Ги де Мопассан - Notre coeur

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– Afin de pouvoir vous envoyer une dépêche si j’avais un empêchement invincible.

– Je m’appelle M. Nicolle.

– Très bien. Je ne l’oublierai pas. Dieu ! qu’il fait bon dans ce jardin !

Les fleurs, entretenues, renouvelées, multipliées par le jardinier qui voyait son client payer très cher sans résistance, bariolaient le gazon de cinq grandes taches parfumées.

S’arrêtant devant un banc, contre une corbeille d’héliotropes :

– 114 –

– Asseyons-nous un peu ici, dit-elle, je vais vous raconter une histoire très drôle.

Et elle raconta un potin tout chaud dont elle était encore émue. On disait que Mme Massival, l’ancienne maîtresse épousée par l’artiste, exaspérée de jalousie, avait pénétré chez Mme de Bratiane au milieu d’une soirée, pendant que la marquise chantait, accompagnée par le compositeur, et avait fait une scène épouvantable : d’où fureur de l’Italienne, surprise et joie des invités.

Massival, affolé, essaya d’emmener, d’entraîner sa femme qui le frappait au visage, lui arrachait la barbe et les cheveux, le mordait et déchirait ses vêtements. Cramponnée à lui, elle l’immobilisait, tandis que Lamarthe et deux domestiques survenus au bruit s’efforçaient de l’arracher aux griffes et aux dents de cette furie.

Le calme ne se rétablit qu’après le départ du ménage. Depuis ce moment, le musicien était demeuré invisible, tandis que le romancier témoin de cette scène la racontait partout avec une fantaisie très spirituelle et amusante.

Mme de Burne en était fort agitée, tellement préoccupée que rien ne l’en pouvait distraire. Les noms de Massival et de Lamarthe, revenus sans cesse sur ses lèvres, agaçaient Mariolle.

– C’est tout à l’heure que vous avez appris cela ? dit-il.

– Mais oui, il y a une heure à peine.

Il pensa avec amertume : « Et voilà pourquoi elle est en retard. »

Puis il demanda :

– 115 –

– Entrons-nous ?

Docile et distraite, elle murmura encore :

– Mais oui.

Quand elle l’eut quitté, une heure plus tard, car elle était fort pressée, il retourna seul dans la petite maison solitaire et s’assit sur une chaise basse, dans leur chambre. En tout son être, en toute son âme, l’impression de ne l’avoir pas plus possédée que si elle n’était point venue laissait une sorte de trou noir au fond duquel il regardait. Il n’y voyait rien : il ne comprenait pas ; il ne comprenait plus. Si elle n’avait point échappé à son baiser, elle venait du moins d’échapper à l’embrassement de sa tendresse par une absence mystérieuse de la volonté d’être à lui. Elle ne s’était pas refusée, elle ne s’était pas dérobée. Mais il semblait que son cœur ne fût point entré avec elle. Il était resté quelque part, très loin, flânant, distrait par de petites choses.

Il s’aperçut alors clairement qu’il l’aimait déjà avec ses sens autant qu’avec son âme, plus peut-être. La déception de ses caresses inutiles l’agitait d’une frénétique envie de courir derrière elle, de la ramener, de la reprendre. Mais pourquoi ? à quoi bon ?

puisque le souci de cette mobile pensée était ailleurs ce jour-là ? Il devrait donc attendre les jours et les heures où viendrait à cette fuyante maîtresse, ainsi que ses autres caprices, le caprice d’être amoureuse.

Il rentra chez lui lentement, très las, à pas pesants, les yeux sur le trottoir, fatigué de vivre. Et il songea qu’ils n’avaient pris aucun rendez-vous prochain, ni chez elle, ni ailleurs.

– 116 –

– V –

Jusqu’au commencement de l’hiver elle fut à peu près fidèle aux rendez-vous. Fidèle, non pas exacte.

