Guy de Maupassant - Contes divers (1887)

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Elle répondit « non » de la tête, sans une parole. Il voulut toucher son voile, mais elle le saisit à deux mains si fort que ses doigts entrèrent dedans.

Il se remit à l’exhorter et à la rassurer.

« Voyons, vous savez bien que je vous les enlève toutes les fois, ces vilains trous, et qu’on ne les aperçoit plus du tout quand je les ai soignés. Si vous ne me les montrez pas, je ne pourrai point vous guérir. »

Elle murmura :

« A vous encore je veux bien, mais je ne connais pas ce monsieur qui vous accompagne.

— C’est aussi un médecin, qui vous soignera encore bien mieux que moi. »

Alors elle se laissa découvrir la figure, mais sa peur, son émotion, honte d’être vue la rendaient rouge jusqu’à la chair du cou qui s’enfonçait dans sa robe. Elle baissait les yeux, tournait son visage, tantôt à droite, tantôt à gauche, pour éviter nos regards, et balbutiait :

« Oh ! Je souffre affreusement de me laisser voir ainsi ! C’est horrible, n’est-ce pas ? C’est horrible ? »

Je la contemplais fort surpris, car elle n’avait rien sur la face, pas une marque, pas une tache, pas un signe ni une cicatrice.

Elle se tourna vers moi, les yeux toujours baissés et me dit :

« C’est en soignant mon fils que j’ai gagné cette épouvantable maladie, Monsieur. Je l’ai sauvé, mais je suis défigurée. Je lui ai donné ma beauté, à mon pauvre enfant. Enfin, j’ai fait mon devoir, ma conscience est tranquille. Si je souffre, il n’y a que Dieu qui le sait. »

Le docteur avait tiré de sa poche un mince pinceau d’aquarelliste.

« Laissez faire, dit-il, je vais vous arranger tout cela. »

Elle tendit sa joue droite et il commença à la toucher par coups légers, comme s’il eût posé dessus de petits points de couleur. Il en fit autant sur la joue gauche, puis sur le menton, puis sur le front ; puis il s’écria :

« Regardez, il n’y a plus rien, plus rien ! »

Elle prit la glace, se contempla longtemps avec une attention profonde, une attention aiguë, avec un effort violent de tout son esprit, pour découvrir quelque chose, puis elle soupira :

« Non. Ça ne se voit plus beaucoup. Je vous remercie infiniment. »

Le médecin s’était levé. Il la salua, me fit sortir puis me suivit ; et, dès que la porte fut refermée :

« Voici l’histoire atroce de cette malheureuse », dit-il.

Elle s’appelle Mme Hermet. Elle fut très belle, très coquette, très aimée et très heureuse de vivre.

C’était une de ces femmes qui n’ont au monde que leur beauté et leur désir de plaire pour les soutenir, les gouverner ou les consoler dans l’existence. Le souci constant de sa fraîcheur, les soins de son visage, de ses mains, de ses dents, de toutes les parcelles de son corps qu’elle pouvait montrer prenaient toutes ses heures et toute son attention.

Elle devint veuve, avec un fils. L’enfant fut élevé comme le sont tous les enfants des femmes du monde très admirées. Elle l’aima pourtant.

Il grandit ; et elle vieillit. Vit-elle venir la crise fatale, je n’en sais rien. A-t-elle, comme tant d’autres, regardé chaque matin pendant des heures et des heures la peau si fine jadis, si transparente et si claire, qui maintenant se plisse un peu sous les yeux, se fripe de mille traits encore imperceptibles, mais qui se creuseront davantage jour par jour, mois par mois ? A-t-elle vu s’agrandir aussi, sans cesse, d’une façon lente et sûre les longues rides du front, ces minces serpents que rien n’arrête ? A-t-elle subi la torture, l’abominable torture du miroir, du petit miroir à poignée d’argent qu’on ne peut se décider à reposer sur la table, puis qu’on rejette avec rage et qu’on reprend aussitôt, pour revoir, de tout près, de plus près, l’odieux et tranquille ravage de la vieillesse qui s’approche ? S’est-elle enfermée dix fois, vingt fois en un jour, quittant sans raison le salon où causent des amies, pour remonter dans sa chambre et, sous la protection des verrous et des serrures, regarder encore le travail de destruction de la chair mûre qui se fane, pour constater avec désespoir le progrès léger du mal que personne encore ne semble voir, mais qu’elle connaît bien, elle ? Elle sait où sont ses attaques les plus graves, les plus profondes morsures de l’âge. Et le miroir, le petit miroir tout rond dans son cadre d’argent ciselé, lui dit d’abominables choses car il parle, il semble rire, il raille et lui annonce tout ce qui va venir, toutes les misères de son corps, et l’atroce supplice de sa pensée jusqu’au jour de sa mort, qui sera celui de sa délivrance.

