Romain Rolland - Jean-Christophe Tome X

Здесь есть возможность читать онлайн «Romain Rolland - Jean-Christophe Tome X» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Jean-Christophe Tome X: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Jean-Christophe Tome X»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Publié de 1904 à 1912, ce roman fleuve en 10 volumes est un courageux message d'amour, d'espoir d'une humanité réconciliée, une quête de sagesse en une époque particulièrement troublée qui allait aboutir à la guerre de 14-18. Romain Rolland reçut le prix Nobel de littérature en 1915 pour ce roman. Il nous conte l'histoire de Jean-Christophe Krafft, musicien allemand, héros romantique, qui devra passer par une série d'épreuves avant de dominer sa vie et trouver l'équilibre de la plénitude.Christophe est l'aîné de Melchior, violoniste qui s'enlise dans l'alcool, et de Louisa, mère courage qui se bat contre la misère. Grand-père était aussi musicien. Il offre un vieux piano à la famille et apprend la musique à Christophe. Cet instrument va permettre de révéler le talent de l'enfant qui, à six ans, se voue à la musique, commence à donner des concerts et à composer…

Jean-Christophe Tome X — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Jean-Christophe Tome X», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

«Je vais presque chaque jour, avec les petits, à la villa Borghèse. Avant-hier, nous avons été, en voiture, à Ponte Molle, et nous avons fait à pied le tour de Monte Mario. Vous calomniez mes pauvres jambes. Elles sont fâchées contre vous. – «Qu’est-ce qu’il dit, ce monsieur, que nous sommes tout de suite lasses, pour avoir fait dix pas à la villa Doria? Il ne nous connaît point. Si nous n’aimons pas trop à nous donner de la peine, c’est que nous sommes paresseuses, ce n’est pas que nous ne pouvons pas…» Vous oubliez, mon ami, que je suis une petite paysanne…

«Allez voir ma cousine Colette. Lui en voulez-vous encore? C’est une bonne femme, au fond. Et elle ne jure plus que par vous. Il paraît que les Parisiennes sont folles de votre musique. Il ne tient qu’à mon ours de Berne d’être un lion de Paris. Avez-vous reçu des lettres? Vous a-t-on fait des déclarations? Vous ne me parlez d’aucune femme. Seriez-vous amoureux? Racontez-moi. Je ne suis pas jalouse.

Votre amie G.»

*

«Si vous croyez que je vous sais gré de votre dernière phrase! Plût à Dieu, Grâce moqueuse, que vous fussiez jalouse! Mais ne comptez pas sur moi, pour vous apprendre à l’être. Je n’ai aucun béguin pour ces folles Parisiennes, comme vous les appelez. Folles? Elles voudraient bien l’être. C’est ce qu’elles sont le moins. N’espérez pas qu’elles me tournent la tête. Il y aurait peut-être plus de chances pour cela, si elles étaient indifférentes à ma musique. Mais il est trop vrai, elles l’aiment; et le moyen de garder des illusions! Lorsque quelqu’un vous dit qu’il vous comprend, c’est alors qu’on est sûr qu’il ne vous comprendra jamais…

«Ne prenez pas trop au sérieux mes boutades. Les sentiments que j’ai pour vous ne me rendent pas injuste pour les autres femmes. Je n’ai jamais eu plus de vraie sympathie pour elles que depuis que je ne les regarde plus avec des yeux amoureux. Le grand effort qu’elles font, depuis trente ans, pour s’évader de la demi-domesticité dégradante et malsaine, où notre stupide égoïsme d’hommes les parquait, pour leur malheur et pour le nôtre, me semble un des hauts faits de notre époque. Dans une ville comme celle-ci, on apprend à admirer cette nouvelle génération de jeunes filles qui, en dépit de tant d’obstacles, se lancent avec une ardeur candide à la conquête de la science et des diplômes, – cette science et ces diplômes qui doivent, pensent-elles, les affranchir, leur ouvrir les arcanes du monde inconnu, les faire égales aux hommes!…

«Sans doute, cette foi est illusoire et un peu ridicule. Mais le progrès ne se réalise jamais de la façon qu’on espérait; il ne s’en réalise pas moins, par de tout autres voies. Cet effort féminin ne sera pas perdu. Il fera des femmes plus complètes, plus humaines, comme elles furent, aux grands siècles. Elles ne se désintéresseront plus des questions vivantes du monde: ce qui était monstrueux, car il n’est pas tolérable qu’une femme, même la plus soucieuse de ses devoirs domestiques, se croie dispensée de songer à ses devoirs dans la cité moderne. Leurs arrière-grand’mères, des temps de Jeanne d’Arc et de Catherine Sforza [4] , ne pensaient pas ainsi. La femme s’est étiolée. Nous lui avons refusé l’air et le soleil. Elle nous les reprend, de vive force. Ah! les braves petites!… Naturellement, de celles qui luttent aujourd’hui, beaucoup mourront, beaucoup seront détraquées. C’est un âge de crise. L’effort est trop violent pour des forces trop amollies. Quand il y a longtemps qu’une plante est sans eau, la première pluie risque de la brûler. Mais quoi! C’est la rançon de tout progrès. Celles qui viendront après, fleuriront de ces souffrances. Les pauvres petites vierges guerrières d’à présent, dont beaucoup ne se marieront jamais, seront plus fécondes pour l’avenir que les générations de matrones qui enfantèrent avant elles: car d’elles sortira, au prix de leurs sacrifices, la race féminine d’un nouvel âge classique.

