Ги де Мопассан - Notre coeur
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– 86 –
Quand il se tut, elle lui répondit simplement :
– Moi aussi, je vous aime bien.
Ils se tenaient la main ainsi que les adolescents qui s’en vont côte à côte par les routes de campagne, et ils regardaient maintenant, d’un œil vague, glisser sur la rivière les mouches à vapeur. Ils étaient seuls dans Paris, dans la rumeur confuse, immense, rapprochée et lointaine qui flottait sur eux, dans cette ville pleine de toute la vie du monde, plus qu’ils n’avaient été seuls au sommet de la tour aérienne ; et pendant quelques secondes ils oublièrent vraiment tout à fait qu’il existait sur la terre autre chose qu’eux.
Ce fut elle qui retrouva la première le sentiment de la réalité, et celle de l’heure qui marchait.
– Voulez-vous nous revoir ici demain ? dit-elle.
Il réfléchit quelques secondes, et, troublé par ce qu’il allait demander :
– Oui… oui… certainement… Mais… ne nous verrons-nous jamais ailleurs ?… Cet endroit est solitaire… Cependant… tout le monde peut y venir.
Elle hésitait.
– C’est juste… Il faut pourtant aussi que vous ne vous montriez à personne pendant quinze jours au moins, pour faire croire à votre voyage. Ce sera très gentil et très mystère de nous rencontrer sans qu’on vous sache à Paris. Mais je ne puis vous recevoir en ce moment. Alors… je ne vois pas…
Il se sentait rougir, et reprit :
– 87 –
– Je ne peux pas non plus vous prier d’entrer chez moi. N’y aurait-il pas d’autres moyens, d’autres endroits ?…
Elle ne fut ni surprise ni choquée, étant une femme de raison pratique, de logique élevée et sans fausse pudeur.
– Mais oui, dit-elle. Seulement il faut le temps d’y songer.
– J’y ai songé.
– Déjà ?
– Oui, madame.
– Eh bien ?
– Connaissez-vous la rue des Vieux-Champs, à Auteuil ?
– Non.
– Elle donne dans la rue Tournemine et dans la rue Jean-de-Saulge.
– Après !
– Dans cette rue, ou plutôt dans cette ruelle, existe un jardin ; dans ce jardin, un pavillon ayant sortie également par les deux autres voies que je viens de citer.
– Après !
– Ce pavillon vous attend.
– 88 –
Elle se mit à réfléchir, puis, toujours sans embarras, elle posa deux ou trois questions de prudence féminine. Il donna des explications, satisfaisantes paraît-il, car elle murmura, en se levant :
– Eh bien ! j’irai demain.
– Quelle heure ?
– Trois heures.
– Je vous attendrai derrière la porte, au numéro 7. N’oubliez pas. Frappez seulement en passant.
– Oui, adieu mon ami, à demain.
– À demain. Adieu. Merci. Je vous adore.
Ils étaient debout.
– Ne m’accompagnez pas, dit-elle ; restez ici pendant dix minutes, puis allez vous-en par le quai.
– Adieu.
– Adieu.
Elle partit très vite, avec un air si discret, si modeste, si pressé, qu’elle ressemblait vraiment tout à fait à une de ces fines et laborieuses filles de Paris, qui trottent au matin par les rues, en allant à des besognes honnêtes.
Il se fit conduire à Auteuil, tourmenté par la crainte que le logis ne fût pas prêt le lendemain.
– 89 –
Mais il le trouva plein d’ouvriers. Les murs étaient couverts d’étoffes, les tapis posés sur les parquets. On frappait, on clouait, on lavait partout. Dans le jardin, assez vaste et coquet, débris d’un ancien parc, contenant quelques grands et vieux arbres, des bosquets épais simulant un bois, deux salles vertes, deux gazons et des chemins tournant à travers les massifs, l’horticulteur du voisinage avait déjà planté des rosiers, des œillets, des géraniums, du réséda, vingt autres sortes de ces plantes dont on hâte ou dont on retarde l’épanouissement avec des soins attentifs, afin de pouvoir faire en un seul jour un parterre fleuri d’un champ inculte.
