Romain Rolland - Jean-Christophe Tome V
Здесь есть возможность читать онлайн «Romain Rolland - Jean-Christophe Tome V» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Jean-Christophe Tome V
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Jean-Christophe Tome V: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Jean-Christophe Tome V»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Jean-Christophe Tome V — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Jean-Christophe Tome V», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
– Ne vous découragez pas, dit Christophe. Il faut que chacun à son tour, refasse l’expérience de la vie. Si vous êtes brave, tout ira bien. Cherchez en dehors de votre monde. Il doit pourtant y avoir encore quelques honnêtes hommes en France.
– Il y en a. J’en connais. Mais ils sont si ennuyeux!… Et puis, je vous dirai: le monde où je vis me déplaît; mais je ne crois pas que je pourrais vivre en dehors, maintenant. J’en ai pris l’habitude. J’ai besoin d’un certain bien-être, de certains raffinements de luxe et de société, que l’argent ne suffit pas sans doute à donner, mais pour lesquels il est indispensable. Ce n’est pas brillant, je le sais. Mais je me connais, je suis faible… Je vous en prie, ne vous éloignez pas de moi, parce que je vous dis mes petites lâchetés. Écoutez-moi avec bonté. Cela me fait tant de bien de causer avec vous! Je sens que vous êtes fort, que vous êtes sain: j’ai toute confiance en vous. Soyez un peu mon ami, voulez-vous?
– Je veux bien, dit Christophe. Mais qu’est-ce que je pourrais faire?
– M’écouter, me conseiller, me donner du courage. Je suis dans un tel désarroi, souvent! Alors, je ne sais plus que faire. Je me dis: «À quoi bon lutter? À quoi bon me tourmenter? Ceci ou cela, qu’importe? N’importe qui! N’importe quoi!» C’est un état affreux. Je ne voudrais pas y tomber. Aidez-moi! Aidez-moi!…
Elle avait l’air accablée, vieillie de dix ans; elle regardait Christophe avec de bons yeux soumis et suppliants. Il promit tout ce qu’elle voulut. Alors elle se ranima, sourit, redevint gaie.
Et, le soir, elle riait, et flirtait, comme à l’ordinaire.
À partir de ce jour, ils eurent régulièrement des entretiens intimes. Ils étaient seuls ensemble: elle lui confiait ce qu’elle voulait; il se donnait beaucoup de mal pour la comprendre et pour la conseiller; elle écoutait les conseils, au besoin les remontrances, gravement, attentivement, comme une fillette bien sage: cela la distrayait, l’intéressait, la soutenait même, elle le remerciait d’une œillade émue et coquette. – Mais à sa vie, rien n’était changé: il n’y avait qu’une distraction de plus.
Sa journée était une suite de métamorphoses. Elle se levait excessivement tard, vers midi. Elle avait eu des insomnies; elle ne s’endormait guère qu’à l’aube. De tout le jour, elle ne faisait rien. Elle ressassait indéfiniment un vers, une idée, un lambeau d’idée, un souvenir de conversation, une phrase musicale, l’image d’une figure qui lui avait plu. Elle n’était tout à fait éveillée qu’à partir de quatre ou cinq heures du soir. Jusque-là, elle avait les paupières lourdes, le visage gonflé, l’air boudeur, endormi. Elle se ranimait, quand venaient quelques bonnes amies, bavardes comme elle, et comme elle curieuses des potins de Paris. Elles discutaient ensemble à perte de vue sur l’amour. La psychologie amoureuse: c’était l’éternel sujet, avec la toilette, les indiscrétions, les médisances. Elle avait aussi son cercle de petits jeunes gens oisifs, qui avaient besoin de passer deux ou trois heures par jour au milieu des jupes, et qui eussent pu en porter: car ils avaient des âmes et des conversations de filles. Christophe avait son heure: l’heure du confesseur. Colette, instantanément se faisait grave et recueillie. Elle était comme la jeune Française, dont parle Bodley, qui, au confessionnal, «développait un thème tranquillement préparé, modèle d’ordonnance lumineuse et de clarté, où tout ce qui devait être dit était rangé en bon ordre, et classé en catégories distinctes». – Après quoi, elle s’amusait de plus belle. À mesure que la journée s’avançait, elle redevenait plus jeune. Le soir, on allait au théâtre; et c’était l’éternel plaisir de reconnaître dans la salle les mêmes éternelles figures; – le plaisir, non de la pièce qu’on jouait, mais des acteurs qu’on connaissait, et dont on relevait, une fois de plus, les travers bien connus. On échangeait avec ceux qui venaient vous voir dans votre loge des méchancetés sur ceux qui étaient dans les autres loges, ou bien sur les actrices. On trouvait que l’ingénue avait un filet de voix «comme une mayonnaise tournée», ou que la grande comédienne était habillée «comme un abat-jour». – Ou bien, on allait en soirée; et là, le plaisir était de se montrer, si l’on était jolie: – (cela dépendait des jours: rien de plus capricieux qu’une joliesse de Paris); – on renouvelait la provision de critiques sur les gens, leurs toilettes, et leurs défauts physiques. De conversation, il n’y en avait point. – On rentrait tard. On avait peine à se coucher: (c’était l’heure où l’on était le plus éveillée). On trôlait [11]autour de la table. On feuilletait un livre. On riait toute seule, au souvenir d’une parole ou d’un geste. On s’ennuyait. On était très malheureuse. On ne pouvait s’endormir. Et la nuit, brusquement, on avait des crises de désespoir.
