Alphonse Daudet - Sapho

Здесь есть возможность читать онлайн «Alphonse Daudet - Sapho» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Sapho: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Sapho»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Alphonse Daudet n'a pas seulement chanté la Provence perdue de son enfance. Dans Sapho, c'est un Paris bien incarné qu'il met en scène, celui de la bohème artistique de son temps, se consumant dans l'ivresse de la fête et des conquêtes d'un soir. Jean, jeune provençal fraîchement monté à Paris, s'éprend d'une très belle femme – modèle – connue sous le nom de Sapho. Sera-ce une de ces liaisons sans lendemain? Sapho n'est plus jeune et pressent qu'elle vit son dernier amour, mais, pour Jean, c'est le premier. Décalage du temps, désaccord des âmes… Trente ans avant le Chéri de Colette, Daudet a l'intuition magistrale de " ce genre d'amours auxquels le sentiment maternel ajoute une dimension délicieuse et dangereuse "

Sapho — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Sapho», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Elle avait dit à l’hôtel en parlant de lui: «Un de mes parents…» et sous le couvert de cette vague appellation il put venir quelquefois passer la soirée au salon, à mille lieues de Paris. Il connut la famille péruvienne avec ses innombrables demoiselles, fagotées de couleurs criardes, rangées autour du salon, de vrais aras au perchoir; il entendit la cithare de Mlle Minna Vogel, enguirlandée comme une perche à houblon, et vit son frère, malade, aphone, suivant de la tête avec passion le rythme de la musique et promenant ses doigts sur une clarinette imaginaire, la seule dont il eût permission de jouer. Il fit le whist du Hollandais de Fanny, un gros balourd, chauve, d’aspect sordide, qui avait navigué par tous les océans du monde, et quand on lui demandait quelques renseignements sur l’Australie où il venait de passer des mois, répondait avec un roulement d’yeux: «Devinez combien les pommes de terre à Melbourne?…» n’ayant été frappé que de ce fait unique, la cherté des pommes de terre dans tous les pays où il allait.

Fanny était l’âme de ces réunions, causait, chantait, jouait la Parisienne informée et mondaine; et ce qu’il restait dans ses façons de la bohême ou de l’atelier échappait à ces exotiques, ou leur semblait le suprême genre. Elle les éblouissait de ses relations avec les personnalités fameuses des arts ou de la littérature, donnait à la dame russe qui raffolait des œuvres de Dejoie, des renseignements sur la façon d’écrire du romancier, le nombre de tasses de café qu’il absorbait en une nuit, le chiffre exact et dérisoire dont les éditeurs de Cenderinette avaient payé le chef-d’œuvre qui faisait leur fortune. Et les succès de sa maîtresse rendaient Gaussin si fier qu’il oubliait d’être jaloux, aurait volontiers certifié sa parole, si quelqu’un l’eût mise en doute.

Pendant qu’il l’admirait dans ce paisible salon éclairé de lampes à abat-jour, servant le thé, accompagnant les mélodies des jeunes filles, leur donnant des conseils de grande sœur, il y avait pour lui un montant singulier à se la figurer tout autre, quand elle arrivait chez lui le dimanche matin, trempée, grelottante, et que sans même s’approcher du feu qui flambait en son honneur, elle se déshabillait à la hâte, et se glissait dans le grand lit, contre l’amant. Alors quelles étreintes, quelles caresses longues où se vengeaient les contraintes de toute la semaine, cette privation l’un de l’autre qui gardait le désir vivifiant à leur amour.

Les heures passaient, s’embrouillaient; on ne bougeait plus du lit jusqu’au soir. Rien ne les tentait que là; nul plaisir, personne à voir, pas même les Hettéma qui, par économie, s’étaient décidés à vivre à la campagne. Le petit déjeuner préparé, à côté d’eux, ils entendaient, anéantis, la rumeur du dimanche parisien pataugeant dans la rue, le sifflet des trains, le roulement des fiacres chargés; et la pluie en larges gouttes sur le zinc du balcon, avec les battements précipités de leurs poitrines, rythmaient cette absence de la vie, sans notion de l’heure, jusqu’au crépuscule.

Le gaz, qu’on allumait en face, glissait alors un pâle rayon sur la tenture; il fallait se lever, Fanny devant être rentrée à sept heures. Dans le demi-jour de la chambre, tous ses ennuis, tous ses écœurements lui revenaient plus lourds, plus cruels, en remettant ses bottines encore humides de la course à pied, ses jupons, sa robe de la gérance, l’uniforme noir des femmes pauvres.

