Ги де Мопассан - Notre coeur
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Se tournant vers lui, elle souleva ses deux bras, par un ravissant geste d’appel, et ils s’étreignirent dans un de ces baisers aux yeux clos qui donnent l’étrange et double sensation du bonheur et du néant.
Ils eurent, dans l’impénétrable silence de cette retraite, trois heures de face à face, de corps à corps, de bouche à bouche, qui mêlèrent enfin pour André Mariolle l’ivresse des sens à l’ivresse de l’âme.
Avant de se quitter, ils firent un tour dans le jardin et s’assirent en une des salles vertes où on ne pouvait les apercevoir de nulle part. André, plein d’exubérance, lui parlait comme à une idole qui venait de descendre pour lui de son piédestal sacré, et elle l’écoutait, alanguie par une de ces fatigues dont il avait vu souvent se refléter l’ennui dans ses yeux, après les visites trop longues de gens qui l’avaient lassée. Elle demeurait affectueuse pourtant, la figure éclairée d’un sourire tendre, un peu contraint, et tenant sa main, elle la serrait d’une étreinte continue, plus irréfléchie peut-être que volontaire.
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Elle ne devait point l’entendre, car elle l’interrompit au milieu d’une phrase pour lui dire :
– Il faut absolument que je m’en aille. Je dois être à six heures chez la marquise de Bratiane, et je vais y arriver fort en retard.
Il la conduisit tout doucement à la porte qu’il lui avait ouverte à son entrée. Ils s’embrassèrent, et, après un coup d’œil furtif dans la rue, elle partit en rasant le mur.
Dès qu’il fut seul, qu’il sentit ce vide subit laissé en nous, après les étreintes, par la femme disparue, et la bizarre petite déchirure faite au cœur par la fuite des pas qui s’éloignent, il lui sembla qu’il était abandonné et solitaire, comme s’il n’avait rien pris d’elle ; et il se mit à marcher par les chemins sablés, en songeant à cette contradiction éternelle de l’espérance et de la réalité.
Il resta là jusqu’à la nuit, se rassérénant peu à peu, et se donnant à elle, de loin, plus assurément qu’elle ne s’était livrée à lui entre ses bras ; puis il rentra en son appartement, dîna sans remarquer ce qu’il mangeait, et se mit à lui écrire.
La journée du lendemain lui parut longue, la soirée interminable. Il lui écrivit encore. Comment ne lui avait-elle rien répondu, rien fait dire ? Il reçut un court télégramme, le matin du second jour, lui fixant pour le jour suivant un nouveau rendez-vous à la même heure. Ce petit papier bleu le délivra soudain de ce mal d’attendre dont il commençait à souffrir.
Elle vint, comme la première fois, exacte, affectueuse et souriante ; et leur rencontre dans la petite maison d’Auteuil fut toute pareille à la première. André Mariolle, surpris d’abord et vaguement ému de ne pas sentir éclore entre eux l’extasiante passion dont il avait pressenti l’approche, mais plus sensuellement épris, oubliait doucement le songe de la possession
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attendue dans le bonheur un peu différent de la possession obtenue. Il s’attachait à elle par la caresse, lien redoutable, le plus fort de tous, le seul dont on ne se délivre jamais quand il a bien enlacé et quand il serre jusqu’au sang la chair d’un homme.
Vingt jours passèrent, si doux, si légers ! Il lui semblait que cela ne devait pas finir, qu’il resterait toujours ainsi, disparu pour tous et vivant pour elle seule, et, dans sa pensée entraînable d’artiste infécond, toujours rongé d’attentes, naissait un impossible espoir de vie discrète, heureuse et cachée.
Elle venait de trois jours en trois jours, sans résistances, attirée, semblait-il autant par l’amusement de ce rendez-vous, par le charme de la petite maison devenue une serre de fleurs rares, et par la nouveauté de cette vie d’amour, à peine dangereuse, puisque personne n’avait le droit de la suivre, mais pleine de mystère cependant, que séduite par la tendresse prosternée et grandissante de son amant.
Puis un jour, elle lui dit :
– Maintenant, mon cher ami, il faut reparaître. Vous viendrez passer l’après-midi chez moi demain. J’ai annoncé que vous étiez revenu.
