Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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Un après-déjeuner lourd, assis sur une chaise, je me plongeai, mi-rêvant, dans une impression de conte de fées.

… L’orée d’une forêt; dans le sous-bois, sur le tapis d’émeraude sombre, des ronds de soleil; là-bas, au bout de la plaine, une colline, et par-dessus les feuillages moutonnants, jaunes et vert noir, un pan de mur et une tourelle, quadrillés, comme en tapisserie… Un page s’avançait, vêtu comme un oiseau. Un bourdonnement de mouches. C’était le bruit lointain de la chasse du Roi. Il allait arriver des choses extraordinairement douces.

* * *

Le lendemain, l’après-midi fut encore une fois ensoleillé et brûlant. Je me rappelai des après-midi pareils, il y avait bien des années, et il me sembla vivre à cette époque disparue, – comme si l’éclatante chaleur effaçait le temps, étouffait tout le reste sous sa couvée.

La chambre d’à côté était presque noire… On avait fermé les volets. À travers les doubles rideaux confectionnés d’une étoffe mince, je voyais la fenêtre rayée de barres étincelantes, comme la grille d’un brasier.

Dans le silence torride de la maison, dans le vaste sommeil enfermé, des rires montaient égrenés vainement; des voix se perdaient, comme hier, comme toujours.

De ce lointain tumulte sortit précieusement un bruit de pas. Ils venaient vers moi, Je me tendis vers ce bruit grandissant… La porte s’ouvrit, éblouissante, poussée, semblait-il, par la lumière elle-même, et deux ombres chétives, rongées par la clarté, apparurent.

Elles semblaient être poursuivies. Elles hésitèrent au seuil, toutes petites, encadrées en même temps, puis entrèrent.

J’entendis refermer la porte; la chambre était vivante. Je scrutai les arrivants; je les distinguai doucement à travers les halos rouge et vert sombre dont le coup de lumière de leur entrée avait peuplé mes yeux: une fillette et un jeune garçon de douze ou treize ans.

Ils s’étaient assis sur le canapé, et se regardaient sans rien dire, avec leurs figures presque pareilles.

* * *

La voix de l’un d’eux s’éleva et murmura:

– Tu vois qu’il n’y a personne.

Et une main montra le lit sans draps, les portemanteaux nus de vêtements, la table déserte: la soigneuse dévastation des chambres inoccupées.

Puis, à mes yeux, cette main se mit à trembler comme une feuille. J’entendais les battements de mon cœur. Les voix bruissèrent.

– Nous sommes seuls… On ne nous a pas vus.

– On dirait que nous sommes seuls pour la première fois.

– Pourtant, nous nous connaissons depuis toujours…

Un petit rire balbutia.

Il semblait qu’ils avaient eu besoin de leur solitude, première étape d’un mystère où ils allaient ensemble. Ils s’étaient échappés des autres; ils avaient défait les autres d’autour d’eux. Ils avaient créé la solitude défendue. Mais on voyait bien qu’une fois la solitude trouvée, ils ne savaient plus quoi chercher.

* * *

Alors j’entendis bégayer avec un large frisson, presque de la désolation, presque un sanglot:

– Nous nous aimons bien…

Puis une phrase tendre monta en haletant, essayant les mots, mal assurée comme un oiseau trop petit:

– Je voudrais t’aimer plus.

… À les regarder ainsi ployés l’un vers l’autre, dans l’ombre chaude qui les entoure et qui voile leurs âges sur leurs figures, on aurait cru voir deux amants qui se rapprochent.

Deux amants! C’était cela qu’ils rêvaient d’être, sans savoir ce que c’était.

L’un d’eux avait prononcé ces mots: la première fois . C’était la première fois qu’il leur paraissait être seuls, bien qu’ils eussent vécu côte à côte.

