Honoré de Balzac - Gobseck

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1830. La Comédie humaine – Études de mœurs. Premier livre, Scènes de la vie privée – Tome II. Deuxième volume de l’édition Furne 1842
Lors d'une soirée, l'avoué Derville surprend une conversation entre la vicomtesse de Grandlieu et sa fille éprise d'un prétendant sans fortune. Afin de prévenir celle-ci d'une mauvaise aventure, l'avoué Derville raconte une histoire de jeunesse où, simple clerc, il fut témoin d'une transaction entre Gobseck, usurier hors du commun, et la comtesse de Restaud… Jean-Esther Gobseck est un virtuose dans son domaine, il pratique l'usure comme on pratique un art. Dans ce portrait d'un de ses plus puissants personnages, Balzac écrit, là, son premier chef d'oeuvre.

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– Vous voyez, madame, dit l’avoué à la vicomtesse que j’ai mille fois reçu de vous le prix d’une action bien simple. Je m’inclinai respectueusement et répondis que je n’avais fait que remplir un devoir d’honnête homme. – Eh! bien, monsieur, j’ai pris beaucoup d’informations sur le singulier personnage auquel vous devez votre état, me dit le comte. D’après tout ce que j’en sais, je reconnais en Gobseck un philosophe de l’école cynique. Que pensez-vous de sa probité? – Monsieur le comte, répondis-je, Gobseck est mon bienfaiteur… à quinze pour cent, ajoutai-je en riant. Mais son avarice ne m’autorise pas à le peindre ressemblant au profit d’un inconnu. – Parlez, monsieur! Votre franchise ne peut nuire ni à Gobseck ni à vous. Je ne m’attends pas à trouver un ange dans un prêteur sur gages. – Le papa Gobseck, repris-je, est intimement convaincu d’un principe qui domine sa conduite. Selon lui, l’argent est une marchandise que l’on peut, en toute sûreté de conscience, vendre cher ou bon marché, suivant les cas. Un capitaliste est à ses yeux un homme qui entre, par le fort denier qu’il réclame de son argent, comme associé par anticipation dans les entreprises et les spéculations lucratives. À part ses principes financiers et ses observations philosophiques sur la nature humaine qui lui permettent de se conduire en apparence comme un usurier, je suis intimement persuadé que, sorti de ses affaires, il est l’homme le plus délicat et le plus probe qu’il y ait à Paris. Il existe deux hommes en lui: il est avare et philosophe, petit et grand. Si je mourais en laissant des enfants, il serait leur tuteur. Voilà, monsieur, sous quel aspect l’expérience m’a montré Gobseck. Je ne connais rien de sa vie passée. Il peut avoir été corsaire, il a peut-être traversé le monde entier en trafiquant des diamants ou des hommes, des femmes ou des secrets d’état, mais je jure qu’aucune âme humaine n’a été ni plus fortement trempée ni mieux éprouvée. Le jour où je lui ai porté la somme qui m’acquittait envers lui, je lui demandai, non sans quelques précautions oratoires, quel sentiment l’avait poussé à me faire payer de si énormes intérêts, et par quelle raison, voulant m’obliger, moi son ami, il ne s’était pas permis un bienfait complet. – Mon fils, je t’ai dispensé de la reconnaissance en te donnant le droit de croire que tu ne me devais rien, aussi sommes-nous les meilleurs amis du monde. Cette réponse, monsieur, vous expliquera l’homme mieux que toutes les paroles possibles. – Mon parti est irrévocablement pris, me dit le comte. Préparez les actes nécessaires pour transporter à Gobseck la propriété de mes biens. Je ne me fie qu’à vous, monsieur, pour la rédaction de la contre-lettre par laquelle il déclarera que cette vente est simulée, et prendra l’engagement de remettre ma fortune administrée par lui comme il sait administrer, entre les mains de mon fils aîné, à l’époque de sa majorité. Maintenant, monsieur, il faut vous le dire: je craindrais de garder cet acte précieux chez moi. L’attachement de mon fils pour sa mère me fait redouter de lui confier cette contre-lettre. Oserais-je vous prier d’en être le dépositaire? En cas de mort, Gobseck vous instituerait légataire de mes propriétés. Ainsi, tout est prévu. Le comte garda le silence pendant un moment et parut très-agité. – Mille pardons, monsieur, me dit-il après une pause, je souffre beaucoup, et ma santé me donne les plus vives craintes. Des chagrins récents ont troublé ma vie d’une manière cruelle, et nécessitent la grande mesure que je prends. – Monsieur, lui dis-je, permettez-moi de vous remercier d’abord de la confiance que vous avez en moi. Mais je dois la justifier en vous faisant observer que par ces mesures vous exhérédez complétement vos… autres enfants. Ils portent votre nom. Ne fussent-ils que les enfants d’une femme autrefois aimée, maintenant déchue, ils ont droit à une certaine existence. Je vous déclare que je n’accepte point la charge dont vous voulez bien m’honorer, si leur sort n’est pas fixé. Ces paroles tirent tressaillir violemment le comte. Quelques larmes lui vinrent aux yeux, il me serra la main en me disant: – Je ne vous connaissais pas encore tout entier. Vous venez de me causer à la fois de la joie et de la peine. Nous fixerons la part de ces enfants par les dispositions de la contre-lettre. Je le reconduisis jusqu’à la porte de mon étude, et il me sembla voir ses traits épanouis par le sentiment de satisfaction que lui causait cet acte de justice.

