Guy de Maupassant - Monsieur Parent (1886)
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- Название:Monsieur Parent (1886)
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Elle hanta souvent mes rêves. Tu connais ces obsessions-là.
Je fus un an sans la retrouver ; puis, un soir, au coucher du soleil, vers le mois de mai, je la reconnus qui montait devant moi l’avenue des Champs-Élysées.
L’arc de l’Étoile se dessinait sur le rideau de feu du ciel. Une poussière d’or, un brouillard de clarté rouge voltigeait, c’était un de ces soirs délicieux qui sont les apothéoses de Paris.
Je la suivais avec l’envie furieuse de lui parler, de m’agenouiller, de lui dire l’émotion qui m’étranglait.
Deux fois je la dépassai pour revenir. Deux fois j’éprouvai de nouveau, en la croisant, cette sensation de chaleur ardente qui m’avait frappé, rue de la Paix.
Elle me regarda. Puis je la vis entrer dans une maison de la rue de Presbourg. Je l’attendis deux heures sous une porte. Elle ne sortit pas. Je me décidai alors à interroger le concierge. Il eut l’air de ne pas me comprendre : « Ça doit être une visite », dit-il.
Et je fus encore huit mois sans la revoir.
Or, un matin de janvier, par un froid de Sibérie, je suivais le boulevard Malesherbes, en courant pour m’échauffer, quand, au coin d’une rue, je heurtai si violemment une femme qu’elle laissa tomber un petit paquet.
Je voulus m’excuser. C’était elle !
Je demeurai d’abord stupide de saisissement ; puis, lui ayant rendu l’objet qu’elle tenait à la main, je lui dis brusquement :
— Je suis désolé et ravi, Madame, de vous avoir bousculée ainsi. Voilà plus de deux ans que je vous connais, que je vous admire, que j’ai le désir le plus violent de vous être présenté ; et je ne puis arriver à savoir qui vous êtes ni où vous demeurez. Excusez de semblables paroles, attribuez-les à une envie passionnée d’être au nombre de ceux qui ont le droit de vous saluer. Un pareil sentiment ne peut vous blesser, n’est-ce pas ? Vous ne me connaissez point. Je m’appelle le baron Roger des Annettes. Informez-vous, on vous dira que je suis recevable. Maintenant, si vous résistez à ma demande, vous ferez de moi un homme infiniment malheureux. Voyons, soyez bonne, donnez-moi, indiquez-moi un moyen de vous voir.
Elle me regardait fixement, de son œil étrange et mort, et elle répondit en souriant :
— Donnez-moi votre adresse. J’irai chez vous.
Je fus tellement stupéfait que je dus le laisser paraître. Mais je ne suis jamais longtemps à me remettre de ces surprises-là, et je m’empressai de lui donner une carte qu’elle glissa dans sa poche d’un geste rapide, d’une main habituée aux lettres escamotées.
Je balbutiai, redevenu hardi :
— Quand vous verrai-je ?
Elle hésita, comme si elle eût fait un calcul compliqué, cherchant sans doute à se rappeler, heure par heure, l’emploi de son temps ; puis elle murmura : – Dimanche matin, voulez-vous ?
— Je crois bien que je veux.
Et elle s’en alla, après m’avoir dévisagé, jugé, pesé, analysé de ce regard lourd et vague qui semblait vous laisser quelque chose sur la peau, une sorte de glu, comme s’il eût projeté sur les gens un de ces liquides épais dont se servent les pieuvres pour obscurcir l’eau et endormir leurs proies.
Je me livrai, jusqu’au dimanche, à un terrible travail d’esprit pour deviner ce qu’elle était et pour me fixer une règle de conduite avec elle.
Devais-je la payer ? Comment ?
Je me décidai à acheter un bijou, un joli bijou, ma foi, que je posai, dans son écrin, sur la cheminée.
Et je l’attendis, après avoir mal dormi.
Elle arriva, vers dix heures, très calme, très tranquille, et elle me tendit la main comme si elle m’eût connu beaucoup. Je la fis asseoir, je la débarrassai de son chapeau, de son voile, de sa fourrure, de son manchon. Puis je commençai, avec un certain embarras, à me montrer plus galant, car je n’avais point de temps à perdre.
