Guy de Maupassant - Yvette (1884)

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Yvette (1884): краткое содержание, описание и аннотация

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Yvette est une nouvelle de Guy de Maupassant, publiée en 1884.
Yvette, nouvelle ayant pour cadre le monde des courtisanes, constitue une réécriture du récit Yveline Samoris, parue en 1882. La nouvelle paraît pour la première fois dans le recueil homonyme en 1884.
L’héroïne, jeune fille naïve, tente de se suicider quand elle prend conscience qu’elle risque de devenir une demi-mondaine comme sa mère, la pseudo-marquise Obardi. Contrairement à Yveline (dans la nouvelle Yveline Samoris), Yvette survivra pour tomber sans doute dans les bras du viveur Servigny qui la convoitait depuis longtemps.

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Et peu à peu, comme si une tendresse maternelle s’était éveillée en son cœur pour la bestiole si petiote et si intelligente, Yvette la faisait grimper sur son doigt, la regardant d’un œil ému, avec une envie de l’embrasser.

Et comme Servigny lisait la façon dont elles vivent en communauté, dont elles jouent entre elles en des luttes amicales de force et d’adresse, la jeune fille enthousiasmée voulut baiser l’insecte qui lui échappa et se mit à courir sur sa figure. Alors elle poussa un cri perçant comme si elle eût été menacée d’un danger terrible, et, avec des gestes affolés, elle se frappait la joue pour rejeter la bête. Servigny, pris d’un fou rire, la cueillit près des cheveux et mit à la place où il l’avait prise un long baiser sans qu’Yvette éloignât son front.

Puis elle déclara en se levant :

— J’aime mieux ça qu’un roman. Allons à la Grenouillère, maintenant.

Ils arrivèrent à la partie de l’île plantée en parc et ombragée d’arbres immenses. Des couples erraient sous les hauts feuillages, le long de la Seine, où glissaient les canots. C’étaient des filles avec des jeunes gens, des ouvrières avec leurs amants qui allaient en manches de chemise, la redingote sur le bras, le haut chapeau en arrière, d’un air pochard et fatigué, des bourgeois avec leurs familles, les femmes endimanchées et les enfants trottinant comme une couvée de poussins autour de leurs parents.

Une rumeur lointaine et continue de voix humaines, une clameur sourde et grondante annonçait l’établissement cher aux canotiers.

Ils l’aperçurent tout à coup. Un immense bateau, coiffé d’un toit, amarré contre la berge, portait un peuple de femelles et de mâles attablés et buvant, ou bien debout, criant, chantant, gueulant, dansant, cabriolant au bruit d’un piano geignard, faux et vibrant comme un chaudron.

De grandes filles en cheveux roux, étalant, par devant et par derrière, la double provocation de leur gorge et de leur croupe, circulaient, l’œil accrochant, la lèvre rouge, aux trois quarts grises, des mots obscènes à la bouche.

D’autres dansaient éperdument en face de gaillards à moitié nus, vêtus d’une culotte de toile et d’un maillot de coton, et coiffés d’une toque de couleur, comme des jockeys.

Et tout cela exhalait une odeur de sueur et de poudre de riz, des émanations de parfumerie et d’aisselles.

Les buveurs, autour des tables, engloutissaient des liquides blancs, rouges, jaunes, verts, et criaient, vociféraient sans raison, cédant à un besoin violent de faire du tapage, à un besoin de brutes d’avoir les oreilles et le cerveau pleins de vacarme.

De seconde en seconde un nageur, debout sur le toit, sautait à l’eau, jetant une pluie d’éclaboussures sur les consommateurs les plus proches, qui poussaient des hurlements de sauvages.

Et sur le fleuve une flotte d’embarcations passait. Les yoles longues et minces filaient, enlevées à grands coups d’aviron par les rameurs aux bras nus, dont les muscles roulaient sous la peau brûlée. Les canotières en robe de flanelle bleue ou de flanelle rouge, une ombrelle, rouge ou bleue aussi, ouverte sur la tête, éclatante sous l’ardent soleil, se renversaient dans leur fauteuil à l’arrière des barques, et semblaient courir sur l’eau, dans une pose immobile et endormie.

