Antoine de Saint-Exupéry - Vol De Nuit

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Et les vieilles mains tremblaient, et Rivière détournait les yeux de cette peau fripée, épaisse et belle.

– De manoeuvre.

– Non, Monsieur, non… je veux vous dire encore…

– Vous pouvez vous retirer.

Rivière pensa: «Ce n'est pas lui que j'ai congédié ainsi, brutalement, c'est le mal dont il n'était pas responsable, peut-être, mais qui passait par lui.»

«Parce que les événements, on les commande, pensait Rivière, et ils obéissent, et on crée. Et les hommes sont de pauvres choses, et on les crée aussi. Ou bien on les écarte lorsque le mal passe par eux.»

«Je vais vous dire encore…» Que voulait-il dire, ce pauvre vieux! Qu'on lui arrachait ses vieilles joies? Qu'il aimait le son des outils sur l'acier des avions, qu'on privait sa vie d'une grande poésie, et puis… qu'il faut vivre?

«Je suis très las», pensait Rivière. La fièvre montait en lui, caressante. Il tapotait la feuille et pensait: «J'aimais bien le visage de ce vieux compagnon…» Et Rivière revoyait ces mains. Il pensait à ce faible mouvement qu'elles ébaucheraient pour se joindre. Il suffirait de dire: «Ça va. Ça va, Restez.» Rivière rêvait au ruissellement de joie qui descendait dans ces vieilles mains. Et cette joie que diraient, qu'allaient dire, non ce visage, mais ces vieilles mains d'ouvrier, lui parut la chose la plus belle du monde. «Je vais déchirer cette note?» Et la famille du vieux, et cette rentrée le soir, et ce modeste orgueil:

«- Alors, on te garde?»

«- Voyons! Voyons! C'est moi qui ai fait le montage du premier avion d'Argentine!»

Et les jeunes qui ne riraient plus, ce prestige reconquis par l'ancien…

«Je déchire?»

Le téléphone sonnait, Rivière le décrocha.

Un temps long, puis cette résonance, cette profondeur qu'apportaient le vent, l'espace aux voix humaines. Enfin on parla:

– Ici le terrain. Qui est là?

– Rivière.

– Monsieur le Directeur, le 650 est en piste.

– Bien.

– Enfin, tout est prêt, mais nous avons dû, en dernière heure, refaire le circuit électrique, les connexions étaient défectueuses.

– Bien. Qui a monté le circuit?

– Nous vérifierons. Si vous le permettez, nous prendrons des sanctions: une panne de lumière de bord, ça peut être grave!

– Bien sûr.

Rivière pensait: «Si l'on n'arrache pas le mal, quand on le rencontre, où qu'il soit, il y a des pannes de lumière: c'est un crime de le manquer quand par hasard il découvre ses instruments: Roblet partira.»

Le secrétaire, qui n'a rien vu, tape toujours.

– C'est?

– La comptabilité de quinzaine.

– Pourquoi pas prête?

– Je…

– On verra ça.

«C'est curieux comme les événements prennent le dessus, comme se révèle une grande force obscure, la même qui soulève les forêts vierges, qui croît, qui force, qui sourd de partout autour des grandes oeuvres.» Rivière pensait à ces temples que de petites lianes font crouler.

«Une grande oeuvre…»

Il pensa encore pour se rassurer: «Tous ces hommes, je les aime, mais ce n'est pas eux que je combats. C'est ce qui passe par eux…»

Son coeur battait des coups rapides, qui le faisaient souffrir.

«Je ne sais pas si ce que j'ai fait est bon. Je ne sais pas l'exacte valeur de la vie humaine, ni de la justice, ni du chagrin. Je ne sais pas exactement ce que vaut la joie d'un homme. Ni une main qui tremble. Ni la pitié, ni la douceur…»

Il rêva:

«La vie se contredit tant, on se débrouille comme on peut avec la vie… Mais durer, mais créer, échanger son corps périssable…»

Rivière réfléchit, puis sonna.

– Téléphonez au pilote du courrier d'Europe. Qu'il vienne me voir avant de partir.

Il pensait:

«Il ne faut pas que ce courrier fasse inutilement demi-tour. Si je ne secoue pas mes hommes, la nuit toujours les inquiétera.»

