Guy de Maupassant - La main gauche (1889)

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La main gauche (1889): краткое содержание, описание и аннотация

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La Main gauche est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant, paru en 1889 chez l'éditeur Paul Ollendorff.
La Main gauche est l'avant-dernier recueil de contes publié du vivant de Guy de Maupassant. Il reprend des nouvelles parues de mai 1887 à mars 1889, annoncé à la Bibliographie de France du 23 février 1889 sous le titre Les Maîtresses.

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Hautot père, fier de tout ce qu’il possédait, vantait d’avance le gibier que ses invités allaient trouver sur ses terres. C’était un grand Normand, un de ces hommes puissants, sanguins, osseux, qui lèvent sur leurs épaules des voitures de pommes. Demi-paysan, demi-monsieur, riche, respecté, influent, autoritaire, il avait fait suivre ses classes, jusqu’en troisième, à son fils Hautot César, afin qu’il eût de l’instruction, et il avait arrêté là ses études de peur qu’il devint un monsieur indifférent à la terre.

Hautot César, presque aussi haut que son père, mais plus maigre, était un bon garçon de fils, docile, content de tout, plein d’admiration, de respect et de déférence pour les volontés et les opinions de Hautot père.

M. Bermont, le percepteur, un petit gros qui montrait sur ses joues rouges de minces réseaux de veines violettes pareils aux affluents et au cours tortueux des fleuves sur les cartes de géographie, demandait :

— Et du lièvre – y en a-t-il, du lièvre ?…

Hautot père répondit :

— Tant que vous en voudrez, surtout dans les fonds du Puysatier.

— Par où commençons-nous ? interrogea le notaire, un bon vivant de notaire gras et pâle, bedonnant aussi et sanglé dans un costume de chasse tout neuf, acheté à Rouen l’autre semaine.

— Eh bien, par là, par les fonds. Nous jetterons les perdrix dans la plaine et nous nous rabattrons dessus.

Et Hautot père se leva. Tous l’imitèrent, prirent leurs fusils dans les coins, examinèrent les batteries, tapèrent du pied pour s’affermir dans leurs chaussures un peu dures, pas encore assouplies par la chaleur du sang ; puis ils sortirent ; et les chiens se dressant au bout des attaches poussèrent des hurlements aigus en battant l’air de leurs pattes.

On se mit en route vers les fonds. C’était un petit vallon, ou plutôt une grande ondulation de terres de mauvaise qualité, demeurées incultes pour cette raison, sillonnées de ravines, couvertes de fougères, excellente réserve de gibier.

Les chasseurs s’espacèrent, Hautot père tenant la droite, Hautot fils tenant la gauche, et les deux invités au milieu. Le garde et les porteurs de carniers suivaient. C’était l’instant solennel où on attend le premier coup de fusil, où le cœur bat un peu, tandis que le doigt nerveux tâte à tout instant les gâchettes.

Soudain, il partit, ce coup ! Hautot père avait tiré. Tous s’arrêtèrent et virent une perdrix, se détachant d’une compagnie qui fuyait à tire-d’aile, tomber dans un ravin sous une broussaille épaisse. Le chasseur excité se mit à courir, enjambant, arrachant les ronces qui le retenaient, et il disparut à son tour dans le fourré, à la recherche de sa pièce.

Presque aussitôt, un second coup de feu retentit.

— Ah-ah ! le gredin, cria M. Bermont, il aura déniché un lièvre là-dessous.

Tous attendaient, les yeux sur ce tas de branches impénétrables au regard.

Le notaire, faisant un porte-voix de ses mains, hurla : « Les avez-vous ? » Hautot père ne répondit pas ; alors, César, se tournant vers le garde, lui dit : « Va donc l’aider, Joseph. Il faut marcher en ligne. Nous attendrons. »

Et Joseph, un vieux tronc d’homme sec, noueux, dont toutes les articulations faisaient des bosses, partit d’un pas tranquille et descendit dans le ravin, en cherchant les trous praticables avec des précautions de renard. Puis, tout de suite, il cria :

— Oh ! v’nez ! v’nez ! y a un malheur d’arrivé.

Tous accoururent et plongèrent dans les ronces. Hautot père, tombé sur le flanc, évanoui, tenait à deux mains son ventre d’où coulaient à travers sa veste de toile déchirée par le plomb de longs filets de sang sur l’herbe. Lâchant son fusil pour saisir la perdrix morte à portée de sa main, il avait laissé tomber l’arme dont le second coup, partant au choc, lui avait crevé les entrailles. On le tira du fossé, on le dévêtit, et on vit une plaie affreuse par où les intestins sortaient. Alors, après qu’on l’eut ligaturé tant bien que mal, on le reporta chez lui et on attendit le médecin qu’on avait été quérir, avec un prêtre.

