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Antoine de Saint-Exupéry: Terre Des Hommes

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Antoine de Saint-Exupéry Terre Des Hommes

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VII

Il souffle ce vent d’ouest qui sèche l’homme en dix-neuf heures. Mon œsophage n’est pas fermé encore, mais il est dur et douloureux. J’y devine quelque chose qui racle. Bientôt commencera cette toux, que l’on m’a décrite, et que j’attends. Ma langue me gêne. Mais le plus grave est que j’aperçois déjà des taches brillantes. Quand elles se changeront en flammes, je me coucherai.

Nous marchons vite. Nous profitons de la fraîcheur du petit jour. Nous savons bien qu’au grand soleil, comme l’on dit, nous ne marcherons plus. Au grand soleil…

Nous n’avons pas le droit de transpirer. Ni même celui d’attendre. Cette fraîcheur n’est qu une fraîcheur à dix-huit pour cent d’humidité. Ce vent qui souffle vient du désert. Et, sous cette caresse menteuse et tendre, notre sang s’évapore.

Nous avons mangé un peu de raisin le premier jour. Depuis trois jours, une demi-orange et une moitié de madeleine. Avec quelle salive eussions-nous mâché notre nourriture? Mais je n’éprouve aucune faim, je n’éprouve que la soif. Et il me semble que désormais, plus que la soif, j’éprouve les effets de la soif. Cette gorge dure. Cette langue de plâtre. Ce raclement et cet affreux goût dans la bouche. Ces sensations-là sont nouvelles pour moi. Sans doute l’eau les guérirait-elle, mais je n’ai point de souvenirs qui leur associent ce remède. La soif devient de plus en plus une maladie et de moins en moins un désir.

Il me semble que les fontaines et les fruits m’offrent déjà des images moins déchirantes. J’oublie le rayonnement de l’orange, comme il me semble avoir oublié mes tendresses. Déjà peut-être j’oublie tout.

Nous nous sommes assis, mais il faut repartir.

Nous renonçons aux longues étapes. Après cinq cents mètres de marche nous croulons de fatigue. Et j’éprouve une grande joie à m’étendre. Mais il faut repartir.

Le paysage change. Les pierres s’espacent. Nous marchons maintenant sur du sable. À deux kilomètres devant nous, des dunes. Sur ces dunes quelques taches de végétation basse. À l’armure d’acier, je préfère le sable. C’est le désert blond. C’est le Sahara. Je crois le reconnaître…

Maintenant nous nous épuisons en deux cents mètres.

«Nous allons marcher tout de même, au moins jusqu’à ces arbustes.»

C’est une limite extrême. Nous vérifierons en voiture, lorsque nous remonterons nos traces, huit jours plus tard, pour chercher le Simoun, que cette dernière tentative fut de quatre-vingts kilomètres. J’en ai donc déjà couvert près de deux cents. Comment poursuivrais-je?

Hier, je marchais sans espoir. Aujourd’hui, ces mots ont perdu leur sens. Aujourd’hui, nous marchons parce que nous marchons. Ainsi les bœufs sans doute, au labour. Je rêvais hier à des paradis d’orangers. Mais aujourd’hui, il n’est plus, pour moi, de paradis. Je ne crois plus à l’existence des oranges.

Je ne découvre plus rien en moi, sinon une grande sécheresse de cœur. Je vais tomber et ne connais point le désespoir. Je n’ai même pas de peine. Je le regrette: le chagrin me semblerait doux comme l’eau. On a pitié de soi et l’on se plaint comme un ami. Mais je n’ai plus d’ami au monde.

Quand on me retrouvera, les yeux brûlés on imaginera que j’ai beaucoup appelé et beaucoup souffert. Mais les élans, mais les regrets, mais les tendres souffrances, ce sont encore des richesses. Et moi je n’ai plus de richesses. Les fraîches jeunes filles, au soir de leur premier amour, connaissent le chagrin et pleurent. Le chagrin est lié aux frémissements de la vie. Et moi je n’ai plus de chagrin…

Le désert, c’est moi. Je ne forme plus de salive, mais je ne forme plus, non plus, les images douces vers lesquelles j’aurais pu gémir. Le soleil a séché en moi la source des larmes.