«Ce n’est pas dans le salon de votre cousine Colette qu’on a chance de trouver ces laborieuses abeilles. Quelle rage avez-vous de m’envoyer chez cette femme? Il m’a fallu vous obéir; mais ce n’est pas bien! Vous abusez de votre pouvoir. J’avais refusé trois de ses invitations, laissé sans réponse deux lettres. Elle est venue me relancer à une de mes répétitions d’orchestre – (on essayait ma sixième symphonie). – Je l’ai vue, pendant l’entr’acte, arriver, le nez au vent, humant l’air, criant: «Ça sent l’amour! Ah! comme j’aime cette musique!…»

«Elle a changé, physiquement; seuls sont restés les mêmes ses yeux de chatte à la prunelle bombée, son nez fantasque qui grimace et a toujours l’air en mouvement. Mais la face élargie, aux os solides, colorée, renforcie. Les sports l’ont transformée. Elle s’y livre, à corps perdu. Son mari, comme vous savez, est un des gros bonnets de l’Automobile-Club et de l’Aéro-Club. Pas un raid d’aviateurs, pas un circuit de l’air ou de la terre, ou de l’eau, auquel les Stevens-Delestrade ne se croient obligés d’assister. Ils sont toujours par voies et par chemins. Nulle conversation possible; il n’est question, dans leurs entretiens, que de Racing, de Rowing, de Rugby, de Derby. C’est une race nouvelle de gens du monde. Le temps de Pelléas est passé pour les femmes. La mode n’est plus aux âmes. Les jeunes filles arborent un teint rouge, hâlé, cuit par les courses à l’air et les jeux au soleil; elles vous regardent avec des yeux d’homme; elles rient d’un rire un peu gros. Le ton est devenu plus brutal et plus cru. Votre cousine dit parfois, tranquillement, des choses énormes. Elle est grande mangeuse, elle qui mangeait à peine. Elle continue de se plaindre de son mauvais estomac, afin de n’en pas perdre l’habitude; mais elle n’en perd pas non plus un bon coup de fourchette. Elle ne lit rien. On ne lit plus, dans ce monde. Seule, la musique a trouvé grâce. Elle a même profité de la déroute de la littérature. Quand ces gens sont éreintés, la musique leur est un bain turc, vapeur tiède, massage, narguilé. Pas besoin de penser. C’est une transition entre le sport et l’amour. Et c’est aussi un sport. Mais le sport le plus couru, parmi les divertissements esthétiques, est aujourd’hui la danse. Danses russes, danses grecques, danses suisses, danses américaines, on danse tout à Paris: les symphonies de Beethoven, les tragédies d’Eschyle, le Clavecin bien tempéré, les antiques du Vatican, Orphée, Tristan, la Passion , et la gymnastique. Ces gens ont le vertigo.

«Le curieux est de voir comment votre cousine concilie tout ensemble son esthétique, ses sports et son esprit pratique: (car elle a hérité de sa mère son sens des affaires et son despotisme domestique). Tout cela doit former un mélange incroyable; mais elle s’y trouve à l’aise; ses excentricités les plus folles lui laissent l’esprit lucide, de même qu’elle garde toujours l’œil et la main sûrs dans ses randonnées vertigineuses en auto. C’est une maîtresse femme; son mari, ses invités, ses gens, elle mène tout, tambour battant. Elle s’occupe aussi de politique; elle est pour «Monseigneur»: non que je la croie royaliste; mais ce lui est un prétexte de plus à se remuer. Et quoiqu’elle soit incapable de lire plus de dix pages d’un livre, elle fait des élections académiques. – Elle a prétendu me prendre sous sa protection. Vous pensez que cela n’a pas été de mon goût. Le plus exaspérant, c’est que, du fait que je suis venu chez elle afin de vous obéir, elle est convaincue maintenant de son pouvoir sur moi… Je me venge, en lui disant de dures vérités. Elle ne fait qu’en rire; elle n’est pas embarrassée pour répondre. «C’est une bonne femme, au fond…» Oui, pourvu qu’elle soit occupée. Elle le reconnaît elle-même: si la machine n’avait plus rien à broyer, elle serait prête à tout, à tout, pour lui fournir de l’aliment. – J’ai été deux fois chez elle. Je n’irai plus, maintenant. C’est assez pour vous prouver ma soumission. Vous ne voulez pas ma mort? Je sors de là brisé, moulu, courbaturé. La dernière fois que je l’ai vue, j’ai eu, dans la nuit qui a suivi, un cauchemar affreux: je rêvais que j’étais son mari, toute ma vie attaché à ce tourbillon vivant… Un sot rêve, et qui ne doit certes pas tourmenter le vrai mari: car, de tous ceux qu’on voit dans le logis, il est peut-être celui qui reste le moins avec elle; et quand ils sont ensemble, ils ne parlent que de sport. Ils s’entendent très bien.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Jean-Christophe Tome X»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Jean-Christophe Tome X» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Christophe Grangé - La Terre des morts
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Kaïken
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Miserere
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le Passager
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - L'Empire des loups
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le concile de pierre
Jean-Christophe Grangé
Stefan Zweig - Romain Rolland
Stefan Zweig
Отзывы о книге «Jean-Christophe Tome X»

Обсуждение, отзывы о книге «Jean-Christophe Tome X» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x