– Voilà, Camille, comment de jeunes femmes s’embarquent sur des abîmes. Il suffit quelquefois d’une contredanse, d’un air chanté au piano, d’une partie de campagne pour décider d’effroyables malheurs. On y court à la voix présomptueuse de la vanité, de l’orgueil, sur la foi d’un sourire, ou par folie, par étourderie? La Honte, le Remords et la Misère sont trois Furies entre les mains desquelles doivent infailliblement tomber les femmes aussitôt qu’elles franchissent les bornes…

– Ma pauvre Camille se meurt de sommeil, dit la vicomtesse en interrompant l’avoué. Va, ma fille, va dormir, ton cœur n’a pas besoin de tableaux effrayants pour rester pur et vertueux.

Camille de Grandlieu comprit sa mère, et sortit.

– Vous êtes allé un peu trop loin, cher monsieur Derville, dit la vicomtesse, les avoués ne sont ni mères de famille, ni prédicateurs.

– Mais les gazettes sont mille fois plus…

– Pauvre Derville! dit la vicomtesse en interrompant l’avoué, je ne vous reconnais pas. Croyez-vous donc que ma fille lise les journaux? – Continuez, ajouta-t-elle après une pause.

– Trois mois après la ratification des ventes consenties par le comte au profit de Gobseck…

– Vous pouvez nommer le comte de Restaud, puisque ma fille n’est plus là, dit la vicomtesse.

