Guy de Maupassant - Contes divers (1887)

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Contes divers (1887): краткое содержание, описание и аннотация

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La terre n’est plus, la terre est noyée sous les vapeurs laiteuses qui ressemblent à une mer. Nous sommes donc seuls maintenant avec la lune, dans l’immensité, et la lune a l’air d’un ballon qui voyage en face de nous ; et notre ballon qui reluit a l’air d’une lune plus grosse que l’autre, d’un monde errant au milieu du ciel, au milieu des astres, dans l’étendue infinie. Nous ne parlons plus, nous ne pensons plus, nous ne vivons plus ; nous allons, délicieusement inertes, à travers l’espace L’air qui nous porte a fait de nous des êtres qui lui ressemblent, des êtres muets, joyeux et fous, grisés par cette envolée prodigieuse, étrangement alertes, bien qu’immobiles. On ne sent plus la chair, on ne sent plus les os, on ne sent plus palpiter le cœur, on est devenu quelque chose d’inexprimable, des oiseaux qui n’ont pas même la peine de battre de l’aile.

Tout souvenir a disparu de nos âmes, tout souci a quitté nos pensées, nous n’avons plus de regrets, de projets, ni d’espérances. Nous regardons nous sentons, nous jouissons éperdument de ce voyage fantastique ; rien que la lune et nous dans le ciel ! Nous sommes un monde vagabond, un monde en marche, comme nos sœurs les planètes ; et ce petit monde en marche porte cinq hommes qui ont quitté la terre et l’ont déjà presque oubliée. On y voit maintenant comme en plein jour ; nous nous regardons surpris de cette clarté, car nous n’avons à regarder que nous et quelques nuages d’argent qui flottent plus bas. Les baromètres indiquent douze cents mètres, puis treize, puis quatorze, puis quinze cents ; et les feuilles de papier de riz tombent toujours autour de nous.

Le capitaine Jovis affirme que la lune souvent a fait ainsi s’emballer les aérostats et que le voyage en haut va continuer.

Nous sommes maintenant à deux mille mètres ; nous montons encore à deux mille trois cent cinquante mètres, le ballon enfin s’arrête.

Et nous faisons mugir la sirène, surpris qu’on ne nous réponde point des étoiles.

A présent, nous descendons, très vite, sans nous en douter, M. Mallet crie sans cesse : « Jetez du lest, jetez du lest ! » Et le lest qu’on précipite dans le vide, sable et pierres mêlées, nous revient dans la figure, comme s’il remontait, lancé d’en bas vers les astres, tant est rapide notre chute.

Voici la terre !

« Où sommes-nous ? Cette pointe en l’air a duré plus de deux heures. Il est minuit passe et nous traversons un grand pays sec, bien cultivé, plein de routes, très peuplé.

Voici une ville, une grande ville à droite, une autre à gauche plus loin. Mais, tout à coup, à la surface du sol, une lumière éclatante, féerique, s’allume et s’éteint, puis elle reparaît, s’efface de nouveau. Jovis, que grise l’espace, s’écrie : « Regardez, regardez ce phénomène de la lune dans l’eau. On ne peut rien voir de plus beau la nuit. »

Rien, en effet, ne peut faire imaginer pareille chose, rien ne peut donner l’idée de l’éclat prodigieux de ces plaques de clarté qui ne sont pas du feu, qui ne semblent pas des reflets, qui naissent brusquement ici ou là et s’éteignent tout aussitôt.

Sur les ruisseaux qui serpentent, ces foyers ardents apparaissent en même temps à chaque détour du cours d’eau ; mais comme le ballon passe aussi vite que le vent, à peine a-t-on le temps de les voir.

Nous sommes maintenant assez près de la terre, et notre ami Beer s’écrie : « Regardez donc ! Qu’est-ce qui court là-bas dans ce champ ? N’est-ce pas un chien ? » Quelque chose court en effet sur le sol avec une prodigieuse vitesse, et ce quelque chose semble franchir les fossés, les routes, les arbres avec une telle facilité que nous ne comprenons pas. Le capitaine riait : « C’est l’ombre de notre ballon, dit-il. Elle va grossir à mesure que nous descendrons. »

J’entendis distinctement un grand bruit de forges dans le lointain, et comme nous n’avons cessé, durant toute la nuit, de nous diriger sur l’étoile polaire, que j’ai souvent regardée et consultée du pont de mon petit yacht sur la Méditerranée, nous allons indubitablement vers la Belgique.

