Guy de Maupassant - Contes divers (1882)

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Contes divers (1882): краткое содержание, описание и аннотация

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Elle est, en tout cas, saisissante, bien machinée et fort intéressante en son étrangeté.

Dans une propriété de campagne, mi-ferme et mi-château, vivait une famille possédant une fille courtisée par deux jeunes gens, les deux frères.

Ils appartenaient à une ancienne et bonne maison, et vivaient ensemble en une propriété voisine.

L’aîné fut préféré. Et le cadet, dont un amour tumultueux bouleversait le cœur, devint sombre, rêveur, errant. Il sortait des jours entiers ou bien s’enfermait en sa chambre, et lisait ou méditait.

Plus l’heure du mariage avançait, plus il devenait ombrageux.

Une semaine environ avant la date fixée, le fiancé, qui revenait un soir de sa visite quotidienne à la jeune fille, reçut un coup de fusil à bout portant, au coin d’un bois. Des paysans, qui le trouvèrent au jour levant, rapportèrent le corps à son logis. Son frère s’abîma dans un désespoir fougueux qui dura deux ans. On crut même qu’il se ferait prêtre ou qu’il se tuerait.

Au bout de ces deux années de désespoir, il épousa la fiancée de son frère.

Cependant on n’avait pas trouvé le meurtrier. Aucune trace certaine n’existait ; et le seul objet révélateur était un morceau de papier presque brûlé, noir de poudre, ayant servi de bourre au fusil de l’assassin. Sur ce lambeau de papier, quelques vers étaient imprimés, la fin d’une chanson, sans doute, mais on ne put découvrir le livre dont cette feuille était arrachée.

On soupçonna du meurtre un braconnier mal noté. Il fut poursuivi, emprisonné, interrogé, harcelé ; mais il n’avoua pas, et on l’acquitta, faute de preuves.

Telle est l’exposition de ce drame. On croirait lire un horrible roman d’aventures. Tout y est : l’amour des deux frères, la jalousie de l’un, la mort du préféré, le crime au coin d’un bois, la justice dépistée, le prévenu acquitté, et le fil léger resté aux mains des juges, ce bout de papier noir de poudre.

Et, maintenant, vingt ans s’écoulent. Le cadet, marié, est heureux, riche et considéré ; il a trois filles. Une d’elles va se marier à son tour. Elle épouse le fils d’un ancien magistrat, un de ceux qui siégeaient autrefois lors de l’assassinat du frère aîné.

Et voilà que le mariage a lieu, un grand mariage de campagne, une noce. Les deux pères se serrent les mains, les jeunes gens sont heureux. On dîne dans la longue salle du château ; on boit, on plaisante, on rit, et, le dessert venu, quelqu’un propose de chanter des chansons, comme on faisait au temps ancien.

L’idée plaît, et chacun chante.

Son tour venu, le père de la mariée cherche en sa tête de vieux couplets qu’il fredonnait autrefois, et peu à peu il les retrouve.

Ils font rire, on applaudit ; il continue, entonne le dernier ; puis, lorsqu’il a fini, son voisin le magistrat lui demande : « Où diable avez-vous trouvé cette chanson-là ? J’en connais les derniers vers. Il me semble même qu’ils sont liés à quelque grave circonstance de ma vie, mais je ne sais plus au juste ; je perds un peu la mémoire. »

Et, le lendemain, les nouveaux mariés partent pour leur voyage nuptial.

Cependant, l’obsession des souvenirs indécis, cette démangeaison constante de retrouver une chose qui vous échappe sans cesse, harcelait le père du jeune homme. Il fredonnait sans repos le refrain qu’avait chanté son ami, et ne retrouvait toujours pas d’où lui venaient ces vers qu’ils sentaient pourtant gravés depuis longtemps en sa tête, comme s’il avait eu un intérêt sérieux à ne les point oublier.

Deux ans encore se passent. Et voilà qu’un jour, en feuilletant de vieux papiers, il retrouve, copiées par lui, ces rimes qu’il a tant cherchées.

C’étaient les vers restés lisibles sur la bourre du fusil dont on s’était autrefois servi pour le meurtre.

Alors il recommence tout seul l’enquête. Il interroge avec astuce, fouille dans les meubles de son ami, tant et si bien qu’il retrouve le livre dont la feuille avait été arrachée.

