Ги де Мопассан - Notre coeur
Здесь есть возможность читать онлайн «Ги де Мопассан - Notre coeur» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Notre coeur
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Notre coeur: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Notre coeur»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Notre coeur — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Notre coeur», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
– 174 –
puis, changer de bras n’eût pas paru propre à une femme comme celle-là, trop intelligente pour subir le préjugé de la faute et du déshonneur, mais douée d’une délicate pudeur morale qui la préservait des vraies souillures. Mondaine philosophe et non prude bourgeoise, elle ne s’effrayait pas d’une attache secrète, tandis que sa chair indifférente eût tressailli de dégoût à la pensée d’une suite d’amants.
Il l’avait faite libre… et maintenant ?… Maintenant certainement elle en prendrait un autre ! Et ce serait le comte de Bernhaus. Il en était sûr, et il en souffrait, à présent, d’une inimaginable façon.
Pourquoi avait-il rompu ? Il l’avait quittée fidèle, amicale et charmante ! Pourquoi ? Parce qu’il était une brute sensuelle qui ne comprenait pas l’amour sans les entraînements physiques ?
Était-ce bien cela ? Oui… Mais il y avait autre chose ! Il y avait, avant tout, la peur de souffrir. Il avait fui devant la douleur de n’être pas aimé comme il aimait, devant le dissentiment cruel, né entre eux, de leurs baisers inégalement tendres, devant le mal inguérissable dont son cœur, durement atteint, ne devait peut-
être jamais guérir. Il avait eu peur de trop souffrir, d’endurer pendant des années l’angoisse pressentie pendant quelques mois, subie seulement pendant quelques semaines. Faible, comme toujours, il avait reculé devant cette douleur, ainsi que, durant toute sa vie, il avait reculé devant les grands efforts.
Il était donc incapable de faire une chose jusqu’au bout, de se jeter dans la passion comme il aurait dû se jeter dans une science ou dans un art, car il est peut-être impossible d’avoir beaucoup aimé sans avoir beaucoup souffert.
Jusqu’à l’aurore, il remua ces mêmes idées qui le mordaient comme des chiens ; puis il se leva et descendit au bord de la rivière.
– 175 –
Un pêcheur jetait l’épervier près du petit barrage. L’eau tournoyait sous la lumière, et, quand l’homme en retirait son grand filet rond pour l’étaler sur le bout ponté du bateau, les minces poissons frétillaient sous les mailles comme de l’argent vivant.
Mariolle se calmait dans la tiédeur de l’air matinal, dans la buée de la chute d’eau où voltigeaient de légers arcs-en-ciel ; et le courant qui coulait à ses pieds lui paraissait emporter un peu de son chagrin dans sa fuite incessante et rapide.
Il se dit : « Vraiment j’ai bien fait ; j’aurais été trop malheureux ! »
Retournant alors à la maison prendre un hamac aperçu dans le vestibule, il l’accrocha entre deux tilleuls, et, s’étant couché dedans, il essaya de ne songer à rien en regardant glisser l’onde.
Il gagna ainsi le déjeuner, dans une torpeur douce, dans un bien-être du corps qui se répandait jusqu’à l’âme, et il fit durer le repas le plus possible pour ralentir la fuite du jour. Mais une attente l’énervait : celle du courrier. Il avait télégraphié à Paris et écrit à Fontainebleau pour qu’on lui renvoyât ses lettres. Il ne recevait rien, et la sensation d’un grand abandon commençait à l’oppresser. Pourquoi ? Il ne pouvait rien espérer d’agréable, de consolant, de rassérénant dans la petite boîte noire pendue au flanc du facteur, rien que des invitations inutiles et des communications banales. Alors pourquoi désirer ces papiers inconnus, comme si le salut de son cœur était dedans ?
Ne cachait-il pas au fond de lui le vaniteux espoir qu’elle lui écrirait ?
Il demanda à l’une de ses vieilles femmes :
– À quelle heure arrive la poste ?
– 176 –
– À midi, monsieur.
C’était le moment juste. Il se mit à écouter les bruits du dehors avec une grandissante inquiétude. Un coup frappé sur la porte extérieure le souleva. Le piéton n’apportait en effet que des journaux et trois lettres sans importance. Mariolle lut les feuilles publiques, les relut, s’ennuya et sortit.