Notre sirène et nos deux trompes appellent sans discontinuer. Quelques cris nous répondent, cris de charretier qui s’arrête, cri de buveur attardé. Nous hurlons : « Où sommes-nous ? » Mais le ballon va si vite que jamais l’homme effaré n’a le temps de nous répondre. L’ombre grossie du Horla, large comme une balle d’enfant, fuit devant nous, sur les champs, les routes, les blés et les bois. Elle passe, elle passe, nous précédant d’un demi-kilomètre ; et j’écoute à présent, penché hors de la nacelle, le grand bruit du vent dans les arbres et sur les récoltes.

Je dis au capitaine Jovis : « Comme ça souffle ! »

Il me répond : « Non, ce sont des chutes d’eau sans doute. » J’insiste, sûr de mon oreille qui reconnaît bien, le vent, pour l’avoir entendu si souvent siffler dans les cordages. Alors Jovis me pousse le coude ; il a peur d’émouvoir ses passagers joyeux et tranquilles, car il sait bien qu’un orage nous chasse. Un homme enfin nous a compris, il répond : « Nord. »

Un autre nous jette le même mot.

Et soudain une ville considérable, d’après l’étendue de son gaz, se montre juste devant nous. C’est Lille, peut-être. Comme nous approchons d’elle, apparaît sous nous, tout à coup, une si surprenante lave de feu, que je me crois emporté sur un pays fabuleux où on fabrique des pierres précieuses pour les géants.

C’est une briqueterie, paraît-il. En voici d’autres, deux, trois. Les matières en fusion bouillonnent, scintillent, jettent des éclats bleus, rouges, jaunes, verts, des reflets de diamants monstrueux, de rubis, d’émeraudes, de turquoises, de saphirs, de topazes. Et près de là les grandes forges soufflent leur haleine ronflante, pareille à des mugissements de lion apocalyptique ; les hautes cheminées jettent au vent leurs panaches de flammes, et l’on entend des bruits de métal qui roule, de métal qui sonne, de marteaux énormes qui retombent.

« Où sommes-nous ? »

Une voix, voix de farceur ou d’affolé, nous répond :

« Dans un ballon.

— Où sommes-nous ?

— Lille. »

Nous ne nous étions point trompés. Déjà on ne voit plus la ville et voici Roubaix sur la droite, puis des champs bien cultivés, réguliers, de tons différents selon les cultures et qui semblent tous jaunes, gris ou bruns dans la nuit. Mais des nuages s’amassent derrière nous, couvrent la lune, tandis qu’à l’Est le ciel s’éclaircit, devient d’un bleu clair avec des reflets rouges. C’est l’aube. Elle grandit vite, nous montrant maintenant tous les petits détails de la terre, les trains, les ruisseaux, les vaches, les chèvres. Et tout cela passe sous nous avec une prodigieuse vitesse ; on n’a pas le temps de regarder, à peine le temps de voir que d’autres prés, d’autres champs, d’autres maisons ont déjà fui. Les coqs chantent, mais la voix des canards domine tout, on dirait que le monde en est peuplé, couvert, tant ils font de bruit.

Les paysans matineux agitent les bras, nous criant : « Laissez-vous tomber. » Mais nous allons toujours, sans monter ni descendre, penches au bord de la nacelle et regardant couler l’univers sous nos pieds.

Jovis signale une autre ville, très loin. Elle approche, dominée par des clochers antiques, et ravissante, vue ainsi d’en haut. On discute. Est-ce Courtrai ? Est-ce Gand ?

Déjà nous sommes tout près et nous voyons qu’elle est entourée d’eau, traversée en tous sens par des canaux. On dirait une Venise du Nord. Juste au moment où nous passons sur le beffroi, si près que notre guide-rope, longue corde traînant sous la nacelle, a failli le toucher, le carillon flamand se met à chanter trois heures. Ses sons légers et rapides, doux et clairs, semblent jaillit pour nous de ce mince toit de pierre frôlé dans notre course errante C’est un bonjour charmant, un bonjour ami que nous jette la Flandre. Nous répondons avec la sirène dont l’horrible voix résonne par les rues.

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