C’est en ce cœur de père que se passe maintenant le drame. Son fils est le gendre de celui qu’il soupçonne si violemment ; mais, si celui qu’il soupçonne est coupable, il a tué son frère pour lui voler sa fiancée ! Est-il un crime plus monstrueux ?

Le magistrat l’emporte sur le père. Le procès recommence. L’assassin véritable est, en effet, le frère. On le condamne.

Voilà les faits qu’on m’indique. On les affirme vrais. Les pourrions-nous employer dans un livre sans avoir l’air d’imiter servilement MM. de Montépin et du Boisgobey ?

Donc, en littérature comme dans la vie, l’axiome : « Toute vérité n’est pas bonne à dire » me paraît parfaitement applicable.

J’appuie sur cet exemple, qui me paraît frappant. Un roman fait avec une donnée pareille laisserait tous les lecteurs incrédules, et révolterait tous les vrais artistes.

6 août 1882

Voyage de noce

PERSONNAGES :

Mme RIVOIL, cinquante ans.

Mme BEVELIN, soixante ans.

Un salon. – Sur le guéridon un livre ouvert : la Chanson des nouveaux époux, par Mme Juliette Lamber.

Mme RIVOIL. — Ça m’a fait un singulier effet, ce livre. C’est mon poème que je viens de lire, le poème dont j’ai été l’héroïne, il y a trente ans passés. Vous me voyez les yeux rouges, ma chère amie : c’est que je pleure comme une fontaine depuis deux heures ; je pleure tout ce vieux passé, si court, et fini, fini… fini.

Mme BEVELIN. — Pourquoi tant regretter les choses disparues ?

Mme RIVOIL. — Oh ! Je ne regrette que celle-ci, mon voyage de noce. Et voilà pourquoi ce livre, la Chanson des nouveaux époux, m’a bouleversée à ce point.

Il n’y a dans la vie qu’un rêve réalisé, celui-là. Songez donc. On part, seule avec lui, quel qu’il soit. On va, seule avec lui, toujours, partout, mêlée à lui, pénétrée d’une délicieuse et inoubliable tendresse. Nous n’avons, dans l’existence, qu’une heure de vraie poésie, celle-là ; qu’une seule illusion, si complète que le réveil a lieu seulement des mois après ; qu’un seul enivrement, si grand que tout disparaît, tout, hormis Lui. Vous me direz que souvent on ne l’aime pas vraiment. Qu’importe ? On ne le sait pas, alors, on croit l’aimer ; et c’est l’amour qu’on aime. Il est l’amour, il est toutes nos illusions visibles, il est toutes nos attentes réalisées ; il est l’espoir saisi ; il est Celui à qui nous allons pouvoir nous dévouer, à qui nous nous sommes données ; il est l’Ami, notre Maître, notre Seigneur, tout.

Notre rêve, à nous femmes, c’est d’aimer, et d’avoir pour nous seules, tout à fait pour nous, dans un incessant tête-à-tête, celui que nous adorons, et qui nous adore aussi, croyons-nous. Pendant ce premier mois tout cela s’accomplit. Mais il n’y a que ce mois-là dans l’existence, pas un autre… pas un autre !

Je l’ai fait, ce voyage d’amour classique que chante Mme Juliette Lamber ; et, ce matin, mon cœur frémissait, bondissait, défaillait en retrouvant là, dans ce livre, tous ces lieux restés chers, les seuls où je fus vraiment heureuse ; et en relisant, trente ans après, les choses qu’il me disait jadis, il me semblait recommencer ce doux passé… J’entendais sa voix, je voyais ses yeux.

Oh ! Comme il m’a fait souffrir depuis.

Oui, oui, toute ma vraie joie est enfermée dans mon voyage de noce. Je me le rappelle comme d’hier.

Au lieu de faire comme tous, de partir le soir même pour évaporer en des auberges quelconques ces premières gouttes de bonheur, et gâter, au coudoiement des garçons d’hôtel en tablier blanc et des employés de chemin de fer cette première fraîcheur de l’intimité, ce duvet de l’amour, nous sommes restés tout seuls, en tête à tête, enfermés, embrassés, en une petite maison solitaire à la campagne.

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