– Soit! reprit l’avoué. Long-temps après cette scène, je n’avais pas encore reçu la contre-lettre qui devait me rester entre les mains. À Paris, les avoués sont emportés par un courant qui ne leur permet de porter aux affaires de leurs clients que le degré d’intérêt qu’ils y portent eux-mêmes, sauf les exceptions que nous savons faire. Cependant, un jour que l’usurier dînait chez moi, je lui demandai, en sortant de table, s’il savait pourquoi je n’avais plus entendu parler de monsieur de Restaud. – Il y a d’excellentes raisons pour cela, me répondit-il. Le gentilhomme est à la mort. C’est une de ces âmes tendres qui ne connaissant pas la manière de tuer le chagrin, se laissent toujours tuer par lui. La vie est un travail, un métier, qu’il faut se donner la peine d’apprendre. Quand un homme a su la vie, à force d’en avoir éprouvé les douleurs, sa fibre se corrobore et acquiert une certaine souplesse qui lui permet de gouverner sa sensibilité; il fait de ses nerfs, des espèces de ressorts d’acier qui plient sans casser; si l’estomac est bon, un homme ainsi préparé doit vivre aussi long-temps que vivent les cèdres du Liban qui sont de fameux arbres. – Le comte serait mourant? dis-je. – Possible, dit Gobseck. Vous aurez dans sa succession une affaire juteuse. Je regardai mon homme, et lui dis pour le sonder: – Expliquez-moi donc pourquoi nous sommes, le comte et moi, les seuls auxquels vous vous soyez intéressé? – Parce que vous êtes les seuls qui vous soyez fiés à moi sans finasserie, me répondit-il. Quoique cette réponse me permît de croire que Gobseck n’abuserait pas de sa position, si les contre-lettres se perdaient, je résolus d’aller voir le comte. Je prétextai des affaires, et nous sortîmes. J’arrivai promptement rue du Helder. Je fus introduit dans un salon où la comtesse jouait avec ses enfants. En m’entendant annoncer, elle se leva par un mouvement brusque, vint à ma rencontre, et s’assit sans mot dire, en m’indiquant de la main un fauteuil vacant auprès du feu. Elle mit sur sa figure ce masque impénétrable sous lequel les femmes du monde savent si bien cacher leurs passions. Les chagrins avaient déjà fané ce visage; les lignes merveilleuses qui en faisaient autrefois le mérite, restaient seules pour témoigner de sa beauté. – Il est très-essentiel, madame, que je puisse parler à monsieur le comte… – Vous seriez donc plus favorisé que je ne le suis, répondit-elle en m’interrompant. Monsieur de Restaud ne veut voir personne, il souffre à peine que son médecin vienne le voir, et repousse tous les soins, même les miens. Les malades ont des fantaisies si bizarres! ils sont comme des enfants, ils ne savent ce qu’ils veulent. – Peut-être, comme les enfants, savent-ils très-bien ce qu’ils veulent. La comtesse rougit. Je me repentis presque d’avoir fait cette réplique digne de Gobseck. Mais, repris-je pour changer de conversation, il est impossible, madame, que monsieur de Restaud demeure perpétuellement seul. – Il a son fils aîné près de lui, dit-elle. J’eus beau regarder la comtesse, cette fois elle ne rougit plus, et il me parut qu’elle s’était affermie dans la résolution de ne pas me laisser pénétrer ses secrets. – Vous devez comprendre, madame, que ma démarche n’est point indiscrète, repris-je. Elle est fondée sur des intérêts puissants… Je me mordis les lèvres, en sentant que je m’embarquais dans une fausse route. Aussi, la comtesse profita-t-elle sur-le-champ de mon étourderie. – Mes intérêts ne sont point séparés de ceux de mon mari, monsieur, dit-elle. Rien ne s’oppose à ce que vous vous adressiez à moi… – L’affaire qui m’amène ne concerne que monsieur le comte, répondis-je avec fermeté. – Je le ferai prévenir du désir que vous avez de le voir. Le ton poli, l’air qu’elle prit pour prononcer cette phrase ne me trompèrent pas, je devinai qu’elle ne me laisserait jamais parvenir jusqu’à son mari. Je causai pendant un moment de choses indifférentes afin de pouvoir observer la comtesse; mais, comme toutes les femmes qui se sont fait un plan, elle savait dissimuler avec cette rare perfection qui, chez les personnes de votre sexe, est le dernier degré de la perfidie. Oserai-je le dire, j’appréhendais tout d’elle, même un crime. Ce sentiment provenait d’une vue de l’avenir qui se révélait dans ses gestes, dans ses regards, dans ses manières, et jusque dans les intonations de sa voix. Je la quittai. Maintenant je vais vous raconter les scènes qui terminent cette aventure, en y joignant les circonstances que le temps m’a révélées, et les détails que la perspicacité de Gobseck ou la mienne m’ont fait deviner. Du moment où le comte de Restaud parut se plonger dans un tourbillon de plaisirs, et vouloir dissiper sa fortune, il se passa entre les deux époux des scènes dont le secret a été impénétrable et qui permirent au comte de juger sa femme encore plus défavorablement qu’il ne l’avait fait jusqu’alors. Aussitôt qu’il tomba malade, et qu’il fut obligé de s’aliter, se manifesta son