Ги де Мопассан - Notre coeur

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Une semaine s’écoula sans apporter dans l’âme de Mariolle un appréciable changement.

Il remarqua seulement qu’il quittait moins sa maison, car il n’avait plus le prétexte des promenades à Marlotte, et qu’elle lui semblait peut-être moins lugubre que dans les premiers jours. La grande ardeur de son chagrin se calmait un peu, comme tout se calme ; mais, à la place de cette brûlure, naissait en lui une tristesse insurmontable, une de ces mélancolies profondes pareilles aux maladies chroniques et lentes, dont on finit quelquefois par mourir. Toute son activité passée, toute la curiosité de son esprit, tout son intérêt pour les choses qui l’avaient jusqu’ici occupé et amusé étaient morts en lui, remplacés par un dégoût de tout et une nonchalance invincible qui ne lui laissait pas même la force de se lever pour une sortie. Il ne quittait plus guère sa maison, allant de son salon à son hamac, de son hamac à son salon. Ses plus grandes distractions consistaient à regarder couler le Loing et le pêcheur jeter son épervier.

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Après ses premiers jours de réserve et de retenue, Élisabeth s’enhardissait un peu, et, remarquant, avec son flair féminin, l’abattement constant de son maître, elle lui demandait parfois, quand l’autre bonne n’était pas là :

– Monsieur s’ennuie beaucoup ?

Il répondait avec résignation :

– Oui, pas mal.

– Monsieur devrait se promener.

– Ça ne m’amuserait pas davantage.

Elle avait pour lui des attentions discrètes et dévouées.

Chaque matin, en entrant dans son salon, il le trouvait plein de fleurs, et parfumé comme une serre. Élisabeth assurément devait mettre à contribution les courses des gamins qui lui rapportaient de la forêt des primevères, des violettes, des genêts d’or, ainsi que les petits jardinets du village, où les paysannes arrosaient, le soir, quelques plantes. Lui, dans son abandon, dans sa détresse, dans sa torpeur, lui savait gré, un gré attendri, de cette reconnaissance ingénieuse et du souci deviné sans cesse en elle de lui être agréable dans les moindres choses.

Il lui semblait aussi qu’elle devenait plus jolie, plus soignée, que sa figure était un peu pâlie et pour ainsi dire affinée. Il s’aperçut même un jour, comme elle lui servait son thé, qu’elle n’avait plus des mains de bonne, mais des mains de dame, avec des ongles bien taillés, irréprochablement propres. Il remarqua, une autre fois, qu’elle portait des chaussures presque élégantes.

Puis, une après-midi, comme elle était montée à sa chambre, elle en redescendit avec une charmante petite robe grise, simple et d’un goût parfait. Il s’écria en la voyant paraître :

– Tiens, comme vous devenez coquette, Élisabeth !

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Elle rougit jusqu’aux yeux, et balbutia :

– Moi ? mais non, monsieur. Je m’habille un peu mieux parce que j’ai un peu plus d’argent.

– Où avez-vous acheté cette robe-là ?

– Je l’ai faite moi-même, monsieur.

– Vous l’avez faite ? Quand donc ? Je vous vois travailler toute la journée dans la maison.

– Mais, le soir, monsieur.

– L’étoffe, où l’avez-vous eue ? Et puis qui vous l’a coupée ?

Elle raconta que le mercier de Montigny lui avait rapporté des échantillons de Fontainebleau. Elle avait choisi, puis payé la marchandise avec les deux louis donnés par Mariolle comme denier à Dieu. Quant à la coupe et à la façon, ça ne l’embarrassait guère, ayant travaillé pendant quatre ans, avec sa mère, pour un magasin de confections.

Il ne put s’empêcher de lui dire :

– Ça vous va très bien. Vous êtes très gentille.

Et elle s’empourpra de nouveau jusqu’à la racine des cheveux.

