Guy de Maupassant - Toine (1885)

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Toine (1885): краткое содержание, описание и аннотация

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Toine est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant, paru en 1886 aux éditions Marpon-Flammarion, coll. Bibliothèque illustrée.
La plupart des contes ont fait l'objet d'une publication antérieure dans des journaux comme Gil Blas, parfois sous le pseudonyme de Maufrigneuse.

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Il laissait deux enfants : un fils et une fille ; son fils était conseiller général, et sa fille ayant épousé un notaire, M. Poirel de la Voulte, tenait le haut du pavé dans Véziers.

Ils étaient inconsolables de la mort de leur père, car ils l’aimaient sincèrement.

Aussitôt la cérémonie terminée, ils rentrèrent à la maison du mort, et s’étant enfermés tous trois, le fils, la fille et le gendre, ils ouvrirent le testament qui devait être décacheté par eux seuls, et seulement après que son cercueil aurait été mis en terre. Une annotation sur l’enveloppe indiquait cette volonté.

Ce fut M. Poirel de la Voulte qui déchira le papier, en sa qualité de notaire habitué à ces opérations, et, ayant ajusté ses lunettes sur ses yeux, il lut, de sa voix terne, faite pour détailler les contrats :

« Mes enfants, mes chers enfants,

je ne pourrais dormir tranquille de l’éternel sommeil si je ne vous faisais, de l’autre côté de la tombe, une confession, la confession d’un crime dont le remords a déchiré ma vie. Oui, j’ai commis un crime, un crime affreux, abominable.

J’avais alors vingt-six ans et je débutais dans le barreau, à Paris, vivant de la vie des jeunes gens de province échoués, sans connaissances, sans amis, sans parents, dans cette ville.

Je pris une maîtresse. Que de gens s’indignent à ce seul mot "une maîtresse", et pourtant il est des êtres qui ne peuvent vivre seuls. Je suis de ceux-là. La solitude m’emplit d’une angoisse horrible, la solitude dans le logis, auprès du feu, le soir. Il me semble alors que je suis seul sur la terre, affreusement seul, mais entouré de dangers vagues, de choses inconnues et terribles ; et la cloison qui me sépare de mon voisin, de mon voisin que je ne connais pas, m’éloigne de lui autant que des étoiles aperçues par ma fenêtre. Une sorte de fièvre m’envahit, une fièvre d’impatience et de crainte ; et le silence des murs m’épouvante. Il est si profond et si triste ce silence de la chambre où l’on vit seul ! Ce n’est pas seulement un silence autour du corps, mais un silence autour de l’âme, et, quand un meuble craque on tressaille jusqu’au cœur, car aucun bruit n’est attendu dans ce morne logis.

Combien de fois, énervé, apeuré par cette immobilité muette, je me suis mis à parler, à prononcer des mots, sans suite, sans raison, pour faire du bruit. Ma voix alors me paraissait si étrange que j’en avais peur aussi. Est-il quelque chose de plus affreux que de parler seul dans une maison vide ? La voix semble celle d’un autre, une voix inconnue, parlant sans cause, à personne, dans l’air creux, sans aucune oreille pour l’écouter, car on sait, avant qu’elles s’échappent dans la solitude de l’appartement, les paroles qui vont sortir de la bouche. Et quand elles résonnent lugubrement dans le silence, elles n’ont plus l’air que d’un écho, l’écho singulier de mots prononcés tout bas par la pensée.

Je pris une maîtresse, une jeune fille comme toutes ces jeunes filles qui vivent dans Paris d’un métier insuffisant à les nourrir. Elle était douce, bonne, simple ; ses parents habitaient Poissy. Elle allait passer quelques jours chez eux de temps en temps.

Pendant un an je vécus assez tranquille avec elle, bien décidé à la quitter lorsque je trouverais une jeune personne qui me plairait assez pour l’épouser. Je laisserais à l’autre une petite rente, puisqu’il est admis, dans notre société, que l’amour d’une femme doit être payé, par de l’argent quand elle est pauvre, par des cadeaux quand elle est riche.

