Ги де Мопассан - Notre coeur

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Il y avait en bas un salon, une salle à manger, la cuisine et deux petites pièces ; au premier, une belle chambre et une sorte de grand cabinet que l’artiste propriétaire avait disposé en atelier.

Tout cela installé avec amour, comme on installe quand on s’éprend d’un pays et d’un logis. C’était maintenant un peu défraîchi, un peu dérangé, avec l’air veuf et délaissé des demeures dont le maître est parti.

On sentait pourtant que cette petite maison venait d’être habitée. Une douce odeur de verveine y flottait encore. Mariolle pensa : « Tiens, de la verveine, parfum simple. La femme d’avant moi ne devait pas être une compliquée… Heureux homme ! »

Le soir venait, toutes ses affaires ayant fait glisser la journée.

Il s’assit près d’une fenêtre ouverte, buvant la fraîcheur humide et douce des herbages mouillés et regardant le soleil couchant faire de grandes ombres sur les prés.

Les deux servantes parlaient en préparant le dîner, et leurs voix paysannes montaient sourdement par l’escalier, tandis que,

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par la fenêtre, entraient des meuglements de vache, des aboiements de chien, des appels d’homme ramenant des bêtes ou causant avec un camarade à travers la rivière.

Cela était vraiment calme et reposant.

Mariolle se demandait pour la millième fois depuis le matin :

« Qu’a-t-elle pensé en recevant ma lettre ?… Que va-t-elle faire ?

… »

Puis il se dit : « Que fait-elle en ce moment ? »

Il regarda l’heure à sa montre : – six heures et demie. – « Elle est rentrée, elle reçoit. »

Il eut la vision du salon et de la jeune femme causant avec la princesse de Malten, Mme de Frémines, Massival et le comte de Bernhaus.

Son âme soudain tressaillit d’une espèce de colère. Il aurait voulu être là-bas. C’était l’heure où presque chaque jour il entrait chez elle. Et il sentait en lui un malaise, non pas un regret, car sa volonté était ferme, mais une sorte de souffrance physique pareille à celle d’un malade à qui on refuse la piqûre de morphine au moment accoutumé.

Il ne voyait plus les prairies, ni le soleil disparaissant derrière les collines de l’horizon. Il ne voyait qu’elle, au milieu d’amis, elle en proie à ces soucis mondains qui la lui avaient volée : « N’y pensons plus ! » se dit-il.

Il se leva, descendit au jardin, marcha jusqu’à la terrasse. La fraîcheur de l’eau secouée par le barrage montait en brumes de la rivière ; et cette froide sensation, glaçant son cœur déjà si triste, le fit revenir sur ses pas. Son couvert était mis dans la salle à manger. Il dîna vite ; puis, n’ayant rien à faire, sentant grandir dans son corps et grandir dans son âme ce malaise dont il avait

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subi tout à l’heure l’atteinte, il se coucha, et ferma les yeux pour dormir : ce fut en vain. Sa pensée voyait, sa pensée souffrait, sa pensée ne quittait point cette femme.

À qui serait-elle à présent ? Au comte de Bernhaus sans doute ! C’était bien l’homme qu’il fallait à cette créature d’apparat, l’homme en vue, élégant, recherché. Il lui plaisait, car, pour le conquérir, elle avait employé toutes ses armes, bien qu’étant la maîtresse d’un autre.

Sous l’obsession de ces idées rongeuses, son âme pourtant s’engourdissait, s’égarait en des divagations somnolentes où sans cesse ils reparaissaient, cet homme et elle. Le vrai sommeil ne vint point ; et toute la nuit il les vit errer autour de lui, le bravant et l’irritant, disparaissant comme pour lui permettre de s’endormir enfin, et dès que l’oubli l’avait enveloppé, reparaissant et le réveillant par un spasme aigu de jalousie au cœur.

Il sortit de son lit aux premières lueurs de l’aube et s’en alla dans la forêt une canne à la main, une forte canne oubliée dans sa nouvelle maison par le dernier habitant.

