Жорж Санд - Consuelo

Здесь есть возможность читать онлайн «Жорж Санд - Consuelo» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Consuelo: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Consuelo»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Consuelo — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Consuelo», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

dire, vous! puisque moi qui lis dans ma propre conscience, je n'y vois

rien qui me donne la clef de ce mystère. Oh! c'est un prodige

inconcevable! Ma mère croyait à la puissance des philtres: cette Corilla

serait-elle une magicienne?

--Pauvre enfant! dit le maestro; il y a bien ici une magicienne, mais

elle s'appelle Vanité; il y a bien un poison, mais il s'appelle Envie.

La Corilla a pu le verser; mais ce n'est pas elle qui a pétri cette âme

si propre à le recevoir. Le venin coulait déjà dans les veines impures

d'Anzoleto. Une dose de plus l'a rendu traître, de fourbe qu'il était;

infidèle, d'ingrat qu'il a toujours été.

--Quelle vanité? quelle envie?

--La vanité de surpasser tous les autres, l'envie de te surpasser, la

rage d'être surpassé par toi.

--Cela est-il croyable? Un homme peut-il être jaloux des avantages d'une

femme? Un amant peut-il haïr le succès de son amante? Il y a donc bien

des choses que je ne sais pas, et que je ne puis pas comprendre!

--Tu ne les comprendras jamais; mais tu les constateras à toute heure de

ta vie. Tu sauras qu'un homme peut être jaloux des avantages d'une

femme, quand cet homme est un artiste vaniteux; et qu'un amant peut haïr

les succès de son amante, quand le théâtre est le milieu où ils vivent.

C'est qu'un comédien n'est pas un homme, Consuelo; c'est une femme. Il

ne vit que de vanité maladive; il ne songe qu'à satisfaire sa vanité; il

ne travaille que pour s'enivrer de vanité. La beauté d'une femme lui

fait du tort. Le talent d'une femme efface ou conteste le sien. Une

femme est son rival, ou plutôt il est la rivale d'une femme; il a toutes

les petitesses, tous les caprices, toutes les exigences, tous les

ridicules d'une coquette. Voilà le caractère de la plupart des hommes de

théâtre. Il y a de grandes exceptions; elles sont si rares, elles sont

si méritoires, qu'il faut se prosterner devant elles; et leur faire plus

d'honneur qu'aux docteurs les plus sages. Anzoleto n'est point une

exception; parmi les vaniteux, c'est un des plus vaniteux: voilà tout le

secret de sa conduite.

--Mais quelle vengeance incompréhensible! mais quels moyens pauvres et

inefficaces! En quoi la Corilla peut-elle le dédommager de ses mécomptes

auprès du public? S'il m'eut dit franchement sa souffrance ... (Ah! il ne

fallait qu'un mot pour cela!) je l'aurais comprise, peut-être; du moins

j'y aurais compati; je me serais effacée pour lui faire place.

--Le propre des âmes envieuses est de haïr les gens en raison du bonheur

qu'ils leur dérobent. Et le propre de l'amour, hélas! n'est-il pas de

détester, dans l'objet qu'on aime, les plaisirs qu'on ne lui procure

pas? Tandis que ton amant abhorre le public qui te comble de gloire, ne

hais-tu pas la rivale qui l'enivre de plaisirs?

--Vous dites là, mon maître, une chose profonde et à laquelle je veux

réfléchir.

--C'est une chose vraie. En même temps qu'Anzoleto te hait pour ton

bonheur sur la scène, tu le hais pour ses voluptés dans le boudoir de la

Corilla.

--Cela n'est pas. Je ne saurais le haïr, et vous me faites comprendre

qu'il serait lâche et honteux de haïr ma rivale. Reste donc ce plaisir

dont elle l'enivre et auquel je ne puis songer sans frémir. Mais

pourquoi? je l'ignore. Si c'est un crime involontaire, Anzoleto n'est

donc pas si coupable de haïr mon triomphe.

--Tu es prompte à interpréter les choses de manière à excuser sa

conduite et ses sentiments. Non, Anzoleto n'est pas innocent et

respectable comme toi dans sa souffrance. Il te trompe, il t'avilit,

tandis que tu t'efforces de le réhabiliter. Au reste, ce n'est pas la

haine et le ressentiment que j'ai voulu t'inspirer; c'est le calme et

l'indifférence. Le caractère de cet homme entraîne les actions de sa

vie. Jamais tu ne le changeras. Prends ton parti, et songe à toi-même.

