Alphonse Daudet - Sapho

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Alphonse Daudet n'a pas seulement chanté la Provence perdue de son enfance. Dans Sapho, c'est un Paris bien incarné qu'il met en scène, celui de la bohème artistique de son temps, se consumant dans l'ivresse de la fête et des conquêtes d'un soir. Jean, jeune provençal fraîchement monté à Paris, s'éprend d'une très belle femme – modèle – connue sous le nom de Sapho. Sera-ce une de ces liaisons sans lendemain? Sapho n'est plus jeune et pressent qu'elle vit son dernier amour, mais, pour Jean, c'est le premier. Décalage du temps, désaccord des âmes… Trente ans avant le Chéri de Colette, Daudet a l'intuition magistrale de " ce genre d'amours auxquels le sentiment maternel ajoute une dimension délicieuse et dangereuse "

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On n’en parlait plus guère, de ce pauvre Castelet, depuis que l’oncle et la nièce avaient interrompu leur correspondance. «Un joli lâcheur…» disait-elle, se rappelant la facilité du Fénat à protéger la première rupture. Les petites, seules, entretenaient leur frère de nouvelles, mais Divonne n’écrivait plus. Peut-être gardait-elle encore rancune à son neveu; ou devinait-elle que la mauvaise femme était revenue pour décacheter et commenter ses pauvres lettres maternelles à gros caractères paysans.

Par moments, ils auraient pu se croire encore rue d’Amsterdam, quand ils se réveillaient avec la romance des Hettéma redevenus leurs voisins et le sifflement des trains qui se croisaient continuellement de l’autre côté du chemin, visibles à travers les branches d’un grand parc. Mais, au lieu du vitrage blafard de la gare de l’Ouest, de ses fenêtres sans rideaux montrant des silhouettes penchées de bureaucrates, et du fracas ronflant sur la rue en pente ils savouraient l’espace silencieux et vert au-delà de leur petit verger entouré d’autres jardins, de maisonnettes dans des bouquets d’arbres, dégringolant jusqu’au bas de la côte.

Le matin, avant de partir, Jean déjeunait dans leur petite salle à manger, la croisée ouverte sur cette large route pavée, mangée d’herbe, bordée de haies d’épine blanche aux parfums amers. C’est par là qu’il allait à la gare en dix minutes, longeant le parc bruissant et gazouillant; et, quand il revenait, cette rumeur s’apaisait à mesure que l’ombre sortait des taillis sur la mousse du chemin vert empourpré de couchant, et que les appels des coucous à tous les coins du bois traversaient de trilles de rossignols dans les lierres.

Mais voici que la première installation faite et la surprise passée de cet apaisement des choses autour de lui, l’amant se reprenait à ses tourments de jalousie stérile et explorante. La brouille de sa maîtresse avec Rosa, le départ de l’hôtel avaient amené entre les deux femmes une explication à double entente monstrueuse, ravivant ses soupçons, ses plus troublantes inquiétudes; et lorsqu’il s’en allait, qu’il apercevait du wagon leur maison basse, en rez-de-chaussée surmonté d’une lucarne ronde, son regard fouillait la muraille. Il se disait: «qui sait?» et cela le poursuivait jusque dans les paperasses de son bureau.

Au retour, il lui faisait rendre compte de sa journée, de ses moindres actes, de ses préoccupations, le plus souvent indifférentes, qu’il surprenait d’un «à quoi penses-tu?… tout de suite…», craignant toujours qu’elle regrettât quelque chose ou quelqu’un de cet horrible passé, confessé par elle chaque fois avec la même indéconcertable franchise.

Au moins lorsqu’ils ne se voyaient que le dimanche, avides l’un de l’autre, il ne prenait pas le temps de ces perquisitions morales, outrageantes et minutieuses. Mais rapprochés, avec la continuité de la vie à deux, ils se torturaient jusque dans leurs caresses, dans leurs plus intimes étreintes, agités de la sourde colère, du douloureux sentiment de l’irréparable; lui, s’épuisant à vouloir procurer à cette blasée d’amour une commotion qu’elle ignorât encore, elle prête au martyre pour donner une joie, qui n’eût pas été à dix autres, n’y parvenant pas et pleurant de rage impuissante.

