André Gide - Isabelle

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Tandis que Madame de Saint-Auréol nous invitait à la revanche, le premier jacquet finissait; parfois alors Monsieur Floche prenait la place de son beau-frère; ni Monsieur Floche, ni l’abbé n’annonçaient les coups; on n’entendait de leur côté que le roulement des dés dans le cornet et sur la table; Monsieur de Saint-Auréol dans la bergère monologuait ou chantonnait à demi-voix, et parfois, tout à coup, flanquait un énorme coup de pincette au travers du feu, si impertinemment qu’il en éclaboussait au loin la braise; Mademoiselle Olympe accourait précipitamment et exécutait sur le tapis ce que Madame de Saint-Auréol appelait élégamment la danse des étincelles… Le plus souvent Monsieur Floche laissait le baron aux prises avec l’abbé et ne quittait pas son fauteuil; de ma place je pouvais le voir, non point dormant comme il disait, mais hochant la tête dans l’ombre; et le premier soir, un sursaut de flamme ayant éclairé brusquement son visage, je pus distinguer qu’il pleurait.

À neuf heures et quart, le bésigue terminé, Madame Floche éteignait la lampe, tandis que Mademoiselle Verdure allumait deux flambeaux qu’elle posait des deux côtés du jacquet.

– L’abbé, ne le faites pas veiller trop tard, recommandait Madame de Saint-Auréol, en donnant un coup d’éventail sur l’épaule de son mari.

J’avais cru décent, dès le premier soir, d’obéir au signal de ces dames, laissant aux prises les jacqueteurs et à sa méditation Monsieur Floche qui ne montait que le dernier. Dans le vestibule, chacun se saisissait d’un bougeoir; ces dames me souhaitaient le bonsoir qu’elles accompagnaient des mêmes révérences que le matin. Je rentrais dans ma chambre; j’entendais bientôt monter ces Messieurs. Bientôt tout se taisait. Mais de la lumière filtrait encore longtemps sous certaines portes. Mais plus d’une heure après si, pressé par quelque besoin, l’on sortait dans le corridor, l’on risquait d’y rencontrer Madame Floche ou Mademoiselle Verdure, en toilette de nuit, vaquant à de derniers rangements. Plus tard encore, et quand on eût cru tout éteint, au carreau d’un petit cachibis qui prenait jour mais non accès sur le couloir, on pouvait voir, à son ombre chinoise, Madame de Saint-Auréol ravauder.

IV

Ma seconde journée à la Quartfourche fut très sensiblement pareille à la première; d’heure en heure; mais la curiosité que d’abord j’avais pu avoir quant aux occupations de mes hôtes était complètement retombée. Une petite pluie fine emplissait le ciel depuis le matin. La promenade devenant impossible, la conversation de ces dames se faisant de plus en plus insignifiante, j’occupai donc au travail à peu près toutes les heures du jour. À peine pus-je échanger quelques propos avec l’abbé; c’était après le déjeuner; il m’invita à venir fumer une cigarette à quelques pas du salon, dans une sorte de hangar vitré que l’on appelait un peu pompeusement: l’orangerie, où l’on avait rentré pour la mauvaise saison les quelques bancs et chaises du jardin.

– Mais, cher Monsieur, dit-il, lorsqu’un peu nerveusement j’abordai la question de l’éducation de l’enfant, – je n’aurais pas demandé mieux que d’éclairer Casimir de toutes mes faibles lumières; ce n’est pas sans regrets que j’ai dû y renoncer. Est-ce que, claudicant comme il est, vous m’approuveriez si j’allais me mettre en tête de le faire danser sur la corde roide? J’ai vite dû rétrécir mes visées. S’il s’occupe avec moi d’Averrhoès, c’est parce que je me suis chargé d’un travail sur la philosophie d’Aristote et que, plutôt que d’ânonner avec l’enfant sur je ne sais quels rudiments, j’ai pris quelque plaisir de cœur à l’entraîner dans mon travail. Autant ce sujet-là qu’un autre; l’important c’est d’occuper Casimir trois ou quatre heures par jour; aurais-je pu me défendre d’un peu d’aigreur s’il avait dû me faire perdre le même temps? et sans profit pour lui, je vous le certifie… Suffit sur ce sujet, n’est-ce pas. – Là-dessus jetant la cigarette qu’il avait laissé éteindre, il se leva pour rentrer dans le salon.

