Guy de Maupassant - Monsieur Parent (1886)
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- Название:Monsieur Parent (1886)
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Quel horizon ça vous ouvre dans les songes infinis, deux yeux de femme comme ceux-là ! Comme ça répond bien à l’attente éternelle et confuse de notre cœur !
Il faut dire aussi que, nous autres Français, nous adorons les étrangères. Aussitôt que nous rencontrons une Russe, une Italienne, une Suédoise, une Espagnole ou une Anglaise un peu jolie, nous en tombons amoureux instantanément. Tout ce qui vient du dehors nous enthousiasme, drap pour culottes, chapeaux, gants, fusils et… femmes. Nous avons tort, cependant.
Mais je crois que ce qui nous séduit le plus dans les exotiques, c’est leur défaut de prononciation. Aussitôt qu’une femme parle mal notre langue, elle est charmante ; si elle fait une faute de français par mot, elle est exquise, et si elle baragouine d’une façon tout à fait inintelligible, elle devient irrésistible.
Tu ne te figures pas comme c’est gentil d’entendre dire à une mignonne bouche rosé : « J’aimé bôcoup la gigotte. »
Ma petite Anglaise Kate parlait une langue invraisemblable. Je n’y comprenais rien dans les premiers jours, tant elle inventait de mots inattendus ; puis, je devins absolument amoureux de cet argot comique et gai.
Tous les termes estropiés, bizarres, ridicules, prenaient sur ses lèvres un charme délicieux ; et nous avions, le soir, sur la terrasse du Casino, de longues conversations qui ressemblaient à des énigmes parlées.
Je l’épousai ! Je l’aimais follement comme on peut aimer un Rêve. Car les vrais amants n’adorent jamais qu’un rêve qui a pris une forme de femme.
Te rappelles-tu les admirables vers de Louis Bouilhet :
Tu n’as jamais été, dans tes jours les plus rares,
Qu’un banal instrument sous mon archet vainqueur,
Et, comme un air qui sonne au bois creux des guitares.
J’ai fait chanter mon rêve au vide de ton cœur.
Eh bien, mon cher, le seul tort que j’ai eu, ç’a été de donner à ma femme un professeur de français.
Tant qu’elle a martyrisé le dictionnaire et supplicié la grammaire, je l’ai chérie.
Nos causeries étaient simples. Elles me révélaient la grâce surprenante de son être, l’élégance incomparable de son geste ; elles me la montraient comme un merveilleux bijou parlant, une poupée de chair faite pour le baiser, sachant énumérer à peu près ce qu’elle aimait, pousser parfois des exclamations bizarres, et exprimer d’une façon coquette, à force d’être incompréhensible et imprévue, des émotions ou des sensations peu compliquées.
Elle ressemblait bien aux jolis jouets qui disent « papa » et « maman », en prononçant – Baâba – et Baâmban.
Aurais-je pu croire que…
Elle parle, à présent… Elle parle… mal… très mal… Elle fait tout autant de fautes… Mais on la comprend… oui, je la comprends… je sais… je la connais…
J’ai ouvert ma poupée pour regarder dedans… j’ai vu. Et il faut causer, mon cher !
Ah ! tu ne les connais pas, toi, les opinions, les idées, les théories d’une jeune Anglaise bien élevée, à laquelle je ne peux rien reprocher, et qui me répète, du matin au soir, toutes les phrases d’un dictionnaire de la conversation à l’usage des pensionnats de jeunes personnes.
Tu as vu ces surprises du cotillon, ces jolis papiers dorés qui renferment d’exécrables bonbons. J’en avais une. Je l’ai déchirée. J’ai voulu manger le dedans et suis resté tellement dégoûté que j’ai des haut-le-cœur, à présent, rien qu’en apercevant une de ses compatriotes.
J’ai épousé un perroquet à qui une vieille institutrice anglaise aurait enseigné le français : comprends-tu ?
Le port de Trouville montrait maintenant ses jetées de bois couvertes de monde.
Je dis :
— Où est ta femme ?
