Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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Cependant, ils s’arrêtèrent, se détachèrent de la caresse dont ils ne savaient pas encore se servir.

Ils parlèrent, avec leurs bouches toujours aussi innocentes. De quoi? D’autrefois, de cet autrefois si proche, si court.

Ils sortaient du paradis de l’enfance et de l’ignorance. Ils parlèrent d’une maison et d’un jardin où ils avaient vécu tous deux.

Cette maison les préoccupait. Elle était entourée par le mur d’un jardin; de sorte que, de la route, on ne voyait que le haut de son toit, on ne voyait pas ce qu’elle faisait.

Ils balbutièrent:

– Les chambres, quand nous étions petits et qu’elles étaient grandes…

– Les pas y étaient moins fatigants à faire que partout autre part.

À les en croire, il y avait entre ces murs quelque chose de secourable et d’invisible, répandu partout; quelque chose comme le bon Dieu du passé… Elle murmura un air de musique entendu là-bas, et elle dit que la musique se souvient mieux que les personnes.

Ils étaient retombés dans le passé par la douceur naturelle de leur poids; ils se pelotonnaient dans le souvenir, frileusement.

– L’autre jour, la veille du départ, une lumière à la main, tout seul, j’ai parcouru l’appartement qui se réveillait à peine pour me regarder passer…

Dans le jardin si soigné et si sage, on ne pensait qu’aux fleurs, et pas beaucoup plus qu’elles. On regardait et on voyait la mare, l’allée couverte, et le cerisier qui, l’hiver, quand la pelouse est blanche, a trop de fleurs.

Hier encore, ils étaient dans ce jardin, comme un frère et une sœur. Maintenant, il semblait que la vie était devenue soudain sérieuse, et qu’ils ne savaient plus jouer. On les voyait qui voulaient tuer le passé. Quand on est vieux, on le laisse mourir; quand on est jeune et fort, on le tue…

Elle se redressa:

– Je ne veux plus me souvenir, dit-elle.

Et lui:

– Je ne veux plus que nous nous ressemblions. Je ne veux plus que nous soyons frères.

Peu à peu, leurs yeux s’ouvrent:

– Ne se toucher que les mains! murmura-t-il en tremblant.

– Être frères, ce n’est rien.

Elle était venue, l’heure des belles décisions troubles et des fruits défendus. Avant, aucun d’eux ne s’appartenait; elle était venue, l’heure où ils s’occupaient à se reprendre tout entiers pour faire d’eux ce qu’ils voulaient.

Déjà, ils avaient un peu honte et conscience d’eux-mêmes.

Il y avait quelques jours, vers le soir, ils avaient éprouvé un grave plaisir à désobéir en sortant du jardin contre la défense de leurs parents.

– Grand’mère était venue, du haut du perron tout gris, nous appeler pour rentrer…

«Mais nous sommes partis tous les deux; nous avons traversé la haie à l’endroit où un oiseau crie d’ordinaire, et où il y a une brèche. L’oiseau s’était envolé et son cri aussi. Pas de vent, et presque plus de lumière. Les branches des arbres se taisaient, malgré leur sensibilité. La poussière, par terre, était morte. L’ombre nous a enveloppés avec elle-même, si doucement, que nous lui aurions presque parlé. Nous étions intimidés en voyant venir la nuit. Il n’y avait plus de couleur aux choses, seulement un peu de clarté dans le noir; les fleurs, la route, les blés même étaient d’argent… Et c’est la fois où j’ai le plus approché ma bouche de la vôtre.

– La nuit, dit-elle, l’âme surélevée dans une effusion de beauté, la nuit caresse les caresses…

– Je vous ai pris la main, et j’ai compris que vous viviez toute.

«Avant, je disais «ma cousine Hélène», mais je ne savais pas ce que je disais en parlant ainsi. Maintenant, quand je dirai: elle, ce sera tout…»

De nouveau, ils joignirent les lèvres. Leurs bouches et leurs yeux étaient ceux d’Adam et d’Ève. J’évoquai l’infini exemple ancestral d’où l’histoire sainte et l’histoire humaine coulent comme d’une fontaine. Ils erraient dans la lumière pénétrante du paradis, sans rien savoir; ils étaient comme s’ils n’étaient pas. Quand, – par suite du triomphe de la curiosité, interdite pourtant par Dieu en personne, – ils ont appris le secret, découvert la séparation caressante et entrevu la grande volonté de la chair, le ciel s’est obscurci. La certitude d’un avenir de douleur est tombée sur eux; des anges, comme des vautours, les ont chassés; ils ont roulé sur la terre, de jour en jour, mais ils avaient créé l’amour, remplacé la richesse divine par la pauvreté d’être l’un à l’autre.