Pendant les trois premiers mois, elle y vint avec des retards variant entre trois quarts d’heure et deux heures. Comme les averses d’automne forçait Mariolle à attendre sous un parapluie, derrière la porte du jardin, les pieds dans la boue, en grelottant, il fit édifier une sorte de petit kiosque de bois, de vestibule couvert et fermé, derrière cette porte, afin de ne point s’enrhumer à chacune de leurs rencontres. Les arbres ne portaient plus de verdure. À la place des roses et de toutes les autres plantes, s’étalaient, maintenant, de hautes et larges plates-bandes de chrysanthèmes blancs, roses, violets, pourpres, jaunes, qui répandaient dans l’air humide, chargé de l’odeur mélancolique de la pluie sur les feuilles mortes, leur senteur un peu âcre et balsamique, un peu triste aussi, de grandes fleurs nobles d’arrière-saison. Devant la porte du petit logis, les espèces rares, aux nuances combinées, hypertrophiées par l’Art, formaient une grande croix de Malte aux tons délicats et changeants, invention du jardinier, et Mariolle ne pouvait plus passer devant cette plate-bande, où s’épanouissaient de nouvelles et surprenantes variétés, sans avoir le cœur étreint par la pensée que cette croix fleurie semblait indiquer une tombe.

Il les connaissait à présent les longs séjours dans le petit kiosque, derrière la porte. La pluie tombait sur le chaume dont il l’avait fait couvrir, puis s’égouttait le long de la cloison de planches ; et, à chaque station dans cette chapelle de l’Attente, il refaisait les mêmes réflexions, recommençait les mêmes raisonnements, repassait par les mêmes espérances, les mêmes inquiétudes et les mêmes découragements.

C’était pour lui une lutte imprévue, incessante, une lutte morale, acharnée, épuisante, avec une chose insaisissable, avec

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une chose qui peut-être n’existait pas : la tendresse de cœur de cette femme. Comme ils étaient bizarres, leurs rendez-vous !

Tantôt elle arrivait rieuse, animée d’envie de causer, et s’asseyait sans ôter son chapeau, sans ôter ses gants, sans lever son voile, sans même l’embrasser. Elle n’y pensait pas souvent, ces jours-là, à l’embrasser. Elle avait en tête un tas de préoccupations captivantes, plus captivantes que le désir de tendre ses lèvres au baiser d’un amoureux que rongeait une ardeur désespérée. Il s’asseyait à côté d’elle, le cœur et la bouche pleins de paroles brûlantes qui ne sortaient point ; il l’écoutait, il répondait, et, tout en paraissant s’intéresser beaucoup à ce qu’elle lui racontait, il essayait parfois de lui prendre une main, qu’elle abandonnait sans y songer, amicale et le sang calme.

Tantôt elle paraissait plus tendre, plus à lui ; mais lui, qui la regardait avec des yeux inquiets, avec des yeux perspicaces, avec des yeux d’amant impuissant à la conquérir tout entière, comprenait, devinait que cette affectuosité relative tenait à ce que sa pensée n’avait été agitée et détournée par personne et par rien, ces jours-là.

Ses constants retards d’ailleurs prouvaient à Mariolle combien peu d’empressement la poussait à ces rencontres. On se hâte vers ce qu’on aime, vers ce qui plaît, vers ce qui attire ; mais on arrive toujours trop tôt à ce qui ne séduit guère, et tout sert de prétexte alors pour ralentir et interrompre la marche, retarder l’heure vaguement pénible. Une singulière comparaison avec lui-même lui revenait sans cesse. Pendant l’été, le désir de l’eau froide lui faisait accélérer sa toilette quotidienne et sa sortie matinale vers la douche, tandis que, pendant les grandes gelées, il trouvait tant de petites choses à faire chez lui avant de partir, qu’il arrivait toujours à l’établissement une heure plus tard que d’habitude. Les rendez-vous d’Auteuil ressemblaient pour elle à des douches d’hiver.

– 118 –

Depuis quelque temps d’ailleurs elle espaçait souvent ces rendez-vous, les remettait au lendemain, envoyait des dépêches de la dernière heure, semblait à la recherche de prétextes d’impossibilité, qu’elle découvrait toujours acceptables, mais qui le jetaient en des agitations morales et dans un énervement physique intolérables.

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