Guy de Maupassant - Yvette (1884)

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Yvette (1884): краткое содержание, описание и аннотация

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Yvette est une nouvelle de Guy de Maupassant, publiée en 1884.
Yvette, nouvelle ayant pour cadre le monde des courtisanes, constitue une réécriture du récit Yveline Samoris, parue en 1882. La nouvelle paraît pour la première fois dans le recueil homonyme en 1884.
L’héroïne, jeune fille naïve, tente de se suicider quand elle prend conscience qu’elle risque de devenir une demi-mondaine comme sa mère, la pseudo-marquise Obardi. Contrairement à Yveline (dans la nouvelle Yveline Samoris), Yvette survivra pour tomber sans doute dans les bras du viveur Servigny qui la convoitait depuis longtemps.

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— Tu es folle. Tu vas me faire le plaisir de te lever et de venir déjeuner avec tout le monde.

— Non, maman. Il y a quelqu’un ici que je ne reverrai pas, tu me comprends. Je veux qu’il sorte, ou bien c’est moi qui sortirai. Tu choisiras entre lui et moi.

Elle s’était assise dans son lit et elle haussait la voix, parlant comme on parle sur la scène, entrant enfin dans le drame qu’elle avait rêvé, oubliant presque son chagrin pour ne se souvenir que de sa mission.

La marquise, stupéfaite, répéta encore une fois :

— Mais tu es folle… ne trouvant rien autre chose à dire.

Yvette reprit avec une énergie théâtrale :

— Non, maman, cet homme quittera la maison, ou c’est moi qui m’en irai, car je ne faiblirai pas.

— Et où iras-tu ?… Que feras-tu ?…

— Je ne sais pas, peu m’importe… Je veux que nous soyons des honnêtes femmes.

Ce mot qui revenait, « honnêtes femmes », soulevait la marquise d’une fureur de fille et elle cria :

— Tais-toi ! Je ne te permets pas de me parler comme ça. Je vaux autant qu’une autre, entends-tu ? Je suis une courtisane, c’est vrai, et j’en suis fière ; les honnêtes femmes ne me valent pas.

Yvette, atterrée, la regardait ; elle balbutia :

— Oh, maman !

Mais la marquise, s’exaltant, s’excitant :

— Eh bien ! Oui, je suis une courtisane. Après ? Si je n’étais pas une courtisane, moi, tu serais aujourd’hui une cuisinière, toi, comme j’étais autrefois, et tu ferais des journées de trente sous, et tu laverais la vaisselle, et ta maîtresse t’enverrait à la boucherie, entends-tu ? Et elle te ficherait à la porte si tu flânais, tandis que tu flânes toute la journée parce que je suis une courtisane. Voilà. Quand on n’est rien qu’une bonne, une pauvre fille avec cinquante francs d’économies, il faut savoir se tirer d’affaire, si on ne veut pas crever dans la peau d’une meurt-de-faim ; et il n’y a pas deux moyens pour nous, il n’y en a pas deux, entends-tu ? Quand on est servante ! Nous ne pouvons pas faire fortune, nous, avec des places, ni avec des tripotages de bourse. Nous n’avons rien que notre corps, rien que notre corps.

Elle se frappait la poitrine, comme un pénitent qui se confesse, et, rouge, exaltée, avançant vers le lit :

— Tant pis ! Quand on est belle fille, faut vivre de ça, ou bien souffrir de misère toute sa vie… toute sa vie… pas de choix.

Puis revenant brusquement à son idée :

— Avec ça qu’elles s’en privent, les honnêtes femmes. C’est elles qui sont des gueuses, entends-tu ? Parce que rien ne les force. Elles ont de l’argent, de quoi vivre et s’amuser, et elles prennent des hommes par vice. C’est elles qui sont des gueuses.

Elle était debout près de la couche d’Yvette éperdue, qui avait envie de crier « au secours », de se sauver, et qui pleurait tout haut comme les enfants qu’on bat.

La marquise se tut, regarda sa fille, et la voyant affolée de désespoir, elle se sentit elle-même pénétrée de douleur, de remords, d’attendrissement, de pitié, et s’abattant sur le lit en ouvrant les bras, elle se mit aussi à sangloter, et elle balbutia :

— Ma pauvre petite, ma pauvre petite, si tu savais comme tu me fais mal.

Et elles pleurèrent toutes deux, très longtemps.

Puis la marquise, chez qui le chagrin ne tenait pas, se releva doucement. Et elle dit tout bas :

— Allons, mignonne, c’est comme ça, que veux-tu ? On n’y peut rien changer maintenant. Il faut prendre la vie comme elle vient.