Elle ne se fit nullement prier d’ailleurs, et nous n’avions pas échangé vingt paroles que je commençais à la dévêtir. Elle continua toute seule cette besogne malaisée que je ne réussis jamais à achever. Je me pique aux épingles, je serre les cordons en des nœuds indéliables au lieu de les démêler ; je brouille tout, je confonds tout, je retarde tout et je perds la tête.
Oh ! mon cher ami, connais-tu dans la vie des moments plus délicieux que ceux-là, quand on regarde, d’un peu loin, par discrétion, pour ne point effaroucher cette pudeur d’autruche qu’elles ont toutes, celle qui se dépouille, pour vous, de toutes ses étoffes bruissantes tombant en rond à ses pieds, l’une après l’autre ?
Et quoi de plus joli aussi que leurs mouvements pour détacher ces doux vêtements qui s’abattent, vides et mous, comme s’ils venaient d’être frappés de mort ? Comme elle est superbe et saisissante l’apparition de la chair, des bras nus et de la gorge après la chute du corsage, et combien troublante la ligne du corps devinée sous le dernier voile !
Mais voilà que, tout à coup, j’aperçus une chose surprenante, une tache noire, entre les épaules ; car elle me tournait le dos ; une grande tache en relief, très noire. J’avais promis d’ailleurs de ne pas regarder.
Qu’était-ce ? Je n’en pouvais douter pourtant, et le souvenir de la moustache visible, des sourcils unissant les yeux, de cette toison de cheveux qui la coiffait comme un casque, aurait dû me préparer à cette surprise.
Je fus stupéfait cependant, et hanté brusquement par des visions et des réminiscences singulières. Il me sembla que je voyais une des magiciennes des Mille et une nuits, un de ces êtres dangereux et perfides qui ont pour mission d’entraîner les hommes en des abîmes inconnus. Je pensai à Salomon faisant passer sur une glace la reine de Saba pour s’assurer qu’elle n’avait point le pied fourchu.
Et… et quand il fallut lui chanter ma chanson d’amour, je découvris que je n’avais plus de voix, mais plus un filet, mon cher. Pardon, j’avais une voix de chanteur du Pape, ce dont elle s’étonna d’abord et se fâcha ensuite absolument, car elle prononça, en se rhabillant avec vivacité :
— Il était bien inutile de me déranger.
Je voulus lui faire accepter la bague achetée pour elle, mais elle articula avec tant de hauteur : « Pour qui me prenez-vous, Monsieur ? » que je devins rouge jusqu’aux oreilles de cet empilement d’humiliations. Et elle partit sans ajouter un mot.
Or voilà toute mon aventure. Mais ce qu’il y a de pis, c’est que, maintenant, je suis amoureux d’elle et follement amoureux.
Je ne puis plus voir une femme sans penser à elle. Toutes les autres me répugnent, me dégoûtent, à moins qu’elles ne lui ressemblent. Je ne puis poser un baiser sur une joue sans voir sa joue à elle à côté de celle que j’embrasse, et sans souffrir affreusement du désir inapaisé qui me torture.
Elle assiste à tous mes rendez-vous, à toutes mes caresses qu’elle me gâte, qu’elle me rend odieuses. Elle est toujours là, habillée ou nue, comme ma vraie maîtresse ; elle est là, tout près de l’autre, debout ou couchée, visible mais insaisissable. Et je crois maintenant que c’était bien une femme ensorcelée, qui portait entre ses épaules un talisman mystérieux.
Qui est-elle ? Je ne le sais pas encore. Je l’ai rencontrée de nouveau deux fois. Je l’ai saluée. Elle ne m’a point rendu mon salut, elle a feint de ne me point connaître. Qui est-elle ! Une Asiatique, peut-être ? Sans doute une juive d’Orient ? Oui, une juive ! J’ai dans l’idée que c’est une juive ? Mais pourquoi ? Voilà ! Pourquoi ? Je ne sais pas !
La confidence
La petite baronne de Grangerie sommeillait sur sa chaise longue, quand la petite marquise de Rennedou entra brusquement, d’un air agité, le corsage un peu fripé, le chapeau un peu tourné, et elle tomba sur une chaise, en disant :
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