Guy de Maupassant - Yvette (1884)

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Yvette (1884): краткое содержание, описание и аннотация

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Yvette est une nouvelle de Guy de Maupassant, publiée en 1884.
Yvette, nouvelle ayant pour cadre le monde des courtisanes, constitue une réécriture du récit Yveline Samoris, parue en 1882. La nouvelle paraît pour la première fois dans le recueil homonyme en 1884.
L’héroïne, jeune fille naïve, tente de se suicider quand elle prend conscience qu’elle risque de devenir une demi-mondaine comme sa mère, la pseudo-marquise Obardi. Contrairement à Yveline (dans la nouvelle Yveline Samoris), Yvette survivra pour tomber sans doute dans les bras du viveur Servigny qui la convoitait depuis longtemps.

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— Je m’appelle Yvette Obardi.

Elle ne le pouvait pas. Et puis c’eût été même encore là un moyen banal, usé.

Le couvent ne valait guère mieux. Elle ne se sentait d’ailleurs aucune vocation pour la vie religieuse, n’ayant qu’une piété intermittente et fugace. Personne ne pouvait la sauver en l’épousant, étant ce qu’elle était ! Aucun secours n’était acceptable d’un homme, aucune issue possible, aucune ressource définitive !

Et puis, elle voulait quelque chose d’énergique, de vraiment grand, de vraiment fort, qui servirait d’exemple ; et elle se résolut à la mort.

Elle s’y décida tout d’un coup, tranquillement, comme s’il s’agissait d’un voyage, sans réfléchir, sans voir la mort, sans comprendre que c’est la fin sans recommencement, le départ sans retour, l’adieu éternel à la terre, à la vie.

Elle fut disposée immédiatement à cette détermination extrême, avec la légèreté des âmes exaltées et jeunes.

Et elle songea au moyen qu’elle emploierait. Mais tous lui apparaissaient d’une exécution pénible et hasardeuse, et demandaient en outre une action violente qui lui répugnait.

Elle renonça bien vite au poignard et au revolver qui peuvent blesser seulement, estropier ou défigurer, et qui exigent une main exercée et sûre – à la corde qui est commune, suicide de pauvre, ridicule et laid – à l’eau parce qu’elle savait nager. Restait donc le poison, mais lequel ? Presque tous font souffrir et provoquent des vomissements. Elle ne voulait ni souffrir, ni vomir. Alors elle songea au chloroforme, ayant lu dans un fait divers comment avait fait une jeune femme pour s’asphyxier par ce procédé.

Et elle éprouva aussitôt une sorte de joie de sa résolution, un orgueil intime, une sensation de fierté. On verrait ce qu’elle était, ce qu’elle valait.

Elle rentra dans Bougival, et elle se rendit chez le pharmacien, à qui elle demanda un peu de chloroforme pour une dent dont elle souffrait. L’homme, qui la connaissait, lui donna une toute petite bouteille de narcotique.

Alors elle partit à pied pour Croissy, où elle se procura une seconde fiole de poison. Elle en obtint une troisième à Chatou, une quatrième à Rueil, et elle rentra en retard pour déjeuner. Comme elle avait grand-faim après cette course, elle mangea beaucoup, avec ce plaisir des gens que l’exercice a creusés.

Sa mère, heureuse de la voir affamée ainsi, se sentant tranquille enfin, lui dit, comme elles se levaient de table :

— Tous nos amis viendront passer la journée de dimanche. J’ai invité le prince, le chevalier et M. de Belvigne.

Yvette pâlit un peu, mais ne répondit rien.

Elle sortit presque aussitôt, gagna la gare et prit un billet pour Paris.

Et pendant tout l’après-midi, elle alla de pharmacie en pharmacie, achetant dans chacune quelques gouttes de chloroforme.

Elle revint le soir, les poches pleines de petites bouteilles.

Elle recommença le lendemain ce manège, et étant entrée par hasard chez un droguiste, elle put obtenir, d’un seul coup, un quart de litre.

Elle ne sortit pas le samedi ; c’était un jour couvert et tiède ; elle le passa tout entier sur la terrasse, étendue sur une chaise longue en osier.

Elle ne pensait presque à rien, très résolue et très tranquille.

Elle mit, le lendemain, une toilette bleue qui lui allait fort bien, voulant être belle.

En se regardant dans sa glace elle se dit tout d’un coup : « Demain, je serai morte. » Et un singulier frisson lui passa le long du corps. – Morte ! Je ne parlerai plus, je ne penserai plus, personne ne me verra plus. Et moi je ne verrai plus rien de tout cela !

