Жорж Санд - Consuelo

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qu'elle a eu chanté, hélas! comme elle chantera toujours, mieux que moi,

mieux que tout le monde, et faut-il te le dire? mieux que toi, mille

fois, mon cher Anzoleto. Ah! tu ne vois pas que cette femme t'écrasera,

et que déjà elle t'a écrasé en naissant? Tu ne vois pas que ta beauté

est éclipsée par sa laideur; car elle est laide, je le soutiens; mais je

sais aussi que les laides qui plaisent allument de plus furieuses

passions et de plus violents engouements chez les hommes que les plus

parfaites beautés de la terre. Tu ne vois pas qu'on l'idolâtre et que

partout où tu seras auprès d'elle, tu seras effacé et passeras inaperçu?

Tu ne sais pas que pour se développer et pour prendre son essor, le

talent du théâtre a besoin de louanges et de succès, comme l'enfant qui

vient au monde a besoin d'air pour vivre et pour grandir; que la moindre

rivalité absorbe une partie de la vie que l'artiste aspire, et qu'une

rivalité redoutable, c'est le vide qui se fait autour de nous, c'est la

mort qui pénètre dans notre âme! Tu le vois bien par mon triste exemple:

la seule appréhension de cette rivale que je ne connaissais pas, et que

tu voulais m'empêcher de craindre, a suffi pour me paralyser depuis un

mois; et plus j'approchais du jour de son triomphe, plus ma voix

s'éteignait, plus je me sentais dépérir. Et je croyais à peine à ce

triomphe possible! Que sera-ce donc maintenant que je l'ai vu certain,

éclatant, inattaquable? Sais-tu bien que je ne peux plus reparaître à

Venise, et peut-être en Italie sur aucun théâtre, parce que je serais

démoralisée, tremblante, frappée d'impuissance? Et qui sait où ce

souvenir ne m'atteindra pas, où le nom et la présence de cette rivale

victorieuse ne viendront pas me poursuivre et me mettre en fuite? Ah!

moi, je suis perdue; mais tu l'es aussi, Anzoleto. Tu es mort avant

d'avoir vécu; et si j'étais aussi méchante que tu le dis, je m'en

réjouirais, je te pousserais à ta perte, et je serais vengée; au lieu

que je te le dis avec désespoir: si tu reparais une seule fois auprès

d'elle à Venise, tu n'as plus d'avenir à Venise; si tu la suis dans ses

voyages, la honte et le néant voyageront avec toi. Si, vivant de ses

recettes, partageant son opulence, et t'abritant sous sa renommée, tu

traînes à ses côtés une existence pâle et misérable, sais-tu quel sera

ton titre auprès du public? Quel est, dira-t-on en te voyant, ce beau

jeune homme qu'on aperçoit derrière elle? Rien, répondra-t-on; moins que

rien: c'est le mari ou l'amant de la divine cantatrice.»

Anzoleto devint sombre comme les nuées orageuses qui montaient à

l'orient du ciel.

«Tu es une folle, chère Corilla, répondit-il; la Consuelo n'est pas

aussi redoutable pour toi que tu te l'es représentée aujourd'hui dans

ton imagination malade. Quant à moi, je te l'ai dit, je ne suis pas son

amant, je ne serai sûrement jamais son mari, et je ne vivrai pas comme

un oiseau chétif sous l'ombre de ses larges ailes. Laisse-la prendre son

vol. Il y a dans le ciel de l'air et de l'espace pour tous ceux qu'un

essor puissant enlève de terre. Tiens, regarde ce passereau; ne

vole-t-il pas aussi bien sur le canal que le plus lourd goëland sur la

mer? Allons! trêve à ces rêveries! le jour me chasse de tes bras. A

demain. Si tu veux que je revienne, reprends cette douceur et cette

patience qui m'avaient charmé, et qui vont mieux à ta beauté que les

cris et les emportements de la jalousie.»