Mais voilà qu’un jour elle m’annonça qu’elle était enceinte. Je fus atterré et j’aperçus en une seconde tout le désastre de mon existence. La chaîne m’apparut, que je traînerais jusqu’à ma mort, partout, dans ma famille future, dans ma vieillesse, toujours : chaîne de la femme liée à ma vie par l’enfant, chaîne de l’enfant qu’il faudra élever, surveiller, protéger, tout en me cachant de lui et en le cachant au monde. J’eus l’esprit bouleversé par cette nouvelle ; et un désir confus, que je ne formulai point, mais que je sentais en mon cœur, prêt à se montrer, comme ces gens cachés derrière des portières pour attendre qu’on leur dise de paraître, un désir criminel rôda au fond de ma pensée ! - Si un accident pouvait arriver ? Il en est tant, de ces petits êtres, qui meurent avant de naître !

Oh ! Je ne désirai point la mort de ma maîtresse. La pauvre fille, je l’aimais bien ! Mais je souhaitai, peut-être, la mort de l’autre, avant de l’avoir vu ?

Il naquit. J’eus un ménage dans mon petit logis de garçon, un faux ménage avec enfant, chose horrible. Il ressemblait à tous les enfants. Je ne l’aimais guère. Les pères, voyez-vous, n’aiment que plus tard. Ils n’ont point la tendresse instinctive et emportée des mères ; il faut que leur affection s’éveille peu à peu, que leur esprit s’attache par les liens qui se nouent chaque jour entre les êtres vivant ensemble.

Un an encore s’écoula : je fuyais maintenant ma demeure trop petite, où traînaient des linges, des langes, des bas grands comme des gants, mille choses de toute espèce laissées sur un meuble, sur le bras d’un fauteuil, partout. Je fuyais surtout pour ne point l’entendre crier, lui ; car il criait à tout propos, quand on le changeait, quand on le lavait, quand on le touchait, quant on le couchait, quand on le levait, sans cesse.

J’avais fait quelques connaissances et je rencontrai dans un salon celle qui devait être votre mère. J’en devins amoureux, et le désir de l’épouser s’éveilla en moi. Je lui fis la cour ; je la demandai en mariage ; on me l’accorda.

Et je me trouvai pris dans ce piège. - Épouser, ayant un enfant, cette jeune fille que j’adorais - ou bien dire la vérité et renoncer à elle, au bonheur, à l’avenir, à tout, car ses parents, gens rigides et scrupuleux, ne me l’auraient point donnée, s’ils avaient su.

Je passai un mois horrible d’angoisse, de tortures morales ; un mois où mille pensées affreuses me hantèrent ; et je sentais grandir en moi une haine contre mon fils, contre ce petit morceau de chair vivante et criante qui barrait ma route, coupait ma vie, me condamnait à une existence sans attente, sans tous ces espoirs vagues qui font charmante la jeunesse.

Mais voilà que la mère de ma compagne tomba malade, et je restai seul avec l’enfant.

Nous étions en décembre. Il faisait un froid terrible. Quelle nuit ! Ma maîtresse venait de partir. J’avais dîné seul dans mon étroite salle et j’entrai doucement dans la chambre où le petit dormait.

Je m’assis dans un fauteuil devant le feu. Le vent soufflait, faisait craquer les vitres, un vent sec de gelée, et je voyais, à travers la fenêtre, briller les étoiles de cette lumière aiguë qu’elles ont par les nuits glacées.

Alors l’obsession qui me hantait depuis un mois pénétra de nouveau dans ma tête. Dès que je demeurais immobile, elle descendait sur moi, entrait en moi et me rongeait. Elle me rongeait comme rongent les idées fixes, comme les cancers doivent ronger les chairs. Elle était là, dans ma tête, dans mon cœur, dans mon corps entier, me semblait-il ; et elle me dévorait, ainsi qu’aurait fait une bête. Je voulais la chasser, la repousser, ouvrir ma pensée à d’autres choses, à des espérances nouvelles, comme on ouvre une fenêtre au vent frais du matin pour chasser l’air vicié de la nuit ; mais je ne pouvais, même une seconde, la faire sortir de mon cerveau. Je ne sais comment exprimer cette torture. Elle me grignotait l’âme ; et je sentais avec une douleur affreuse, une vraie douleur physique et morale, chacun de ses coups de dents.

Mon existence était finie ! Comment sortirais-je de cette situation ? Comment reculer, et comment avouer ?

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