Guy de Maupassant - Sur l'eau (1888)

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Sur l'eau (1888): краткое содержание, описание и аннотация

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Sur l'eau est un récit de voyage écrit par Guy de Maupassant en 1888.
Sur l’eau est le récit d’une croisière que fit l’auteur sur son yacht personnel le long de la côte d’Azur et en particulier à Saint-Tropez. C’est une Côte d’Azur encore inviolée qui n’est encore qu’une destination pour tuberculeux et un lieu de rencontre de têtes couronnées. L’auteur alterne le récit de sa croisière avec celui d’excursions menées à terre (en particulier à la chartreuse de la Verne) et de longues digressions sur la société de son époque, l’Histoire…
Sur l'eau est aussi le titre d'un conte fantastique de Maupassant, publié initialement en 1876 sous le titre En canot, et intégré en 1881, sous ce nouveau titre, dans le recueil qui contient La Maison Tellier (voir Sur l'eau, 1876).

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Puis, brusquement, j'eus honte de cette faiblesse et ne voulant point m'avouer que j'étais un homme comme les autres, j'accusai le clair de lune de m'avoir troublé la raison.

J'ai toujours cru d'ailleurs que la lune exerce sur les cervelles humaines une influence mystérieuse.

Elle fait divaguer les poètes, les rend délicieux ou ridicules et produit, sur la tendresse des amoureux, l'effet de la bobine de Ruhmkorff sur les courants électriques. L'homme qui aime normalement sous le soleil, adore frénétiquement sous la lune.

Une femme jeune et charmante me soutint un jour, je ne sais plus à quel propos, que les coups de lune sont mille fois plus dangereux que les coups de soleil. On les attrape, disait-elle, sans s'en douter en se promenant par les belles nuits, et on n'en guérit jamais ; on reste fou, non pas fou furieux, fou à enfermer, mais fou d'une folie spéciale, douce et continue ; on ne pense plus, en rien, comme les autres hommes.

Certes, j'ai dû, ce soir, recevoir un coup de lune, car je me sens déraisonnable et délirant ; et le petit croissant qui descend vers la mer m'émeut, m'attendrit et me navre.

Qu'a-t-elle donc de si séduisant cette lune, vieil astre défunt, qui promène dans le ciel sa face jaune et sa triste lumière de trépassée pour nous troubler ainsi, nous autres que la pensée vagabonde agite ?

L'aimons-nous parce qu'elle est morte ? comme dit le poète Haraucourt :

« Puis ce fut l'âge blond des tiédeurs et des vents.
La lune se peupla de murmures vivants :
Elle eut des mers sans fond et des fleuves sans nombre,
Des troupeaux, des cités, des pleurs, des cris joyeux,
Elle eut l'amour ; elle eut ses arts, ses lois, ses dieux,
Et lentement rentra dans l'ombre. »

L'aimons-nous parce que les poètes à qui nous devons l'éternelle illusion dont nous sommes enveloppés en cette vie, ont troublé nos yeux par toutes les images aperçues dans ses rayons, nous ont appris à comprendre de mille façons, avec notre sensibilité exaltée, le monotone et doux effet qu'elle promène autour du monde ?

Quand elle se lève derrière les arbres, quand elle verse sa lumière frissonnante sur un fleuve qui coule, quand elle tombe à travers les branches sur le sable des allées, quand elle monte solitaire dans le ciel noir et vide, quand elle s'abaisse vers la mer, allongeant sur la face onduleuse et liquide une immense traînée de clarté, ne sommes-nous pas assaillis par tous les vers charmants qu'elle inspira aux grands rêveurs ?

Si nous allons, l'âme gaie, par la nuit, et si nous la voyons, toute ronde, ronde comme un oeil jaune qui nous regarderait, perchée juste au-dessus d'un toit, l'immortelle ballade de Musset se met à chanter dans notre mémoire.

Et n'est-ce pas lui, le poète railleur, qui nous la montre aussitôt avec ses yeux :

« C'était dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune,
Comme un point sur un i.

Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face ou ton profil ? »

Si nous nous promenons, un soir de tristesse, sur une plage, au bord de l'Océan, qu'elle illumine, ne nous mettons-nous pas, presque malgré nous, à réciter ces deux vers si grands et si mélancoliques :

« Seule au-dessus des mers, la lune voyageant,
Laisse dans les flots noirs tomber ses pleurs d'argent. »

Si nous nous réveillons, dans notre lit, qu'éclaire un long rayon entrant par la fenêtre, ne nous semble-t-il pas aussitôt voir descendre vers nous la figure blanche qu'évoque Catulle Mendès :

Elle venait, avec un lis dans chaque main,
La pente d'un rayon lui servant de chemin.