Le mauvais temps m’empêchait de sortir avec Casimir; nous dûmes remettre au lendemain la partie de pêche projetée; mais, devant la déception de l’enfant, je m’ingéniai à lui procurer quelque autre plaisir; ayant mis la main sur un échiquier, je lui appris le jeu des poules et du renard, qui le passionna jusqu’au souper.

La soirée commença tout pareille à la précédente; mais déjà je n’écoutais ni ne regardais plus personne; un ennui sans nom commençait de peser sur moi.

Sitôt après dîner, il s’éleva une espèce de rafale; à deux reprises Mademoiselle Verdure interrompit le bésigue pour aller voir dans les chambres d’en haut «si la pluie ne chassait pas». Nous dûmes prendre la revanche sans elle; le jeu manquait d’entrain. Au coin du feu, dans un fauteuil bas qu’on appelait communément «la berline», Monsieur Floche, bercé par le bruit de l’averse, s’était positivement endormi: dans la bergère, le baron qui lui faisait face se plaignait de ses rhumatismes et grognonnait.

– La partie de jacquet vous distrairait, répétait vainement l’abbé qui, faute d’adversaire, finit par se retirer, emmenant coucher Casimir.

Quand, ce soir-là, je me retrouvai seul dans ma chambre, une angoisse intolérable m’étreignit l’âme et le corps; mon ennui devenait presque de la peur. Un mur de pluie me séparait du reste du monde, loin de toute passion, loin de la vie, m’enfermait dans un cauchemar gris, parmi d’étranges êtres à peine humains, à sang froid, décolorés et dont le cœur depuis longtemps ne battait plus. J’ouvris ma valise et saisis mon indicateur: Un train! À quelque heure que ce soit, du jour ou de la nuit… qu’il m’emporte! J’étouffe ici…

L’impatience empêcha longtemps mon sommeil.

Lorsque je m’éveillai le lendemain, ma décision n’était peut-être pas moins ferme, mais il ne me paraissait plus possible de fausser politesse à mes hôtes et de partir sans inventer quelque excuse à l’étranglement de mon séjour. N’avais-je pas imprudemment parlé de m’attarder une semaine au moins à la Quartfourche! Bah! de mauvaises nouvelles me rappelleront brusquement à Paris… Heureusement j’avais donné mon adresse; on devait me renvoyer à la Quartfourche tout mon courrier; c’est bien miracle, pensai-je, s’il ne me parvient pas dès aujourd’hui n’importe quelle enveloppe dont je puisse habilement me servir… et je reportai mon espoir dans l’arrivée du facteur. Celui-ci s’amenait peu après midi, à l’heure où finissait le déjeuner; nous ne nous serions pas levés de table avant que Delphine n’eût apporté à Madame Floche le maigre paquet de lettres et d’imprimés qu’elle distribuait aux convives. Par malheur il arriva que ce jour-là l’abbé Santal était convié à déjeuner par le doyen de Pont-l’Évêque; vers onze heures il vint prendre congé de M. Floche et de moi qui ne m’avisai pas aussitôt qu’il me soufflait ainsi cheval et carriole.

Au déjeuner je jouai donc la petite comédie que j’avais préméditée:

– Allons bon! Quel ennui!… murmurai-je en ouvrant une des enveloppes que m’avait tendues Madame Floche; et comme, par discrétion, aucun de mes hôtes ne relevait mon exclamation, je repris de plus belle: Quel contretemps! en jouant la surprise et la déconvenue, tandis que mes yeux parcouraient un anodin billet. Enfin Madame Floche se hasarda à me demander d’une voix timide:

– Quelque fâcheuse nouvelle, cher Monsieur?

– Oh! rien de très grave, répondis-je aussitôt. Mais hélas! je vois qu’il va me falloir rentrer à Paris sans retard, et de là vient ma contrariété.

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