Que ferait-il ? Il retourna vers le hamac, et s’y étendit de nouveau : or au bout d’une demi-heure un impérieux besoin de changer de place le saisit. La forêt ? Oui, la forêt était délicieuse, mais la solitude y semblait encore plus profonde qu’en sa maison, que dans le village, où passaient parfois quelques bruits de vie. Et cette solitude silencieuse des arbres et des feuilles l’imprégnait de mélancolie et de regrets, le noyait dans sa misère. Il recommença dans sa pensée sa longue promenade de la veille, et, quand il revit la petite bonne alerte de l’hôtel Corot, il se dit : « Tiens ! je vais aller jusque-là, et j’y dînerai ! » Cette idée lui fit du bien ; c’était une occupation, un moyen de gagner quelques heures ; et il se mit en route tout de suite.
La longue rue du village s’allongeait toute droite dans le vallon, entre ses deux rangées de maisons blanches, basses, couvertes en tuiles, les unes alignées contre le chemin, les autres au fond d’une petite cour où fleurissait un lilas, où rôdaient des poules sur le fumier chaud, où des escaliers à rampes de bois grimpaient en plein air à des portes dans le mur. Des paysans travaillaient lentement devant leur logis à des besognes domestiques. Une vieille femme courbée, avec des cheveux grisâtres et jaunes malgré son âge, car les ruraux n’ont presque jamais les cheveux vraiment blancs, passa près de lui, la taille dans un caraco déchiré, les jambes maigres et noueuses dessinées sous une espèce de jupon de laine que soulevait la saillie de la croupe. Elle regardait devant elle avec des yeux sans idées, des yeux qui n’avaient jamais vu que les quelques simples objets utiles à sa pauvre existence.
– 177 –
Une autre, plus jeune, étendait du linge devant sa porte. Le mouvement des bras retroussant la jupe montrait en des bas bleus de grosses chevilles et des os au-dessus, des os sans chair, tandis que la taille et la gorge, plates et larges comme une poitrine d’homme, révélaient un corps sans forme qui devait être horrible à voir.
Mariolle pensa : « Des femmes ! Ce sont des femmes ! Voilà des femmes ! » La silhouette de Mme de Burne se dessina devant ses yeux. Il l’aperçut exquise d’élégance et de beauté, bijou de chair humaine, coquette et parée pour des regards d’hommes ; et il tressaillit de l’angoisse d’une irréparable perte.
Alors il marcha plus vite pour secouer son cœur et sa pensée.
Quand il entra dans l’hôtel de Marlotte, la petite bonne le reconnut aussitôt, et, presque familière, lui dit :
– Bonjour, monsieur.
– Bonjour, mademoiselle.
– Vous voulez boire quelque chose ?
– Oui, pour commencer ; puis je dînerai ici.
Ils discutèrent sur ce qu’il boirait d’abord, sur ce qu’il mangerait ensuite. Il la consultait pour la faire parler, car elle s’exprimait bien, avec l’accent bref de Paris et une aisance d’élocution aussi facile que son aisance de mouvement.
Il pensait en l’écoutant : « Elle est fort agréable, cette fillette ; ça m’a l’air de graine de cocote. »
Il lui demanda :
– 178 –
– Vous êtes Parisienne ?
– Oui, monsieur.
– Il y a longtemps que vous êtes ici ?
– Quinze jours, monsieur.
– Vous vous y plaisez ?
– Pas jusqu’à présent, mais c’est trop tôt pour savoir ; et puis j’étais fatiguée de l’air de Paris, et la campagne m’a rétablie ; c’est ça surtout qui m’a décidée à venir. Alors je vous apporte un vermout, monsieur ?
– Oui, mademoiselle, et vous direz au chef ou à la cuisinière de bien soigner mon dîner.
– Ne craignez rien, monsieur.
Elle sortit, le laissant seul.
Il gagna le jardin de l’hôtel et s’installa sous une tonnelle, où son vermout lui fut servi. Il y resta jusqu’à la fin de la journée, écoutant siffler un merle dans une cage, et regardant passer la petite bonne, qui coquetait et faisait des grâces pour le monsieur, ayant compris qu’il la trouvait à son goût.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Notre coeur»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Notre coeur» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Notre coeur» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.