André Gide - Isabelle
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Mais cueillir des fleurs à la Quartfourche n’était pas aussi aisé que je le supposais. Gratien exerçait sur tout le jardin une surveillance farouche; non seulement il indiquait les fleurs qui supportaient d’être cueillies, mais encore était-il jalousement regardant sur la manière de les cueillir. Il y fallait sécateur ou serpette et, de plus, quelles précautions! C’est ce que Casimir m’expliquait. Gratien nous accompagna jusqu’au bord d’une corbeille de dahlias superbes où l’on pouvait prélever maints bouquets sans que seulement il y parût.
– Au-dessus de l’œil, Monsieur Casimir, combien de fois faut-il qu’on vous le répète? coupez toujours au-dessus de l’œil.
– En cette fin de saison, cela n’a plus aucune importance, m’écriai-je impatiemment.
Il répondit en grommelant que «ça a toujours de l’importance» et que «il n’y a pas de saison pour mal faire». J’ai horreur des bougons sentencieux…
L’enfant me précéda, portant la gerbe. En passant dans le vestibule je m’étais emparé d’un vase…
Dans la chambre régnait une paix religieuse; les volets étaient clos; près du lit enfoncé dans une alcôve, un prie-Dieu d’acajou et de velours grenat au pied d’un petit crucifix d’ivoire et d’ébène; contre le crucifix, le cachant à demi, un mince rameau de buis suspendu à une faveur rose et maintenu sous un bras de la croix. Le recueillement de l’heure appelait la prière; j’oubliais ce que j’étais venu faire et la vaine curiosité qui m’avait attiré en ce lieu; je laissais Casimir apprêter à son gré les fleurs sur une commode, et je ne regardais plus rien dans la chambre: C’est ici, dans ce grand lit, pensais-je, que la bonne vieille Floche achèvera bientôt de s’éteindre, à l’abri des souffles de la vie… Ô barques qui souhaitez la tempête! que tranquille est ce port!
Casimir cependant s’impatientait contre les fleurs; les capitules pesants des dahlias l’emportaient; tout le bouquet cabriolait à terre.
– Si vous m’aidiez, dit-il enfin.
Mais tandis que je m’évertuais à sa place, il courait à l’autre bout de la pièce vers un secrétaire qu’il ouvrait.
– Je vais vous faire le billet où vous promettez de revenir.
– C’est cela, repartis-je, me prêtant à la simagrée. Dépêche-toi. Ta tante serait très fâchée si elle te voyait fouiller dans son secrétaire.
– Oh! ma tante est occupée à la cuisine; et puis elle ne me gronde jamais.
De son écriture la plus appliquée il couvrit une feuille de papier à lettre.
– À présent venez signer.
Je m’approchai:
– Mais Casimir, tu n’avais pas à signer toi-même! dis-je en riant. L’enfant, pour donner plus de poids, sans doute, à cet engagement, et pour qu’il lui parût y engager lui-même sa parole, avait cru bon d’écrire aussi son nom au bas de la feuille où je lus:
Monsieur Lacase promet de revenir l’année prochaine à la Quartfourche.
Casimir de Saint-Auréol.
Un instant il resta tout déconcerté par ma remarque et par mon rire: il y allait de tout son cœur, lui! Ne le prenais-je donc pas au sérieux? Il était bien près de pleurer.
– Laisse-moi me mettre à ta place pour que je signe.
Il se leva puis, quand j’eus signé le billet, sauta de joie et couvrit ma main de baisers. J’allais partir: il me retint par la manche et, penché sur le secrétaire:
– Je vais vous montrer quelque chose, dit-il en faisant jouer un ressort et glisser un tiroir dont il connaissait le secret; puis, ayant fouillé parmi des rubans et des quittances, il me tendit une fragile miniature encadrée:
– Regardez.
Je m’approchai de la fenêtre.
Quel est ce conte où le héros tombe amoureux du seul portrait de la princesse? Ce devait être ce portrait-là. Je n’entends rien à la peinture et me soucie peu du métier; sans doute un connaisseur eût-il jugé cette miniature affétée: sous trop de complaisante grâce s’effaçait presque le caractère: mais cette pure grâce était telle qu’on ne la pût oublier.
