Victor Hugo - Quatrevingt-Treize

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Initialement prévu pour une trilogie qui aurait compris, outre L'homme qui rit, roman consacré à l'aristocratie, un volume sur la monarchie, Quatrevingt-Treize, écrit à Guernesey de décembre 1872 à juin 1873, après l'échec de Hugo aux élections de janvier 1872, achève la réflexion de l'écrivain sur la Révolution à la lumière de la Commune et tente de répondre à ces questions: à quelles conditions une révolution peut-elle créer un nouvel ordre des choses? 1793 était-il, est-il toujours nécessaire? Le roman valut à son auteur la haine des conservateurs.
En mai 1793, le marquis de Lantenac, âme de l'insurrection vendéenne, arrive en Bretagne sur la Claymore, une corvette anglaise. À bord, il n'a pas hésité à décorer puis à faire exécuter un matelot qui n'avait pas arrimé assez solidement un canon. La consigne du marquis est claire: il faut tout mettre à feu et à sang. D'horribles combats s'ensuivent. Lantenac massacre des Bleus et capture trois enfants…

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Surdité terrible.

L’insurrection vendéenne est un lugubre malentendu.

Échauffourée colossale, chicane de titans, rébellion démesurée, destinée à ne laisser dans l’histoire qu’un mot, la Vendée, mot illustre et noir; se suicidant pour des absents, dévouée à l’égoïsme, passant son temps à faire à la lâcheté l’offre d’une immense bravoure; sans calcul, sans stratégie, sans tactique, sans plan, sans but, sans chef, sans responsabilité; montrant à quel point la volonté peut être l’impuissance; chevaleresque et sauvage; l’absurdité en rut, bâtissant contre la lumière un garde-fou de ténèbres; l’ignorance faisant à la vérité, à la justice, au droit, à la raison, à la délivrance, une longue résistance bête et superbe; l’épouvante de huit années, le ravage de quatorze départements, la dévastation des champs, l’écrasement des moissons, l’incendie des villages, la ruine des villes, le pillage des maisons, le massacre des femmes et des enfants, la torche dans les chaumes, l’épée dans les cœurs, l’effroi de la civilisation, l’espérance de M. Pitt; telle fut cette guerre, essai inconscient de parricide.

En somme, en démontrant la nécessité de trouer dans tous les sens la vieille ombre bretonne et de percer cette broussaille de toutes les flèches de la lumière à la fois, la Vendée a servi le progrès. Les catastrophes ont une sombre façon d’arranger les choses.

LIVRE II. LES TROIS ENFANTS

I PLUS QUAM CIVILIA BELLA

L’été de 1792 avait été très pluvieux; l’été de 1793 fut très chaud. Par suite de la guerre civile, il n’y avait pour ainsi dire plus de chemins en Bretagne. On y voyageait pourtant, grâce à la beauté de l’été. La meilleure route est une terre sèche.

À la fin d’une sereine journée de juillet, une heure environ après le soleil couché, un homme à cheval, qui venait du côté d’Avranches, s’arrêta devant la petite auberge dite la Croix-Branchard, qui était à l’entrée de Pontorson, et dont l’enseigne portait cette inscription qu’on y lisait encore il y a quelques années: Bon cidre à dépoteyer . Il avait fait chaud tout le jour, mais le vent commençait à souffler.

Ce voyageur était enveloppé d’un ample manteau qui couvrait la croupe de son cheval. Il portait un large chapeau avec cocarde tricolore, ce qui n’était point sans hardiesse dans ce pays de haies et de coups de fusil, où une cocarde était une cible. Le manteau noué au cou s’écartait pour laisser les bras libres et dessous on pouvait entrevoir une ceinture tricolore et deux pommeaux de pistolets sortant de la ceinture. Un sabre qui pendait dépassait le manteau.

Au bruit du cheval qui s’arrêtait, la porte de l’auberge s’ouvrit, et l’aubergiste parut, une lanterne à la main. C’était l’heure intermédiaire; il faisait jour sur la route et nuit dans la maison.

L’hôte regarda la cocarde.

– Citoyen, dit-il, vous arrêtez-vous ici?

– Non.

– Où donc allez-vous?

– À Dol.

– En ce cas, retournez à Avranches ou restez à Pontorson.

– Pourquoi?

– Parce qu’on se bat à Dol.

– Ah! dit le cavalier.

Et il reprit:

– Donnez l’avoine à mon cheval.

L’hôte apporta l’auge, y vida un sac d’avoine, et débrida le cheval qui se mit à souffler et à manger.

Le dialogue continua.

– Citoyen, est-ce un cheval de réquisition?

– Non.

– Il est à vous?