Le soleil levé tombait à travers les cimes presque chauves encore des chênes, sur le sol tapissé par places d’herbe verdoyante, plus loin d’un tapis de feuilles mortes, plus loin de bruyères roussies par l’hiver ; et des papillons jaunes voltigeaient le long de la route, comme de petites flammes dansantes.

Un coteau, presque un mont, couvert de pins et de rocs bleuâtres, apparut à droite du chemin. Mariolle le gravit lentement, et, quand il fut au sommet, s’assit sur une grosse pierre, car il était déjà haletant. Ses jambes ne le soutenaient plus, défaillantes de faiblesse ; son cœur battait ; tout son corps semblait meurtri par une inconcevable courbature.

Cet accablement, il le savait, ne venait point de fatigue : il venait d’Elle, de cet amour pesant sur lui comme un poids

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intolérable ; et il murmura : « Quelle misère ! Pourquoi me tient-elle ainsi, moi qui n’ai jamais pris de l’existence que ce qu’il en fallait prendre pour la goûter sans en souffrir ? »

Son attention, surexcitée, aiguisée par la peur de ce mal qui serait peut-être si difficile à vaincre, se fixa sur lui-même et fouilla son âme, descendit dans son être intime, cherchant à le mieux connaître, à le mieux comprendre, à dévoiler à ses propres yeux le pourquoi de cette inexplicable crise.

Il se disait : « Je n’avais jamais subi d’entraînement. Je ne suis pas un exalté, je ne suis pas un passionné ; j’ai plus de jugement que d’instinct, de curiosités que d’appétits, de fantaisie que de persévérance. Je ne suis au fond qu’un jouisseur délicat, intelligent et difficile. J’ai aimé les choses de la vie sans m’y attacher jamais beaucoup, avec des sens d’expert qui savoure et ne se grise point, qui comprend trop pour perdre la tête. Je raisonne tout, et j’analyse d’ordinaire trop bien mes goûts pour les subir aveuglément. C’est même là mon grand défaut, la cause unique de ma faiblesse. Et voilà que cette femme s’est imposée à moi, malgré moi, malgré ma peur et ma connaissance d’elle ; et elle me possède comme si elle avait cueilli une à une toutes les aspirations diverses qui étaient en moi. C’est cela peut-être. Je les éparpillais vers des choses inanimées, vers la nature qui me séduit et m’attendrit, vers la musique, qui est une espèce de caresse idéale, vers la pensée qui est la gourmandise de l’esprit, et vers tout ce qui est agréable et beau sur la terre.

« Puis, j’ai rencontré une créature qui a ramassé tous mes désirs un peu hésitants et changeants, et, les tournant vers elle, en a fait de l’amour. Élégante et jolie, elle a plu à mes yeux ; fine, intelligente et rusée, elle a plu à mon âme ; et elle a plu à mon cœur par un agrément mystérieux de son contact et de sa présence, par une secrète et irrésistible émanation de sa personne qui m’ont conquis comme engourdissent certaines fleurs.

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« Elle a tout remplacé pour moi, car je n’aspire plus à rien, je n’ai plus besoin, envie ni souci de rien.

« Autrefois, comme j’aurais tressailli et vibré dans cette forêt qui renaît ! Aujourd’hui je ne la vois pas, je ne la sens pas, je n’y suis point ; je suis toujours près de cette femme, que je ne veux plus aimer.

« Allons ! Il faut que je tue mes idées par la fatigue, sans quoi je ne me guérirai pas. »

Il se leva, descendit le coteau rocheux, et se remit en marche à grands pas. Mais l’obsession l’écrasait comme s’il l’eût portée sur ses reins.

Il allait hâtant toujours sa marche, et rencontrant parfois, à la vue du soleil plongeant dans les feuillages ou bien au passage d’un souffle résineux tombé d’un bouquet de sapin, une courte sensation de soulagement, pareille au pressentiment de la consolation lointaine.

Tout à coup il s’arrêta : « Je ne me promène plus, se dit-il : je fuis. » Il fuyait, en effet, devant lui, n’importe où ; il fuyait, poursuivi par l’angoisse de cet amour rompu.

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