Les deux petits enfants ont pris position dans le drame éternel. Ils se parlent, et restituent au tutoiement toute son importance reconquise:

– Je voudrais t’aimer plus… je voudrais surtout t’aimer plus fort, mais je ne sais pas comment… Je voudrais te faire mal, mais je ne sais pas comment.

* * *

Ils ne disent plus rien, comme s’il n’y avait plus de paroles pour eux. Ils sont au bord d’eux-mêmes, et l’on voit leurs mains trembler entre eux.

Ils obéissent à cette inspiration de leurs mains; ils vont à tâtons vers le bonheur étrange et tragique, vers la faute heureuse qu’on commet en même temps, vers l’enlacement qui fait que deux êtres recommencent la vie, intimement mêlés, comme un seul être informe.

Je ne les voyais pas distinctement… Il me sembla qu’il porta les mains sur elle, pendant que, les yeux resplendissants, elle attendait. Il me sembla que, dans l’ombre brûlante qui les tenait, il était à demi-dévêtu, et que, des vêtements bouleversés, écartés, sa nudité s’était érigée… Fleur étrange, profonde, qui est la même chose que ses entrailles, que toute sa chair, et que son cœur, et qui est entre eux comme un mystère vivant, comme un miracle, comme un enfant.

… Sans doute, il avait soulevé sa robe, car je perçus cette parole exhalée tout bas, confuse, étouffée, sacrifiée, dans le silence terrible:

– C’est ta vraie bouche.

* * *

Et moi je palpitais sur eux, tandis qu’un amour affreux, un amour énorme de la vérité écartelait mon corps sur le mur… Comme si cette haleine les brûlait, les affolait, ils eurent peur, et se levèrent. C’était fini. La poignante aventure qui, par hasard, avait préludé sous mes yeux, continuerait ailleurs et s’achèverait ailleurs.

À peine se sont-ils levés que la porte s’est ouverte. La vieille grand’mère est là, qui se penche. Elle vient du gris, et des fantômes, elle vient du passé. Elle les cherche comme s’ils étaient égarés. Elle les appelle à mi-voix… Par une coïncidence extraordinaire qui, s’harmonise à leur présence, elle a mis dans son accent une douceur infinie, presque – ô prodige! – de la tristesse.

– Vous êtes là, mes enfants?

Elle dit avec un petit rire pur, sans arrière-pensée:

– Qu’est-ce que vous faites donc là?… Venez, on vous cherche…

Elle est vieille, flétrie; mais elle est angélique, avec sa robe jusqu’au cou. À côté d’eux, qui se préparent à la vie immense, elle est devenue désormais comme un enfant: inactive, inutile…

Ils se jettent dans ses bras, exhaussent leurs fronts vers sa sainte bouche abandonnée. Il semble qu’ils lui disent adieu pour toujours.

* * *

Elle s’en va. Et un instant après, eux, sont partis, hâtés comme ils sont venus: unis par l’invisible et sublime lien du mal; tellement unis qu’ils ne se tiennent plus la main comme en entrant. Mais, sur le seuil, ils se regardent.

Et tandis que la chambre est vide comme un sanctuaire, je pense à leur regard, à leur premier regard d’amour que j’ai vu.

Personne, avant moi, n’a pu voir un premier regard. J’étais à côté d’eux, mais loin d’eux. Je comprenais et lisais, sans être impliqué dans l’étourdissement de l’action, ni perdu dans la sensation. C’est pour cela que j’ai vu ce regard. Eux, ne savent pas quand il a commencé, ne savent pas que c’est le premier; après, ils l’oublieront; les progrès urgents de leurs cœurs viendront détruire ces préludes. On ne peut pas plus savoir son premier regard qu’on ne peut savoir son dernier regard.

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