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Antoine de Saint-Exupéry: Terre Des Hommes

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Antoine de Saint-Exupéry Terre Des Hommes

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Et nous jouons, enfermés bien au chaud dans la cale de notre navire, cependant qu’au-dehors redoublent des explosions semblables à des coups de mer.

Ces hommes se décaperont tout à l’heure de leur sueur, de leur alcool, de l’encrassement de leur attente dans les eaux régales de la nuit de guerre. Je les sens si près d’être purifiés. Mais ils dansent encore aussi loin qu’ils le peuvent danser le ballet de l’ivrogne et de la bouteille. Ils la poursuivent aussi loin qu’on peut la poursuivre, cette partie d'échecs. Ils font durer la vie tant qu’ils peuvent. Mais ils ont réglé un réveille-matin qui trône sur une étagère. Cette sonnerie retentira donc. Alors ces hommes se dresseront, s’étireront et boucleront leur ceinturon. Le capitaine alors décrochera son revolver. L’ivrogne alors dessoulera. Alors tous ils emprunteront, sans trop se hâter, ce corridor qui monte en pente douce jusqu’à un rectangle bleu de lune. Ils diront quelque chose de simple comme: «Sacrée attaque…» ou: «Il fait froid!» Puis ils plongeront.

L’heure venue, j’assistai au réveil du sergent. Il dormait allongé sur un lit de fer, dans les décombres d’une cave. Et je le regardais dormir. Il me semblait connaître le goût de ce sommeil non angoissé, mais tellement heureux. Il me rappelait cette première journée de Libye, au cours de laquelle Prévot et moi, échoués sans eau et condamnés, nous avons pu, avant d’éprouver une soif trop vive, dormir une fois, une seule, deux heures durant. J’avais eu le sentiment en m’endormant d’user d’un pouvoir admirable celui de refuser le monde présent. Propriétaire d’un corps qui me laissait encore en paix, rien ne distingua plus pour moi, une fois que j’eus enfoui mon visage dans mes bras, ma nuit d’une nuit heureuse.

Ainsi le sergent reposait-il, roulé en boule, sans forme humaine, et, quand ceux qui vinrent le réveiller eurent allumé une bougie et l’eurent fixée sur le goulot d’une bouteille, je ne distinguai rien d’abord qui émergeât du tas informe, sinon des godillots. D’énormes godillots cloués, ferrés, des godillots de journalier ou de docker.

Cet homme était chaussé d’instruments de travail, et tout, sur son corps, n’était qu’instruments cartouchières, revolvers, bretelles de cuir, ceinturon. Il portait le bât, le collier, tout le harnachement du cheval de labour. On voit au fond des caves, au Maroc, des meules tirées par des chevaux aveugles. Ici, dans la lueur tremblante et rougeâtre de la bougie, on réveillait encore lentement, montrant son visage aussi un cheval aveugle afin qu’il tirât sa meule.

«Hep! Sergent!»

Il remua lentement, montrant son visage encore endormi et baragouinant je ne sais quoi. Mais il revint au mur ne voulant point se réveiller, se renfonçant dans les profondeurs du sommeil comme dans la paix d’un ventre maternel, comme sous des eaux profondes, se retenant des poings qu’il ouvrait et fermait, à quelles algues noires. Il fallut bien lui dénouer les doigts. Nous nous assîmes sur son lit, l’un nous passa doucement son bras derrière son cou, et souleva cette lourde tête en souriant. Et ce fut comme, dans la bonne chaleur de l’étable, la douceur de chevaux qui se caressent l’encolure. «Eh! compagnon!» Je n’ai rien vu dans ma vie de plus tendre. Le sergent fit un dernier effort pour rentrer dans ses songes heureux, pour refuser notre univers de dynamite, d’épuisement et de nuit glacée; mais trop tard. Quelque chose s’imposait qui venait du dehors. Ainsi la cloche du collège, le dimanche, réveille lentement l’enfant puni. Il avait oublié le pupitre, le tableau noir et le pensum. Il rêvait aux jeux dans la campagne; en vain. La cloche sonne toujours et le ramène, inexorable, dans l’injustice des hommes. Semblable à lui, le sergent reprenait peu à peu à son compte ce corps usé par la fatigue, ce corps dont il ne voulait pas, et qui, dans le froid du réveil, connaîtrait avant peu ces tristes douleurs aux jointures, puis le poids du harnachement, puis cette course pesante, et la mort. Non tant la mort que la glu de ce sang où l’on trempe ses mains pour se relever, cette respiration difficile, cette glace autour; non tant la mort que l’inconfort de mourir. Et je songeais toujours, le regardant, à la désolation de mon propre réveil, à cette reprise en charge de la soif, du soleil, du sable, à cette reprise en charge de la vie, ce rêve que l’on ne choisit pas.

