Rainer Rilke - Les Cahiers De Malte Laurids Brigge
Здесь есть возможность читать онлайн «Rainer Rilke - Les Cahiers De Malte Laurids Brigge» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Les Cahiers De Malte Laurids Brigge
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Les Cahiers De Malte Laurids Brigge: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les Cahiers De Malte Laurids Brigge»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Les Cahiers De Malte Laurids Brigge — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les Cahiers De Malte Laurids Brigge», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Ce fut vraiment grandiose, au delà de toute espérance. La glace le reproduisit aussitôt: c’était par trop convaincant. Il était inutile de faire beaucoup de mouvements; cette apparition était parfaite, et sans que j’eusse à y contribuer. Mais il s’agissait à présent d’apprendre qui elle était, et je me tournai donc un peu et finis par lever les deux bras; de grands mouvements de conjuration, c’était là, me semblait-il, ce qui convenait. Mais précisément, à cet instant solennel, j’entendis, assourdi par mon déguisement, tout à côté de moi, un bruit multiple et composé; effrayé je perdis de vue l’être, de l’autre côté de la glace, et fus fort marri de voir que j’avais renversé un guéridon rond, avec Dieu sait quels objets sans doute très fragiles. Je me penchai tant bien que mal et vis mes pires craintes confirmées; tout semblait s’être brisé. Bien entendu les deux inutiles perroquets en porcelaine vert-violet étaient assommés, l’un plus méchamment que l’autre. Une bonbonnière laissait rouler ses bonbons qui semblaient des insectes dans leurs chrysalides de soie, et avait rejeté très loin son couvercle: on n’en voyait qu’une moitié, l’autre avait disparu. Mais le plus fâcheux c’était un flacon écrasé en mille petits éclats et d’où avait jailli le reste de je ne sais quelle essence ancienne qui formait à présent sur le parquet une tache d’une physionomie très repoussante. Je l’essuyai vite avec je ne sais quoi qui pendait autour de moi, mais elle n’en devint que plus noire et déplaisante. J’étais vraiment désolé. Je me levai et cherchai quelque objet qui me permît de réparer ce désastre. Mais je n’en trouvai point. J’étais également très gêné dans la vue et dans mes mouvements, de sorte que je sentis la colère monter en moi contre cet accoutrement absurde que je ne comprenais plus. Je me mis à tirailler de tous côtés, mais cela ne s’en resserrait que plus étroitement. Les ficelles du manteau m’étranglaient, et l’étoffe appuyait sur ma tête, comme s’il s’en ajoutait sans cesse de nouvelles. De plus, l’air était devenu trouble et s’était comme embué de la senteur vieillotte du liquide répandu.
Bouillant de colère, je m’élançai devant la glace et je suivis le travail de mes mains en regardant avec difficulté à travers le masque. Mais il n’attendait que cela. Le moment de la revanche était venu pour lui. Tandis que, dans une angoisse qui croissait sans mesure, je m’efforçais de m’évader en quelque façon de mon déguisement, il me contraignit par je ne sais quel moyen, à lever les yeux et m’imposa une image, non, une réalité, une étrange, incompréhensible et monstrueuse réalité qui me pénétrait malgré ma volonté: car à présent il était le plus fort et c’était moi le miroir. Je fixais ce grand et terrifiant inconnu devant moi et il me semblait fantastique d’être seul avec lui. Mais tandis que je pensais cela le pire arriva: je perdis toute conscience de moi, je cessai d’exister, tout simplement. Une seconde durant je ressentis un indicible et douloureux et inutile regret de moi-même, puis il ne resta plus que lui: il n’y avait rien hors lui.
Je me sauvai, mais à présent c’était lui qui courait. Il se cognait partout, il ne connaissait pas la maison, il ne savait vers où se diriger; il descendit un escalier, il culbuta dans le couloir sur quelqu’un qui se débattit en criant. Une porte s’ouvrit, plusieurs personnes parurent: Ah, qu’il était donc bon de les connaître! C’étaient Sieversen, la bonne Sieversen, et la femme de chambre, et le garde-vaisselle; maintenant la question allait être tranchée. Mais ils se gardaient bien de se jeter à votre secours; leur cruauté était sans limite. Ils étaient là et riaient. Mon Dieu, comment pouvaient-ils donc rester là et rire? Je pleurais, mais le masque ne laissait pas échapper les larmes, elles coulaient à l’intérieur, sur mon visage, et séchaient, et coulaient à nouveau et séchaient encore. Et enfin je m’agenouillai devant eux, comme personne ne s’est jamais agenouillé; je m’agenouillai et j’élevai les mains vers eux et suppliai: «Sortez-moi si cela va encore et ne me rendez plus», mais ils n’entendaient rien; je n’avais plus de voix.