Il fut navré :
– Oh ! pourquoi sitôt ? dit-il.
– Parce que, si on apprenait, par hasard, que vous êtes à Paris, votre présence ici serait trop inexplicable pour ne pas faire naître des suppositions.
Il reconnut qu’elle avait raison et promit de venir chez elle le lendemain. Il lui demanda ensuite :
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– Vous recevez donc demain ?
– Oui, dit-elle. Il y a même chez moi une petite solennité ?
Cette nouvelle lui fut désagréable.
– Quel genre de solennité ?
Elle riait, enchantée.
– J’ai obtenu de Massival, au prix des plus grandes flagorneries, qu’il jouât chez moi sa Didon , que personne encore ne connaît. C’est le poème de l’amour antique. Mme de Bratiane, qui se considérait comme l’unique propriétaire de Massival, est exaspérée.
Elle sera là d’ailleurs, car elle chante. Suis-je forte ?
– Vous aurez beaucoup de monde ?
– Oh ! non, quelques intimes seulement. Vous les connaissez presque tous.
– Ne puis-je me dispenser de cette fête ? Je suis si heureux dans ma solitude.
– Oh ! non, mon ami. Comprenez donc que je tiens à vous avant tout.
Il eut un battement de cœur.
– Merci, dit-il, je viendrai.
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– III –
Bonjour, cher monsieur.
Mariolle remarqua que ce n’était plus le « cher ami »
d’Auteuil, et la poignée de main fut courte, une pression hâtive de femme occupée, agitée, en pleines fonctions mondaines. Il entra dans le salon pendant que Mme de Burne s’avançait vers la toute belle Mme Le Prieur que ses décolletages hardis et ses prétentions aux formes sculpturales avaient fait surnommer un peu ironiquement « la Déesse ». Elle était femme d’un membre de l’Institut, section des Inscriptions et Belles-Lettres.
– Ah, Mariolle, s’écria Lamarthe, d’où sortez-vous donc, mon cher ? On vous croyait mort.
– Je viens de faire un voyage dans le Finistère.
Il racontait ses impressions, quand le romancier l’interrompit.
– Est-ce que vous connaissez la baronne de Frémines ?
– Non, de vue seulement, mais on m’a beaucoup parlé d’elle.
On la dit fort curieuse.
– L’archiduchesse des détraquées, mais avec une saveur, un bouquet de modernité exquis. Venez que je vous présente.
Le prenant par le bras, il l’entraîna vers une jeune femme qu’on comparait toujours à une poupée, une pâle et ravissante petite poupée blonde, inventée et créée par le diable lui-même pour la damnation des grands enfants à barbe ! Elle avait des yeux longs, minces, fendus, un peu retroussés, semblait-il, vers les tempes, comme ceux de la race chinoise ; leur regard d’émail
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bleu glissait entre les paupières qui s’ouvraient rarement tout à fait, de lentes paupières, faites pour voiler, pour retomber sans cesse sur le mystère de cette créature.
Les cheveux, très clairs, luisaient de reflets argentés de soie, et la bouche fine, aux lèvres étroites, semblait dessinée par un miniaturiste, puis creusée par la main légère d’un ciseleur. La voix qui sortait de là avait des vibrations de cristal, et les idées imprévues, mordantes, d’un tour particulier, méchant et drôle, d’un charme destructeur, la séduction corruptrice et froide, la complication tranquille de cette gamine névrosée, troublaient son entourage de passions et d’agitations violentes. Elle était connue de tout Paris comme la plus extravagante des mondaines du vrai monde, la plus spirituelle aussi ; mais personne ne savait au juste ce qu’elle était, ce qu’elle faisait. Elle dominait en général les hommes avec une puissance irrésistible. Son mari également demeurait une énigme. Affable et grand seigneur, il semblait ne rien voir. Était-il aveugle, indifférent ou complaisant ? Peut-être n’avait-il vraiment autre chose à voir que des excentricités qui, sans doute, l’amusaient lui-même. Toutes les opinions d’ailleurs se donnaient cours sur lui. Des bruits très méchants couraient.
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