C’était peut-être, c’était sans doute la première fois que les deux amis d’enfance voulaient sortir de l’amitié et de l’enfance. C’était la première fois qu’un désir de désir venait étonner et troubler deux cœurs qui jusqu’ici avaient dormi ensemble…

* * *

À un moment, ils se redressèrent, et le mince rayon de soleil qui passait au-dessus d’eux et tombait à leurs pieds montra leur forme, alluma leurs visages et leurs cheveux, de sorte que leur présence éclaira la chambre.

Allaient-ils s’en aller, m’abandonner? Non, ils se rassirent; tout retomba dans l’ombre, dans le mystère, dans la vérité.

… À les contempler, j’éprouvais un mélange confus de mon passé et du passé du monde. Où étaient-ils? Partout, puisqu’ils étaient… Ils sont au bord du Nil, du Gange ou du Cydnus, au bord du cours éternel des âges. C’est Daphnis et Chloé, près d’un buisson de myrte, dans la lumière grecque, tout illuminés d’un vert reflet de feuillages, et leurs figures se reflétant l’une l’autre. Leur vague petit dialogue bourdonne comme les deux ailes d’une abeille près de la fraîcheur des fontaines, près de la chaleur qui dévore les champs, tandis qu’au loin un char passe chargé de gerbes et d’azur.

Le monde nouveau s’ouvre; la vérité pantelante est là. Ils sont en désarroi, ils craignent la brusque apparition de quelque divinité, ils sont malheureux et heureux; ils sont aussi près que possible, s’étant apportés l’un à l’autre autant qu’ils ont pu. Mais ils ne se doutent pas de ce qu’ils apportent. Ils sont trop petits, ils sont trop jeunes, ils n’existent pas assez; ils sont chacun pour soi-même un secret étouffant.

Comme tous les êtres, comme moi, comme nous, ils veulent ce qu’ils n’ont pas, ils mendient. Mais ils demandent la charité à eux-mêmes, ils demandent secours à leurs présences et à leurs personnes.

Lui, déjà homme, déjà appauvri par ce compagnon féminin, tourné, traîné vers elle, lui tend ses bras indistincts et maladroits, sans bien oser la regarder.

Elle, déjà femme, elle a posé en arrière, sur le dossier, sa figure aux yeux luisants un peu grasse et toute rose, teintée et attiédie par son cœur; la peau de son cou, satinée et tendue, palpite; c’est, entre son visage et son sein, le point précieux et délicat de sa pulsation. Demi-close, attentive, un peu voluptueuse de ce qui, d’elle, émane déjà de volupté, elle semble une rose qui se respire. On voit jusqu’aux genoux ses jambes fines, aux bas de fil jaune, sous la robe qui enveloppe son corps en le présentant, comme un bouquet.

Et moi, je ne pouvais détacher les yeux de leurs gestes, et je buvais ce spectacle, la figure collée à leur groupe comme un vampire.

* * *

Après le long silence, il murmura:

– Veux-tu que nous nous disions «vous»?

– Pourquoi?…

Il sembla s’absorber dans un effort d’attention.

– Pour recommencer, dit-il enfin.

Il répéta:

– Voulez-vous?

Elle tressaillit visiblement au contact de cette forme nouvelle de sa parole, sous le mot: «vous», comme sous une espèce de premier baiser.

Elle hasarda:

– On dirait que c’est quelque chose qui nous couvrait et qu’on ôte…

Maintenant, il osait plus:

– Voulez-vous que nous nous embrassions sur la bouche?

Oppressée, elle ne put pas complètement sourire.

– Je veux, dit-elle.

Ils se prirent les bras, les épaules, et se tendirent les lèvres en s’appelant tout doucement, comme si leurs bouches étaient des oiseaux.

– Jean…

– Hélène…

C’est la première chose qu’ils inventaient. Embrasser ce qui embrasse, n’est-ce pas la caresse la plus tendrement petite qu’on puisse trouver et le lien le plus étroit? Et puis, cela est tellement défendu!…

Il me sembla une seconde fois que leur groupe n’avait plus d’âge. Ils ressemblaient à tous les amants, tandis qu’ils se tenaient les mains, leurs figures toutes jointes, tremblants et aveugles, dans l’ombre du baiser.

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