Et ce qui gonflait son chagrin c’étaient ces choses aimées autour d’elle, les meubles, le petit cabinet de toilette des beaux jours… Elle s’arrachait: «Allons!…» et pour rester plus longtemps ensemble, Jean la reconduisait; ils remontaient serrés et lents l’avenue des Champs-Elysées dont la double rangée de lampadaires, avec l’Arc de Triomphe en haut, écarté d’ombre, et deux ou trois étoiles piquant un bout de ciel, figuraient un fond de diorama. Au coin de la rue Pergolèse, tout près de la pension, elle relevait sa voilette pour un dernier baiser, et le laissait désorienté, dégoûté de son intérieur où il rentrait le plus tard possible, maudissant la misère, en voulant presque à ceux de Castelet du sacrifice qu’il s’imposait pour eux.

Ils traînèrent deux ou trois mois cette existence devenue vers la fin absolument insupportable, Jean ayant été obligé de restreindre ses visites à l’hôtel à cause d’un bavardage de domestique, et Fanny de plus en plus exaspérée par l’avarice de la mère et de la fille Sanchès. Elle pensait silencieusement à reprendre leur petit ménage et sentait son amant à bout de forces lui aussi, mais elle eût voulu qu’il parlât le premier.

Un dimanche d’avril, Fanny arriva plus parée que d’ordinaire, en chapeau rond, en robe de printemps bien simple, – on n’était pas riche, – mais tendue aux grâces de son corps.

– Lève-toi vite, nous allons déjeuner à la campagne…

– à la campagne!…

– Oui, à Enghien, chez Rosa… Elle nous invite tous les deux…

Il dit non d’abord, mais elle insista. Jamais Rosa ne pardonnerait un refus.

– Tu peux bien consentir pour moi… J’en fais assez, il me semble.

C’était au bord du lac d’Enghien, devant une immense pelouse descendant jusqu’à un petit port où se balançaient quelques yoles et gondoles, un grand chalet, merveilleusement orné et meublé, et dont les plafonds, les panneaux en miroirs reflétaient l’étincellement de l’eau, les superbes charmilles d’un parc déjà frissonnant de verdures hâtives et de lilas en fleurs. Les livrées correctes, les allées où ne traînait pas une brindille, faisaient honneur à la double surveillance de Rosario et de la vieille Pilar.

On était à table quand ils arrivèrent, une fausse indication les ayant égarés une heure autour du lac, par des ruelles entre de grands murs de jardins. Jean acheva de se décontenancer, au froid accueil de la maîtresse de la maison, furieuse qu’on l’eût fait attendre, et à l’aspect extraordinaire des vieilles parques auxquelles Rosa le présentait de sa voix de charretier. Trois «élégantes», comme se désignent entre elles les grandes cocottes, trois antiques roulures comptant parmi les gloires du second Empire, aux noms aussi fameux que celui d’un grand poète ou d’un général à victoires, Wilkie Cob, Sombreuse, Clara Desfous.

Élégantes, certes elles l’étaient toujours, attifées à la mode nouvelle, aux couleurs du printemps, délicieusement chiffonnées de la collerette aux bottines; mais si fanées, fardées, retapées! Sombreuse sans cils, les yeux morts, la lèvre détendue, tâtonnant autour de son assiette, de sa fourchette, de son verre; la Desfous énorme, couperosée, une boule d’eau chaude aux pieds, étalant sur la nappe ses pauvres doigts goutteux et tordus, aux bagues étincelantes, aussi difficiles, compliquées à entrer et à sortir que les anneaux d’une question romaine. Et Cob toute mince, avec une taille jeunette qui faisait plus hideuse sa tête décharnée de clown malade sous une crinière d’étoupes jaunes. Celle-là, ruinée, saisie, était allée tenter un dernier coup à Monte-Carlo et en revenait sans un sou, enragée d’amour pour un beau croupier qui n’avait pas voulu d’elle; Rosa, l’ayant recueillie, la nourrissait, s’en faisait gloire.

Toutes ces femmes connaissaient Fanny, la saluaient d’un bonjour protecteur: «Comment va, petite?» Le fait est qu’avec sa robe à trois francs le mètre, sans un bijou que la broche rouge de Kuyper, elle avait l’air d’une recrue parmi ces épouvantables chevronnées de la galanterie, que ce cadre de luxe, toute la lumière reflétée du lac et du ciel, entrant mêlée d’odeurs printanières par les battants de la salle à manger, faisaient plus spectrales encore.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Sapho»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Sapho» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Sapho»

Обсуждение, отзывы о книге «Sapho» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x