Peu m’importaient vous dis-je les qualités ou les défauts de la peinture: la jeune femme que j’avais devant moi et dont je ne voyais que le profil, une tempe à demi cachée par une lourde boucle noire, un œil languide et tristement rêveur, la bouche entrouverte et comme soupirante, le col fragile autant qu’une tige de fleur, cette femme était de la plus troublante, de la plus angélique beauté. À la contempler j’avais perdu conscience du lieu, de l’heure; Casimir qui d’abord s’était éloigné, achevant d’apprêter les fleurs, revint à moi, se pencha:
– C’est maman… Elle est bien jolie, n’est-ce pas!
J’étais gêné devant l’enfant de trouver sa mère si belle.
– Où est-elle à présent, ta maman?
– Je ne sais pas.
– Pourquoi n’est-elle pas ici?
– Elle s’ennuie ici.
– Et ton papa?
Un peu confusément, baissant la tête et comme honteux il répondit:
– Mon papa est mort.
Mes questions l’importunaient; mais j’étais résolu à pousser plus avant.
– Elle vient bien te voir quelquefois, ta maman?
– Oh! oui, souvent! dit-il avec conviction, en relevant soudain la tête. Il ajouta un peu plus bas:
– Elle vient causer avec ma tante.
– Mais avec toi, elle cause bien aussi?
– Oh! moi, je ne sais pas lui parler… Et puis quand elle vient, je suis couché.
– Couché!
– Oui, elle vient la nuit… Puis, cédant à sa confiance (il avait pris ma main, car j’avais reposé le portrait) tendrement et comme en secret:
– La dernière fois elle est venue m’embrasser dans mon lit.
– Elle ne t’embrasse donc pas d’ordinaire?
– Oh! si beaucoup.
– Alors pourquoi dis-tu «la dernière fois»?
– Parce qu’elle pleurait.
– Elle était avec ta tante?
– Non; elle était entrée toute seule dans le noir; elle croyait que je dormais.
– Elle t’a réveillé.
– Oh! je ne dormais pas. Je l’attendais.
– Tu savais donc qu’elle était là.
Il baissa la tête de nouveau, sans répondre. J’insistai:
– Comment savais-tu qu’elle était là?
Pas de réponse. Je repris:
– Dans le noir, comment as-tu pu voir qu’elle pleurait?
– Oh! j’ai senti.
– Tu ne lui as pas demandé de rester?
– Oh! si. Elle était penchée sur mon lit; je la tenais par les cheveux…
– Et qu’est-ce qu’elle disait?
– Elle riait; elle disait que je la décoiffais; mais qu’il fallait qu’elle s’en aille.
– Elle ne t’aime donc pas?
– Oh! si; elle m’aime beaucoup, cria-t-il, brusquement écarté de moi et le visage empourpré plus encore, d’une voix si passionnée que je pris honte de ma question.
La voix de Madame Floche retentit au bas de l’escalier:
– Casimir! Casimir! va dire à Monsieur Lacase qu’il serait temps de s’apprêter. La voiture sera là dans une demi-heure.
Je m’élançai, dégringolai l’escalier, rejoignis la vieille dans le vestibule.
– Madame Floche! quelqu’un pourrait-il porter une dépêche? J’ai trouvé un expédient qui me permettra je crois de passer quelques jours de plus près de vous.
Elle prit mes deux mains dans les deux siennes:
– Ah! Que c’est improbable! cher Monsieur… Et comme son émotion ne trouvait rien d’autre à dire, elle répétait: Que c’est improbable!… puis, courant sous la fenêtre de Floche:
– Bon ami! Bon ami! (c’est ainsi qu’elle l’appelait) Monsieur Lacase veut bien rester.
La faible voix sonnait comme un grelot fêlé, mais parvint cependant; je vis la fenêtre s’ouvrir, Monsieur Floche se pencher un instant; puis, aussitôt qu’il eut compris:
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