aversion pour la comtesse et pour ses deux derniers enfants; il leur interdit l’entrée de sa chambre, et quand ils essayèrent d’éluder cette consigne, leur désobéissance amena des crises si dangereuses pour monsieur de Restaud, que le médecin conjura la comtesse de ne pas enfreindre les ordres de son mari. Madame de Restaud ayant vu successivement les terres, les propriétés de la famille, et même l’hôtel où elle demeurait, passer entre les mains de Gobseck qui semblait réaliser, quant à leur fortune, le personnage fantastique d’un ogre, comprit sans doute les desseins de son mari. Monsieur de Trailles, un peu trop vivement poursuivi par ses créanciers, voyageait alors en Angleterre. Lui seul aurait pu apprendre à la comtesse les précautions secrètes que Gobseck avait suggérées à monsieur de Restaud contre elle. On dit qu’elle résista long-temps à donner sa signature, indispensable aux termes de nos lois pour valider la vente des biens, et néanmoins le comte l’obtint. La comtesse croyait que son mari capitalisait sa fortune, et que le petit volume de billets qui la représentait serait dans une cachette, chez un notaire, ou peut-être à la Banque. Suivant ses calculs, monsieur de Restaud devait posséder nécessairement un acte quelconque pour donner à son fils aîné la facilité de recouvrer ceux de ses biens auxquels il tenait. Elle prit donc le parti d’établir autour de la chambre de son mari la plus exacte surveillance. Elle régna despotiquement dans sa maison, qui fut soumise à son espionnage de femme. Elle restait toute la journée assise dans le salon attenant à la chambre de son mari, et d’où elle pouvait entendre ses moindres paroles et ses plus légers mouvements. La nuit, elle faisait tendre un lit dans cette pièce, et la plupart du temps elle ne dormait pas. Le médecin fut entièrement dans ses intérêts. Ce dévouement parut admirable. Elle savait, avec cette finesse naturelle aux personnes perfides, déguiser la répugnance que monsieur de Restaud manifestait pour elle, et jouait si parfaitement la douleur, qu’elle obtint une sorte de célébrité. Quelques prudes trouvèrent même qu’elle rachetait ainsi ses fautes. Mais elle avait toujours devant les yeux la misère qui l’attendait à la mort du comte, si elle manquait de présence d’esprit. Ainsi cette femme, repoussée du lit de douleur où gémissait son mari, avait tracé un cercle magique à l’entour. Loin de lui, et près de lui, disgraciée et toute-puissante, épouse dévouée en apparence, elle guettait la mort et la fortune, comme cet insecte des champs qui, au fond du précipice de sable qu’il a su arrondir en spirale, y attend son inévitable proie en écoutant chaque grain de poussière qui tombe. Le censeur le plus sévère ne pouvait s’empêcher de reconnaître que la comtesse portait loin le sentiment de la maternité. La mort de son père fut, dit-on, une leçon pour elle. Idolâtre de ses enfants, elle leur avait dérobé le tableau de ses désordres, leur âge lui avait permis d’atteindre à son but et de s’en faire aimer, elle leur a donné la meilleure et la plus brillante éducation. J’avoue que je ne puis me défendre pour cette femme d’un sentiment admiratif et d’une compatissance sur laquelle Gobseck me plaisante encore. À cette époque, la comtesse, qui reconnaissait la bassesse de Maxime, expiait par des larmes de sang les fautes de sa vie passée. Je le crois. Quelque odieuses que fussent les mesures qu’elle prenait pour reconquérir la fortune de son mari, ne lui étaient-elles pas dictées par son amour maternel et par le désir de réparer ses torts envers ses enfants? Puis, comme plusieurs femmes qui ont subi les orages d’une passion, peut-être éprouvait-elle le besoin de redevenir vertueuse. Peut-être ne connut-elle le prix de la vertu qu’au moment où elle recueillit la triste moisson semée par ses erreurs. Chaque fois que le jeune Ernest sortait de chez son père, il subissait un interrogatoire inquisitorial sur tout ce que le comte avait fait et dit. L’enfant se prêtait complaisamment aux désirs de sa mère qu’il attribuait à un tendre sentiment, et il allait au-devant de toutes les questions. Ma visite fut un trait de lumière pour la comtesse qui voulut voir en moi le ministre des vengeances du comte, et résolut de ne pas me laisser approcher du moribond. Mû par un pressentiment sinistre, je désirais vivement me procurer un entretien avec monsieur de Restaud, car je n’étais pas sans inquiétude sur la destinée des contre-lettres; si elles tombaient entre les mains de la comtesse, elle pouvait les faire valoir, et il se serait élevé des procès interminables entre elle et Gobseck. Je connaissais assez l’usurier pour savoir qu’il ne restituerait jamais les biens à la comtesse, et il y avait de nombreux éléments de chicane dans la contexture de ces titres dont l’action ne pouvait être exercée que par moi. Je voulus prévenir tant de malheurs, et j’allai chez la comtesse une seconde fois.

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