X

La femme du pilote, réveillée par le téléphone, regarda son mari et pensa:

– Je le laisse dormir encore un peu.

Elle admirait cette poitrine nue, bien carénée, elle pensait à un beau navire.

Il reposait dans ce lit calme, comme dans un port, et, pour que rien n'agitât son sommeil, elle effaçait du doigt ce pli, cette ombre, cette houle, elle apaisait ce lit, comme, d'un doigt divin, la mer.

Elle se leva, ouvrit la fenêtre, et reçut le vent dans le visage. Cette chambre dominait Buenos Aires. Une maison voisine, où l'on dansait, répandait quelques mélodies, qu'apportait le vent, car c'était l'heure des plaisirs et du repos. Cette ville serrait les hommes dans ses cent mille forteresses; tout était calme et sûr; mais il semblait à cette femme que l'on allait crier: «Aux armes!» et qu'un seul homme, le sien, se dresserait. Il reposait encore, mais son repos était le repos redoutable des réserves qui vont donner. Cette ville endormie ne le protégeait pas: ses lumières lui sembleraient vaines, lorsqu'il se lèverait, jeune dieu, de leur poussière. Elle regardait ces bras solides qui, dans une heure, porteraient le sort du courrier d'Europe, responsables de quelque chose de grand, comme du sort d'une ville. Et elle fut troublée. Cet homme, au milieu de ces millions d'hommes, était préparé seul pour cet étrange sacrifice. Elle en eut du chagrin. Il échappait aussi à sa douceur. Elle l'avait nourri, veillé et caressé, non pour elle-même, mais pour cette nuit qui allait le prendre. Pour des luttes, pour des angoisses, pour des victoires, dont elle ne connaîtrait rien. Ces mains tendres n'étaient qu'apprivoisées, et leurs vrais travaux étaient obscurs. Elle connaissait les sourires de cet homme, ses précautions d'amant, mais non, dans l'orage, ses divines colères. Elle le chargeait de tendres liens: de musique, d'amour, de fleurs; mais, à l'heure de chaque départ, ces liens, sans qu'il en parût souffrir, tombaient.

Il ouvrit les yeux.

– Quelle heure est-il?

– Minuit.

– Quel temps fait-il?

– Je ne sais pas…

Il se leva. Il marchait lentement vers la fenêtre en s'étirant.

– Je n'aurai pas très froid. Quelle est la direction du vent?

– Comment veux-tu que je sache…

Il se pencha:

– Sud. C'est très bien. Ça tient au moins jusqu'au Brésil.

Il remarqua la lune et se connut riche. Puis ses yeux descendirent sur la ville.

Il ne la jugea ni douce, ni lumineuse, ni chaude. Il voyait déjà s'écouler le sable vain de ses lumières.

– À quoi penses-tu?

Il pensait à la brume possible du côté de Porto Allègre.

– J'ai ma tactique. Je sais par où faire le tour.

Il s'inclinait toujours. Il respirait profondément, comme avant de se jeter, nu, dans la mer.

– Tu n'es même pas triste… Pour combien de jours t'en vas-tu?

Huit, dix jours. Il ne savait pas. Triste, non; pourquoi? Ces plaines, ces villes, ces montagnes… Il partait libre, lui semblait-il, à leur conquête. Il pensait aussi qu'avant une heure il posséderait et rejetterait Buenos Aires.

Il sourit:

– Cette ville… j'en serai si vite loin. C'est beau de partir la nuit. On tire sur la manette des gaz, face au Sud, et dix secondes plus tard on renverse le paysage, face au Nord. La ville n'est plus qu'un fond de mer.

Elle pensait à tout ce qu'il faut rejeter pour conquérir.

– Tu n'aimes pas ta maison?

– J'aime ma maison…

Mais déjà sa femme le savait en marche. Ces larges épaules pesaient déjà contre le ciel.

Elle le lui montra.

– Tu as beau temps, ta route est pavée d'étoiles.

Il rit:

– Oui.

Elle posa la main sur cette épaule et s'émut de la sentir tiède: cette chair était donc menacée?…

– Tu es très fort, mais sois prudent!

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