Quand le docteur arriva, il remua la tête gravement, et se tournant vers Hautot fils qui sanglotait sur une chaise :

— Mon pauvre garçon, dit-il, ça n’a pas bonne tournure.

Mais quand le pansement fut fini, le blessé remua les doigts, ouvrit la bouche, puis les yeux, jeta devant lui des regards troubles, hagards, puis parut chercher dans sa mémoire, se souvenir, comprendre, et il murmura :

— Nom d’un nom, ça y est !

Le médecin lui tenait la main.

— Mais non, mais non, quelques jours de repos seulement, ça ne sera rien.

Hautot reprit :

— Ça y est ! J’ai l’ventre crevé ! Je le sais bien.

Puis soudain :

— J’veux parler au fils, si j’ai le temps.

Hautot fils, malgré lui, larmoyait et répétait comme un petit garçon :

— P’pa, p’pa, pauv’e p’pa !

Mais le père, d’un ton plus ferme :

— Allons pleure pu, c’est pas le moment. J’ai à te parler, Mets-toi là, tout près, ça sera vite fait, et je serai plus tranquille. Vous autres, une minute s’il vous plaît.

Tous sortirent laissant le fils en face du père.

Dès qu’ils furent seuls :

— Écoute, fils, tu as vingt-quatre ans, on peut te dire les choses. Et puis il n’y a pas tant de mystère à ça que nous en mettons. Tu sais bien que ta mère est morte depuis sept ans, pas vrai, et que je n’ai pas plus de quarante-cinq ans, moi, vu que je me suis marié à dix-neuf. Pas vrai ?

Le fils balbutia :

— Oui, c’est vrai.

— Donc ta mère est morte depuis sept ans, et moi je suis resté veuf. Eh bien ! Ce n’est pas un homme comme moi qui peut rester veuf à trente-sept ans, pas vrai ?

Le fils répondit :

— Oui, c’est vrai.

Le père, haletant, tout pâle et la face crispée, continua :

— Dieu que j’ai mal ! Eh bien, tu comprends. L’homme n’est pas fait pour vivre seul, mais je ne voulais pas donner une suivante à ta mère, vu que je lui avais promis ça. Alors… tu comprends ?

— Oui, père.

— Donc, j’ai pris une petite à Rouen, rue de l’Éperlan, 18, au troisième, la seconde porte – je te dis tout ça, n’oublie pas, — mais une petite qui a été gentille tout plein pour moi, aimante, dévouée, une vraie femme, quoi ? Tu saisis, mon gars ?

— Oui, père.

— Alors, si je m’en vas, je lui dois quelque chose, mais quelque chose de sérieux qui la mettra à l’abri. Tu comprends ?

— Oui, père.

— Je te dis que c’est une brave fille, mais là, une brave, et que, sans toi, et sans le souvenir de ta mère, et puis sans la maison où nous avons vécu tous trois, je l’aurais amenée ici, et puis épousée, pour sûr… écoute… écoute… mon gars… j’aurais pu faire un testament… je n’en ai point fait ! Je n’ai pas voulu… car il ne faut point écrire les choses… ces choses-là… ça nuit trop aux légitimes… et puis ça embrouille tout… ça ruine tout le monde ! Vois-tu, le papier timbré, n’en faut pas, n’en fais jamais usage. Si je suis riche, c’est que je ne m’en suis point servi de ma vie. Tu comprends, mon fils !

— Oui, père.

— Écoute encore… Écoute bien… Donc, je n’ai pas fait de testament… je n’ai pas voulu… et puis je te connais, tu as bon cœur, tu n’es pas ladre, pas regardant, quoi. Je me suis dit que, sur ma fin, je te conterais les choses et que je te prierais de ne pas oublier la petite : – Caroline Donet, rue de l’Éperlan, 18, au troisième, la seconde porte, n’oublie pas. – Et puis, écoute encore. Vas-y tout de suite quand je serai parti – et puis arrange-toi pour qu’elle ne se plaigne pas de ma mémoire. – Tu as de quoi. – Tu le peux, – je te laisse assez… Écoute… En semaine on ne la trouve pas. Elle travaille chez Mme Moreau, rue Beauvoisine. Vas-y le jeudi. Ce jour-là elle m’attend. C’est mon jour, depuis six ans. Pauvre p’tite, va-t-elle pleurer !… Je te dis tout ça, parce que je te connais bien, mon fils. Ces choses-là on ne les conte pas au public, ni au notaire, ni au curé. Ça se fait, tout le monde le sait, mais ça ne se dit pas, sauf nécessité. Alors personne d’étranger dans le secret, personne que la famille, parce que la famille, c’est tous en un seul. Tu comprends ?

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