Guy de Maupassant - Contes divers (1882)

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Contes divers (1882): краткое содержание, описание и аннотация

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Puis, quand ma tendresse, hésitante, inquiète, troublée d’abord, eut grandi dans ses baisers ; quand cette étincelle que j’avais au cœur fut devenue flamme et me brûla tout entière, il m’emporta à travers ce voyage qui fut un rêve.

Oh ! Oui, je me le rappelle !

Je sais d’abord que je restai six jours tout près de lui, dans une chaise de poste qui roulait sur des routes. J’apercevais de temps en temps un morceau de paysage par la portière ; mais ce que je vis le mieux assurément, c’est une moustache blonde et frisée qui s’approchait à tout moment de ma figure.

J’entrai dans une ville dont je ne distinguai rien ; puis je me sentis sur un bateau qui s’en allait vers Naples, paraît-il.

Nous étions debout, côte à côte, sur ce plancher qui se balançait. J’avais une main sur son épaule ; et c’est alors que je commençai à m’apercevoir de ce qui se passait autour de moi.

Nous regardions courir les côtes de la Provence, car c’était la Provence que je venais de traverser. La mer immobile, figée, comme durcie dans une chaleur lourde qui tombait du soleil, s’étalait sous un ciel infini. Les roues battaient l’eau et troublaient son calme sommeil. Et, derrière nous, une longue trace écumeuse, une grande traînée pâle où l’onde remuée moussait comme du champagne, allongeait jusqu’à perte de vue le sillage tout droit du bâtiment.

Soudain, vers l’avant, à quelques brasses de nous seulement, un énorme poisson, un dauphin, bondit hors de l’eau, puis y replongea, la tête la première, et disparut. J’eus peur, je poussai un cri et je me jetai toute saisie sur la poitrine de René. Puis je me mis à rire de ma frayeur et je regardais anxieuse si la bête n’allait plus reparaître. Au bout de quelques secondes, elle jaillit de nouveau comme un gros joujou mécanique. Puis elle retomba, ressortit encore ; puis elles furent deux, puis trois, puis six qui semblaient gambader autour du lourd bateau, faire escorte à leur frère monstrueux, le poisson de bois aux nageoires de fer. Elles passaient à gauche, revenaient à droite du navire, et toujours, tantôt ensemble, tantôt l’une après l’autre, comme dans un jeu, dans une poursuite gaie, elles s’élançaient en l’air par un grand saut qui décrivait une courbe, puis elles replongeaient à la queue leu leu.

Et je battais des mains, ravie à chaque apparition des énormes et souples nageurs. Oh ! Ces poissons, ces gros poissons ! J’ai gardé d’eux un souvenir délicieux. Pourquoi ? Je n’en sais rien, rien du tout. Mais ils sont restés là, dans mon regard, dans ma pensée et dans mon cœur.

Tout à coup ils disparurent. Je les aperçus encore une fois, très loin, vers la pleine mer ; puis je ne les vis plus, et je ressentis, pendant une seconde, un chagrin de leur départ.

Le soir venait, un soir calme, doux, radieux, plein de clarté, de paix heureuse. Pas un frisson dans l’air ou sur l’eau ; et ce repos illimité de la mer et du ciel s’étendait à mon âme engourdie, où pas un frisson non plus ne passait. Le grand soleil s’enfonçait doucement là-bas, vers l’Afrique invisible, l’Afrique ! La terre brûlante dont je croyais déjà sentir les ardeurs ; mais une sorte de caresse fraîche, qui n’était cependant pas même une apparence de brise, effleura mon visage lorsque l’astre eut disparu.

Ce fut le plus beau soir de ma vie.

Je ne voulus pas rentrer dans notre cabine, où l’on respirait toutes ces horribles odeurs de navire. Nous nous étendîmes tous les deux sur le pont, roulés en des manteaux ; et nous n’avons pas dormi. Oh ! Que de rêves ! Que de rêves !

Le bruit monotone des roues me berçait, et je regardais sur ma tête ces légions d’étoiles si claires, d’une lumière aiguë, scintillante et comme mouillée, dans ce ciel pur du Midi.

Vers le matin, cependant, je m’assoupis. Des bruits, des voix me réveillèrent. Les matelots, en chantant faisaient la toilette du navire. Et nous nous sommes levés.