Elle contemplait attentivement son visage comme si elle ne l’avait jamais aperçu, examinant surtout ses yeux, découvrant mille choses en elle, un caractère secret de sa physionomie qu’elle ne connaissait pas, s’étonnant de se voir, comme si elle avait en face d’elle une personne étrangère, une nouvelle amie.

Elle se disait :

— C’est moi, c’est moi que voilà dans cette glace. Comme c’est étrange de se regarder soi-même. Sans le miroir cependant, nous ne nous connaîtrions jamais. Tous les autres sauraient comment nous sommes, et nous ne le saurions point, nous.

Elle prit ses grands cheveux tressés en nattes et les ramena sur sa poitrine, suivant de l’œil tous ses gestes, toutes ses poses, tous ses mouvements.

— Comme je suis jolie ! pensa-t-elle. Demain, je serai morte, là, sur mon lit.

Elle regarda son lit, et il lui sembla qu’elle se voyait étendue, blanche comme ses draps.

— Morte. Dans huit jours, cette figure, ces yeux, ces joues ne seront plus qu’une pourriture noire, dans une boîte, au fond de la terre.

Une horrible angoisse lui serra le cœur.

Le clair soleil tombait à flots sur la campagne et l’air doux du matin entrait par la fenêtre.

Elle s’assit, pensant à cela : « Morte. » C’était comme si le monde allait disparaître pour elle ; mais non, puisque rien ne serait changé dans ce monde, pas même sa chambre. Oui, sa chambre resterait toute pareille avec le même lit, les mêmes chaises, la même toilette, mais elle serait partie pour toujours, elle, et personne ne serait triste, que sa mère peut-être.

On dirait : « Comme elle était jolie ! Cette petite Yvette », voilà tout. Et comme elle regardait sa main appuyée sur le bras de son fauteuil, elle songea de nouveau à cette pourriture, à cette bouillie noire et puante que ferait sa chair. Et de nouveau un grand frisson d’horreur lui courut dans tout le corps, et elle ne comprenait pas bien comment elle pourrait disparaître sans que la terre tout entière s’anéantît, tant il lui semblait qu’elle faisait partie de tout, de la campagne, de l’air, du soleil, de la vie.

Des rires éclatèrent dans le jardin, un grand bruit de voix, des appels, cette gaieté bruyante des parties de campagne qui commencent, et elle reconnut l’organe sonore de M. de Belvigne, qui chantait :

Je suis sous ta fenêtre,
Ah ! daigne enfin paraître.

Elle se leva sans réfléchir et vint regarder. Tous applaudirent. Ils étaient là tous les cinq, avec deux autres messieurs qu’elle ne connaissait pas.

Elle se recula brusquement, déchirée par la pensée que ces hommes venaient s’amuser chez sa mère, chez une courtisane.

La cloche sonna le déjeuner.

— Je vais leur montrer comment on meurt, se dit-elle.

Et elle descendit d’un pas ferme, avec quelque chose de la résolution des martyres chrétiennes entrant dans le cirque où les lions les attendaient.

Elle serra les mains en souriant d’une manière affable, mais un peu hautaine. Servigny lui demanda :

— Êtes-vous moins grognon, aujourd’hui, mam’zelle ?

Elle répondit d’un ton sévère et singulier :

— Aujourd’hui, je veux faire des folies. Je suis dans mon humeur de Paris. Prenez garde.

Puis, se tournant vers M. de Belvigne :

— C’est vous qui serez mon patito, mon petit Malvoisie. Je vous emmène tous, après le déjeuner, à la fête de Marly.

C’était la fête, en effet, à Marly. On lui présenta les deux nouveaux venus, le comte de Tamine et le marquis de Briquetot.

Pendant le repas, elle ne parla guère, tendant sa volonté pour être gaie dans l’après-midi, pour qu’on ne devinât rien, pour qu’on s’étonnât davantage, pour qu’on dît : « Qui l’aurait pensé ? Elle semblait si heureuse, si contente ! Que se passe-t-il dans ces têtes-là ? »

Elle s’efforçait de ne point songer au soir, à l’heure choisie, alors qu’ils seraient tous sur la terrasse.

Elle but du vin le plus qu’elle put, pour se monter, et deux petits verres de fine champagne, et elle était rouge en sortant de table, un peu étourdie, ayant chaud dans le corps et chaud dans l’esprit, lui semblait-il, devenue hardie maintenant et résolue à tout.

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