Ги де Мопассан - Notre coeur
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Lamarthe, qu’amusaient toujours les discussions littéraires, commençait une dissertation quand Mme de Burne s’approcha d’eux.
Elle était vraiment dans un de ses beaux jours, habillée à ravir les yeux, avec cet air hardi et provocant que lui donnait la sensation de la lutte. Elle s’assit :
– Voilà ce que j’aime, dit-elle : surprendre deux hommes qui causent, sans qu’ils parlent pour moi. Vous êtes d’ailleurs les deux seuls intéressants à entendre ici. Sur quoi discutez-vous ?
Lamarthe, sans embarras et d’un ton de gouaillerie galante, lui révéla la question soulevée. Puis il reprit ses arguments avec une verve accentuée par le désir de parade qui excite devant les femmes tous les buveurs de gloire.
Elle s’amusa tout de suite du motif de cette querelle, et, excitée elle-même par ce sujet, y prit part, en défendant les
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femmes modernes avec beaucoup d’esprit, de finesse et d’à-
propos. Quelques phrases, incompréhensibles pour le romancier, sur la fidélité et l’attachement dont les plus suspectes pouvaient être capables, firent battre le cœur de Mariolle, et, quand elle fut partie pour aller s’asseoir à côté de Mme de Frémines, qui avait gardé près d’elle obstinément le comte de Bernhaus, Lamarthe et Mariolle, séduits par tout ce qu’elle leur avait montré de science féminine et de grâce, se déclarèrent l’un à l’autre qu’elle était incontestablement exquise.
– Et regardez-là ! dit l’écrivain.
C’était le grand duel. De quoi parlaient-ils, à présent, l’Autrichien et les deux femmes ? Mme de Burne était arrivée juste au moment où le tête-à-tête trop prolongé de deux personnes, même quand elles se plaisent devient monotone ; et elle le rompait en racontant d’un air indigné tout ce qu’elle venait d’entendre dans la bouche de Lamarthe. Tout cela certes pouvait s’appliquer à Mme de Frémines, tout cela venait de sa plus récente conquête, tout cela était répété devant un homme très fin qui savait tout comprendre. Le feu de nouveau prit à cette question éternelle de l’amour ; et la maîtresse de la maison fit signe à Lamarthe et à Mariolle de les rejoindre. Puis, comme les voix s’élevaient, elle appela tout le monde.
Une discussion générale suivit, gaie et passionnée, où chacun dit son mot, et où Mme de Burne trouva le moyen d’être la plus fine et la plus amusante, en laissant traîner du sentiment, peut-
être factice, en de drolatiques opinions, car elle était vraiment dans un jour de succès, plus animée, intelligente et jolie qu’elle n’avait jamais été.
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– IV –
Dès qu’André Mariolle eut quitté Mme de Burne, le charme mordant de sa présence s’évanouissant, il sentit en lui et autour de lui, dans sa chair, dans son âme, dans l’air et dans le monde entier une espèce de disparition de ce bonheur de vivre qui le soutenait et l’animait depuis quelque temps.
Que s’était-il passé ? Rien, presque rien. Elle avait été charmante pour lui à la fin de cette réunion, lui disant, par un ou deux regards ; « Il n’y a que vous ici pour moi ». Et pourtant il sentait qu’elle venait de lui faire des révélations qu’il aurait voulu toujours ignorer. Cela aussi n’était rien, presque rien ; et il demeurait cependant stupéfait comme un homme qui découvre de sa mère ou de son père une action suspecte, en apprenant que, depuis ces vingt jours, pendant ces vingt jours qu’il avait cru donnés entièrement, voués par elle, comme par lui, minute par minute au sentiment si neuf et si vif de leur tendresse éclose, elle avait repris son existence ancienne, fait tant de visites, de démarches, de projets, recommencé ces odieuses luttes de galanterie, combattu ses rivales, pourchassé des hommes, reçu avec plaisir des compliments, et déployé toutes ses grâces pour d’autres que pour lui.