Anzoleto, absorbé pourtant dans de noires pensées, se retira chez lui,

et ce ne fut que couché et prêt à s'endormir, qu'il se demanda qui avait

dû accompagner Consuelo au sortir du palais Zustiniani pour la ramener

chez elle. C'était un soin qu'il n'avait jamais laissé prendre à

personne.

«Après tout, se dit-il en donnant de grands coups de poing à son

oreiller pour l'arranger sous sa tête, si la destinée veut que le comte

en vienne à ses fins, autant vaut pour moi que cela arrive plus tôt que

plus tard!»

XVIII.

Lorsque Anzoleto s'éveilla, il sentit se réveiller aussi la jalousie que

lui avait inspirée le comte Zustiniani. Mille sentiments contraires se

partageaient son âme. D'abord cette autre jalousie que la Corilla avait

éveillée en lui pour le génie et le succès de Consuelo. Celle-là

s'enfonçait plus avant dans son sein, à mesure qu'il comparait le

triomphe de sa fiancée à ce que, dans son ambition trompée, il appelait

sa propre chute. Ensuite l'humiliation d'être supplanté peut-être dans

la réalité, comme il l'était déjà dans l'opinion, auprès de cette femme

désormais célèbre et toute-puissante dont il était si flatté la veille

d'être l'unique et souverain amour. Ces deux jalousies se disputaient

dans sa pensée, et il ne savait à laquelle se livrer pour éteindre

l'autre. Il avait à choisir entre deux partis: ou d'éloigner Consuelo du

comte et de Venise, et de chercher avec elle fortune ailleurs, ou de

l'abandonner à son rival, et d'aller au loin tenter seul les chances

d'un succès qu'elle ne viendrait plus contre-balancer. Dans cette

incertitude de plus en plus poignante, au lieu d'aller reprendre du

calme auprès de sa véritable amie, il se lança de nouveau dans l'orage

en retournant chez la Corilla. Elle attisa le feu en lui démontrant,

avec plus de force que la veille, tout le désavantage de sa position.

«Nul n'est prophète en son pays, lui dit-elle; et c'est déjà un mauvais

milieu pour toi que la ville où tu es né, où l'on t'a vu courir en

haillons sur la place publique, où chacun peut se dire (et Dieu sait que

les nobles aiment à se vanter de leurs bienfaits, même imaginaires,

envers les artistes): «C'est moi qui l'ai protégé; je me suis aperçu le

premier de son talent; c'est moi qui l'ai recommandé à celui-ci, c'est

moi qui l'ai préféré à celui-là.» Tu as beaucoup trop vécu ici au grand

air, mon pauvre Anzolo; ta charmante figure avait frappé tous les

passants avant qu'on sût qu'il y avait en toi de l'avenir. Le moyen

d'éblouir des gens qui t'ont vu ramer sur leur gondole, pour gagner

quelques sous, en leur chantant les strophes du Tasse, ou faire leurs

commissions pour avoir de quoi souper! Consuelo, laide et menant une vie

retirée, est ici une merveille étrangère. Elle est Espagnole d'ailleurs,

elle n'a pas l'accent vénitien. Sa prononciation belle, quoiqu'un peu

singulière, leur plairait encore, quand même elle serait détestable:

c'est quelque chose dont leurs oreilles ne sont pas rebattues. Ta beauté

a été pour les trois quarts dans le petit succès que tu as eu au premier

acte. Au dernier on y était déjà habitué.

--Dites aussi que la belle cicatrice que vous m'avez faite au-dessous de

l'oeil, et que je ne devrais vous pardonner de ma vie, n'a pas peu

contribué à m'enlever ce dernier, ce frivole avantage.

--Sérieux au contraire aux yeux des femmes, mais frivole à ceux des

hommes. Avec les unes, tu régneras dans les salons; sans les autres, tu

succomberas au théâtre. Et comment veux-tu les occuper, quand c'est une

femme qui te les dispute? une femme qui subjugue non-seulement les

dilettanti sérieux, mais qui enivre encore, par sa grâce et le prestige

de son sexe, tous les hommes qui ne sont point connaisseurs en musique!

Ah! que pour lutter avec moi, il a fallu de talent et de science à

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