Sieversen racontait jusqu’à sa mort comment j’étais tombé à la renverse et comment ils avaient continué de rire, croyant que cela faisait partie du jeu. Ils étaient habitués à cela de ma part. Mais ensuite j’étais resté étendu et je n’avais pas répondu. Et quelle frayeur lorsqu’ils découvrirent enfin que j’étais sans connaissance et que j’étais couché là comme un morceau de quelque chose au milieu de ces toiles, oui, comme un morceau.
*
Le temps s’écoulait avec une incalculable rapidité, et puis tout à coup revenait l’époque où il fallait inviter le pasteur Docteur Jespersen. C’était alors un repas pénible et qui semblait aux deux parties interminable. Habitué à la société très pieuse qui par égard pour lui se dissolvait entièrement, le pasteur n’était pas chez nous dans son élément; il était en quelque sorte jeté sur la terre ferme et manquait d’air. La respiration au moyen des branchies qu’il avait développées en lui s’opérait difficilement; des bulles se formaient, et tout cela n’allait pas sans danger. De sujets de conversation, je dois dire pour être exact qu’il n’y en avait pas du tout; on soldait des restes à des prix invraisemblables; c’était une liquidation de tous les stocks. Docteur Jespersen devait se contenter d’être chez nous une sorte d’homme privé; c’est-à-dire précisément ce qu’il n’avait jamais été. Il était, aussi haut qu’on pouvait remonter dans le passé, spécialiste du rayon de l’âme. L’âme était pour lui une institution publique qu’il représentait, et il réussissait à n’être jamais hors de service commandé, même pas dans ses rapports avec sa femme: «Sa modeste et fidèle Rebecca sanctifiée par l’enfantement», comme Lavater s’exprime dans un autre cas.
[2][En ce qui concerne mon père, son attitude à l’égard de Dieu était d’une parfaite correction et d’une irréprochable courtoisie. À l’église il me semblait parfois, à le voir debout, en attente ou légèrement penché, qu’il se trouvait justement être capitaine des chasses au service de Dieu. Quant à maman il lui semblait presque offensant que quelqu’un pût entretenir avec Dieu des rapports de politesse. Si le hasard lui avait donné une religion aux rites expressifs et compliqués, dans quelle félicité se serait-elle pendant des heures entières agenouillée ou jetée par terre, ou aurait-elle, de façon large et circonstanciée, fait le signe de la croix en se touchant la poitrine et les épaules. Elle ne m’enseignait pas vraiment à prier, mais c’était pour elle un apaisement de savoir que je m’agenouillais volontiers, que je joignais les mains, tantôt en entre-croisant les doigts, tantôt en les appuyant les uns contre les autres, selon que je le trouvais plus ou moins expressif. Assez abandonné à moi-même, je traversai de bonne heure une série de phases que je ne rapportai que beaucoup plus tard à Dieu, dans un moment de désespoir et cela avec une telle violence qu’il se forma et se défit presque au même instant. Il est évident que je dus tout recommencer depuis le début. Et pour ce début je croyais parfois avoir besoin de maman, quoiqu’il valût naturellement mieux que je le vécusse seul. Et c’est vrai qu’elle était alors déjà morte depuis longtemps.]
À l’égard du docteur Jespersen maman pouvait montrer une vivacité qui touchait presque à l’exubérance. Elle engageait avec lui une conversation qu’il prenait au sérieux, puis, dès qu’il s’écoutait parler, elle croyait avoir assez fait et l’oubliait aussi complètement que s’il était déjà reparti. «Comment donc peut-il, disait-elle parfois de lui, aller et venir et entrer chez les gens, tandis qu’ils meurent?»
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Les Cahiers De Malte Laurids Brigge»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les Cahiers De Malte Laurids Brigge» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Les Cahiers De Malte Laurids Brigge» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.