Mais le voilà debout, qui nous regarde droit dans les yeux:

«C’est l’heure?»

C’est ici que l’homme apparaît. C’est ici qu’il échappe aux prévisions de la logique: le sergent souriait! Quelle est donc cette tentation? Je me souviens d’une nuit de Paris où Mermoz et moi ayant fêté, avec quelques amis, je ne sais quel anniversaire, nous nous sommes retrouvés au petit jour au seuil d'un bar, écœurés d’avoir tant parlé, d'avoir tant bu, d’être inutilement si las. Mais comme le ciel déjà se faisait pâle, Mermoz brusquement me serra le bras, et si fort que je sentis ses ongles. Tu vois, c’est l'heure où à Dakar…» C’était l’heure où les mécanos se frottent les yeux, et retirent les housses d’hélices, où le pilote va consulter la météo, où la terre n’est plus peuplée que de camarades. Déjà le ciel se colorait, déjà l’on préparait la fête mais pour d'autres, déjà l’on tendait la nappe d’un festin dont nous ne serions point les convives. D’autres courraient leur risque…

«Ici quelle saleté…», acheva Mermoz.

Et toi, sergent, à quel banquet étais-tu convié qui valût de mourir?

J’avais reçu déjà tes confidences. Tu m’avais raconté ton histoire: petit comptable quelque part à Barcelone, tu y alignais autrefois des chiffres sans te préoccuper beaucoup des divisions de ton pays. Mais un camarade s’engagea, puis un second, puis un troisième, et tu subis avec surprise une étrange transformation: tes occupations, peu à peu, t’apparurent futiles. Tes plaisirs, tes soucis, ton petit confort, tout cela était d’un autre âge. Là ne résidait point l’important. Vint enfin la nouvelle de la mort de l’un d’entre vous, tué du côté de Malaga. Il ne s’agissait point d’un ami que tu eusses pu désirer venger. Quant à la politique elle ne t’avait jamais troublé. Et cependant cette nouvelle passa sur vous, sur vos étroites destinées, comme un coup de vent de mer. Un camarade t’a regardé ce matin-là:

«On y va?

– On y va.»

Et vous y êtes «allés»

Il m’est venu quelques images pour m’expliquer cette vérité que tu n’as pas su traduire en mots mais dont l’évidence t’a gouverné.

Quand passent les canards sauvages à l’époque des migrations, ils provoquent de curieuses marées sur les territoires qu’ils dominent. Les canards domestiques, comme attirés par le grand vol triangulaire, amorcent un bond inhabile. L’appel sauvage a réveillé en eux je ne sais quel vestige sauvage. Et voilà les canards de la ferme changés pour une minute en oiseaux migrateurs. Voilà que dans cette petite tête dure où circulaient d’humbles images de mare, de vers, de poulailler, se développent les étendues continentales, le goût des vents du large, et la géographie des mers. L’amiral ignorait que sa cervelle fût assez vaste pour contenir tant de merveilles, mais le voilà qui bat des ailes, méprise le grain, méprise les vers et veut devenir canard sauvage.

Mais je revoyais surtout mes gazelles j’ai élevé des gazelles à Juby. Nous avons tous, là-bas, élevé des gazelles. Nous les enfermions dans une maison de treillage, en plein air, car il faut aux gazelles l’eau courante des vents, et rien, autant qu’elles, n’est fragile. Capturées jeunes, elles vivent cependant et broutent dans votre main. Elles se laissent caresser, et plongent leur museau humide dans le creux de la paume.

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