Il prononça :
— Je l’ai ramenée à Étretat.
— Et toi, où vas-tu ?
— Moi ? moi je vais me distraire à Trouville.
Puis, après un silence, il ajouta :
— Tu ne te figures pas comme ça peut être bête quelquefois, une femme.
Solitude
C’était après un dîner d’hommes. On avait été fort gai. Un d’eux, un vieil ami, me dit :
— Veux-tu remonter à pied l’avenue des Champs-Élysées ?
Et nous voilà partis, suivant à pas lents la longue promenade, sous les arbres à peine vêtus de feuilles encore. Aucun bruit, que cette rumeur confuse et continue que fait Paris. Un vent frais nous passait sur le visage, et la légion des étoiles semait sur le ciel noir une poudre d’or.
Mon compagnon me dit :
— Je ne sais pourquoi, je respire mieux ici, la nuit, que partout ailleurs. Il me semble que ma pensée s’y élargit. J’ai, par moments, ces espèces de lueurs dans l’esprit qui font croire, pendant une seconde, qu’on va découvrir le divin secret des choses. Puis la fenêtre se referme. C’est fini.
De temps en temps, nous voyions glisser deux ombres le long des massifs ; nous passions devant un banc où deux êtres, assis côte à côte, ne faisaient qu’une tache noire.
Mon voisin murmura :
— Pauvres gens ! Ce n’est pas du dégoût qu’ils m’inspirent, mais une immense pitié. Parmi tous les mystères de la vie humaine, il en est un que j’ai pénétré : notre grand tourment dans l’existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu’à fuir cette solitude. Ceux-là, ces amoureux des bancs en plein air, cherchent, comme nous, comme toutes les créatures, à faire cesser leur isolement, rien que pendant une minute au moins ; mais ils demeurent, ils demeureront toujours seuls ; et nous aussi.
On s’en aperçoit plus ou moins, voilà tout.
Depuis quelque temps j’endure cet abominable supplice d’avoir compris, d’avoir découvert l’affreuse solitude où je vis, et je sais que rien ne peut la faire cesser, rien, entends-tu ! Quoi que nous tentions, quoi que nous fassions, quels que soient l’élan de nos cœurs, l’appel de nos lèvres et l’étreinte de nos bras, nous sommes toujours seuls.
Je t’ai entraîné ce soir, à cette promenade, pour ne pas rentrer chez moi, parce que je souffre horriblement, maintenant, de la solitude de mon logement. À quoi cela me servira-t-il ? Je te parle, tu m’écoutes, et nous sommes seuls tous deux, côte à côte, mais seuls. Me comprends-tu ?
Bienheureux les simples d’esprit, dit l’Écriture. Ils ont l’illusion du bonheur. Ils ne sentent pas, ceux-là, notre misère solitaire, ils n’errent pas, comme moi, dans la vie, sans autre contact que celui des coudes, sans autre joie que l’égoïste satisfaction de comprendre, de voir, de deviner et de souffrir sans fin de la connaissance de notre éternel isolement.
Tu me trouves un peu fou, n’est-ce pas ?
Écoute-moi. Depuis que j’ai senti la solitude de mon être, il me semble que je m’enfonce, chaque jour davantage, dans un souterrain sombre, dont je ne trouve pas les bords, dont je ne connais pas la fin, et qui n’a point de bout, peut-être ! J’y vais sans personne avec moi, sans personne autour de moi, sans personne de vivant faisant cette même route ténébreuse. Ce souterrain, c’est la vie. Parfois j’entends des bruits, des voix, des cris… je m’avance à tâtons vers ces rumeurs confuses. Mais je ne sais jamais au juste d’où elles partent ; je ne rencontre jamais personne, je ne trouve jamais une autre main dans ce noir qui m’entoure. Me comprends-tu ?
Quelques hommes ont parfois deviné cette souffrance atroce.
Musset s’est écrié :
Qui vient ? Qui m’appelle ? Personne.
Je suis seul. – C’est 1 heure qui sonne,
Ô solitude ! – Ô pauvreté !
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