Quand elle fut partie, il se demanda : « Est-ce qu’elle serait amoureuse de moi, par hasard ? » Il y réfléchit, hésita, douta, puis finit par se convaincre que c’était possible, après tout. Il avait été bon, compatissant, secourable, presque amical. Quoi d’étonnant à ce que cette fillette se fût éprise de son maître après ce qu’il avait fait pour elle. L’idée d’ailleurs ne lui semblait pas

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désagréable, la petite personne étant vraiment bien, et n’ayant plus rien d’une servante. Sa vanité d’homme, si froissée, si blessée, si meurtrie, si écrasée par une autre femme, se trouvait flattée, soulagée, presque réconfortée. C’était une compensation, très légère, imperceptible, mais enfin c’était une compensation, car, lorsque l’amour vient à un être d’où qu’il vienne, c’est que cet être peut l’inspirer. Son égoïsme inconscient en était aussi satisfait. Cela l’occupait et lui ferait peut-être un peu de bien de regarder ce petit cœur s’animer et battre pour lui. La pensée ne l’effleura pas d’éloigner cette enfant, de la préserver de ce danger dont il souffrait si cruellement lui-même, d’avoir pitié d’elle plus qu’on n’avait eu pitié de lui, car aucune compassion ne se mêle jamais aux histoires sentimentales.

Il l’observa donc, et reconnut bientôt qu’il ne s’était point trompé. Chaque jour, de menus détails le lui révélaient davantage. Comme elle le frôlait un matin en le servant à table, il flaira dans ses vêtements une odeur de parfum, de parfum commun, fourni sans doute aussi par le mercier ou par le pharmacien. Alors il lui fit cadeau d’une bouteille d’eau de toilette au chypre qu’il avait adoptée depuis longtemps pour ses lavages, et dont il emportait toujours une provision. Il lui offrit encore des savons fins, de l’eau dentifrice, de la poudre de riz. Il aidait subtilement à cette transformation, chaque jour plus apparente, chaque jour plus complète, en la suivant d’un œil et curieux et flatté.

Tout en demeurant pour lui la fidèle et discrète domestique, elle devenait une femme émue, éprise, chez qui tous les instincts coquets se développaient naïvement.

Lui-même s’attachait à elle tout doucement. Il était amusé, touché et reconnaissant. Il jouait avec cette tendresse naissante comme on joue, aux heures tristes, avec tout ce qui peut distraire.

Il n’éprouvait pour elle aucune autre attraction que ce vague désir qui pousse tout homme vers toute femme avenante, fût-elle une jolie servante ou une paysanne faite en déesse, une sorte de Vénus rustique. Il était surtout attiré vers elle par ce qu’il trouvait

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maintenant en elle de la femme. Il avait besoin de cela, un besoin confus et irrésistible venu de l’autre, de celle qu’il aimait, qui avait éveillé en lui ce goût invincible et mystérieux de la nature, du voisinage, du contact des femmes, de l’arôme subtil, idéal ou sensuel que toute créature séduisante, du peuple ou du monde, brute d’Orient aux grands yeux noirs, ou fille du Nord au regard bleu et à l’âme rusée, dégage vers les hommes en qui survit encore l’immémorial attrait de l’être féminin.

Cette attention tendre, incessante, caressante et secrète, plutôt perceptible que visible, enveloppait sa blessure d’une sorte de ouate isolante qui la rendait un peu moins sensible aux retours de ses angoisses. Elles subsistaient pourtant, rôdant et voletant comme des mouches autour d’une plaie. Il suffisait qu’une d’elles s’y posât pour qu’il se remît à souffrir. Comme il avait interdit de donner son adresse, ses amis respectaient sa fuite, et il était surtout tourmenté par l’absence de nouvelles et de renseignements. De temps en temps, il lisait dans un journal le nom de Lamarthe ou celui de Massival dans la liste des gens qui avaient pris part à un grand dîner ou assisté à une grande fête. Un jour, il aperçut celui de Mme de Burne, citée comme une des plus élégantes, des plus jolies et des mieux habillées au bal de l’Ambassade d’Autriche. Un frisson le parcourut des pieds à la tête. Le nom du comte de Bernhaus apparaissait quelques lignes plus bas. Et jusqu’au soir, la jalousie revenue déchira le cœur de Mariolle. Cette liaison présumée était maintenant presque hors de doute pour lui ! C’était une de ces convictions imaginaires, plus harcelantes que le fait certain, car on ne s’en débarrasse et on ne s’en guérit jamais.

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