Si, marchant le soir, par la campagne, nous entendons tout à coup quelque chien de ferme pousser sa plainte longue et sinistre, ne sommes-nous pas frappés brusquement par le souvenir de l'admirable pièce de Leconte de Lisle, Les Hurleurs ?

« Seule, la lune pâle, en écartant la nue,
Comme une morne lampe, oscillait tristement.

Monde muet, marqué d'un signe de colère,
Débris d'un globe mort au hasard dispersé,
Elle laissait tomber de son orbe glacé
Un reflet sépulcral sur l'océan polaire. »

Par un soir de rendez-vous, l'on va tout doucement dans le chemin, serrant la taille de la bien-aimée, lui pressant la main et lui baisant la tempe. Elle est un peu lasse, un peu émue et marche d'un pas fatigué. Un banc apparaît, sous les feuilles que mouille comme une onde calme la douce lumière.

Est-ce qu'ils n'éclatent pas dans notre esprit, dans notre coeur, ainsi qu'une chanson d'amour exquise, les deux vers charmants :

« Et réveiller, pour s'asseoir à sa place,
Le clair de lune endormi sur le banc. »

Peut-on voir le croissant dessiner, comme ce soir, dans un grand ciel ensemencé d'astres, son fin profil sans songer à la fin de ce chef-d'oeuvre de Victor Hugo qui s'appelle : Booz endormi :

« Et Ruth se demandait,
Immobile, ouvrant l'oeil à demi sous ses voiles,
Quel Dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
Avait, en s'en allant, négligemment jeté
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles. »

Et qui donc a jamais mieux dit que Hugo, la lune galante et tendre aux amoureux ?

« La nuit vint, tout se tut ; les flambeaux s'éteignirent ;
Dans les bois assombris, les sources se plaignirent ;
Le rossignol, caché dans son nid ténébreux,
Chanta comme un poète et comme un amoureux.
Chacun se dispersa sous les profonds feuillages ;
Les folles, en riant, entraînèrent les sages ;
L'amante s'en alla dans l'ombre avec l'amant ;
Et troublés comme on l'est en songe, vaguement,
Ils sentaient par degrés se mêler à leur âme,
A leurs discours secrets, à leurs regards de flamme,
A leurs coeurs, à leurs sens, à leur molle raison,
Le clair de lune bleu qui baignait l'horizon. »

Et je me rappelle aussi cette admirable prière à la lune qui ouvre le onzième livre de L'Ane d'Or d'Apulée.

Mais ce n'est point assez pourtant que toutes ces chansons des hommes pour mettre en notre coeur la tristesse sentimentale que ce pauvre astre nous inspire.

Nous plaignons la lune, malgré nous, sans savoir pourquoi, sans savoir de quoi, et, pour cela, nous l'aimons.

La tendresse que nous lui donnons est mêlée aussi de pitié ; nous la plaignons comme une vieille fille, car nous devinons vaguement, malgré les poètes, que ce n'est point une morte, mais une vierge.

Les planètes, comme les femmes, ont besoin d'un époux, et la pauvre lune dédaignée du soleil n'a-t-elle pas simplement coiffé sainte Catherine, comme nous le disons ici-bas ?

Et c'est pour cela qu'elle nous emplit, avec sa clarté timide, d'espoirs irréalisables et de désirs inaccessibles. Tout ce que nous attendons obscurément et vainement sur cette terre, agite notre coeur comme une sève impuissante et mystérieuse sous les pâles rayons de la lune. Nous devenons, les yeux levés sur elle, frémissants de rêves impossibles et assoiffés d'inexprimables tendresses. L'étroit croissant, un fil d'or, trempait maintenant dans l'eau sa pointe aiguë, et il plongea doucement, lentement, jusqu'à l'autre pointe, si fine que je ne la vis pas disparaître.

Alors je levais mon regard vers l'auberge. La fenêtre éclairée venait de se fermer. Une lourde détresse m'écrasa, et je descendis dans ma chambre.

IV.

10 avril

A peine couché, je sentis que je ne dormirais pas, et je demeurai sur le dos, les yeux fermés, la pensée en éveil, les nerfs vibrants. Aucun mouvement, aucun son proche ou lointain, seule la respiration des deux marins traversait la mince cloison de bois.

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