Christophe, qui ne voyait Colette que quelques heures, de temps en temps, et ne pouvait assister qu’à quelques-unes de ses transformations, avait déjà bien de la peine à s’y reconnaître. Il se demandait à quel moment elle était sincère, – ou si elle était sincère toujours, – ou si elle n’était sincère jamais. Colette elle-même, n’aurait pu le lui dire. Elle était comme la plupart des jeunes filles, qui ne sont que désir oisif et contraint, dans la nuit. Elle ne savait pas ce qu’elle était, parce qu’elle ne savait pas ce qu’elle voulait, et parce qu’elle ne pouvait pas le savoir, avant de l’avoir essayé. Alors elle l’essayait, à sa façon, avec le plus de liberté et le moins de risques possibles, en tâchant de se calquer sur ceux qui l’entouraient, de prendre leur mesure morale. Elle ne se pressait pas de choisir. Elle eût voulu tout ménager, afin de profiter de tout.
Mais avec un ami comme Christophe, ce n’était pas commode. Il admettait qu’on lui préférât des êtres qu’il n’estimait pas, ou même qu’il méprisait; mais il n’admettait pas qu’on l’égalât à eux. Chacun son goût; mais au moins, fallait-il en avoir un.
Il était d’autant moins disposé à la patience que Colette semblait prendre plaisir à collectionner autour d’elle tous les petits jeunes gens, qui pouvaient le plus exaspérer Christophe: d’écœurants petits snobs, riches pour la plupart, en tous cas oisifs, ou lotis de quelque sinécure dans quelque ministère, – ce qui est tout comme. Tous écrivaient – prétendaient écrire. C’était une névrose, sous la Troisième République. C’était surtout une forme de paresse vaniteuse, – le travail intellectuel étant de tous le plus difficile à contrôler, et celui qui prête le plus au bluff . Ils ne disaient de leurs grands labeurs que quelques mots discrets, mais respectueux. Ils semblaient pénétrés de l’importance de leur tâche, accablés sous le fardeau. Dans les premiers temps, Christophe éprouvait une gêne à ignorer absolument leurs œuvres et leurs noms. Avec timidité, il tâcha de s’informer; il désirait surtout savoir ce qu’avait écrit l’un deux, dont leurs discours faisaient un maître du théâtre. Il fut surpris d’apprendre que ce grand dramaturge avait produit un seul acte, lequel était extrait d’un roman, qui lui-même était fait d’une suite de nouvelles, ou plutôt de notations qu’il avait publiées dans une de leurs Revues, au cours des dix dernières années. Les autres n’avaient pas un bagage plus lourd: quelques actes, quelques nouvelles, quelques vers. Certains étaient célèbres pour un article. D’autres pour un livre, «qu’ils devaient faire». Ils professaient du dédain pour les œuvres de longue haleine. Ils semblaient attacher une importance extrême à l’agencement des mots dans la phrase. Cependant le mot de «pensée» revenait fréquemment dans leurs propos; mais il ne paraissait pas avoir le même sens que dans le langage courant: ils l’appliquaient à des détails de style. Toutefois, il y avait aussi parmi eux de grands penseurs et de grands ironistes, qui, lorsqu’ils écrivaient, mettaient leurs mots profonds et fins en italiques , pour qu’on ne s’y trompât point.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Jean-Christophe Tome V»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Jean-Christophe Tome V» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Jean-Christophe Tome V» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.