Déjà ! Elle avait fait tout cela, déjà ! Oh, plus tard, il n’aurait pas été surpris. Il connaissait le monde, les femmes, les sentiments, il n’aurait jamais eu, étant assez intelligent pour tout comprendre, des exigences excessives, ni des inquiétudes ombrageuses. Elle était belle, née, faite pour plaire, pour recevoir des hommages, et entendre des fadeurs. Parmi tous elle l’avait choisi, s’était donnée hardiment, royalement. Il serait demeuré, il demeurerait quand même le serviteur reconnaissant de ses caprices et le spectateur résigné de sa vie de jolie femme. Mais quelque chose souffrait en lui, dans cette espèce de caverne obscure du fond de l’âme où sont blotties les sensibilités délicates.
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Il avait tort sans doute, et il avait toujours eu tort ainsi depuis qu’il se connaissait. Il passait dans le monde avec trop de prudence sentimentale. La peau de son âme était trop tendre. De là l’espèce d’isolement dans lequel il avait vécu, par crainte des contacts et des froissements. Il avait tort, car ces froissements viennent presque toujours de ce qu’on n’admet pas, de ce qu’on ne tolère point chez les autres une nature très différente de la nôtre. Il le savait, l’ayant souvent observé ; mais il ne pouvait non plus modifier la vibration spéciale de son être.
Certes il n’avait rien à reprocher à Mme de Burne ; car, si elle l’avait tenu éloigné de son salon et caché pendant ces jours de bonheur donné par elle, c’était pour égarer les regards, tromper les surveillances, être à lui plus sûrement ensuite. Pourquoi donc cette peine entrée en son cœur ? Ah ! pourquoi ? C’est qu’il l’avait crue à lui tout entière, et il venait de reconnaître, de deviner qu’il ne pourrait jamais saisir et posséder la si grande surface de cette femme qui appartenait à tout le monde.
Il s’avait d’ailleurs fort bien que toute la vie est faite d’à peu près, et il s’y était jusqu’ici résigné, cachant son mécontentement des satisfactions insuffisantes sous une sauvagerie volontaire.
Mais il avait pensé cette fois qu’il allait obtenir enfin le « tout à fait » sans cesse espéré, sans cesse attendu. Le « tout à fait » n’est point de ce monde.
Sa soirée fut mélancolique, et il se consolait par des raisonnements de l’impression pénible qu’il avait éprouvée.
Quand il fut au lit, cette impression, au lieu de diminuer, s’accrut, et, comme il ne laissait en lui rien d’inexploré, il chercha les moindres origines des malaises nouveaux de son cœur. Ils passaient, s’en allaient, revenaient comme de petits souffles de vent glacé, éveillant en son amour une souffrance encore faible, lointaine, mais inquiétante à la façon de ces vagues névralgies que fait naître un courant d’air, menace du mal aux horribles crises.
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Il comprit d’abord qu’il était jaloux, non plus seulement comme un amoureux exalté, mais comme un mâle qui possède.
Tant qu’il ne l’avait pas revue au milieu des hommes, de ses hommes, il avait ignoré cette sensation, tout en la prévoyant un peu, mais en la supposant différente, très différente de ce qu’elle allait devenir. En retrouvant la maîtresse qu’il supposait occupée de lui seul pendant ces jours de rendez-vous secrets et fréquents, pendant cette période des premières étreintes qui aurait dû être toute d’isolement et d’émotion ardente, en la retrouvant, autant et plus même qu’avant de se donner, amusée et passionnée par toutes ses anciennes et futiles coquetteries, par ce gaspillage de sa personne à tout venant, qui ne devait pas laisser grand’chose d’elle-même au préféré, il se sentit jaloux encore plus par la chair que par l’âme, non pas d’une façon vague, comme d’une fièvre qui couve, mais d’une façon précise, car il douta d’elle.
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