Puis une détente se fit en eux; peut-être la satiété. des sens dans le tiède enveloppement de la nature, ou plus simplement le voisinage des Hettéma. C’est que, de tous les ménages campés sur la banlieue parisienne, pas un peut-être ne goûta jamais comme celui-là les libertés campagnardes, la joie de s’en aller vêtus de loques, coiffés de chapeaux d’écorce, madame sans corset, monsieur dans des espadrilles; de porter en sortant de table des croûtes aux canards, des épluchures aux lapins, puis sarcler, ratisser, greffer, arroser.

Oh! l’arrosage…

Les Hettéma s’y mettaient sitôt que le mari rentré échangeait son costume de bureau contre une veste de Robinson; après dîner, ils s’y reprenaient encore, et la nuit venue depuis longtemps, dans le noir du petit jardin d’où montait une buée fraîche de terre mouillée, on entendait le grincement de la pompe, les heurts des grands arrosoirs, et d’énormes souffles errant à toutes les plates-bandes avec un ruissellement qui semblait tomber du front des travailleurs dans leurs pommes d’arrosage, puis de temps en temps un cri de triomphe:

– J’en ai mis trente-deux aux pois gourmands!…

– Et moi quatorze aux balsamines!…

Des gens qui ne se contentaient pas d’être heureux, mais se regardaient l’être, dégustaient leur bonheur à vous en faire venir l’eau à la bouche; l’homme surtout, par la façon irrésistible dont il racontait les joies de l’hivernage à deux:

– Ce n’est rien maintenant, mais vous verrez en décembre!… On rentre crotté, mouillé, avec tous les embêtements de Paris sur le dos; on trouve bon feu, bonne lampe, la soupe qui embaume et, sous la table, une paire de sabots remplis de paille. Non, voyez-vous, quand on s’est fourré une platée de choux et de saucisses, un quartier de gruyère tenu au frais sous le linge, quand on a versé là-dessus un litre de ginglard qui n’a pas passé par Bercy, libre de baptême et d’entrée, ce que c’est bon de tirer son fauteuil au coin du feu, d’allumer une pipe, en buvant son café arrosé d’un caramel à l’eau-de-vie, et de piquer un chien en face l’un de l’autre, pendant que le verglas dégouline sur les vitres… Oh! un tout petit chien, le temps de laisser passer le gros de la digestion… Après on dessine un moment, la femme dessert, fait son petit train-train, la couverture, le moine, et quand elle est couchée, la place chaude, on tombe dans le tas, et ça vous fait par tout le corps une chaleur comme si l’on entrait tout entier dans la paille de ses sabots…

Il en devenait presque éloquent de matérialité, ce géant velu, à lourde mâchoire, si timide à l’ordinaire qu’il ne pouvait pas dire deux mots sans rougir et sans bégayer.

Cette timidité folle, d’un contraste comique avec cette barbe noire et cette envergure de colosse, avait fait son mariage et la tranquillité de sa vie. À vingt-cinq ans, débordant de vigueur et de santé, Hettéma ignorait l’amour et la femme, quand un jour, à Nevers, après un repas de corps, des camarades l’entraînèrent à moitié gris dans une maison de filles et l’obligèrent à faire son choix. Il sortit de là bouleversé, revint, choisit la même, toujours, paya ses dettes, l’emmena, et s’effrayant à l’idée qu’on pourrait la lui prendre, qu’il faudrait recommencer une nouvelle conquête, il finit par l’épouser.

– Un ménage légitime, mon cher… disait Fanny dans un rire de triomphe à Jean qui l’écoutait terrifié… Et, de tous ceux que j’ai connus, c’est encore le plus propre, le plus honnête.

Elle l’affirmait dans la sincérité de son ignorance, les ménages légitimes où elle avait pu pénétrer ne méritant sans doute pas d’autre jugement; et toutes ses notions de la vie étaient aussi fausses et sincères que celle-là.

D’un calmant voisinage ces Hettéma, l’humeur toujours égale, capables même de services pas trop dérangeants, ayant surtout l’horreur des scènes, des querelles où il faut prendre parti, et en général de tout ce qui peut troubler une heureuse digestion. La femme essayait d’initier Fanny à l’élevage des poules et des lapins, aux joies salubres de l’arrosage, mais inutilement.

La maîtresse de Gaussin, faubourienne passée par les ateliers, n’aimait la campagne qu’en échappées, en parties, comme un endroit où l’on peut crier, se rouler, se perdre avec son amant. Elle détestait l’effort, le travail; et ses six mois de gérance ayant épuisé pour longtemps ses facultés actives, elle s’amollissait dans une torpeur vague, une griserie de bien-être et de plein air qui lui ôtait presque la force de s’habiller, de se coiffer, ou même d’ouvrir son piano.

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