Mariolle fut joyeux comme s’il venait de remporter un nouveau succès auprès d’elle, et, ayant obtenu le serment du tapissier que tous les meubles seraient en place le lendemain avant midi, il s’en alla, par divers magasins, acheter des bibelots pour fleurir aussi le dedans de cette demeure. Il choisit pour les murs ces admirables photographies qu’on fait aujourd’hui des tableaux célèbres, pour les cheminées et les tables de faïences de Deck et quelques-uns de ces objets familiers que les femmes toujours aiment à trouver sous leur main.
Il dépensa dans sa journée deux mois de son revenu, et il le fit avec un plaisir profond en songeant que depuis dix ans il avait sans cesse économisé, non par amour de l’épargne, mais par absence de besoins, ce qui lui permettait maintenant de se conduire en grand seigneur.
Dès le matin, le jour suivant, il revint à ce pavillon, présida à l’arrivée des meubles, à leur placement, suspendit lui-même les cadres, monta sur des échelles, brûla des parfums, en vaporisa sur les étoffes, en répandit sur le tapis. Dans sa fièvre, dans le ravissement excité de tout son être, il avait l’impression de faire la chose la plus amusante, la plus délicieuse qu’il eût jamais faite. À
chaque minute, il regardait l’heure, calculait combien de temps le séparait encore du moment où elle entrerait, et il pressait les ouvriers, s’agitait pour trouver mieux, pour arranger et disposer les objets dans leur ordre le plus heureux.
– 90 –
Par prudence, avant deux heures il congédia tout le monde, et alors, pendant la marche lente des aiguilles parcourant le dernier tour du cadran, dans le silence de cette maison où il attendait le plus grand bonheur qu’il eût espéré, il savoura seul avec son rêve, en allant et venant de la chambre au salon, parlant haut, imaginant, déraisonnant, la plus folle jouissance d’amour qu’il devait jamais goûter.
Puis il sortit au jardin. Les rayons de soleil tombaient sur l’herbe à travers les feuilles, éclairaient surtout d’une façon charmante une corbeille de roses. Le ciel se prêtait donc aussi à parer ce rendez-vous. Puis il s’embusqua contre la porte, qu’il entr’ouvrait par instants, par crainte qu’elle ne se trompât.
Trois heures sonnèrent, répétées aussitôt par dix horloges de couvents ou d’usines. Il attendait maintenant, sa montre à la main, et il tressaillit d’étonnement quand deux petits coups furent frappés contre le bois où il tenait collés son oreille, car il n’avait entendu aucun bruit de pas dans la ruelle.
Il ouvrit : c’était elle. Elle regardait, surprise. Elle inspecta d’abord, d’un coup d’œil inquiet, les maisons les plus voisines, et elle se rassura, car elle ne connaissait certainement personne parmi les bourgeois modestes qui devaient habiter là ; ensuite elle examina le jardin avec une curiosité satisfaite ; enfin elle posa le dos de ses deux mains, qu’elle venait de déganter, sur la bouche de son amant, puis elle prit son bras.
Elle répétait à chaque pas :
– Dieu ! que c’est joli ! que c’est inattendu ! que c’est séduisant !
Apercevant la plate-bande de roses que le soleil, dans une trouée de branches, illuminait, elle s’écria :
– 91 –
– Mais c’est de la féerie, mon cher ami !
Elle en cueillit une, la baisa et la mit à son corsage. Alors ils entrèrent dans le pavillon ; et elle paraissait si contente qu’il avait envie de se mettre à genoux devant elle, bien qu’au fond du cœur il eût senti qu’elle aurait dû peut-être s’occuper plus de lui et moins du lieu. Elle regardait autour d’elle, agitée d’un plaisir de petite fille qui trouve et manie un jouet nouveau, et, sans trouble dans ce joli tombeau de sa vertu de femme, elle en appréciait l’élégance avec une satisfaction de connaisseur dont on a flatté les goûts. Elle avait craint, en venant, le logis banal, aux étoffes ternies, souillé par d’autres rendez-vous. Tout cela, au contraire, était neuf, imprévu, coquet, fait pour elle, et avait dû coûter fort cher. Il était vraiment parfait, cet homme.
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