Yvette continuait de pleurer. Le coup avait été trop rude et trop inattendu pour qu’elle pût réfléchir et se remettre.

Sa mère reprit :

— Voyons, lève-toi, et viens déjeuner, pour qu’on ne s’aperçoive de rien.

La jeune fille faisait « non » de la tête, sans pouvoir parler ; enfin, elle prononça d’une voix lente, pleine de sanglots :

— Non, maman, tu sais ce que je t’ai dit, je ne changerai pas d’avis. Je ne sortirai pas de ma chambre avant qu’ils soient partis. Je ne veux plus voir personne de ces gens-là, jamais, jamais. S’ils reviennent, je… je… tu ne me reverras plus.

La marquise avait essuyé ses yeux, et, fatiguée d’émotion, elle murmura :

— Voyons, réfléchis, sois raisonnable.

Puis, après une minute de silence :

— Oui, il vaut mieux que tu te reposes ce matin. Je viendrai te voir dans l’après-midi.

Et ayant embrassé sa fille sur le front, elle sortit pour s’habiller, calmée déjà.

Yvette, dès que sa mère eut disparu, se leva, et courut pousser le verrou pour être seule, bien seule, puis elle se mit à réfléchir.

La femme de chambre frappa vers onze heures et demanda à travers la porte :

— Madame la marquise fait demander si Mademoiselle n’a besoin de rien, et ce qu’elle veut pour son déjeuner ?

Yvette répondit :

— Je n’ai pas faim. Je prie seulement qu’on ne me dérange pas.

Et elle demeura au lit comme si elle eût été fort malade.

Vers trois heures, on frappa de nouveau. Elle demanda :

— Qui est là ?

Ce fut la voix de sa mère.

— C’est moi, mignonne, je viens voir comment tu vas.

Elle hésita. Que ferait-elle ? Elle ouvrit, puis se recoucha.

La marquise s’approcha, et parlant à mi-voix comme auprès d’une convalescente :

— Eh bien, te trouves-tu mieux ? Tu ne veux pas manger un œuf ?

— Non, merci, rien du tout.

Mme Obardi s’était assise près du lit. Elles demeurèrent sans rien dire, puis, enfin, comme sa fille restait immobile, les mains inertes sur les draps.

— Ne vas-tu pas te lever ?

Yvette répondit :

— Oui, tout à l’heure.

Puis d’un ton grave et lent :

— J’ai beaucoup réfléchi, maman, et voici… voici ma résolution. Le passé est le passé, n’en parlons plus. Mais l’avenir sera différent… ou bien… ou bien je sais ce qui me resterait à faire. Maintenant, que ce soit fini là-dessus.

La marquise, qui croyait terminée l’explication, sentit un peu d’impatience la gagner. C’était trop maintenant. Cette grande bécasse de fille aurait dû savoir depuis longtemps. Mais elle ne répondit rien et répéta :

— Te lèves-tu ?

— Oui, je suis prête.

Alors sa mère lui servit de femme de chambre, lui apportant ses bas, son corset, ses jupes ; puis elle l’embrassa.

— Veux-tu faire un tour avant dîner ?

— Oui, maman.

Et elles allèrent se promener le long de l’eau, sans guère parler que de choses très banales.

IV

Le lendemain, dès le matin, Yvette s’en alla toute seule s’asseoir à la place où Servigny lui avait lu l’histoire des fourmis. Elle se dit :

— Je ne m’en irai pas de là avant d’avoir pris une résolution.

Devant elle, à ses pieds, l’eau coulait, l’eau rapide du bras vif, pleine de remous, de larges bouillons qui passaient dans une fuite muette avec des tournoiements profonds.

Elle avait déjà envisagé toutes les faces de la situation et tous les moyens d’en sortir.

Que ferait-elle si sa mère ne tenait pas scrupuleusement la condition qu’elle avait posée, ne renonçait pas à sa vie, à son monde, à tout, pour aller se cacher avec elle dans un pays lointain ?

Elle pouvait partir seule… fuir. Mais où ? Comment ? De quoi vivrait-elle ?

En travaillant ? À quoi ? À qui s’adresserait-elle pour trouver de l’ouvrage ? Et puis l’existence morne et humble des ouvrières, des filles du peuple, lui semblait un peu honteuse, indigne d’elle. Elle songea à se faire institutrice, comme les jeunes personnes des romans, et à être aimée, puis épousée par le fils de la maison. Mais il aurait fallu qu’elle fût de grande race, qu’elle pût, quand le père exaspéré lui reprocherait d’avoir volé l’amour de son fils, dire d’une voix fière :

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