Je buvais la saveur de la brume salée, elle me pénétrait jusqu’au bout des doigts. Je regardai l’horizon. Vers l’avant, quelque chose de gris, de confus encore dans l’aube naissante, une sorte d’accumulation de nuages singuliers, pointus, déchiquetés, semblait posée sur la mer.

Puis cela apparut plus distinct, les formes se dessinèrent davantage sur le ciel éclairci : une grande ligne de montagnes cornues et bizarres se levait devant nous, la Corse, enveloppée dans une sorte de voile léger.

Le capitaine, un vieux petit homme, tanné, séché, raccourci, racorni, rétréci par les vents durs et salés, apparut sur le pont et, d’une voix enrouée par trente ans de commandement, usée par les cris poussés dans les tempêtes, me demanda :

« La sentez-vous, cette gueuse-là ? »

Et je sentais, en effet, une forte, une étrange, une puissante odeur de plantes, d’arômes sauvages.

Le capitaine reprit :

« C’est la Corse qui sent comme ça. Après vingt ans d’absence, je la reconnaîtrais à cinq milles au large. J’en suis, Madame. Lui, là-bas, à Sainte-Hélène, parlait toujours de l’odeur de son pays. Il était de ma famille. »

Et le capitaine, ôtant son chapeau, salua la Corse, salua, là-bas dans l’inconnu, l’Empereur, qui était de sa famille.

J’avais envie de pleurer.

Le lendemain, j’étais à Naples ; et je le fis, étape par étape, ce voyage dans le bonheur que raconte le livre de Mme Juliette Lamber.

Je vis, au bras de René, tous ces lieux restés si chers, dont l’écrivain fait un cadre à ses scènes d’amour ; c’est le livre des jeunes époux, celui-là, le livre qu’ils devront emporter là-bas et garder, comme une relique, une fois revenus, le livre qu’elle relira toujours.

Quand je rentrai dans Marseille après ce mois passé dans le bleu, une inexplicable tristesse m’envahit. Je sentais vaguement que c’était fini ; que j’avais fait le tour du bonheur.

18 août 1882

Une passion

La mer était brillante et calme, à peine remuée par la marée, et sur la jetée toute la ville du Havre regardait entrer les navires.

On les voyait au loin, nombreux, les uns, les grands vapeurs, empanachés de fumée ; les autres, les voiliers, traînés par des remorqueurs presque invisibles, dressant sur le ciel leurs mâts nus, comme des arbres dépouillés.

Ils accouraient de tous les bouts de l’horizon vers la bouche étroite de la jetée qui mangeait ces monstres ; et ils gémissaient, ils criaient, ils sifflaient, en expectorant des jets de vapeur comme une haleine essoufflée.

Deux jeunes officiers se promenaient sur le môle couvert de monde, saluant, salués, s’arrêtant parfois pour causer.

Soudain, l’un d’eux, le plus grand, Paul d’Henricel, serra le bras de son camarade Jean Renoldi, puis, tout bas : « Tiens, voici Mme Poinçot ; regarde bien, je t’assure qu’elle te fait de l’œil. »

Elle s’en venait au bras de son mari, un riche armateur. C’était une femme de quarante ans environ, encore fort belle, un peu grosse, mais restée fraîche comme à vingt ans par la grâce de l’embonpoint. On l’appelait, parmi ses amis, la Déesse, à cause de son allure fière, de ses grands yeux noirs, de toute la noblesse de sa personne. Elle était restée irréprochable ; jamais un soupçon n’avait effleuré sa vie. On la citait comme un exemple de femme honorable et simple, si digne qu’aucun homme n’avait osé songer à elle.

Et voilà que depuis un mois Paul d’Henricel affirmait à son ami Renoldi que Mme Poinçot le regardait avec tendresse ; et il insistait : « Sois sûr que je ne me trompe pas ; j’y vois clair, elle t’aime ; elle t’aime passionnément, comme une femme chaste qui n’a jamais aimé. Quarante ans est un âge terrible pour les femmes honnêtes, quand elles ont des sens ; elles deviennent folles et font des folies. Celle-là est touchée, mon bon ; comme un oiseau blessé, elle tombe, elle va tomber dans tes bras… Tiens, regarde. »

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