--A moi-même! c'est-à-dire à moi seule? à moi sans espoir et sans amour?

--Songe à la musique, à l'art divin, Consuelo; oserais-tu dire que tu ne

l'aimes que pour Anzoleto?

--J'ai aimé l'art pour lui-même aussi; mais je n'avais jamais séparé

dans ma pensée ces deux choses indivisibles: ma vie et celle d'Anzoleto.

Et je ne vois pas comment il restera quelque chose de moi pour aimer

quelque chose, quand la moitié nécessaire de ma vie me sera enlevée.

--Anzoleto n'était pour toi qu'une idée, et cette idée te faisait vivre.

Tu la remplaceras par une idée plus grande, plus pure et plus

vivifiante. Ton âme, ton génie, ton être enfin ne sera plus à la merci

d'une forme fragile et trompeuse; tu contempleras l'idéal sublime

dépouillé de ce voile terrestre; tu t'élanceras dans le ciel, et tu

vivras d'un hymen sacré avec Dieu même.

--Voulez-vous dire que je me ferai religieuse, comme vous m'y avez

engagée autrefois?

--Non, ce serait borner l'exercice de tes facultés d'artiste à un seul

genre, et tu dois les embrasser tous. Quoi que tu fasses et où que tu

sois, au théâtre comme dans le cloître, tu peux être une sainte, une

vierge céleste, la fiancée de l'idéal sacré.

--Ce que vous dites présente un sens sublime entouré de figures

mystérieuses. Laissez-moi me retirer, mon maître. J'ai besoin de me

recueillir et de me connaître.

--Tu as dit |e mot, Consuelo, tu as besoin de te connaître. Jusqu'ici tu

t'es méconnue en livrant ton âme et ton avenir à un être inférieur à toi

dans tous les sens. Tu as méconnu ta destinée, en ne voyant pas que tu

es née sans égal, et par conséquent sans associé possible en ce monde.

Il te faut la solitude, la liberté absolue. Je ne te veux ni mari, ni

amant, ni famille, ni passions, ni liens d'aucune sorte. C'est ainsi que

j'ai toujours conçu ton existence et compris ta carrière. Le jour où tu

te donneras à un mortel, tu perdras ta divinité. Ah! si la Minotaure et

la Mollendo, mes illustres élèves, mes puissantes créations, avaient

voulu me croire, elles auraient vécu sans rivales sur la terre. Mais la

femme est faible et curieuse; la vanité l'aveugle, de vains désirs

l'agitent, le caprice l'entraîne. Qu'ont-elles recueilli de leur

inquiétude satisfaite? des orages, de la fatigue, la perte ou

l'altération de leur génie. Ne voudras-tu pas être plus qu'elles,

Consuelo? n'auras-tu pas une ambition supérieure à tous les faux biens

de cette vie? ne voudras-tu pas éteindre les vains besoins de ton coeur

pour saisir la plus belle couronne qui ait jamais servi d'auréole au

génie?»

Le Porpora parla encore longtemps, mais avec une énergie et une

éloquence que je ne saurais vous rendre. Consuelo l'écouta, la tête

penchée et les yeux attachés à la terre. Quand il eut tout dit: «Mon

maître, lui répondit-elle, vous êtes grand; mais je ne le suis pas assez

pour vous comprendre. Il me semble que vous outragez la nature humaine

en proscrivant ses plus nobles passions. Il me semble que vous étouffez

les instincts que Dieu même nous a donnés, pour faire une sorte de

déification d'un égoïsme monstrueux et antihumain. Peut-être vous

comprendrais-je mieux si j'étais plus chrétienne: je tâcherai de le

devenir; voilà ce que je puis vous promettre.»

Elle se retira tranquille en apparence, mais dévorée au fond de l'âme.

Le grand et sauvage artiste la reconduisit jusque chez elle,

l'endoctrinant toujours, sans pouvoir la convaincre. Il lui fit du bien

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Consuelo»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Consuelo» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Consuelo»

Обсуждение, отзывы о книге «Consuelo» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x