– Oui. Je l’ai acheté et payé.

– D’où venez-vous?

– De Paris.

– Pas directement?

– Non.

– Je crois bien, les routes sont interceptées. Mais la poste marche encore.

– Jusqu’à Alençon. J’ai quitté la poste là.

– Ah! il n’y aura bientôt plus de postes en France. Il n’y a plus de chevaux. Un cheval de trois cents francs se paye six cents francs, et les fourrages sont hors de prix. J’ai été maître de poste et me voilà gargotier. Sur treize cent treize maîtres de poste qu’il y avait, deux cents ont donné leur démission. Citoyen, vous avez voyagé d’après le nouveau tarif?

– Du premier mai. Oui.

– Vingt sous par poste dans la voiture, douze sous dans le cabriolet, cinq sous dans le fourgon. C’est à Alençon que vous avez acheté ce cheval?

– Oui.

– Vous avez marché aujourd’hui toute la journée?

– Depuis l’aube.

– Et hier?

– Et avant-hier.

– Je vois cela. Vous êtes venu par Domfront et Mortain.

– Et Avranches.

– Croyez-moi, reposez-vous, citoyen. Vous devez être fatigué? votre cheval l’est.

– Les chevaux ont droit à la fatigue, les hommes non.

Le regard de l’hôte se fixa de nouveau sur le voyageur. C’était une figure grave, calme et sévère, encadrée de cheveux gris.

L’hôtelier jeta un coup d’œil sur la route qui était déserte à perte de vue, et dit:

– Et vous voyagez seul comme cela?

– J’ai une escorte.

– Où ça?

– Mon sabre et mes pistolets.

L’aubergiste alla chercher un seau d’eau et fit boire le cheval, et, pendant que le cheval buvait, l’hôte considérait le voyageur et se disait en lui-même:

– C’est égal, il a l’air d’un prêtre.

Le cavalier reprit:

– Vous dites qu’on se bat à Dol?

– Oui. Ça doit commencer dans ce moment-ci.

– Qui est-ce qui se bat?

– Un ci-devant contre un ci-devant.

– Vous dites?

– Je dis qu’un ci-devant qui est pour la république se bat contre un ci-devant qui est pour le roi.

– Mais il n’y a plus de roi.

– Il y a le petit. Et le curieux, c’est que les deux ci-devant sont deux parents.

Le cavalier écoutait attentivement. L’aubergiste poursuivit:

– L’un est jeune, l’autre est vieux; c’est le petit-neveu qui se bat contre le grand-oncle. L’oncle est royaliste, le neveu est patriote. L’oncle commande les blancs, le neveu commande les bleus. Ah! ils ne se feront pas quartier, allez. C’est une guerre à mort.

– À mort?

– Oui, citoyen. Tenez, voulez-vous voir les politesses qu’ils se jettent à la tête? Ceci est une affiche que le vieux trouve moyen de faire placarder partout, sur toutes les maisons et sur tous les arbres, et qu’il a fait coller jusque sur ma porte.

L’hôte approcha sa lanterne d’un carré de papier appliqué sur un des battants de sa porte, et, comme l’affiche était en très gros caractères, le cavalier, du haut de son cheval, put lire:

«- Le marquis de Lantenac a l’honneur d’informer son petit-neveu, monsieur le vicomte Gauvain, que, si monsieur le marquis a la bonne fortune de se saisir de sa personne, il fera bellement arquebuser monsieur le vicomte.»

– Et, poursuivit l’hôtelier, voici la réponse.

Il se retourna, et éclaira de sa lanterne une autre affiche placée en regard de la première sur l’autre battant de la porte. Le voyageur lut:

«- Gauvain prévient Lantenac que s’il le prend il le fera fusiller.»

– Hier, dit l’hôte, le premier placard a été collé sur ma porte, et ce matin le second. La réplique ne s’est pas fait attendre.

Le voyageur, à demi-voix, et comme se parlant à lui-même, prononça ces quelques mots que l’aubergiste entendit sans trop les comprendre:

– Oui, c’est plus que la guerre dans la patrie, c’est la guerre dans la famille. Il le faut, et c’est bien. Les grands rajeunissements des peuples sont à ce prix.

Et le voyageur portant la main à son chapeau, l’œil fixé sur la deuxième affiche, la salua.

L’hôte continua:

– Voyez-vous, citoyen, voici l’affaire. Dans les villes et dans les gros bourgs, nous sommes pour la révolution, dans la campagne ils sont contre; autant dire dans les villes on est français et dans les villages on est breton. C’est une guerre de bourgeois à paysans. Ils nous appellent patauds, nous les appelons rustauds. Les nobles et les prêtres sont avec eux.

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