de l’été, un désir fou lui vint de voir le lieu de mon exploit. Elle pria tant et si bien son père (sans lui avouer sa raison secrète) qu’il l’emmena à Cologne en me cachant cette excursion, selon le désir de sa fille.
Je n’ai pas besoin de te dire que je n’ai pas vu la cathédrale à l’intérieur. J’ignore où est le tombeau (S’il y a tombeau ?) des onze mille vierges. Il paraît que ce sépulcre est inabordable, hélas !
Je reçus, huit jours après, dix lignes me rendant ma parole ; plus une lettre explicative du père, confident tardif.
À l’aspect de la châsse, elle avait compris soudain ma supercherie, mon mensonge et, en même temps, ma réelle innocence. Ayant demandé au gardien des reliques si aucun vol n’avait été commis, l’homme s’était mis à rire en démontrant l’impossibilité d’un semblable attentat.
Mais du moment que je n’avais pas fracturé un lieu sacré et plongé ma main profane au milieu de restes vénérables, je n’étais plus digne de ma blonde et délicate fiancée.
On me défendit l’entrée de la maison. J’eus beau prier, supplier, rien ne put attendrir la belle dévote.
Je fus malade de chagrin.
Or, la semaine dernière, sa cousine, qui est aussi la tienne, Mme d’Arville, me fit prier de la venir trouver.
Voici les conditions de mon pardon. Il faut que j’apporte une relique, une vraie, authentique, certifiée par Notre Saint-Père le Pape, d’une vierge et martyre quelconque.
Je deviens fou d’embarras et d’inquiétude.
J’irai à Rome s’il le faut. Mais je ne puis me présenter au Pape à l’improviste et lui raconter ma sotte aventure. Et puis je doute qu’on confie aux particuliers des reliques véritables.
Ne pourrais-tu me recommander à quelque monsignor, ou seulement à quelque prélat français, propriétaire de fragments d’une sainte ? Toi-même, n’aurais-tu pas en tes collections le précieux objet réclamé ?
Sauve-moi, mon cher abbé, et je te promets de me convertir dix ans plus tôt !
Mme d’Arville, qui prend la chose au sérieux, m’a dit : « Cette pauvre Gilberte ne se mariera jamais. »
Mon bon camarade, laisseras-tu ta cousine mourir victime d’une stupide fumisterie ? Je t’en supplie, fais qu’elle ne soit pas la onze mille et unième.
Pardonne, je suis indigne ; mais je t’embrasse et je t’aime de tout cœur.
Ton vieil ami,
Henri Pontal.
17 octobre 1882
Le lit
Par un torride après-midi du dernier été, le vaste hôtel des Ventes semblait endormi, et les commissaires-priseurs adjugeaient d’une voix mourante. Dans une salle du fond, au premier étage, un lot d’anciennes soieries d’église gisaient en un coin.
C’étaient des chapes solennelles et de gracieuses chasubles où des guirlandes brodées s’enroulaient autour des lettres symboliques sur un fond de soie un peu jaunie, devenue crémeuse, de blanche qu’elle fut jadis.
Quelques revendeurs attendaient, deux ou trois hommes à barbes sales et une grosse femme ventrue, une de ces marchandes dites à la toilette, conseillères et protectrices d’amour prohibées, qui brocantent sur la chair humaine jeune et vieille autant que sur les jeunes et vieilles nippes.
Soudain, on mit en vente une mignonne chasuble Louis XV, jolie comme une robe de marquise, restée fraîche avec une procession de muguets autour de la croix, de longs iris bleus montant jusqu’aux pieds de l’emblème sacré et, dans les coins, des couronnes de roses. Quand je l’eus achetée, je m’aperçus qu’elle était demeurée vaguement odorante, comme pénétrée d’un reste d’encens, ou plutôt comme habitée encore par ces si légères et si douces senteurs d’autrefois qui semblent des souvenirs de parfum, l’âme des essences évaporées.
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