Des bateaux plus lourds s’en venaient lentement, chargés de monde. Un collégien en goguette, voulant faire le beau, ramait avec des mouvements d’ailes de moulin, et se heurtait à tous les canots, dont tous les canotiers l’engueulaient, puis il disparaissait éperdu, après avoir failli noyer deux nageurs, poursuivi par les vociférations de la foule entassée dans le grand café flottant.

Yvette, radieuse, passait au bras de Servigny au milieu de cette foule bruyante et mêlée, semblait heureuse de ces coudoiements suspects, dévisageait les filles d’un œil tranquille et bienveillant.

— Regardez celle-là, Muscade, quels jolis cheveux elle a ! Elles ont l’air de s’amuser beaucoup.

Comme la pianiste, un canotier vêtu de rouge et coiffé d’une sorte de colossal chapeau parasol en paille, attaquait une valse, Yvette saisit brusquement son compagnon par les reins et l’enleva avec cette furie qu’elle mettait à danser. Ils allèrent si longtemps et si frénétiquement que tout le monde les regardait. Les consommateurs, debout sur les tables, battaient une sorte de mesure avec leurs pieds ; d’autres heurtaient les verres ; et le musicien semblait devenir enragé, tapait les touches d’ivoire avec des bondissements de la main, des gestes fous de tout le corps, en balançant éperdument sa tête abritée de son immense couvre-chef.

Tout d’un coup il s’arrêta, et, se laissant glisser par terre, s’affaissa tout du long sur le sol, enseveli sous sa coiffure comme s’il était mort de fatigue. Un grand rire éclata dans le café et tout le monde applaudit.

Quatre amis se précipitèrent comme on fait dans les accidents, et, ramassant leur camarade, l’emportèrent par les quatre membres, après avoir posé sur son ventre l’espèce de toit dont il se coiffait.

Un farceur les suivant entonna le De Profundis, et une procession se forma derrière le faux mort, se déroulant par les chemins de l’île, entraînant à la suite les consommateurs, les promeneurs, tous les gens qu’on rencontrait.

Yvette s’élança, ravie, riant de tout son cœur, causant avec tout le monde, affolée par le mouvement et le bruit. Des jeunes gens la regardaient au fond des yeux, se pressaient contre elle, très allumés, semblaient la flairer, la dévêtir du regard ; et Servigny commençait à craindre que l’aventure ne tournât mal à la fin.

La procession allait toujours, accélérant son allure, car les quatre porteurs avaient pris le pas de course, suivis par la foule hurlante. Mais, tout à coup, ils se dirigèrent vers la berge, s’arrêtèrent net en arrivant au bord, balancèrent un instant leur camarade, puis, le lâchant tous les quatre en même temps, le lancèrent dans la rivière.

Un immense cri de joie jaillit de toutes les bouches, tandis que le pianiste, étourdi, barbotait, jurait, toussait, crachait de l’eau, et, embourbé dans la vase, s’efforçait de remonter au rivage.

Son chapeau, qui s’en allait au courant, fut rapporté par une barque.

Yvette dansait de plaisir en battant des mains et répétant :

— Oh ! Muscade, comme je m’amuse, comme je m’amuse !

Servigny l’observait, redevenu sérieux, un peu gêné, un peu froissé de la voir si bien à son aise dans ce milieu canaille. Une sorte d’instinct se révoltait en lui, cet instinct du comme il faut qu’un homme bien né garde toujours, même quand il s’abandonne, cet instinct qui l’écarte des familiarités trop viles et des contacts trop salissants.

Il se disait, s’étonnant :

— Bigre, tu as de la race, toi !

Et il avait envie de la tutoyer vraiment, comme il la tutoyait dans sa pensée, comme on tutoie, la première fois qu’on les voit, les femmes qui sont à tous. Il ne la distinguait plus guère des créatures à cheveux roux qui les frôlaient et qui criaient, de leurs voix enrouées, des mots obscènes. Ils couraient dans cette foule ; ces mots grossiers, courts et sonores, semblaient voltiger au-dessus, nés là-dedans comme des mouches sur un fumier. Ils ne semblaient ni choquer, ni surprendre personne. Yvette ne paraissait point les remarquer.

— Muscade, je veux me baigner, dit-elle, nous allons faire une pleine eau.

Il répondit :

— À vot’service.

Et ils allèrent au bureau des bains pour se procurer des costumes. Elle fut déshabillée la première et elle l’attendit, debout, sur la rive, souriante sous tous les regards. Puis ils s’en allèrent côte à côte, dans l’eau tiède.

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