A-t-elle pleuré, éperdue, à genoux, le front par terre, et prié, prié, prié Celui qui tue ainsi les êtres et ne leur donne la jeunesse que pour leur rendre plus dure la vieillesse, et ne leur prête la beauté que pour la reprendre aussitôt ; l’a-t-elle prié, supplié de faire pour elle ce que jamais il n’a fait pour personne, de lui laisser jusqu’à son dernier jour, le charme, la fraîcheur et la grâce ? Puis, comprenant qu’elle implore en vain l’inflexible Inconnu qui pousse les ans, l’un après l’autre, s’est-elle roulée, en se tordant les bras, sur les tapis de sa chambre, a-t-elle heurté son front aux meubles en retenant dans sa gorge des cris affreux de désespoir ?

Sans doute elle a subi ces tortures. Car voici ce qui arriva :

Un jour (elle avait alors trente-cinq ans) son fils, âgé de quinze, tomba malade.

Il prit le lit sans qu’on pût encore déterminer d’où provenait sa souffrance et quelle en était la nature.

Un abbé, son précepteur, veillait près de lui et ne le quittait guère, tandis que Mme Hermet, matin et soir, venait prendre de ses nouvelles.

Elle entrait, le matin, en peignoir de nuit, souriante, toute parfumée déjà, et demandait, dès la porte :

« Eh bien ! Georges, allons-nous mieux ? »

Le grand enfant, rouge, la figure gonflée, et rongé par la fièvre, répondait :

« Oui, petite mère, un peu mieux. »

Elle demeurait quelques instants dans la chambre, regardait les bouteilles de drogues en faisant « pouah » du bout des lèvres, puis soudain s’écriait : « Ah ! J’oubliais une chose très urgente » ; et elle se sauvait en courant et laissant derrière elle de fines odeurs de toilette.

Le soir, elle apparaissait en robe décolletée, plus pressée encore, car elle était toujours en retard ; et elle avait juste le temps de demander :

« Eh bien, qu’a dit le médecin ? »

L’abbé répondait :

« Il n’est pas encore fixé, Madame. »

Or, un soir, l’abbé répondit : « Madame, votre fils est atteint de la petite vérole. »

Elle poussa un grand cri de peur, et se sauva.

Quand sa femme de chambre entra chez elle le lendemain, elle sentit d’abord dans la pièce une forte odeur de sucre brûlé, et elle trouva sa maîtresse, les yeux grands ouverts, le visage pâli par l’insomnie et grelottant d’angoisse dans son lit.

Mme Hermet demanda, dès que ses contrevents furent ouverts :

« Comment va Georges ?

— Oh ! Pas bien du tout aujourd’hui, Madame. »

Elle ne se leva qu’à midi, mangea deux œufs avec une tasse de thé, comme si elle-même eût été malade, puis elle sortit et s’informa chez un pharmacien des méthodes préservatrices contre la contagion de la petite vérole.

Elle ne rentra qu’à l’heure du dîner, chargée de fioles, et s’enferma aussitôt dans sa chambre, où elle s’imprégna de désinfectants.

L’abbé l’attendait dans la salle à manger.

Dès qu’elle l’aperçut, elle s’écria, d’une voix pleine d’émotion :

‘Eh bien ?

— Oh ! Pas mieux. Le docteur est fort inquiet. »

Elle se mit à pleurer, et ne put rien manger tant elle se sentait tourmentée.

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