Et cependant, qu’ai-je aperçu? Un souffle d’espoir a passé sur moi comme une risée sur la mer. Quel est le signe qui vient d’alerter mon instinct avant de frapper ma conscience? Rien n’a changé, et cependant tout a changé. Cette nappe de sable, ces tertres et ces légères plaques de verdure ne composent plus un paysage, mais une scène. Une scène vide encore, mais toute préparée. Je regarde Prévot. Il est frappé du même étonnement que moi, mais il ne comprend pas non plus ce qu’il éprouve.

Je vous jure qu’il va se passer quelque chose…

Je vous jure que le désert s’est animé. Je vous jure que cette absence, que ce silence sont tout à coup plus émouvants qu’un tumulte de place publique…

Nous sommes sauvés, il y a des traces dans le sable!…

Ah! nous avions perdu la piste de l’espèce humaine, nous étions retranchés d’avec la tribu, nous nous étions retrouvés seuls au monde, oubliés par une migration universelle, et voici que nous découvrons, imprimés dans le sable, les pieds miraculeux de l’homme.

«Ici, Prévot, deux hommes se sont séparés…

– Ici, un chameau s’est agenouillé…

– Ici…»

Et cependant, nous ne sommes point sauvés encore. Il ne nous suffit pas d’attendre. Dans quelques heures, on ne pourra plus nous secourir. La marche de la soif, une fois la toux commencée, est trop rapide. Et notre gorge…

Mais je crois en cette caravane, qui se balance quelque part, dans le désert.

Nous avons donc marché encore, et tout à coup j’ai entendu le chant du coq. Guillaumet m’avait dit: «Vers la fin, j’entendais des coqs dans les Andes. J’entendais aussi des chemins de fer…»

Je me souviens de son récit à l’instant même où le coq chante et je me dis: «Ce sont mes yeux qui m’ont trompé d’abord. C’est sans doute l’effet de la soif. Mes oreilles ont mieux résisté…» Mais Prévot m’a saisi par le bras:

«Vous avez entendu?

– Quoi?

– Le coq!

– Alors, Alors…»

Alors, bien sûr, imbécile, c’est la vie…

J’ai eu une dernière hallucination: celle de trois chiens qui se poursuivaient. Prévot, qui regardait aussi, n’a rien vu. Mais nous sommes deux à tendre les bras vers ce Bédouin. Nous sommes deux à user vers lui tout le souffle de nos poitrines. Nous sommes deux à rire de bonheur!…

Mais nos voix ne portent pas à trente mètres. Nos cordes vocales sont déjà sèches. Nous nous parlions tout bas l’un à l’autre, et nous ne l’avions même pas remarqué!

Mais ce Bédouin et son chameau, qui viennent de se démasquer de derrière le tertre, voilà que lentement, lentement, ils s’éloignent. Peut-être cet homme est-il seul. Un démon cruel nous l’a montré et le retire…

Et nous ne pourrions plus courir!

Un autre Arabe apparaît de profil sur la dune. Nous hurlons, mais tout bas. Alors, nous agitons les bras et nous avons l’impression de remplir le ciel de signaux immenses. Mais ce Bédouin regarde toujours vers la droite…

Et voici que, sans hâte, il a amorcé un quart de tour. À la seconde même où il se présentera de face, tout sera accompli. À la seconde même où il regardera vers nous, il aura déjà effacé en nous la soif, la mort et les mirages. Il a amorcé un quart de tour qui, déjà, change le monde. Par un mouvement de son seul buste, par la promenade de son seul regard, il crée la vie, et il me paraît semblable à un dieu…

C’est un miracle… Il marche vers nous sur le sable, comme un dieu sur la mer…

L’Arabe nous a simplement regardés. Il a pressé, des mains, sur nos épaules, et nous lui avons obéi. Nous nous sommes étendus. Il n’y a plus ici ni races, ni langages, ni divisions… Il y a ce nomade pauvre qui a posé sur nos épaules des mains d’archange.

Nous avons attendu, le front dans le sable. Et maintenant, nous buvons à plat ventre, la tête dans la bassine, comme des veaux. Le Bédouin s’en effraie et nous oblige, à chaque instant, à nous interrompre. Mais dès qu’il nous lâche, nous replongeons tout notre visage dans l’eau.

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